Vanini et la préparation de l esprit scientifique à l aube du XVII1 siècle. - article ; n°3 ; vol.25, pg 207-220
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Revue d'histoire des sciences - Année 1972 - Volume 25 - Numéro 3 - Pages 207-220
RÉSUMÉ. — Biographie de Vanini. Son cas devant l'histoire. Les problèmes qu'il aborde : origine de la vie, croyances religieuses, prodiges célestes, phénomènes de la nature, etc. ; les hypothèses d'esprit très modernes qu'il émet pour les expliquer.
SUMMARY. — On Vanini's life. What historians think about him. What he thinks about the origin of life, the religious believes, the astrology, the natural phenomena, etc. His replies towards these questions show a very modern scientific attitude
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M EMILE NAMER
Vanini et la préparation de l'esprit scientifique à l'aube du XVII1
siècle.
In: Revue d'histoire des sciences. 1972, Tome 25 n°3. pp. 207-220.
Résumé
RÉSUMÉ. — Biographie de Vanini. Son cas devant l'histoire. Les problèmes qu'il aborde : origine de la vie, croyances
religieuses, prodiges célestes, phénomènes de la nature, etc. ; les hypothèses d'esprit très modernes qu'il émet pour les
expliquer.
Abstract
SUMMARY. — On Vanini's life. What historians think about him. What he thinks about the origin of life, the religious believes, the
astrology, the natural phenomena, etc. His replies towards these questions show a very modern scientific attitude
Citer ce document / Cite this document :
NAMER EMILE. Vanini et la préparation de l'esprit scientifique à l'aube du XVII1 siècle. In: Revue d'histoire des sciences. 1972,
Tome 25 n°3. pp. 207-220.
doi : 10.3406/rhs.1972.3290
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1972_num_25_3_3290Vanini
et la préparation de l'esprit scientifique
à l'aube du XVIIe siècle
qu'il RÉSUMÉ. aborde : origine — Biographie de la vie, de Vanini. croyances Son religieuses, cas devant prodiges l'histoire. célestes, Les problèmes phéno
mènes de la nature, etc. ; les hypothèses d'esprit très modernes qu'il émet pour
les expliquer.
SUMMARY. — On VaninVs life. What historians think about him. What h
thinks about the origin of life, the religious believes, the astrology, the natural pheno
mena, etc. His replies towards these questions show a very modern scientific attitude
NOTE BIOGRAPHIQUE
Giulio Cesare Vanini est né à Taurisano, ville proche de Lecce
et de Bari, au sud de l'Italie, en 1585. Puîné, et ne disposant
pas d'une fortune suffisante, il entre comme novice chez les
Carmes, à Naples, à quinze ans, et y continue ses études, le trivium
(grammaire, rhétorique, logique) et le quadrivium (arithmétique,
géométrie, musique, astronomie). Puis il est admis à l'Université
où il étudie le droit civil et le droit canon et obtient le titre de
docteur in utroque, en 1606, à 21 ans. En 1608, après avoir vendu
les quelques biens qui lui revenaient, il est autorisé à se rendre à
Padoue pour y compléter ses études théologiques. Dans les archives
de l'archevêché de Padoue, on trouve la trace de son inscription
à la Faculté de Théologie. Mais de 1608 à 1612, à en croire ses
lectures et ses connaissances, il semble avoir fréquenté surtout les
Facultés des Arts et de Médecine, tout en continuant à vivre dans
le monastère des Carmes et à exercer ses fonctions religieuses.
Dans ce monastère, il connut un collègue plus jeune que lui,
nommé G. Maria Gennocchi, qui partageait ses idées. Vanini,
pas plus que son compagnon, ne paraissait accepter toujours les
opinions des supérieurs en matière religieuse.
Cependant, Vanini, devenu prêtre, était appelé à prêcher dans
d'importantes églises de Padoue et de Venise. Au cours d'un de
ses sermons, il émit quelques réserves sur l'attitude du cardinal
Bellarmin et du pape Paul V, à l'égard de Venise, frappée d'interdit. 208 revue d'histoire des sciences
II donna à entendre qu'en intervenant dans les affaires d'un Etat,
l'Eglise commettait une erreur préjudiciable aux citoyens du
pays et à l'Eglise elle-même. Le général de l'Ordre, Henri Sylvius,
aussitôt alerté, mit en demeure Vanini et son compagnon, de
quitter le territoire vénitien : sans délai Gennocchi devait se
rendre à Pise et Vanini à Naples, c'est-à-dire dans deux villes où
l'action de la papauté était toute-puissante. Ces événements se
passaient au début de l'année 1612.
C'est ce qui ressort de nos Documents de Londres (1). Vanini
et son compagnon, sachant ce qui les attendait, se rendirent à
l'ambassade anglaise à Venise et y demandèrent protection. L'am
bassadeur Carleton soumit le problème à son gouvernement, à
Londres, et à l'archevêque de Canterbury, après avoir pris les
renseignements les plus méticuleux sur la culture et la moralité
des réfugiés. Il les engagea à se rendre à Bologne, loin de Venise,
mais dans les Etats pontificaux, pour y attendre la réponse.
L'Angleterre protestante acceptait d'accueillir les personnes
persécutées par l'Eglise, à la condition de trouver en elles toutes
garanties d'honnêteté et de solide formation intellectuelle, donc
susceptibles d'apporter du lustre à la Grande-Bretagne (à l'époque
de Vanini, Isaac Casaubon et l'archevêque de Spalato se trou
vaient également réfugiés à Londres).
La réponse fut favorable à nos deux réfugiés, qui s'embarquèrent
dans un port des Pays-Bas pour se rendre en Angleterre. Ils étaient
passés par Milan et les Grisons et avaient descendu le Rhin depuis
Strasbourg. Il eût été plus simple de s'embarquer sur un navire
accosté à Venise qui assurait tous les mois le voyage jusqu'au
port anglais, et c'est du reste à ce bateau que nos réfugiés ont
confié leurs malles et leurs livres. Mais pour des raisons diplomat
iques, l'ambassadeur anglais, Carleton, a préféré que ses protégés
partissent d'une ville étrangère au territoire vénitien.
A Londres, Vanini fut reçu par l'archevêque de Canterbury,
chez qui il séjournera. Dans l'église italienne de cette ville, en
présence du chancelier Francis Bacon, il prêcha selon la foi protes
tante, et son camarade en fit autant. Tout se passa bien les premiers
mois ; mais au début de janvier 1613, les choses se gâtèrent. L'arche
vêque, trop occupé par des problèmes politiques et religieux,
s'en remettait à son personnel, et Vanini, victime de la jalousie
(1) Voir Emile Namer, Documents sur la vie de J. С Vanini, Bari, 1965. — VANINI ET LA PRÉPARATION DE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE 209 NAMER.
et des intrigues, en était réduit à la misère. Aussi cherchait-il
de plus en plus à se libérer, et il s'en était ouvert à l'ambassadeur
de Venise, Foscarini. Celui-ci, par l'intermédiaire de son aumônier,
négocia le pardon de Vanini avec le nonce Ubaldini de Paris,
moyennant une somme d'argent destinée à un fonds de secours
catholique. C'était une démarche assez courante à l'époque. De
son côté, G. M. Gennocchi obtenait le même résultat par les bons
offices de l'ambassade d'Espagne. Ils s'enfuirent l'un et l'autre,
débarquèrent dans les Pays-Bas ; de là Vanini se rendit à Paris pour
recevoir le pardon du nonce Ubaldini. C'était au début de 1614.
A Lyon, il publie L'amphithéâtre de l'éternelle Providence (1615).
Puis il s'installe à Paris, y connaît des personnages importants et
une certaine célébrité. Au début de 1616, il publie son œuvre prin
cipale, les Dialogues sur les merveilleux secrets de la nature, reine et
déesse des mortels. Mais un mois après leur parution, les autorités
ecclésiastiques s'aperçoivent que les idées exposées n'avaient que
l'apparence de l'orthodoxie et qu'elles soutenaient des opinions
pernicieuses pour le catholicisme. Vanini, poursuivi, se déguise
en médecin et quitte Paris. En 1617, on le trouve à Condom, à
Bayonne, à Capbreton, enfin à Toulouse.
Il se faisait nommer Pomponio ou Pompeo Usciglio, d'où le
surnom de Luciolo. Il remporta un grand succès auprès des seigneurs
toulousains et de la jeunesse estudiantine. Son esprit, la légèreté
et l'ironie qui accompagnaient ses propos les plus sérieux, sédui
saient tous ceux qui l'approchaient. Malheureusement quelques
auditeurs ont été choqués par sa désinvolture à l'égard des pro
blèmes religieux. Il fut dénoncé aux autorités toulousaines, comme
corrupteur de la jeunesse. L'Inquisition n'avait pas voix au chapitre
à Toulouse, mais ce fut le Parlement qui l'inculpa d'athéisme, et
c'est sous ce chef d'accusation qu'il fut condamné à avoir la langue
arrachée et à être brûlé vif, le 9 février 1619, sous le faux nom de
Pompeo Usciglio, dit Luciolo.
Le lendemain, 10 février, sur cette

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