Typologie du discours et règles de la conversation - article ; n°1 ; vol.29, pg 3-25
24 pages
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Description

Langage et société - Année 1984 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 3-25
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eni Puccinelli-Orlandi
Typologie du discours et règles de la conversation
In: Langage et société, n°29, 1984. pp. 3-25.
Citer ce document / Cite this document :
Puccinelli-Orlandi Eni. Typologie du discours et règles de la conversation. In: Langage et société, n°29, 1984. pp. 3-25.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lsoc_0181-4095_1984_num_29_1_1998Eni PULCINELLI ORLANDI
Universidade de Campinas
(UN I CAMP)
Brésil
TYPOLOGIE DU DISCOURS ET REGLES DE LA CONVERSATION
"E afora este mudar-se cada dia3 outra
mudança se faz de mor espanto3que nao
se muda mais como soia. "
L.V. de Camôes
Introduction
A notre avis, il est nécessaire, avant tout, d'aller
aussi bien au delà de la linguistique élaborée à partir de la do
minance du locuteur (telle qu'elle a été proposée par la théorie
subjective d'énonciation) qu'au delà de celle dont l'emphase est
donnée au destinataire (comme dans la rhétorique) .
Nous essaierons donc de situer notre travail dans le
domaine de l'interaction. Notre champ d'observation sera le pro
cessus simultanné du locuteur et du destinataire dans 1 'interlo
cution, c'est à dire, celui du "je" et de "l'autre" dans leur
relation.
Etant donné que 1 ' appropiation du langage est sociale_
ment constituée, les sujets du langage ne sont pas pris comme
sujets abstraits ou idéaux mais comme' sujets plongés dans le so
cial qui les environne; et c'est pour cela qu'ils demeurent pri
sonniers de la contradiction qui les constitue. Puisque chaque su
jet est lui-même et en même temps le complément de l'autre, les
interlocuteurs se constituent dans la bipolarité contradictoire
de ce qui, à leur tour, ils constituent : le texte (le discours).
Ainsi, nous ne privilégierons ni le locuteur, ni le distinataire
mais la relation existant entre eux. - 4 -
Par le fait même de n'opter ni pour la transcendance
du Je ni pour la tyranie du Tu, nous croyons éviter la reproduc
tion de divisions catégoriques de type intention /convention, sé-
miotique/sémantique, parcours psychique/parcours social, etc..
Par ailleurs, nous essaierons de ne pas privilégier
non plus la fonction représentative, informationnelle du langa
ge. La perspective qui privilégie cette fonction conduit soit a
ne penser qu'a l'aspect formel du parcours psychique soit à res
treindre le parcours social du langage à la mise em lumière de la
communication en tant qu'information.
Selon nous, il serait trop limité de considérer le lan
gage seulement dans une perspective d'information car il y a con
frontation, reconnaissance et conflit dans la prise de parole. Il
y a tension entre le texte et le contexte et entre les interlocu
teurs: prendre la parole est un acte social avec toutes ses impli_
cations .
Le langage comme mode d'action représente déjà un ac
quis de la linguistique par rapport à la pragmatique. Nous aime
rions incorporer à cette vision du langage comme mode d'action le
fait que celui-ci est une interaction et que l'action ou bien l'in
teraction dont on parle est sociale et a des caractéristiques pro
pres, mais qui sont en relation avec les actions sociales en gén£
rai.
Le déplacement de cette perspective a pour finalité
une réflexion critique sur les règles du discours.
Ces règles, telles qu'elles ont été établies jusqu'à
présent, supposent une relation homogène, symétrique et stable en
tre des interlocuteurs idéaux, c'est à dire, qu'elles supposent
deux locuteurs bien formés ayant l'intention de communiquer et
qui s'alternent presque toujours à tours successifs et chronology
quement linéaires.
Parallèllement , pour ne pas privilégier le concept d'in
formation, nous ayons été amenés à reconnaître qu'il y a une va
riation par rapport aux règles de la conversation qui découle de
l'existence de divers types de discours. Cette pluralité de types
n'a pas été prise en considération; par conséquent, on généralise
pour caractériser le langage en général, ce qui serait propre à
l'un des types du discours. - 5 -
A, Proposition d'une Typologie
Je crois que la notion de type comme principe de clas
sification est nécessaire pour l'étude du discours. Il existe nn
besoin méthodologique de la notion de type com ne il s'est pose à
plusieurs auteurs - dont on parlera plus tard - la notion de rè
gles du discours, de maximes de la conversation, de postulats ou
de conditions d'actes de paroles.
L'établissement de toute typologie est liée aux objec
tifs spécifiques de l'analyse à entreprendre et a l'adéquation à
l'exemplaire de langage qui est l'objet de l'analyse.
Cela veut dire que les typologies sont d'une applica
tion relative pouvant avoir une généralité plus ou moins grande.
J'ai essayé d'établir "une typologie qui ne dérive pas
de critères directement inclus dans la notion d'institution (dis
cours religieux, juridique etc) ou qui reflètent une distinction
entre les domaines de connaissances (discours scientifique, poé
tique, théorique, etc. ) . Des caractéristiques plus générales
m'ont plus particulièrement intéressées puisqu'elles étaient pré£
suposées à chacun de ces types .
Outre le niveau de généralité de la typologie, m'ont
également intéressés sa dimension historique et son fondement so
cial ä cause de sa capacité d'absorber le concept d'interaction.
Ainsi cette typologie devrait incorporer la relation du langage
avec le contexte où le contexte .doit être pris striciu sensu (si
tuation d ' interlocution, circonstance de communication) et latu
ser.su (déterminations historico-sociales , idélogiques) .
L'autre aspect de la variation devrait également être
pris en compte par cette typologie: les formes et les différents
sens. Ainsi, on aura comme référence d'une part la notion d'inte
raction, et de l'autre la notion de polysémie.
Nous considérons qu'un type de discours résulte du
fonctionnement, discursif ', ce dernier étant défini comme l'activi
té structurante d'un discours déterminé faite par un locuteur dé
terminé vers un interlocuteur et ayant des finalités
spécifiques. Cependant, on observe que ce "déterminé" ne se ré
fère ni au nombre ni à la présence physique ou à une situation
objective des interlocuteurs. Il s'agit de formations imaginaires
(Pêcheux, 1969) . 6 " T
A. notre avis, l'activité du langage est nécessairemen
typifiante: tout locuteur, lorsqu'il dit quelque chose à quelqu1
un, établit une configuration à son discours de telle manière
que, en analysant, nous pouvons reconnaître cette configuration
comme un type .
En tant qu'activité typifiante, il ne s'agit pas d'un
modèle que le locuteur remplit, mais bien d'une configuration qu '
il établit. Ce n'est pas une donnée préalable mais c'est ce qui se
-définit dans l'interaction elle-même. Cependant, en tant que ré
sultats et en tant que produits, les types sont des cristalisa-
tions de ^fonctionnements discursifs distincts. Dans le rapport en
tre l'activité et le produit du dire, les configurations reconnues
comme des types se sëdimentent, s1 institutionnalisent et , comme mo
dèles, elles s'inscrivent dans les conditiuns de production.
La typologie que j'ai établie distingue: le discours
ludique, le discours polémique et le discours autoritaire.
Les critères utilisés pour l'établissement de cette
typologie proviennent des facteurs que nous avons annoncés plus
haut: l'interaction et la polysémie. De l'interaction résulte le
critère qui porte sur la façon dont les interlocuteurs se prennent.
De ce point de vue, le critère de la réversibilité entre en jeu
puisque c'est lui qui, en fin de compte, détermine le dynamisme de
l1 interlocution: selon le degré de réversibilité, il y aura un
plus ou moins grand échange de rôle entre le locuteur et le desti
nataire dans le discours. L'autre critère est lié à la relation
des interlocuteurs face- à l'objet du discours. C'est de la forme
du rapport avec l'objet du discours que nous po

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