Sommaire - Editorial POC 67
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Description

Revue œcuménique d’études et d’informations, fondée en 1951 par les Pères Blancs de Sainte-Anne à Jérusalem et éditée, à partir de janvier 2015, par la Faculté des sciences religieuses (FSR) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ). Directeur de la publication :Salim Daccache Rédacteur en chef :Gabriel Hachem Comité de rédaction : Tidola Abdo Souraya Bechealany Frans Bouwen Nicole Hadaya Lina Iskandar Hawat Jean-Louis Lingot Thom Sicking Ce numéro a été rédigé avec la contribution de : Randa Abi Aad Christine Chaillot Francesco-Elie El Khoury Pierre Lacoste Elisée Marzin Antoine Messarra George Sabra Nayla Tabbara Administration :Joseph Tannous 6ඈආආൺංඋൾ Éditorial ........................................................................................ ........8 ARTICLES Histoire et tradition (අ .ඈඎඋඒF-E., Le fondement de la Trinité dans la pensée barthienne............................................................................................13 0ൺඋඓංඇ ( ...............28, Théophile d’Antioche et l’apologie chrétienne $ൻං $ൺൽ 5 Désert et désir. Prémisses d’une phénoménologie de la soif ..................................................................................................50 Témoignage et service &ൺංඅඅඈඍ & , L’Église assyrienne apostolique en Iraq.......................62 /ൺർඈඌඍൾP., Les troissolaede la Réforme..........................................

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Publié le 21 juillet 2017
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Extrait

Revue œcuménique d’études et d’informations, fondée en 1951 par les Pères Blancs de Sainte-Anne à Jérusalem et éditée, à partir de janvier 2015, par la Faculté des sciences religieuses (FSR) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ).
Directeur de la publication :Salim Daccache Rédacteur en chef :Gabriel Hachem
Comité de rédaction : Tidola Abdo Souraya Bechealany Frans Bouwen Nicole Hadaya Lina Iskandar Hawat Jean-Louis Lingot Thom Sicking
Ce numéro a été rédigé avec la contribution de : Randa Abi Aad Christine Chaillot Francesco-Elie El Khoury Pierre Lacoste Elisée Marzin Antoine Messarra George Sabra Nayla Tabbara
Administration :Joseph Tannous
SôMMàîRE
Éditorial ........................................................................................ ........8
ARTICLES
Histoire et tradition E KÔûYF-E., Le fondement de la Trinité dans la pensée barthienne............................................................................................13 Mâzï E................28, Théophile d’Antioche et l’apologie chrétienne Aï Aâ R.,Désert et désir. Prémisses d’une phénoménologie de la soif ..................................................................................................50
Témoignage et service CâïÔ C., L’Église assyrienne apostolique en Iraq .......................62 LâÇÔŝÈP., Les troissolaede la Réforme..........................................75
Églises en dialogue Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, Synodalité et primauté au premier millénaire..................................88 e BÔûwÈ F.,Session plénière de la commissionChieti 2016. XIV mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe ........................................................97 Sââ G.,The Protestant Reformation in the Middle East ..............112
Relations interreligieuses Introduction.......................................................................................129 Tâââ N.,Une lecture de la « Déclaration d’al-Azhar » ..............131 A-Azâ..............................136, La citoyenneté et le vivre-ensemble MÈŝŝââ A.,La Déclaration d’al-Azhar : Que faire ? ....................138
CHRONIQUES
Chroniques des Églises Églises orthodoxes orientales........................................................... 149 Église assyrienne de l’Orient .......................................................... 154 Églises grecques orthodoxes ........................................................... 155 Églises catholiques .......................................................................... 159 Églises évangéliques ....................................................................... 166
Relations œcuméniques Journée mondiale de prière pour la Sauvegarde de la Création à Bkerké ..............................................................................................167 e La XI assemblée du Conseil des Églises du Moyen Orient à Amman ...........................................................................................167 L’Institut œcuménique du COE à Bossey célèbre ses 70 ans............169 Participation œcuménique à la consécration d’une église à Kirkouk ..........................................................................................170 Dialogue entre les Églises orthodoxes orientales et la Communion anglicane à Antélias-Liban.................................................................170 Rencontre des revues œcuméniques francophones à Chevetogne.....171 500 ans de la Réforme : Luthériens et catholiques commémorent l’anniversaire ensemble ....................................................................173 Groupe de travail orthodoxe-catholique Saint-Irénée.......................175 Colloque international de patristique : « Saint Irénée et l’humanité illuminée ». Centre Anafora en Égypte..............................................178
Relations interreligieuses Rassemblement des religions pour la paix à Assise...........................180 Prière œcuménique et « appel pour la paix »....................................180 Colloque sur l’enseignement du fait religieux au Maroc..................181 Échanges entre leMuslim Council of Elders et le conseil œcuménique des Églises à Genève....................................................182 Sommet islamo-chrétien à Téhéran....................................................183
Chroniques des pays Égypte .......................................................................................... ....185 Iraq ............................................................................................... ....187 Israël/Palestine ............................................................................. ....193 Jordanie ......................................................................................... ....202 Liban ............................................................................................ ....202 Syrie ............................................................................................. ....208
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................ ....215
ÉîôRîàL
Toute commémoration œcuménique s’inscrit inéluctablement dans un mouvement né dans l’histoire, toujours actuel et qui aspire à la plénitude dans l’unité. De la Tradition à l’actualité, il traverse la mémoire, recourt à l’analyse, connaît l’étonnement, éprouve le regret, ressent la compassion et désire la réconciliation. Revisiter l’histoire, relire un événement, saisir son impact et continuer à rechercher l’unité sont des instruments parmi d’autres mis au service de l’anticipation œcuménique et prophétique.
e  Le cinquième centenaire de la Réforme du XVI siècle est une invitation aux Églises à revisiter cet événement et à tenter de comprendre les causes de la douloureuse séparation de l’Église en Occident. Elle incite à valoriser le présent à partir des acquis et à discerner le chemin qui mène au rétablissement de la communion plénière. En signe de commémoration de cet événement et dans l’esprit de îdélité à sa tradition, POC offre une humble contribution. Rappelons que la collaboration protestante dans la revue remonte, en fait, à l’année 1956, date de la publication du premier article du 1 pasteur Jean-Michel Hornus . Ses articles surLe Protestantisme au Moyen Orient font preuve de cette précieuse collaboration préconciliaire qui a duré jusqu’en 1970 et qui s’est prolongée avec d’autres auteurs jusqu’à nos jours. L’article du pasteur Pierre Lacoste sur les troissolaela Réforme rappelle la protestation dans ce de qu’elle a de plus essentiel et invite au dialogue rééchi. Les déîs de l’implantation de la Réforme en Orient et les prospectives de cette présence sont évoqués dans l’article de George Sabra. Une îgure éminente de la Réforme, le théologien Karl Barth est salué dans une étude de Francesco-Elie El Khoury sur le fondement de la Trinité dans sa pensée. Bien que les nouvelles des Églises protestantes et évangéliques aient souvent paru dans les nouvelles des pays, le comité
1  Jean-Michel HÔûŝ, « La crise du catholicosat de Cilicie »,POC(1956), 237-256. Il est également l’auteur de l’étude « Le Protestantisme au Moyen Orient »: cf. 10 articles dansPOC6-11 (1958-1961) ; « Les missions anglicanes au Proche-Orient avant la création de l’évêché de Jérusalem», POC12 (1962), 255-269 ; « L’évêché anglo-prussien à Jérusalem (1841-1881). Controverses autour de sa création (1841) »,POC13 (1963), 130-149 et 234-258.
Proche-Orient Chrétien 67, 2017, 8-10
GabrielHâÇÈ
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de rédaction a voulu marqué le cinquième centenaire en ajoutant, dans les chroniques des Églises, une nouvelle rubrique qui porte le titre :Églises évangéliques. Elle vient compléter la série de rubriques relatant les chroniques des Églises regroupées en familles.
Après des années de réexion laborieuse sur la synodalité et la primauté, la Commission mixte internationale pour le dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe vient de publier un nouveau document, à l’issue de sa réunion à Chieti (Italie), intitulé :La er synodalité et la primauté au 1 millénaire. Frans Bouwen, membre de cette commission, expose l’enjeu et la valeur œcuméniques de ce texte. Plus que jamais, la synodalité se situe aujourd’hui au cœur de la vie ecclésiale et inter-ecclésiale. Elle fait l’objet de plusieurs dialogues et débats œcuméniques. Elle présente un déî commun à la réexion théologique et à lapraxisdes Églises. Enracinée dans la Tradition de l’Église depuis les premiers siècles, elle revêt une signiîcation accrue en tant que chemin à faire pour traverser ensemble le seuil de l’unité visible.
La déclaration d’al-Azhar, au lendemain du colloque international er tenu au Caire le 28 février et le 1 mars 2017, sur « La liberté et la citoyenneté. La diversité et l’intégration », marque une nouveauté dans les relations de l’islam avec les îdèles des autres religions monothéistes malgré son inscription dans le sillage d’une série de déclarations antérieures. En effet, elle se fonde sur la tradition, en e l’occurrence la Constitution de Médine (VII siècle), pour insister sur l’égalité entre musulmans et non-musulmans au sein d’une société majoritairement musulmane. Cette déclaration en faveur d’une égalité citoyenne est à la fois un rappel avéré et un appel irréfutable pour faire face à l’extrémisme, à l’exclusion et à la discrimination au nom de la religion, sévissant dans la région du Moyen Orient et dans le monde. Venant d’une autorité spirituelle et juridique si éminente, en partenariat avec le Comité des Sages musulmans et les Églises en Orient, elle introduit un modèle prometteur dans les relations entre musulmans et chrétiens. Une présentation de la déclaration et de ses idées principales est assurée par Nayla Tabbara. Suivent quelques extraits choisis et traduits par la rédaction de POC et un article d’Antoine Messarra qui expose l’apport des participants au colloque, qui apporte des précisions pertinentes sur le contenu et qui propose des pistes pour l’application des principes énoncés.
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Éditorial
Tradition et Histoire sont un point de départ en théologie et plus particulièrement en œcuménisme car elles introduisent les chercheurs dans le processus de l’herméneutique, dans l’ordre de l’intelligence de la vérité. L’article de l’archimandrite Elisée qui a pour titreThéophile d’Antioche et l’apologie chrétienneaborde la question délicate de la prédication chrétienne du salut dans la double confrontation, d’une part l’environnement juif qui l’a vue naître et, d’autre part, la culture helléniste de l’empire romain.
Le Désert, double condition itinérante et désirante de l’humain, est plus qu’une tradition. Il inspire à Randa Abi Aad desEsquisses d’une phénoménologie de la soiftant qu’elle en est l’aspiration primordiale du cœur qui conduit, à travers les métamorphoses cathartiques du Moi, dans sa traversée du désert intérieur, jusqu’à la Source. Cet article vient rappeler ce que l’auteur a déjà proposé sur l’icône et la phénoménologie du regard (cf.POC66, 242-251).
L’actualité d’une tradition ecclésiale et d’une histoire vivante, celle de l’Église assyrienne apostolique, est relatée dans un témoignage émouvant où sont exposés les déîs majeurs de la survie des Assyriens et de leur intégration dans une diversité religieuse, culturelle, ethnique et politique. Témoin oculaire, Christine Chaillot relate son voyage en Iraq et rend hommage à cette Église.
GabrielHâÇÈ Rédacteur en Chef
ÉïŝÈŝ È ïâÔûÈ
e CHîEî 2016. XIV SEŝŝîôN pLéNîèRE E Là çôMMîŝŝîôN MîE îNERNàîôNàLE pôUR LE îàLôGUE HéôLôGîqUE ENRE L’éGLîŝE çàHôLîqUE E L’éGLîŝE ôRHôôE
Frans BôUWEN*
La Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe a tenu sa quatorzième session plénière à Francavilla al Mare, près de Pescara (Italie), dans l’archidiocèse de Chieti-Vasto, du 16 au 21 septembre 2016, à l’invitation de S. Exc. Mgr Bruno Forte, archevêque du lieu et membre de la Commission, avec l’aide de la Conférence épiscopale italienne. La session était présidée par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontiîcal pour la promotion de l’unité des chrétiens, et par l’archevêque Job de Telmessos, du patriarcat œcuménique.
D’ââ 2014 á CïÈï 2016
À la clôture de la session plénière précédente, à Amman, en septembre 2014, les membres de la Commission avaient à leur disposition un projet de document commun sur « Synodalité et primauté », rédigé sur place après la non-acceptation du texte préparé 1 pour cette session . Certains, en particulier du côté orthodoxe, ont alors jugé que ce premier texte avait besoin d’être davantage approfondi et enrichi, avant de pouvoir être transmis aux Églises et publié. Sur le moment, beaucoup furent déçus par ce contretemps,
* Rédacteur en chef de POCde 1969 à 2014. 1e  Frans BÔûwÈ, « XIII Session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Amman 2014 »,POC65 (2015), 75-88.
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FransBÔûwÈ
mais expérience faite, le travail accompli par la suite qui a abouti au document adopté à Chieti, conîrma que c’était la bonne décision. À Amman étaient prévues la réunion d’un groupe réduit de rédaction avant l’été et après l’été 2015, une autre réunion du Comité de coordination. On estimait alors qu’une nouvelle session plénière ne pourrait avoir lieu avant 2017, en raison de la tenue du Saint et grand concile orthodoxe en 2016. En fait, il a été quand même possible de se réunir en 2016, ce qui a permis de reprendre le rythme normal des sessions plénières, à savoir une fois tous les deux ans. Étant donné que la session d’Amman n’a pas produit un nouveau texte, il est compréhensible qu’elle ait suscité peu de commentaires. Dans une interview àLa Civiltà Cattolica, le patriarche œcuménique Bartholomaios remarque que les questions qui concernent la primauté et la collégialité font partie des problèmes théologiques les plus épineux entre catholiques et orthodoxes, très centraux et critiques à la fois, « à cause des préjugés et des polémiques des deux côtés ». « Dès que la primauté est discutée parmi les orthodoxes, a-t-il souligné, les gens pensent immédiatement à l’autorité papale, surtout à la lumière des abus du Moyen Âge, et chaque fois que la collégialité est discutée parmi les catholiques romains, les gens prennent tout de suite peur que l’autorité du pape ne soit mise en question ou perdue de vue ». Il ajoute : « La manière dont les chefs d’Église se conduisent aura un impact important sur la façon 2 dont l’autorité est perçue dans l’Église » . Un petit groupe de rédaction, formé de quatre catholiques et quatre orthodoxes, s’est réuni à Rome les 25 et 26 juin 2015, pour développer et enrichir l’esquisse de texte produite à Amman, selon le mandat reçu de la session plénière. Le nouveau projet élaboré lors de cette réunion, intitulé « Vers une compréhension commune de la synodalité et de la primauté dans l’Église au premier millénaire », devait être soumis au Comité de coordination dont la réunion était 3 prévue en septembre 2015, également à Rome .
Le 27 juin, dans son discours à la délégation du patriarcat œcuménique, venue à Rome pour la fête des saints Pierre et Paul, le pape François a réafîrmé l’importance qu’il attachait au dialogue :
2er  Cf.CNS, 1 avril 2015 (SEIA235). 3  Patriarcat de Moscou, Communiqué de presse (26.6.2015).
Document de Chieti ˗ 2016
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« Dans cette perspective, je souhaite aussi redire mon soutien au précieux travail de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Les problèmes que nous pouvons rencontrer au cours du dialogue théologique ne doivent pas conduire au découragement ou à la résignation. L’examen attentif de la manière dont s’articulent, dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution signiîcative au progrès des relations entre nos Églises ».
Dans le message adressé au pape François en cette occasion, le patriarche œcuménique Bartholomaios écrivait : « Nous sommes tous appelés à soutenir ce dialogue de toutes nos forces par la participation dans cette Commission des meilleurs représentants théologiens dont nos Églises disposent, de sorte que ce travail difîcile puisse continuer par-delà toutes les motivations politiques ou autres, en particulier en cette phase critique où nous examinons la question épineuse de la primauté dans Église ».
Le Comité de coordination, composé de dix catholiques et de dix orthodoxes, s’est de fait réuni à Rome, du 15 au 17 septembre 2015, sous la présidence du cardinal Kurt Koch et du métropolite Jean de Pergame. Après avoir étudié attentivement le projet préparé par le groupe de rédaction et y avoir apporté un certain nombre d’amendements, le Comité a donné son approbation pour qu’il soit soumis à la Commission mixte internationale lors de sa prochaine 4 session plénière, en 2016 .
À l’occasion de la fête de saint André, patron de l’Église de Constantinople, le message du pape François et le discours du patriarche Bartholomaios se sont arrêtés surtout à la commémoration du cinquantième anniversaire de la déclaration commune du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras, « enlevant de la mémoire et de la vie de l’Église les excommunications de 1054 », en date du 7 décembre 1965. Dans cet esprit, le pape revenait brièvement sur la nécessité de poursuivre le dialogue : « Le dialogue théologique lui-même, soutenu par la charité mutuelle, doit continuer à examiner attentivement les questions qui nous divisent, visant toujours à approfondir notre compréhension commune de la vérité révélée ». Le patriarche
4 Id., (18.9.2015).
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soulignait qu’il suivait le « dialogue de la vérité avec grande attention et une prière vigilante » : « Nous savons et reconnaissons les difîcultés que ce dialogue rencontre dans sa phase actuelle, quand il étudie des questions épineuses telles que la primauté dans l’Église. Cependant, nous sommes encouragés en constatant que des fondements solides et appropriés ont déjà été posés en cette matière avec le texte commun exceptionnel de Ravenne qui établit le contexte et les conditions pour l’exercice de la primauté dans l’Église qui est une primauté de service, enracinée dans la nature même de l’Église et tellement nécessaire pour l’accomplissement de sa mission dans le monde ».
La déclaration commune, signée par le pape François et le patriarche Cyrille de Moscou, lors de leur rencontre historique à La Havane, Cuba, le 12 février 2016, ne fait pas mention explicitement du dialogue théologique, mais parle surtout des exigences d’une collaboration et d’un témoignage commun dans le monde d’aujourd’hui. Tous deux constatent que, « pendant presque mille ans, les catholiques et les orthodoxes sont privés de la communion dans l’Eucharistie ». Ils avouent leur peine devant la perte de l’unité et déclarent : « Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de cette unité voulue par Dieu, pour laquelle le Christ a prié. Puisse notre rencontre inspirer les chrétiens du monde entier à prier le Seigneur avec une ferveur renouvelée pour la pleine unité de tous ses disciples ». Il importe de noter que cette déclaration commune réafîrme l’essentiel du document commun sur « l’uniatisme » de la session plénière de la Commission mixte internationale à Balamand en 1993, texte auquel le Patriarcat de Moscou est toujours resté réticent : « Nous espérons que notre rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’“uniatisme” du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Église, n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité. Cependant, les communautés ecclésiales, nées en ces circonstances historiques ont le droit d’exister et d’entreprendre tout ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins spirituels de leurs îdèles, recherchant la paix avec leurs voisins. Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables ».
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