Une ancienne carte des sources du Gange - article ; n°112 ; vol.20, pg 338-350
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Description

Annales de Géographie - Année 1911 - Volume 20 - Numéro 112 - Pages 338-350
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Charles-Eudes Bonin
Une ancienne carte des sources du Gange
In: Annales de Géographie. 1911, t. 20, n°112. pp. 338-350.
Citer ce document / Cite this document :
Bonin Charles-Eudes. Une ancienne carte des sources du Gange. In: Annales de Géographie. 1911, t. 20, n°112. pp. 338-350.
doi : 10.3406/geo.1911.7317
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1911_num_20_112_7317338 GEOGRAPHIE GIONALE
UNE ANCIENNE CARTE DES SOURCES DU GANGE
origine des grands fleuves asiatiques qui descendent du Tibet
pour arroser le Nord de Inde été récemment remise en question
par les découvertes et les constatations faites Sven Hedin dans
la région transhimalayenne ce sujet des documents anciens ont
été publiés notamment une curieuse et précise description des
sources du Sutledje tirée un ouvrage chinois de 1762 le Shui-tao-
ti-kang léments hydrographie] et communiquée explorateur
suédois qui en publié la traduction dans le récit de son dernier
voyage1 Les recherches que ai poursuivies cette occasion ont
fait rencontrer un document origine pareillement indigène mais
plus ancien encore si pour les raisons que exposerai on admet
que son auteur hindou le destinait un des Grands Mogols vraisem
blablement empereur Akbar qui régna de loo6 1605
Il agit une carte ou plutôt une suite de petites cartes assez
sommaires mais intéressantes par leur dessin leurs légendes et leurs
détails qui sont consacrées surtout au cours supérieur du Gange
la région du mont Kailas et des lacs sacrés voisins le Mansarovar
et le Rakas-tal où on cru longtemps que le fleuve saint des Hin
dous prenait son origine Diaprés les indications portées sur leur
reproduction ces croquis ont passé en original ou en calque entre
les mains un orientaliste connu le père jésuite Joseph Tiefenthaler
né Botzen Tirol vers 17 lo qui séjourna trente ans aux Indes et
leur consacra une Description géographique de VIndoustan parue en
1785 un autre orientaliste plus célèbre encore Abraham Anquetil-
Duperron vingt-deux ans après son retour Asie les publia après
lui réunis en une seule feuille sous ce titre
arte ener aie du cours du Gange et du Gagra sic] dressée sur les cartes par
ticulières du TIEFENTALLER missionnaire apostolique dans Vinde par
ANQUETIL Du PERRON de Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres
Interprète du Roi pour les Langues Orientales Paris 1784 Gravé aux frais de
auteur
est ce document gravé par les soins Anquetil-Duperron avec
les annotations et les traductions des légendes indigènes données par
lui que je voudrais décrire ici en dégageant les renseignements
SVEN HEDIN Trans-Himalaya London 1909 184-185 CARTE DES SOURCES DU GANGE 339 ANCIENNE
il apporte sur état de ces régions vers la fin du xvie siècle et les
indications il peut fournir pour la solution du problème hydro
graphique rattachant malgré les erreurs dues certaines idées
fausses ou précon ues de auteur hindou intérêt de la question
est ailleurs pas seulement ordre géographique mais touche
aussi histoire politique et religieuse de Asie Centrale comme on
le verra par les détails il est pas inutile de rappeler ici
Parmi les éléments qui ont constitué le lamaïsme tibétain boud
dhisme hindou shivaïsme tantrique shamanisme turc et sans
doute plus ancien eux tous on retrouve un culte animiste qui
adressait surtout aux montagnes et aux lacs et qui attache encore
hui aux plus imposants de ces phénomènes naturels est
ainsi que le Doker-la entre Mékong et Salouen le Pema-chan entre
Salouen et Irraouaddi sont objet du culte et du pèlerinage le pre
mier des Tibétains le second des Lissous les Mossos voisins vénèrent
la colline sainte de Bedji et un peu plus au Nord en plein terri
toire chinois du ouan le mont Ornei est encore visité par
les pèlerins du Tibet et vénéré par les Loios qui placent habitat
de leurs trois grands dieux1 De même leurs frères de race les
Ngoloks qui errent autour de la boucle supérieure du fleuve Jaune
adorent les monts Amnie-matchin et battent du front dès ils
aper oivent leurs sommets blanchis par les neiges éternelles
après Waddell2 les Tibétains ont déifié quatre montagnes ou
chaînes une chaque point cardinal au Nord Taniha sans doute le
Tang-la des cartes Ouest Ha-bo-gans-bzan ou Grnod-sbyin-gan-
bza probablement Ibi-gamin Est le Yar-lha-zan-po on doit
chercher dans la chaîne longeant le Yarou-tsang-po ou haut Brahma-
poutra) et au Sud le Skula-kari le Kulha-gangri des cartes au Nord
du Bhoutan mais cette nomenclature ne comprend pas le sommet
le plus élevé de tous Everest que les Tibétains nomment Lap-ci-
gan et où ils placent cinq nymphes Tan-ma) qui sont les cinq
urs du mont sacré ni le Kanchinjanga qui vient immédiatement
au-dessous et qui est tenu pour receler les trésors des dieux ni le
Nanga-parbat où est le palais du Roi des Serpents ni les autres mon
tagnes saintes énuméréés ci-dessus Il est probable que celte distri
bution des quatre sommets sacrés aux quatre points cardinaux est
apparentée au système géographique des Chinois qui ont adopté pour
EUDES BONIN Le mont Omei Bull de Géog hist et descriptive XIVe année
1899 Paris 1900 64-73 ûg plans)
L.A WADDELL The Bouddhism of Tibet or Lamaism... London 1895 371 340 OGRAPHIE GIONALE
leur propre territoire une répartition analogue de quatre montagne
et de quatre fleuves divinisés
Parmi les lacs le Tengri-nor est-à-dire le lac Céleste en
mongol au Nord de Lhassa au Sud le lac Palte ou Yamdok où réside
la papesse du lamaïsme dans son couvent de Samding1 puis le
Koukou-nor avec son île sanctifiée par un monastère et la gre
nouille or que la légende cache dans ses profondeurs sont aussi
parmi les lieux saints du Tibet
Mais de tous ces monts et ces lacs aucun ne peut rivaliser en
sainteté avec le mont Mérou on Kailas une part et le lac Mansa-
rovar qui étend ses pieds de autre est eux en effet que la
mythologie hindoue fait descendre les quatre fleuves qui pour elle
arrosent le monde admettant soit ils sortent du lac sacré soit
ils coulent de la bouche des quatre animaux mystérieux cachée
dans la montagne uf ou vache argent elephant or cheval de
saphir lion de cristal remplacé parfois par un aigle ou par un paon
une autre version donnée par le Varyou Pourana2 raconte que
lorsque Océan descendit du ciel sur le mont Mérou la pluie qui
tomba sur les quatre faces de celui-ci donna naissance quatre
fleuves qui formèrent autant de grands lacs celui du Sud était le
Mansarovar dont le nom sanscrit indique il été formé par in
telligence manosa latin mens de Brahma Les Tibétains le nomment
Tso-mapham tso signifie lac) et la géographie due au lama Tsanpo
Nomankhan Amdo le décrit ainsi3 hui les pèlerins et
les fidèles de Gangs-ri Transhimalaya désignent la montagne de
neige mentionnée dans le Mngon-mdsod et les autres lieux sacrés
sous le nom de Kang-tesi et le lac Mtsho Ma-dros-pa sous le nom de
Mtsho-maphan Les commentateurs du Mngon-mdsod décrivent les
grandes rivières du haut Tibet comme jaillissant des rochers qui ont
respectivement apparence un elephant un aigle un cheval et
un lion4 Selon autres écrivains ces rochers ont aspect un
taureau un cheval un paon et un lion où sortent le Gange
le Lobita Brahmapoutra] le Pakshu Sutledje et le Sindhu Indus]
On dit que chacun de ces grands fleuves coule dans un des quatre
océans après avoir re plus de cinq cents tributaires Le grand lac
Mtsho Ma-dros-pa est mentionné comme couvrant une surface de
CHARLES-EUDES BONIN La Truie de diamant Revue de Paris Huitième année
tome 15 janvier 1901 437-448)
JOHN DOWSON Classical Dictionary of Hindou Mythology and Religion
Geography History and Literature London 1879 au mot rou
après la version anglaise de SARAT CHANDRA DAS brie account of Tibet
Journal Asiatic Soe Bengal LVI Part 1887 3)
Pour un symbolisme très analogue celui des quatre animaux et du mont
où jaillissent les quatre fleuves du Paradis voir MARCEL LAURENT art chrétien
primitif Bruxelles 1911 notamment le II 16 pl LXIV CARTE DES SOURCES DU GANGE 341 ANCIENNE
<SO lieues ces dires sont fort différents de ce on peut voir au
hui ce qui doit être attribué inégalité des mérites moraux
entre les générations humaines est probablement cause de la
rareté de ces mérites parmi nous que nous ne pouvons plus voir
ces lieux sacrés dans état primitif où nos ancêtres les voyaient Il
pas autre explication que celle-là au fait que ces choses

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