Le roman de Varqe et Golšâh : Essai sur les rapports de l esthétique littéraire et de l esthétique plastique dans l Iran pré-mongol, suivi de la traduction du poème - article ; n°1 ; vol.22, pg 1-264
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Le roman de Varqe et Golšâh : Essai sur les rapports de l'esthétique littéraire et de l'esthétique plastique dans l'Iran pré-mongol, suivi de la traduction du poème - article ; n°1 ; vol.22, pg 1-264

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Description

Arts asiatiques - Année 1970 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 1-264
Le texte de Vnrqe et GolJàh, conservé dans un manuscrit unique d'Istanbul, est traduit ici pour la première fois en langue européenne.
Pour l'histoire de la littérature, il offre l'intérêt d'être sans doute le plus ancien roman en langue persane qui ait survécu. Pour l'historien d'art, c'est le seul roman persan dont le texte soit accompagné d'un cycle complet d'illustrations dans un manuscrit que la comparaison avec les trois autres manuscrits illustrés de l'Iran seldjoukide connus invite à situer à la fin du xne siècle ou dans le premier quart du xme siècle.
Dans la première partie, la thématique du roman est analysée. Malgré un état lacunaire (pp. 14-17) le texte est raisonnablement conservé. Le contenu du récit, que l'on a dit fondé directement sur une source arabe rapportée dans le Kitâb al-Agânï, est enrichi par l'auteur d'exploits guerriers entièrement imaginés pour toute la première moitié, de stratagèmes, de coups de théâtre et terminé grâce à un appel au merveilleux (pp. 17-25). Son style, marqué par les répétitions et les naïvetés, émaillé même de quelques expressions d'allure- populaire, s'ajoute au contenu pour le désigner comme une œuvre aux confins de la littérature des lettrés- et de la littérature populaire (pp. 26-28). C'est la cause de son succès en milieu turcophone, auquel il doit sa survie (pp. 28-30). Cependant ses caractères sont purement iraniens. Les thèmes d'abord : les épisodes qu'il a ajoutés trouvent leurs parallèles dans Vis et Râmîn, autre roman du xie siècle, la morale (pp. 32-34), la conception pessimiste du monde (pp. 35-37), la société dépeinte (pp. 38-40), sont issus du fonds commun de la littérature persane. Le langage de l'image ensuite avec ses trois degrés : clichés (p. 11), comparaisons stéréotypées (p. 42), métaphores (p. 42). La description de la beauté humaine fait apparaître un type unique, le « mâhrû », identique pour l'homme et la femme, au portrait bien tracé (pp. 42-17), qui paraît marqué par le souvenir du bouddhisme. L'esthétique littéraire (pp. 48 sq.) se caractérise par la description hautement stylisée des sentiments et même du déroulement général de l'action rythmé comme un ballet.
La seconde partie analyse les liens étroits qui l'unissent à l'esthétique plastique que font connaître les miniatures.
Les éléments animés et végétaux des scènes représentées sont tous issus d'un canon (pp. 53-57). Deux lois gouvernent la composition, une symétrie rigoureuse et une numération particulière fondée sur des nombres que l'on retrouve ailleurs dans l'art iranien (pp. 60-62). L'analyse du texte illustré par le peintre montre que celui-ci donne la primauté à un répertoire tout fait de scènes idéales (le dialogue princier, le combat singulier) qu'il adapte plus ou moins au récit (pp. 65-69). A un niveau plus élevé, la perception des mouvements, de l'action s'exprime de façon parallèle dans le texte et dans l'image (pp. 70 sq.). Détail significatif, les quantités citées sont issues de la numération particulière qui gouverne le compte des éléments dans la miniature. Cette correspondance générale avec un texte antérieur de deux siècles à l'image indique que le langage pictural devait être anciennement formé.
La comparaison typologique avec les trois autres manuscrits iraniens du temps (pp. 71-80) montre que les quatre manuscrits sont bien issus de la même école de peinture et que l'on y retrouve le même canon, les mêmes lois, le même répertoire tout, fait peu respectueux du récit, encore que Varqe et Golsâh présente des caractères distinctifs (pp. 80-85). Elle prouve qu'il y avait une thématique picturale bien établie, indépendante du texte directement illustré, mais liée au canon littéraire de la poésie persane. Comme elle, du reste, elle est issue de sources pré-islamiques, qu'il faut chercher en Iran oriental : bien des éléments et des lois du canon sont déjà définis tels quels dans l'art bouddhique de l'Iran oriental (Bamiyân) et ses prolongements au Turkestan (pp. 89-97). Cela laisse soupçonner un arrière-plan symbolique et même mystique à bien des conventions, en particulier le mâhrû, visage d'extase (?) Le sens n'en avait peut-être pas entièrement disparu, même s'il s'était infléchi dans une nouvelle direction à l'aube du xme siècle.
264 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 24 Mo

Extrait

Assadullah Souren Melikian-
Chirvâni
Le roman de Varqe et Golšâh : Essai sur les rapports de
l'esthétique littéraire et de l'esthétique plastique dans l'Iran pré-
mongol, suivi de la traduction du poème
In: Arts asiatiques. Tome 22, 1970. pp. 1-264.
Citer ce document / Cite this document :
Melikian-Chirvâni Assadullah Souren. Le roman de Varqe et Golšâh : Essai sur les rapports de l'esthétique littéraire et de
l'esthétique plastique dans l'Iran pré-mongol, suivi de la traduction du poème. In: Arts asiatiques. Tome 22, 1970. pp. 1-264.
doi : 10.3406/arasi.1970.1025
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1970_num_22_1_1025Résumé
Le texte de Vnrqe et GolJàh, conservé dans un manuscrit unique d'Istanbul, est traduit ici pour la
première fois en langue européenne.
Pour l'histoire de la littérature, il offre l'intérêt d'être sans doute le plus ancien roman en langue persane
qui ait survécu. Pour l'historien d'art, c'est le seul roman persan dont le texte soit accompagné d'un
cycle complet d'illustrations dans un manuscrit que la comparaison avec les trois autres manuscrits
illustrés de l'Iran seldjoukide connus invite à situer à la fin du xne siècle ou dans le premier quart du
xme siècle.
Dans la première partie, la thématique du roman est analysée. Malgré un état lacunaire (pp. 14-17) le
texte est raisonnablement conservé. Le contenu du récit, que l'on a dit fondé directement sur une
source arabe rapportée dans le Kitâb al-Agânï, est enrichi par l'auteur d'exploits guerriers entièrement
imaginés pour toute la première moitié, de stratagèmes, de coups de théâtre et terminé grâce à un
appel au merveilleux (pp. 17-25). Son style, marqué par les répétitions et les naïvetés, émaillé même de
quelques expressions d'allure- populaire, s'ajoute au contenu pour le désigner comme une œuvre aux
confins de la littérature des lettrés- et de la littérature populaire (pp. 26-28). C'est la cause de son
succès en milieu turcophone, auquel il doit sa survie (pp. 28-30). Cependant ses caractères sont
purement iraniens. Les thèmes d'abord : les épisodes qu'il a ajoutés trouvent leurs parallèles dans Vis
et Râmîn, autre roman du xie siècle, la morale (pp. 32-34), la conception pessimiste du monde (pp. 35-
37), la société dépeinte (pp. 38-40), sont issus du fonds commun de la littérature persane. Le langage
de l'image ensuite avec ses trois degrés : clichés (p. 11), comparaisons stéréotypées (p. 42),
métaphores (p. 42). La description de la beauté humaine fait apparaître un type unique, le « mâhrû »,
identique pour l'homme et la femme, au portrait bien tracé (pp. 42-17), qui paraît marqué par le souvenir
du bouddhisme. L'esthétique littéraire (pp. 48 sq.) se caractérise par la description hautement stylisée
des sentiments et même du déroulement général de l'action rythmé comme un ballet.
La seconde partie analyse les liens étroits qui l'unissent à l'esthétique plastique que font connaître les
miniatures.
Les éléments animés et végétaux des scènes représentées sont tous issus d'un canon (pp. 53-57).
Deux lois gouvernent la composition, une symétrie rigoureuse et une numération particulière fondée sur
des nombres que l'on retrouve ailleurs dans l'art iranien (pp. 60-62). L'analyse du texte illustré par le
peintre montre que celui-ci donne la primauté à un répertoire tout fait de scènes idéales (le dialogue
princier, le combat singulier) qu'il adapte plus ou moins au récit (pp. 65-69). A un niveau plus élevé, la
perception des mouvements, de l'action s'exprime de façon parallèle dans le texte et dans l'image (pp.
70 sq.). Détail significatif, les quantités citées sont issues de la numération particulière qui gouverne le
compte des éléments dans la miniature. Cette correspondance générale avec un texte antérieur de
deux siècles à l'image indique que le langage pictural devait être anciennement formé.
La comparaison typologique avec les trois autres manuscrits iraniens du temps (pp. 71-80) montre que
les quatre manuscrits sont bien issus de la même école de peinture et que l'on y retrouve le même
canon, les mêmes lois, le même répertoire tout, fait peu respectueux du récit, encore que Varqe et
Golsâh présente des caractères distinctifs (pp. 80-85). Elle prouve qu'il y avait une thématique picturale
bien établie, indépendante du texte directement illustré, mais liée au canon littéraire de la poésie
persane. Comme elle, du reste, elle est issue de sources pré-islamiques, qu'il faut chercher en Iran
oriental : bien des éléments et des lois du canon sont déjà définis tels quels dans l'art bouddhique de
l'Iran oriental (Bamiyân) et ses prolongements au Turkestan (pp. 89-97). Cela laisse soupçonner un
arrière-plan symbolique et même mystique à bien des conventions, en particulier le mâhrû, visage
d'extase (?) Le sens n'en avait peut-être pas entièrement disparu, même s'il s'était infléchi dans une
nouvelle direction à l'aube du xme siècle.Matériaux pour servir à l'histoire de la peinture iranienne
LE ROMAN DE VARQE ET GOLSAH
par Assadullah Souren MELIKIAN-CHIRVANI
Essai sur les rapports de l'esthétique littéraire et de l'esthétique plastique
dans l'Iran pré-mongol suivi de la traduction du poème
NOTE RELATIVE A LA TRANSCRIPTION DES MOTS
PERSANS ET ARARES
Les mois persans ont été transcrits phonétiquement selon la prononciation
moderne de Téhéran, soit :
â 1 c s k r
b «_> d z J9 g
P •— i z t 1 j
t CLj r z m j r
5 s Jl> z n <j j L
z v/û/ow q j CL j J i
h ^ s cr" f h/e A
X s u" C
Les noms arabes cités dans l'introduction ont été translittérés selon la transli
tération internationale. Ainsi lira-t-on Abû'l Qâsim Mahmûd quand le nom du
souverain est donné à la façon arabe, mais Abo'l Qâsern quand il est tiré
d'un vers du poème.
Dans le poème les noms des deux tribus ont été conservés sous la forme Ranî
Sayba et Banî Zabba, avec un « a » bref ouvert pour en respecter l'allure « arabe ».
(*) Voir Arts Asiatiques XVI (1967), pp-. 3-32. TABLE DES MATIÈRES
Pages
Introduction 6
PREMIÈRE PARTIE
L'œuvre lilléraire d'Ayyûqî
Chapitre premier : Problèmes historiques 7
§ 1. L'auteur et son œuvre 8
§ 2. L'époque du roman 12
Chapitre II : Le roman de Varqe et Golsâh 14
§ 1. Un manuscrit unique : l'état du texte 14
§ 2. Un roman d'aventures persan 17
1) L'argument 19
2) Les rapports avec la source supposée arabe 22
3) Les avec la version populaire tardive 25
§ 3. Les caractères littéraires du roman 26
1 ) Les répétitions 26
2) Les naïvetés d'expression 27
3) Les tournures d'allure populaire 28
Chapitre III : Varqe et Golsâh et la littérature persane au xie siècle 28
§ 1. Varqe et Golsâh et la thématique persane. Parallèle avec Vîs et Râmîn. 30
1) L'emprunt aux sources non persanes 30
2) Le parallélisme des épisodes 31
3) L'identité des sociétés décrites 32 TABLE DES MATIÈRES 3
§ 2. Le langage de l'image 40
1) Les éléments du langage de l'image 40
2) La beauté vue par Ayyûqî : le mâhrû ou Visage de lune 42
3) Les références littéraires à l'art bouddhique 44
§ 3. L'esthétique littéraire de Varqe et Golsâh 48
1) La perception stylisée de l'univers 48
2) L'esthétique du nombre 49
DEUXIÈME PARTIE
Le cycle pictural de Varqe et GuUâh
Chapitre premier : Le canon esthétique de Varqe et Golsâh 53
§ 1 . Les éléments du canon 53
1) Les personnages 53
2) Les animaux 55
3) Le cadre : paysages, architecture 57
§ 2. Les lois de la composition 60
1) La loi de symétrie 60
2) L'esthétique du nombre 62
§ 3. Les sources littéraires du cycle pictural de Varqe et Golsâh 65
1) La correspondance entre l'anecdote et l'image 65
2) La entre les détails du canon 69

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