Une femme et trois hommes. - article ; n°73 ; vol.19, pg 299-313
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1979 - Volume 19 - Numéro 73 - Pages 299-313
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bekombo-Priso
Une femme et trois hommes.
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 19 N°73-76. 1979. pp. 299-313.
Abstract
M. Bekombo-Priso—One Woman, Three Men.
A reconsideration of the theory of kinship terminology shifting the stress from the single husband/wife relationship to give equal
weight to the mother/son and sister/ brother ones, integrating them into a four-term 'atomic' kinship pattern. The examples are
taken from the patrilineal coastal Bantu of Cameroon and show how, through her marriage, a woman becomes implicated in a
three-sided alliance with three men: her opposite-sex sibling, her non-kin husband, and her son. It is only through a global
analysis of these three relationships that one can account in an exhaustive way for the meaning of matrimony, its mechanisms
and its consequences, [pp. 299-313].
Citer ce document / Cite this document :
Bekombo-Priso. Une femme et trois hommes. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 19 N°73-76. 1979. pp. 299-313.
doi : 10.3406/cea.1979.2867
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1979_num_19_73_2867MANGA BEKOMBO-PRISO
Une femme et trois hommes
Dans le présent article nous nous proposons de rendre compte un
type alliance que anthropologie tient rarement pour objet spécifique
de réflexion ne le prenant en considération en tant élément une
argumentation tendant énoncé une théorie nouvelle ou la vérifi
cation une théorie déjà mise en place dans le domaine général de la
parenté et de alliance
Le principe de interdiction de inceste et le cadre par trop restreint
et curieusement gé dans lequel sont généralement appréhendés les faits
de parenté constituent autant de contraintes qui conditionnent abusi
vement nos perceptions nos analyses et nos interprétations cet égard
le problème de la relation avunculaire est exemplaire depuis Junod
dont les propositions sont jugées irrecevables bien autres solutions
ont été fournies aussi peu satisfaisantes les unes que les autres On
ainsi pensé que la résolution de ce problème passe par la réduction de
contradictions mais entendons plutôt aberrations quant aux prin
cipes qui nous habitent affectant certaines pratiques matrimoniales
en Afrique bantu Des chercheurs se sont interrogés longuement sur le
modèle selon lequel tel homme peut épouser la fille du frère de sa femme
laquelle est interdite son fils alors que ce dernier est en droit de recevoir
en héritage la femme du frère de sa mère ambition réside bien en
ceci en révélant le sens caché de cette double pratique on comprendra
ce qui fonde la complicité unissant le neveu et oncle maternel Notre
intention est pas de revenir sur ce débat qui reste ouvert en évoquant
nous voulons uniquement souligner quel point nous nous trouvons
prisonniers de nos formules et de ce elles recouvrent et combien nous
tenons parfois en mépris le discours souvent plus explicite de ceux-là
mêmes qui nous instruisent sur le terrain on se plaise formuler
autrement ce qui fait problème dans ce double mariage croisé il est
évident que les démarches et les interprétations changent dire que
tel homme peut épouser la fille de la femme du frère de sa femme
ne modifie en rien les données du problème mais oblige tenir compte
de manière particulière des rapports existant entre les deux belles-s urs
et de ceux unissant le frère et la ur par-delà le fait ils sont germains
De même le mariage du neveu avec la veuve de son oncle maternel
appelle un examen plus attentif des rapports mère-fils et de tous ceux
Cahiers tudes africaines 73-76 XIX-i-4 pp MANGA BEKOMBO-PRISO 300
qui font de cette dernière femme le centre un réseau inter-clans où
passent nécessairement un mari et un ls un frère une belle-s ur et
une nièce Mais un tel examen requiert on en doute bien que on
porte un regard relativement neuf sur les conceptions et les modalités de
réalisation de alliance matrimoniale dans cette aire bantu
La littérature anthropologique fournit autres tentatives expli
cation de la relation avunculaire ici par exemple on procède par oppo
sition Ego désigne la ur de son père du même terme que celui
utilisé pour appeler ce dernier ou pour adresser lui on ne veut
voir que la manifestation de rapports autorité et de soumission unis
sant elle par contraste avec les rapports égalité entraînant des rela
tions de plaisanterie qui établissent par ailleurs entre lui et le frère
de sa mère Et dans ce cas le glissement fortuit un univers un autre
de celui de la nomenclature celui des attitudes ne semble gêner
nullement Bien au contraire il sert une certaine logique en dehors de
laquelle absurde conduirait formuler une femme puisse être père
des enfants une autre femme Mais de quoi agit-il exactement
est nier importance du biologique dans la détermination de la
relation de parenté on revient toujours malgré soi Les sociétés en
question ne nient point la spécificité des sexes ni leur complémentarité
dans acte de procréation en revanche elles pourraient nous apprendre
que les termes dits de parenté ne jouissent pas une spécificité propre
par rapport la langue et que dans tous les cas ils ont pas pour carac
téristique essentielle de sous-tendre ordre naturel de la répartition des
sexes Dans cette perspective le passage du système de vocabulaire
celui des attitudes aurait point été nécessaire si nous nous montrions
aptes recevoir les dires de ces peuples qui se contentent de nommer
mari la personne homme ou femme qui acquiert de droit la génitrice
et père la ou qui acquitte des droits conférant
la paternité des enfants et non pas implicitement et exclusivement
le partenaire sexuel de leur mère Nous reviendrons sur ce point
Dès lors on en doute de nombreuses interrogations surgissent
nous ne les aborderons pas toutes dans le cadre de cet article nous
bornant évoquer celles qui nous paraissent capitales pour notre propos
En effet horreur de inceste conduit généralement ne prendre
en considération que alliance dite matrimoniale objet par excellence
de réflexion sociologique par laquelle deux individus reconnus non-
parents ou dont les liens de parenté ont été rituellement rompus
unissent un autre et créent une descendance les relations entre
un frère et une ur une mère et son ni ne sont envisagées que dans
le cadre de affectivité tout se passe comme si être des germains revenait
aimer ou se détester et comme si ceci suffisait expliquer leur parti
cipation en tant que membres un groupe de parenté tout un ensemble
de faits sociaux objectivement perceptibles on ne peut que diffici
lement reléguer au mythique ou au mystique Certes on écarte parfois
de ce domaine de affectivité dès lors on énonce comme principe UNE FEMME ET TROIS HOMMES 301
un homme père ou fils cède sa fille ou sa ur en contrepartie soit
une femme soit un capital convertible en monnaie mais dans ce
cas est un tout autre aspect de la question qui est envisagé sans tou
jours en établir la légitimité les chercheurs voient dans ce fait la manifes
tation une autorité que homme exerce la fois sur les cadets et sur
ensemble des filles et des urs il est en mesure échanger Or le
problème qui demeure concerne bien la proposition partir de laquelle
se sont élaborées des théories relevant de la sociologie économique et
politique La question reste posée de savoir pourquoi des quatre termes
constitutifs de atome de parenté on privilégie ce point la relation
époux-épouse abandonnant la psychologie générale et analytique
étude des relations frère-s ur et mère-fils Enfin adviendrait-il
de nos elaborations si on aventurait embrasser ensemble de ces
trois types de relations dans une même démarche sociologique Pour
le moins et en tout premier lieu anthropologie serait autrement sensible
la complexité du phénomène alliance sa nature variable et chaque
fois spécifique et interdirait alors approche de ce phénomène en des
sociétés non occidentales comme autant de variantes du seul modèle
dont nous avons expérience quotidienne sociale et psychologique et
que nous appréhendons sous le terme de mariage Cette tentative semble
autant plus pertinente que par ailleurs on admet sans réserve la
variété des formes organisation des sociétés et des processus de repro
duction des unités sociales constitutives processus dont alliance
est précisément un des principaux moteurs
Ces remarques que nous nous proposons de développer ici nous sont
suggérées par l

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