XVII. - Tropismes et polarité - article ; n°1 ; vol.50, pg 281-291
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 281-291
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

G. Viaud
XVII. - Tropismes et polarité
In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 281-291.
Citer ce document / Cite this document :
Viaud G. XVII. - Tropismes et polarité. In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 281-291.
doi : 10.3406/psy.1949.8452
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_hos_50_1_8452XVII
TROPISMES ET POLARITÉ
par G. Viaud
Laboratoire de Psychologie animale,
Institut de Zoologie et de Biologie générale, Strasbourg.
A l'exception des théories telles que celle de Jennings, qui
concernent plutôt les « pathies » ou les « réactions de sensibilité
différentielle » que les tropismes vrais, les principaux essais d'ex
plication de ces derniers comportements ont consisté à les rat
tacher à des propriétés générales de la matière vivante, liées
à la structure des organismes. Par « tropismes vrais » nous enten
dons des impulsions locomotrices dirigées qui sont commandées
par l'action de forces physiques externes; à ce type appartiennent,
par exemple, le phototropisme positif et le galvanotropisme 2.
Les théories générales des tropismes sont de deux sortes : les
unes font appel à la notion de symétrie bilatérale des organismes,
les autres à leur polarité antéro-postérieure. La théorie de Lceb,
qui est le type du premier groupe, explique tous les tropismes
par l'action inégale de l'agent physique sur les récepteurs symét
riques par rapport à l'axe longitudinal de l'organisme et par
l'effet moteur inégal dans les appendices bilatéraux qui en est
la conséquence. Ainsi, pour Lœb, les tropismes sont avant tout
des mouvements orientés axialement. Comme on l'a fait sou
vent remarquer, cette théorie ne peut s'appliquer aisément ni
aux organismes dissymétriques, ni à ceux qui se déplacent lat
éralement par rapport à leur axe de symétrie longitudinal (par
exemple, les Crabes).
Le deuxième groupe de théories a été représenté par plusieurs
1. Voir G. Viaud. Tropismes et pathies. Journ. de Psychol., 1949. 282 PSYCHO-PHYSIOLOGIE
auteurs : Verworn, qui rapportait les tropismes à des modifica
tions polaires du « biotonus », se manifestant par des contracou des expansions du corps (ou par l'extension de ses append
ices locomoteurs); une excitation qui produit une expansion
du pôle antérieur aboutit par suite à une attraction; par contre,
si le pôle se contracte, il en résulte une répulsion.
Cette théorie ne pouvait guère s'appliquer qu'à des Unicellulaires.
L'hypothèse de G. Bohn est toute différente : pour lui, les réac
tions décrites par Lceb sous le nom de tropismes sont essentie
llement des « mouvements polarisés », et accessoirement des mou
vements axialement orientés. Le tropisme serait dû à une
« impulsion motrice » déclenchée par l'agent excitateur et dirigée
vers la source de celui-ci ou en sens opposé. Cette impulsion
interne dépendrait de la polarité de l'organisme, dont nous
connaissons par ailleurs des manifestations de divers ordres :
polarités morphologique (forme générale du corps), morphogén
étique (développement polarisé dans l'embryogenèse et la régé
nération), métabolique (gradients « axiaux » de Child), sen-
sorimotrice (l'organisme est toujours plus sensible à son pôle
antérieur qu'à son pôle postérieur, et il est doué, dans sa locomot
ion, d'une «polarité directionnelle»). Bohn rapporte tous ces
phénomènes d'ordre morphologique et dynamogénique à une
structure polarisée des tissus de l'organisme, des cellules ou
même des molécules qui les composent; il pense en trouver la
preuve dans l'existence d'une polarité « électro-chimique » du
corps. C'est dans cette structure qu'il faudrait voir « l'origine
des forces internes qui déterminent les impulsions motrices
des Animaux et des Plantes ». Selon Bohn, les réactions tropis-
tiques s'expliquent donc par la polarité des êtres vivants. Tous
ne sont pas doués d'une symétrie bilatérale, mais tous sont
polarisés dans le sens antéro-postérieur. Cependant la théorie
de Bohn n'est étayée que par de trop rares arguments. Au pre
mier plan, il cite la vieille expérience de Dugès (1828) sur les
Planaires, qui montre chez ces formes l'existence indubitable
d'une polarité directionnelle fondée sur la structure intime des
tissus ou des cellules : si une Planaire est coupée en morceaux
par des sections transversales, chacun des segments continue
à se mouvoir à la manière de la Planaire entière et dans la même
direction. Tout se passe comme si les parties constituantes de
la Planaire étaient orientées à l'instar des molécules d'un aimant
permanent : on sait en effet que les fragments d'un aimant présen
tent les mêmes propriétés magnétiques polaires que l'aimant entier, VIAUD. TROPISMES ET POLARITÉ 283 G.
Nos études antérieures sur le phototropisme des Daphnies,
des Rotifères et des Planaires nous avaient déjà indiqué que
toute explication par la polarité de l'organisme est plus proche
de la réalité qu'une explication par la symétrie bilatérale. En
effet, 1° comme nous l'avons montré, les appareils récepteurs
qui commandent l'orientation axiale (yeux) ne sont pour rien
dans le déterminisme de l'impulsion motrice photopositive.
Celle-ci dépend de l'excitation de la sensibilité photique géné
rale du corps, ou « sens dermatoptique », caractérisé par une
sensibilité beaucoup plus grande aux radiations monochromat
iques de courte longueur d'onde (violet et proche ultra-violet)
qu'aux autres radiations spectrales. 2° Nos analyses portant sur
les changements périodiques du signe des réactions, sur les pro
cessus d'adaptation à la lumière, etc., prouvent que le photo
tropisme dépend d'une tendance permanente de l'organisme à
se tourner et à aller vers la lumière, que nous avons appelée
le signe primaire positif (le signe primaire positif et la photo-
cinèse sont les deux facteurs de l'impulsion motrice positive).
3° Cette tendance semble reposer sur quelque propriété indivise
de l'organisme, qui se retrouve dans ses parties, car si l'on
coupe une Planaire en morceaux, comme dans l'expérience de
Dugès, tous les segments peuvent manifester du phototropisme
positif, quel que soit le niveau de la section. C'est pourquoi
nous pensons que le signe primaire positif doit être plutôt rap
porté à une structure polarisée de l'organisme (cf. Bohn) qu'à
une combinaison de réflexes, lesquels ne peuvent vraisembla
blement persister après le sectionnement de l'animal à des niveaux
quelconques. 4° Le phototropisme dit « négatif » ne semble pas
pouvoir s'expliquer par des facteurs de même ordre. Comme le
montre l'analyse de comportements phototropiques très divers,
il s'agit là d'une réaction adaptative d'évitement, pouvant
prendre le caractère d'une fuite. Le phototropisme est lié à
l'intégrité du système nerveux chez les animaux qui en ont un :
voir les expériences de W. N. Hess (1924) sur des Lombrics
(l'ablation des ganglions cérébraux supprime le phototropisme
négatif, mais laisse subsister le phototropisme positif, lequel se
manifeste même avec des lumières intenses). De même nos expé
riences sur des segments de Planaires montrent que seuls les
segments antérieurs ou céphaliques peuvent être photonégatifs,
tandis que les postérieurs, qui ne contiennent guère
que du réseau nerveux diffus, sont toujours positifs. Mais au
cours de la régénération des yeux et du système nerveux chez 284 PSYCHO-PHYSIOLOGIE
les segments postérieurs, on constate la réapparition des phases
négatives. Dans cette conception, le phototropisme négatif est
considéré comme une réaction d'un autre ordre que la réaction
impulsive primaire. Bohn n'a pas admis ces vues; il l'a déclaré
en 1940. Pour lui les changements de signe des tropismes sont
dus à des « oscillations » de la polarité de l'organisme, dont le
pôle réactio

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