« Utilité cardinale » dans le certain et choix dans le risque - article ; n°6 ; vol.41, pg 979-1000
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« Utilité cardinale » dans le certain et choix dans le risque - article ; n°6 ; vol.41, pg 979-1000

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Revue économique - Année 1990 - Volume 41 - Numéro 6 - Pages 979-1000
« Utilité cardinale » dans le certain et choix dans le risque
Le but de cet article est d'étudier les liens existant entre la notion de fonction d'utilité au sens de von Neumann et Morgenstern et celle de fonction de valeur mesurant les différences de préférence. Cette question a donné lieu à de nombreuses controverses dont nous rappelons l'importance. On présente ensuite un ensemble de résultats donnant, en particulier, les conditions nécessaires et suffisantes pour que les deux fonctions soient identiques à une transformation affine positive près. On étudie enfin les implications de ces résultats sur un plan théorique et en matière d'aide à la décision et de calcul économique.
« Cardinal utility » and risky choice
The aim of this paper is to study the links between the notion of von Neumann-Morgenstern utility function and that of value function measuring preference differences. We fkst recall the heated debates that took place around this question. We then present a number of results giving, in particular, the necessary and sufficient conditions for these two functions to define the same interval scale. These results are then analyzed both from a theoretical and prescriptive point of view.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Denis Bouyssou
Monsieur Jean-Claude Vansnick
« Utilité cardinale » dans le certain et choix dans le risque
In: Revue économique. Volume 41, n°6, 1990. pp. 979-1000.
Résumé
Le but de cet article est d'étudier les liens existant entre la notion de fonction d'utilité au sens de von Neumann et Morgenstern et
celle de fonction de valeur mesurant les différences de préférence. Cette question a donné lieu à de nombreuses controverses
dont nous rappelons l'importance. On présente ensuite un ensemble de résultats donnant, en particulier, les conditions
nécessaires et suffisantes pour que les deux fonctions soient identiques à une transformation affine positive près. On étudie enfin
les implications de ces résultats sur un plan théorique et en matière d'aide à la décision et de calcul économique.
Abstract
« Cardinal utility » and risky choice
The aim of this paper is to study the links between the notion of von Neumann-Morgenstern utility function and that of value
function measuring preference differences. We fkst recall the heated debates that took place around this question. We then
present a number of results giving, in particular, the necessary and sufficient conditions for these two functions to define the
same interval scale. These results are then analyzed both from a theoretical and prescriptive point of view.
Citer ce document / Cite this document :
Bouyssou Denis, Vansnick Jean-Claude. « Utilité cardinale » dans le certain et choix dans le risque. In: Revue économique.
Volume 41, n°6, 1990. pp. 979-1000.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1990_num_41_6_409249« Utilité cardinale » dans le certain
et choix le risque *
Denis Bouyssou
Jean-Claude Vansnick
Le but de cet article est d'étudier les liens existant entre la notion de fonction
d'utilité au sens de von Neumann et Morgenstern et celle de fonction de valeur
mesurant les différences de préférence. Cette question a donné lieu à de
nombreuses controverses dont nous rappelons l'importance. On présente ensuite
un ensemble de résultats donnant, en particulier, les conditions nécessaires et
suffisantes pour que les deux fonctions soient identiques à une transformation
affine positive près. On étudie enfin les implications de ces résultats sur un plan
théorique et en matière d'aide à la décision et de calcul économique.
INTRODUCTION
Supposons que l'on vous oblige à choisir entre recevoir avec certitude une
somme de 500 000 F et participer à une « loterie » donnant avec des chances
égales la possibilité de gagner soit 1500 000 F, soit 0 F. L'espérance ma
thématique de gain de la loterie est donc de 750 000 F. Tout en étant « ration
nels », de nombreux individus, dont les auteurs, préféreraient pourtant recevoir
la somme de 500 000 F avec certitude. Un tel comportement traduit ce que l'on
peut appeler une « aversion pour le risque ». Comme de nombreux auteurs
l'ont fait remarquer (cf. par exemple, Allais [1953a], Dyer et Sarin [1982], Bell
[1981], Yaari [1987]), ce comportement est souvent la résultante d'un grand
nombre de phénomènes. Parmi eux, il semble que la « valorisation psycho
logique » des conséquences joue un rôle important. Pour beaucoup d'individus,
recevoir 1 500 000 F avec certitude n'entraîne pas un « gain psychologique »
trois fois supérieur à celui résultant d'un gain de 500 000 F. Même s'il n'est
pas aisé de donner un contenu opérationnel clair à cette idée de valorisation
psychologique, il est raisonnable de penser qu'elle intervient dans la façon dont
se font les choix comportant un risque.
Le but de cet article est de préciser les liens existant entre cette « valori
sation psychologique » des conséquences dans le certain et les choix comp
ortant un risque. Plus précisément, on comparera deux concepts classiques qui
* Ce travail complète et étend les résultats présentés dans Bouyssou et Vansnick [1988].
Nous tenons à remercier deux rapporteurs anonymes qui, par leurs remarques, nous ont permis
de clarifier de nombreux points de ce texte.
979
Revue économique — N° 6, novembre 1990, p. 979-1000. Revue économique
ont souvent été utilisés pour modéliser ces notions : celui de fonction d'utilité
au sens de von Neumann-Morgenstern d'une part et celui de de valeur
mesurant les différences de préférence d'autre part. Ces concepts seront intro
duits à la section suivante. La question qui fait l'objet de cet article a engendré
de nombreuses controverses. Nous les résumerons brièvement avant de pré
senter nos principaux résultats. Ces résultats seront discutés, à la lumière
d'autres travaux, dans une dernière section.
FONCTIONS D'UTILITÉ DE VON NEUMANN-MORGENSTERN ET DE VALEUR MESURANT LES DIFFÉRENCES DE
PRÉFÉRENCE
Soit X un ensemble que nous interpréterons comme un ensemble de
conséquences dans un problème de décision, par exemple, un de
sommes monétaires, et R c X2 une relation binaire sur cet ensemble (lue
« préféré ou indifférent à ») modélisant les préférences d'un individu. Une
fonction f sur X telle que :
Vx,yeX,xRy& fix) >f(y) (0)
est appelée une fonction de valeur (représentant numériquement R sur X). On
sait (cf., par exemple, Fishburn [1970]) que, lorsque X est fini ou dénom-
brable, une telle fonction existe si, et seulement si, R est un préordre complet
(R est complète et transitive). Il est aisé de montrer que, s'il existe deux
fonctions /et g représentant numériquement la relation R, alors /et g sont
liées par une transformation monotone strictement croissante. Dans la termi
nologie de la théorie du « mesurage » (cf. Roberts [1979]), on dit alors que
/est une échelle ordinale en liaison avec R. Comme le fait remarquer Fishburn
[1976], il faut imposer à la représentation numérique de satisfaire à d'autres
conditions que (0) si l'on souhaite que cette représentation numérique définisse
une échelle ayant une structure plus « forte ». Une structure particulièrement
intéressante est celle d'« échelle d'intervalle » où seules 1'« origine » et
1'« unité » de la représentation numérique sont arbitraires. Plus précisément, on
dira que l'on est en présence d'une échelle d'intervalle lorsque les conditions
imposées à une font que, s'il existe deux repré
sentations/et g satisfaisant à ces conditions, elles sont nécessairement liées
par une relation du type/= ag + b avec a, be R et a > 0.
Dans cet article, nous nous intéresserons à deux voies classiques qui ont été
proposées dans la littérature pour permettre de passer d'une échelle ordinale à
une échelle d'intervalle. La première vise à obtenir une représentation numér
ique non seulement des préférences sur X mais également des préférences entre
des distributions de probabilité sur X et débouche sur la notion de fonction
d'utilité au sens de von Neumann-Morgenstem. La seconde vise à obtenir une
980 Denis Bouyssou, Jean-Claude Vansnick
représentation numérique des préférences sur X et des « différences de préfé
rence » entre les éléments de X et débouche sur la notion de fonction de valeur
mesurant les différences de préférence.
Comparaison de loteries ayant leurs lots dans X
La théorie de l'utilité espérée a pour objet des comparaisons de « loteries »
ayant leurs lots dans X. Par souci de simplicité, nous ne considérerons ici que
l'ensemble PS(X) des mesures de probabilité simples1 sur X et on notera p(x) la
probabilité affectée à x g X par la mesure p g P/X). Cette théorie vise à
représenter numériquement, par une fonction u : X -^ R , une relation binaire
Ry c [P/X)]2, permettant de comparer en termes de préférence deux mesures de
probabilité, de façon à obtenir une représentation telle que, V/?, q e P/X)
pRsq <=>!* GXp(x)u{x) >lxeX q(x)u(x) (1)
la comparaison de deux mesures de probabilité se ramenant alors à celle de leur
espérance d'utilité.
Il est naturel de considérer que les préférences concernant les loteries « dégé
nérées » coïncident avec les préfé

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