VIII Etude d une méthode d analyse qualitative de l olfaction - article ; n°1 ; vol.43, pg 249-264
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VIII Etude d'une méthode d'analyse qualitative de l'olfaction - article ; n°1 ; vol.43, pg 249-264

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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 249-264
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Extrait

J. Le Magnen
VIII Etude d'une méthode d'analyse qualitative de l'olfaction
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 249-264.
Citer ce document / Cite this document :
Le Magnen J. VIII Etude d'une méthode d'analyse qualitative de l'olfaction. In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 249-
264.
doi : 10.3406/psy.1942.7878
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7878VIII
ÉTUDE D'UNE MÉTHODE D'ANALYSE QUALITATIVE
DE L'OLFACTION
Par J. Le Magnen
Attaché de recherche
INTRODUCTION
La psycho-physiologie de l'olfaction a été très peu étudiée.
Les problèmes essentiels qu'elle pose ont été à peine abordés.
Parmi ceux-ci le plus obscur et sans doute le plus difficile à
résoudre, reste celui de l'analyse qualitative. La sensation
olfactive présente dès l'abord une complexité qualitative
presque infinie et c'est en vain que l'on a tenté jusqu'à présent
d'apporter un peu de lumière dans ce domaine, en proposant
des classifications des odeurs suivant des types fondamentaux
ou qualités élémentaires de la sensation. Les divers auteurs
qui ont tenté cette analyse ont utilisé deux sortes de critères.
Certains d'entre eux se sont contentés de grouper l'ensemble
des odeurs connues en un certain nombre de classes, par une
simple appréciation de leurs ressemblances subjectives. On se
souvient des neuf classes ainsi déterminées et proposées par
Zwaardemaker. Henning, se basant sur le même principe,
propose six classes. Mais la complexité des ressemblances et
différences subjectives, l'enchevêtrement des diverses qualités
olfactives lui apparaissent, et il tente d'en donner une figu
ration symbolique. Récemment deux auteurs américains,
Crocker et Anderson, ont présenté une classification perfec
tionnée dans sa technique de détermination par rapport à
celle de Zwaardemaker, mais reposant cependant sur le même
critère de l'identité subjective. Toutes les odeurs ne possé
deraient que quatre qualités fondamentales qu'ils désignent :
Fragrant (doux), Acide, Burnt (empyreumatique), Caprylic.
%Z. . ; w . ^ 7> ~/l / p, V KS ORIGINAL X
Les différences subjectives reconnues (Mitre les odeurs (toutes
'■omplexes) ne proviendraient que de leurs compositions
variées en ces quatre qualités fondamentales. < le degré de
participation est chiffré de 0 à (.) [»our chacune des quatre
qualités par référence à des odeurs standards, (lhaque odeur
peut ainsi être définie par quatre chiffres. Les auteurs amér
icains voient une confirmation de leur analyse dans le l'ait
que des sujets, utilisant les 3C> odeurs standards, dorment à
une odeur déterminée à peu de chose [très, la même nomenc
lature, (le fait n'est en réalité que Ja constatation banal«1
(Tune identité d'appréciation subjective. La classification de
(Irocker et Anderson, comme celle des auteurs précédents,
est issue d'une conception a priori et, ainsi que nous le verrons,
ne semble pas résister à un contrôle objectif faisant intervenir
des données olfactométriques. Nogué, tout en demeurant dans
Je domaine introspecfif, reprend la classification de Zwaar-
Jeinaker sur de nouvelles bases. Zwaardemaker faisant entrer
ses neuf classes d'odeurs, selon une fonctionn
elle, dans deux grands ordres : celui des odeurs nutritives et
des odeurs respiratoires, Nogué, insistant sur le fait que la
tonalité affective est liée, plus intensément qu'aux autres
qualités sensorielles, aux qualités de l'olfaction, fait appel à ce
facteur affectif comme critère de la classification. Il répartit
ut' les ne d'odeurs de Zwaardemaker en trois groupes types
fonctionnels : ceux, des odeurs nutritives, des odeurs sexuelles,
des odeurs respiratoires, en notant que dans le cadre de cha
cune de ces fonctions physiologiques, les deux premières
classes de chaque groupe sont- agréables, tandis que la der
nière est désagréable, (l'est cet élément affectif, considéré
'•oinme un critère possible d'isolement et d'identification des
qualités olfactives fondamentales, qu'ont étudié un certain
nombre d'auteurs américains en lui appliquant la méthode de
l'analyse factorielle. Beebe-Center, Eysenck, Hsii ont demandé
à un nombre variable de sujets de noter suivant une échelle
numérique, conformément à des instructions données à
l'avance, la tonalité agréable, désagréable ou repoussante
d'un certain nombre d'odeurs.
L'étude mathématique des résultats statistiques obtenus
leur permet d'isoler des facteurs généraux et des facteurs
"-econdaires de sensibilité et, par leur intervention variée dans
la qualité des substances étudiées, de classer celles-ci en groupes
distincts, (les travaux marquent un progrès par rapport aux UNE MÉTHODE D'ANALYSE QUALITATIVE 251 -J. LE MAGNEN.
précédents puisqu'ils sont assortis d'une étude statistique des
appréciations d'un grand nombre de sujets. Mais le critère
affectif qu'ils utilisent ne semble pas pouvoir servir à une
détermination objective des facteurs qualitatifs de la sensation.
Certes la tonalité affective est étroitement liée dans l'olfaction
à l'appréciation qualitative, mais il n'en est qu'un aspect
secondaire et encore purement subjectif. Classer les odeurs
suivant leurs ressemblances propres ou suivant leurs ressem
blances affectives relève également de l'appréciation subjec
tive. Une étude statistique aussi étendue que l'on voudra
n'y ajoutera rien d'objectif. Seule une méthode physiologique
faisant intervenir le mécanisme même de la sensation, per
mettra d'isoler et de mesurer objectivement les divers facteurs
de sensibilité responsables des qualités olfactives.
Nous avons songé à utiliser dans ce but la méthode des
cosaturations, déjà appliquée à l'étude des qualités sensorielles
(notamment dans la vision). Elle consiste, on le sait, à fatiguer
spécifiquement l'organe pour une qualité déterminée (ici une
odeur) et à mesurer l'effet de cette saturation sur la sensibilité
à une autre qualité. Elle permet, pour ainsi dire, de « marquer »
en les éliminant, un facteur ou un groupe de facteurs de sensi
bilité qualitative et de' déterminer par là leur intervention
dans la sensibilité à différentes odeurs. L'existence des anos-
mies et parosmies naturelles (comme celle du daltonisme dans
la vision) pourrait faire la base d'une étude analogue. L'anos-
mie partielle révèle un facteur de sensibilité indépendant, et une
onquête étendue sur ces cas pathologiques devrait permettre
une analyse des facteurs qualitatifs de l'olfaction. La satura
tion réalise une anosmie expérimentale et des parosmies
-consécutives pour les autres odeurs, qui permettent l'étude des
rapports respectifs de ces odeurs. Une telle étude, tant par le
grand nombre des odeurs subjectivement distinguées, que par
les difficultés inhérentes à la technique olfactométrique,
représente un travail considérable et de longue haleine. Nous
exposons ici les résultats d'un travail préliminaire qui nous a
permis, d'une part, de mettre au point la technique olfact
ométrique appropriée à cette recherche et, d'autre part, de
contrôler la validité de la méthode dans son application à
l'olfaction.
Que peut-on attendre de la méthode de cosaturation ?
Elle ne permettra pas sans doute (immédiatement du moins)
-d'identifier des centres qualitatifs individualisés et corres- 252 MÉMOIRES ORIGINAUX
pondant à la sensibilité pour une odeur simple déterminée.
Nous ne parlerons à dessein que de « facteurs de sensibilité »
et non de centres. Les premiers résultats obtenus laissent
prévoir une hiérarchie très complexe de facteurs généraux et
de facteurs secondaires plus ou moins spécifiques de certaines
qualités subjectivement connues. Il paraît très vraisemblable
que l'on ne puisse identifier l'un de ces facteurs indépendants
avec l'odeur d'une substance déterminée et isoler ain

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