Une étude comparative des propriétés dynamiques de dix modèles américains et cinq modèles français - article ; n°1 ; vol.31, pg 88-120

Patrick Artus, Pierre-Alain Muet

Description

Revue économique - Année 1980 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 88-120
Cet article essaie de dégager les propriétés générales des modèles étudiés en ce qui concerne d'une part la structure des erreurs de prévision commises, d'autre part les effets d'une hausse des dépenses publiques sous différentes hypothèses. On arrive aux conclusions suivantes : la structure des erreurs est pratiquement la même dans tous les modèles, où l'investissement et le chômage sont les variables les moins bien prévues. Si les effets sur l'activité en volume et les prix d'une augmentation des dépenses publiques sont semblables dans la plupart des modèles, des divergences très fortes apparaissent lorsqu'on examine les conséquences de modifications du financement des dépenses et l'impact des politiques monétaires.
A comparative study of the dynamic properties
of ten American and five French econometric models
This article is an attempt to isolate thé general properties of the models under study concerning the structure of forecasting errors and the effects of a rise in public expenditures under various assumptions. The following conclusions can be drawn : the structure of errors is roughly the same in all the models, where investment and unemployment are the most poorly forecasted variables. The effects on growth and prices of a rise in public expenditures are most alike in most models, whereas very strong differences appear when one studies the consequences of changes in the way the expenditures are financed or in the monetary policy which is followed.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1980
• Nombre de lectures: 35
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Monsieur Pierre-Alain Muet
Une étude comparative des propriétés dynamiques de dix
modèles américains et cinq modèles français
In: Revue économique. Volume 31, n°1, 1980. pp. 88-120.
Résumé
Cet article essaie de dégager les propriétés générales des modèles étudiés en ce qui concerne d'une part la structure des
erreurs de prévision commises, d'autre part les effets d'une hausse des dépenses publiques sous différentes hypothèses. On
arrive aux conclusions suivantes : la structure des erreurs est pratiquement la même dans tous les modèles, où l'investissement
et le chômage sont les variables les moins bien prévues. Si les effets sur l'activité en volume et les prix d'une augmentation des
dépenses publiques sont semblables dans la plupart des modèles, des divergences très fortes apparaissent lorsqu'on examine
les conséquences de modifications du financement des dépenses et l'impact des politiques monétaires.
Abstract
A comparative study of the dynamic properties
of ten American and five French econometric models
This article is an attempt to isolate thé general properties of the models under study concerning the structure of forecasting errors
and the effects of a rise in public expenditures under various assumptions. The following conclusions can be drawn : the structure
of errors is roughly the same in all the models, where investment and unemployment are the most poorly forecasted variables.
The effects on growth and prices of a rise in public expenditures are most alike in most models, whereas very strong differences
appear when one studies the consequences of changes in the way the expenditures are financed or in the monetary policy which
is followed.
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Artus Patrick, Muet Pierre-Alain. Une étude comparative des propriétés dynamiques de dix modèles américains et cinq modèles
français. In: Revue économique. Volume 31, n°1, 1980. pp. 88-120.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1980_num_31_1_408514UNE ÉTUDE COMPARATIVE
DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES
DE DIX MODÈLES AMÉRICAINS
ET CINQ FRANÇAIS *
Le présent article se propose de donner quelques éléments de
comparaison sur les propriétés dynamiques des modèles amér
icains et français.
Au-delà des différences imputables à la taille et à la structure des
modèles, ou aux caractéristiques des économies concernées, nous avons
cherché à dégager les propriétés générales des modèles utilisés dans
l'analyse ou la prospective macroéconomique.
Notre analyse s'appuie, pour les modèles américains, sur les tr
avaux du séminaire NBER-NSF dont les principaux résultats ont été
publiés dans les volumes de juin 1974, octobre 1974, et février 1975
de l'International Economie Review. Pour les modèles français, nous
avons utilisé les principales publications disponibles sur les modèles
élaborés par les administrations économiques (INSEE et Direction de
la Prévision). Notre analyse a porté principalement sur deux points :
1° La structure des erreurs commises. Quelle précision peut-on
atteindre avec les modèles actuels, en retraçant le passé ou en faisant
des prévisions à horizon donné? Comment sont reproduites les évo
lutions des principales grandeurs macroéconomiques ? *
2° Les multiplicateurs de dépenses publiques. L'évolution des mul
tiplicateurs dynamiques est-elle conforme aux enseignements de la
théorie macroéconomique ? Peut-on dégager une évolution type des
effets multiplicateurs et du partage volume-prix associés à une poli
tique de relance ? Quelle est l'influence de l'intégration monétaire et
financière ? .
* Cet article reprend une communication présentée en octobre 1978 aux jour
nées sur la construction et l'utilisation de modèles macroéconomiques.
Revue économique — N° 1, janvier 1980. '
.
■
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Patrick Artus, Pierre-Alain Muet
Telles sont les principales questions que nous examinerons dans
le présent article. Les modèles étudiés sont au nombre de quinze.
Le tableau ci-après en rappelle la liste et les principales caracté
ristiques.
Tableau 1. Caractéristiques des modèles étudiés
DESAGREGATION MODELE PERIODICITE NATIONALITE TAILLE [1] INTEGRATION
(2) FINANCIERE
Faible Trimestriel Américain Moyen Faible BEA Très grand Moyenne Moyenne Brook-ings
Candide Annuel Canadien Très grand Forte
Annuel Français Moyen Faible Faible DEÇA
DMS Très grand Moyenne
Trimestriel DRI Américain Grand Moyenne
Hickman-Coen Annuel Moyen Faible Faible
METRIC Français Grand Forte
MPS Trimestriel Américain Faible Moyen
MQEM Petit Faible
PITI Français Moyen Faible Forte
STAR Annuel Petit Moyenne
Trimestriel St-Louis Américain Très petit Faible Forte
Wharton Moyen Moyenne Moyenne Annuel Américain Grand Forte annuel
(1) Très Petit : moins de 10 équations (2) Faible : 2 à 5 secteurs
Petit : 10 à 50 Moyenne : 6 à 20
Moyen : 50 à 200 Forte : plus de 21 secteurs
200 Grand : à 1000
Très grand : plus de 1000
Nous disposons d'informations inégales sur les simulations et mult
iplicateurs de ces modèles, ce qui explique que pour quelques modèl
es certaines comparaisons n'aient pas été possibles. Enfin, il faut rap
peler que ces sont délicates : les modèles concernent
des économies différentes, et des périodes différentes. Ils sont de tail
les diverses, et leurs secteurs exogènes sont plus ou moins étendus.
Les écarts entre les modèles doivent donc être interprétés avec pru
dence, qu'il s'agisse des qualités prévisionnelles ou des réponses à
diverses mesures de politique économique.
89 I
I
I. COMPARAISON DES SIMULATIONS SUR LE PASSE
L'aptitude des modèles à rendre compte de la réalité observée
peut être appréciée par les simulations sur le passé, ou simulations
« ex-post ». Ces simulations consistent à faire fonctionner le modèle
« en prévision » sur une période passée, en partant des valeurs vraies
des variables exogènes, c'est-à-dire des variables qui sont fournies
au modèle. La simulation dynamique d'un modèle sur la période
1971-1975 représente par exemple la prévision que l'on aurait pu faire
à l'aide du modèle, en 1970, pour la période 1971-1975, si l'on avait
prévu exactement l'évolution des variables exogènes. Elle permet
donc d'apprécier l'erreur de prévision imputable au modèle. Cette
erreur de prévision peut être caractérisée globalement par la racine
carrée de l'erreur quadratique moyenne (E) que l'on exprime géné
ralement en % de la valeur de la grandeur simulée ou, à
défaut, par l'erreur absolue moyenne (EAM) 1.
Par rapport aux erreurs d'estimation des relations économétriques
du modèle, ces simulations apportent deux informations : d'une part
sur l'erreur résultant du caractère dynamique des relations, d'autre
part sur l'erreur résultant du fonctionnement global du modèle. La
première erreur peut être appréciée en comparant les simulations dyna
miques et les simulations statiques qui correspondent à des prévisions
à court terme (un an pour les modèles annuels, un trimestre pour les
modèles trimestriels) 2.
Le second type d'erreur peut être caractérisé en comparant les
erreurs de la simulation globale du modèle aux erreurs obtenues en
simulant seulement une relation, ou un groupe de relations du modèle
(simulations partielles ou par blocs). Nous analyserons successivement
1. Si l'on désigne xt la valeur simulée, xt la valeur observée, et n le nombre
1 n
d'observations, l'erreur absolue moyenne est : EAM = 2 xt — xt ; la racine n r=i
carrée de l'erreur quadratique est égale à :
E = t / _!_ ! 2 (xt - xt)*
n t=i
2. Dans une simulation dynamique les valeurs des variables endogènes retardées
sont les valeurs calculées par le modèle aux périodes précédentes. Les erreurs se
cumulent donc de période en période dans ces simulations. Dans les simulations
statiques, les valeurs des variables endogènes décalées sont les valeurs réelles ou