L'importance des diplômes pour la promotion - article ; n°1 ; vol.21, pg 33-44

Jacqueline Frisch

Description

Economie et statistique - Année 1971 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 33-44
The importance of certificates for up grading by Jacqueline FRISCH
The survey made by I.N.S.E.E. in 1964 on training and professional qualifications is used here to study the correlation between the possession of a certificate and « upgrading » defined as the movement from one social status category of wage-earners to a higher one. The survey highlights the great importance of certificates, a veritable insurance against the risk of falling back, but also the influence of other criteria such as change of firm, age, etc. Certain professional certificates may be a bar to further upgrading, once a certain level in the hierarchy has been attained. This risk is mainly run by women. Differences may be observed between large and small firms.
Importancia de los diplomos para la promoción social por Jacqueline FRISCH
La encuesta realizada por el I.N.S.E.E. en 1964 sobre formación y calificación profesional sirve de base para el estudio de la correlación entre la posesión de un diploma y la « promoción » definida como la pasada de una categoria socio-profesional de asalariado a otra categoria mejor situada. El análisis pone de manifiesto la suma importancia de los diplomas, auténtico seguro contra el riesgo de regresión, as! como también la intervenciôn de otros criterios taies como el mudar de empresa y la edad. Ciertos diplomas profesionales pueden constituir, una vez se haya conseguido cierto nivel en la jerarqula, un freno a una promoción ulterior, Las mujeres sobretodo corren este riesgo. Pueden observarse discrepancias entre pequenas y mayores empresas.
L'enquête que l'I.N.S.E.E. avait réalisée en 1964 sur la formation et la qualification professionnelle est ici utilisée pour l'étude de la corrélation entre la possession de diplôme et la « promotion », définie comme le passage d'une catégorie socio-professionnelle de salariés à une autre plus haut placée. L'analyse met en évidence la grande importance des diplômes, véritable assurance contre le risque de régression, mais aussi l'intervention d'autres critères tels que le changement d'entreprises, l'âge. Certains diplômes professionnels peuvent être, une fois atteint un certain niveau dans la hiérarchie, un frein à la promotion ultérieure. Ce risque est surtout couru par les femmes. Des différences peuvent être observées entre petites et grandes entreprises.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié le: 01 janvier 1971
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J Frisch
L'importance des diplômes pour la promotion
In: Economie et statistique, N°21, Mars 1971. pp. 33-44.
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Frisch J. L'importance des diplômes pour la promotion. In: Economie et statistique, N°21, Mars 1971. pp. 33-44.
doi : 10.3406/estat.1971.2043
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1971_num_21_1_2043Abstract
The importance of certificates for up grading by Jacqueline FRISCH
The survey made by I.N.S.E.E. in 1964 on training and professional qualifications is used here to study
the correlation between the possession of a certificate and « upgrading » defined as the movement from
one social status category of wage-earners to a higher one. The survey highlights the great importance
of certificates, a veritable insurance against the risk of falling back, but also the influence of other criteria
such as change of firm, age, etc. Certain professional certificates may be a bar to further upgrading,
once a certain level in the hierarchy has been attained. This risk is mainly run by women. Differences
may be observed between large and small firms.
Resumen
Importancia de los diplomos para la promoción social por Jacqueline FRISCH
La encuesta realizada por el I.N.S.E.E. en 1964 sobre formación y calificación profesional sirve de base
para el estudio de la correlación entre la posesión de un diploma y la « promoción » definida como la
pasada de una categoria socio-profesional de asalariado a otra categoria mejor situada. El análisis
pone de manifiesto la suma importancia de los diplomas, auténtico seguro contra el riesgo de
regresión, as! como también la intervenciôn de otros criterios taies como el mudar de empresa y la
edad. Ciertos diplomas profesionales pueden constituir, una vez se haya conseguido cierto nivel en la
jerarqula, un freno a una promoción ulterior, Las mujeres sobretodo corren este riesgo. Pueden
observarse discrepancias entre pequenas y mayores empresas.
Résumé
L'enquête que l'I.N.S.E.E. avait réalisée en 1964 sur la formation et la qualification professionnelle est
ici utilisée pour l'étude de la corrélation entre la possession de diplôme et la « promotion », définie
comme le passage d'une catégorie socio-professionnelle de salariés à une autre plus haut placée.
L'analyse met en évidence la grande importance des diplômes, véritable assurance contre le risque de
régression, mais aussi l'intervention d'autres critères tels que le changement d'entreprises, l'âge.
Certains diplômes professionnels peuvent être, une fois atteint un certain niveau dans la hiérarchie, un
frein à la promotion ultérieure. Ce risque est surtout couru par les femmes. Des différences peuvent être
observées entre petites et grandes entreprises.>
L'importance des diplômes
pour la promotion
par Jacqueline FRISCH
On fait souvent reproche à la société française d'accorder une importance exagérée à la possession de
Mplômes. Celle-ci, acquise une fois pour toutes au seuii de la carrière, déterminerait non seulement le
niveau de départ, mais aussi les possibilités de promotion de, chacun. C'est cette liaison entre le niveau
de formation initial et la probabilité de promotion qu'examine, ici: Jacqueline] Frisch, sociologue au
C.N.R.S., à la lumière de l'enquête de PI.N.S.E.E. sur la formation et la qualification professionnelle,
qui date de 1964.
Cette enquête a donné lieu à plusieurs comptes rendus dans Études, et, conjoncture. L'année dernière
encore, un collègue de Mme Frisch, Daniel Bertaux, l'utilisait pour étudier dans Économie et statistique
n° 9 : «L'hérédité sociale en France». Rappelons qu'il s'agissait d'une enquête par sondage portant
sur 25 000 individus, dont le quart environ avait changé de situation professionnelle entre 1959 et 1964.
C'est dire que l'analyse, de* ces changements ne peut' pas -et rentrés précise;» le nombre de personnes
concernées étant souvent insuffisant dans l'échantillon. Les interprétations avancées par l'auteur auront
la possibilité d'être contrôlées à l'occasion de la deuxième enquête de ce type, effectuée en 1970 sur
un nouvel échantillon, d'ailleurs plus important.
Le niveau de formation constitue-t-il le critère le plus L'échelle utilisée a été appliquée aux seuls salariés du
secteur privé pour être plus homogène; elle reste cepengénéral de répartition des salariés dans la hiérarchie pro
fessionnelle? Les techniciens du Plan l'admettent à titre dant contestable en certains points, ne fût-ce que parce
normatif, en réservant' une certaine place aux autodidactes qu'elle réduit à une dimension ce qui en comporte plusieurs;
l'exemple le plus frappant est celui des échanges entre pour que le système garde quelque souplesse et les indi
catégories ouvrières et employées, rebelles à tout classvidus un espoir de promotion. On connaît approximative
ment la distribution des diplômes [1]* dans les différentes ement uni-dimensionnel.
catégories socio-professionnelles, mais on connaît beaucoup
moins les processus dont elle n'est que le résultat. Les
recherches de l'I.N.E.D. [2] et du centre de Sociologie euro- Mobilité et promotion
péennet[3], [4], -ont montré comment l'inégalité sociale
acquise s'entretient d'elle-même d'une génération à l'autre Une étape antérieure de la recherche [8] avait conclu à par le filtre de l'enseignement, que la réussite ainsi consa un accroissement des chances de promotion, mais aussi des
crée soit d'origine culturelle ou économique [5]. risques de régression, chez les salariés qui changeaient Mais une fois franchi le cap scolaire, les diplômes assurent- d'établissement; en effet, si les taux de promotion s'ails et sont-ils seuls à assurer la réussite professionnelle ? ccroissent à tous les niveaux de la hiérarchie salariale lorsqu'on
D'autres critères n'interviennent-ils pas, comme l'expé passe des effectifs stabies aux effectifs mobiles \ par exemple rience acquise, ou la loyauté et le dévouement à l'égard de 11,7% à 23,5% pour les ouvriers spécialisés2, de 4,9% de l'entreprise? à 11,1 % chez les techniciens (tableau 1), l'écart est encore L'enquête de l'I.N.S.E.E. confronte les situations profes bien plus accentué entre les taux de régression des uns et sionnelles au 1" janvier 1959 et au 1'r janvier 1964 [6], [7]; des autres : 2,6 % des ouvriers qualifiés qui sont restés dans elle ne peut donc concerner que la population en activité à leur établissement entre 1959 et 1964' se retrouvent ou
ces deux dates et n'offre que deux points de comparaison vriers spécialisés mais 17,7% de ceux qui l'ont quitté sont
à cinq ans d'intervalle. C'est trop peu sans doute pour juger
des carrières individuelles. C'est assez cependant pour
préciser l'importance relative de certains critères de pro
* Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie en fin d'article. motion sur une période assez homogène, généralement
1. La mobilité ascendante ou descendante sera exprimée dans la suite de ce marquée par des, besoins de personnel qualifié. texte par les termes de promotion et de régression et la mobilité sans autre L'encad ré , page suivante précise la signification attribuée précision désignera le fait d'avoir changé d'établissement au moins une fois entre l« 1« janvier 1959 et le 1«* janvier 1964. aux différents changements de catégorie. 2. Les manoeuvres sont inclus dans la catégorie des ouvriers spécialisés (O.S.).
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TABLEAU 1. Avantages et inconvénients de la mobilité à l'intérieur du secteur privé entre 19 59 et 1964
Salariés nés après 1917
Stables Mobiles Catégorie socio-professionnelle en 1959
Taux de Taux de Effectif total Taux d« ? Effectif total Taux de promotion * régression * promotion * régression l
3 Cadres administratifs supérieurs. 66 000 19,0 0,9 22 000
Ingénieurs 38 200 1,0 16 400 7,3 9,7 4,1
Techniciens 141 000 4,9 1,2 41 200 11,1 6,3
Cadres administratifs moyens. . . 51 600 14,3 166 200 5,7 1,9 9,3
Employés de bureau 360 200 10,7 0,0 147 200 15,6 8,9
19,3' 3 3 174 800- de commerce 7,8 69 200
24,0" Contremaîtres 20 800 22,1 98 600 5,0 3,0
859 600 • 5,1 ' Ouvriers qualifiés 2,6 350 000 7,4 17,7 <