Variables socioculturelles et ajustement : remise en question des idées reçues - article ; n°126 ; vol.32, pg 303-315
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Description

Tiers-Monde - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 126 - Pages 303-315
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Winifred Weekes-Vagliani
Variables socioculturelles et ajustement : remise en question
des idées reçues
In: Tiers-Monde. 1991, tome 32 n°126. pp. 303-315.
Citer ce document / Cite this document :
Weekes-Vagliani Winifred. Variables socioculturelles et ajustement : remise en question des idées reçues. In: Tiers-Monde.
1991, tome 32 n°126. pp. 303-315.
doi : 10.3406/tiers.1991.4607
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1991_num_32_126_4607VARIABLES SOCIOCULTURELLES
ET AJUSTEMENT :
REMISE EN QUESTION
DES IDÉES REÇUES
par Winifred Weekes-Vagliani
INTRODUCTION
Le présent article a pour point de départ plusieurs constatations
inattendues sur les variables socioculturelles, notamment les différencia
tions selon le sexe et l'impact des programmes d'ajustement. Un examen des
études consacrées aux systèmes familiaux en Côte-d'Ivoire1 a permis de
prendre connaissance des recherches approfondies menées au cours des
quinze -vingt-cinq dernières années en Côte-d'Ivoire par des anthropologues
et des sociologues. Dans ce bref article, on s'efforce de faire une synthèse
des informations tirées des textes précités, et d'examiner plusieurs hypo
thèses à partir de données nouvelles fournies par l'Enquête permanente
auprès des Ménages effectuée en 1985 par le gouvernement de la Côte-
d'Ivoire et la Banque mondiale. L'enquête a porté sur 1 600 ménages des
zones urbaines et rurales de la Côte-d'Ivoire et a été divisée en cinq
régions : Abidjan et les « autres villes », la Forêt orientale et la Forêt
occidentale (zones de plantations de cacao et de café) et le Nord (cultures
de rente, coton et riz). L'échantillon a été en outre subdivisé, dans chaque
zone, en trois groupes économiques2. En combinant ces données on peut
Le présent article s'appuie sur les recherches menées par une équipe multidisciplinaire au
Centre de Développement de I'ocde sur le sujet Ajustement et croissance équitable en Côte-
ďlvoire. Le chef de programme pour ce thème de recherche est Christian Morrisson et Hartmut
Schneider est le coordonateur de l'étude faite sur la Côte-d'Ivoire.
1. Voir notes et références dans W. Weekes-Vagliani, Analyse des variables socioculturelles
et de l'ajustement en Côte-d'Ivoire, Document technique, n" 9, Centre de Développement de
I'ocde, janvier 1990.
2. Voir chapitre V de l'étude à venir du Centre de Développement pour plus de renseigne
ments sur la restructuration du sondage, et Document technique, n° 9, op. cit., pour des info
rmations détaillées sur les typologies et systèmes familiaux de certains groupes ethniques.
Revue Tiers Monde, t. XXXII, n« 126, Avril-Juin 1991 304 Winifred Weekes-Vagliani
avoir un aperçu de la dynamique des inégalités profondes selon le sexe,
le niveau économique et la région et compléter l'analyse faite dans
d'autres parties de l'étude de cas à venir sur l'ajustement en Côte-d'Ivoire.
On examinera dans le présent article les idées traditionnellement
acceptées sur les quatre domaines suivants et on les confrontera aux
conclusions tirées des éléments nouveaux fournis par l'enquête :
— accès à l'éducation des garçons et des filles ;
— le secteur informel et les couches pauvres (hommes et femmes);
— solidarité familiale traditionnelle et niveau de revenus;
— structure de la famille/ménage et répartition des cultures dans les
zones rurales.
A partir des faits antérieurs qui nous ont montré l'évolution à long
terme des domaines ci-dessus et des résultats de l'enquête, nous avons
formulé une série d'hypothèses pour « mettre à l'épreuve » les idées
reçues. Dans un premier temps, nous avons échaufaudé une hypothèse
« générale », indépendante des questions de différenciation selon la culture
ou le sexe : nous avons postulé que les efforts de développement qui ne
visent pas à corriger les inégalités entre certains groupes tendent à accentuer
celles qui existent déjà. Nous avons examiné les premiers tableaux en
nous posant la question suivante : les structures antérieures de discrimi
nation selon le sexe, le niveau économique et la région persistent-elles
ou évoluent-elles et, si évolution il y a, dans quel sens et avec quelle force
s'opère-t-elle?
Pour présenter les liens existants entre l'ajustement et les variables
socioculturelles (y compris celles relatives au sexe), nous avons commencé
par formuler les problèmes de politique liés à certains processus que
l'on sait associés à l'ajustement et avons déterminé comment ces processus
affectent différemment chaque région et groupe économique, ainsi que les
hommes et les femmes. Des mesures d'ajustement différentes peuvent être
antagoniques en ce qui concerne les bénéficiaires et ceux qui en sont lésés.
Les données obtenues en Côte-d'Ivoire amènent à penser que les poli
tiques d'ajustement ivoiriennes ont essentiellement pour objet d'améliorer
les termes de l'échange entre zones rurales et zones urbaines, afin de
relever les revenus et les niveaux de vie dans les premières.
Ces politiques visent également à affecter les ressources destinées au
secteur agricole aux cultures présentant le meilleur avantage comparatif :
le cacao et le café. Parallèlement, Pautosuffisance alimentaire a été déclarée
priorité nationale au début des années 80. La concurrence bien connue
entre cultures d'exportation et cultures vivrières présente un aspect crucial
de différenciation selon le sexe. Il faut donc, à l'évidence, prêter attention Variables socioculturelles et ajustement 305
à cet aspect si l'on veut savoir comment peuvent être atteints les objectifs
de l'ajustement et l'autosuffisance alimentaire. Une analyse de cet ordre
doit essentiellement servir à trouver ou à suggérer des moyens d'améliorer
le pouvoir d'achat des pauvres par des mesures concernant la production
plutôt que l'assistance. Le gouvernement doit cependant savoir où se
situent les groupes-cibles, quels sont les obstacles aux changements souhaités
et quelles sont les possibilités d'œuvrer dans le sens requis. Cette connais
sance lui est indispensable pour élaborer des mesures susceptibles d'atteindre
les groupes-cibles les plus nécessiteux. Nous avons constaté des faits qui
vont à rencontre des idées reçues et qui éclairent et mettent en évidence
des problèmes qu'il faudra étudier plus avant si l'on veut que l'ensemble
de la population soit en mesure de contribuer à la réalisation des objectifs
et buts des mesures d'ajustement structurel susceptibles de représenter un
développement à long terme3. L'étude soulève également quelques problèmes
méthodologiques et théoriques appelant des recherches futures sur la diff
érenciation par la culture et par le sexe et sur l'ajustement structurel. On
ne saurait étudier les hommes et les femmes ou les ménages en les isolant
du contexte culturel qui détermine les rôles et les fonctions traditionnels
des hommes et des femmes aux différentes étapes du cycle de vie.
Après cette brève introduction, on confrontera les idées reçues et les
données nouvelles concernant les quatre domaines mentionnés au début :
l'éducation des enfants scolarisables, selon le sexe; le secteur informel et
les couches pauvres; la solidarité familiale traditionnelle et les niveaux de
revenus et, pour terminer, la structure de la famille/ménage et la répartition
des cultures (cultures vivrières ou cultures pour l'exportation). Les remar
ques finales récapituleront les résultats de l'étude de ces quatre domaines
et signaleront de nouveaux domaines d'étude.
I — ÉDUCATION ET DIFFÉRENCIATION SELON LE SEXE
Rappel des faits
L'examen des réformes de l'enseignement mises en place depuis l'ind
épendance en 1960 montre que la Côte-d'Ivoire est un des pays d'Afrique
qui a fait les plus grands efforts pour promouvoir l'éducation. Les écoles
publiques sont gratuites et des efforts particuliers ont été déployés pour
augmenter le nombre de filles scolarisées. Toutefois, malgré

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