Le site bouddhique de Guntupalle - article ; n°1 ; vol.23, pg 69-92
25 pages
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Description

Arts asiatiques - Année 1971 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 69-92
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Bareau
Le site bouddhique de Guntupalle
In: Arts asiatiques. Tome 23, 1971. pp. 69-92.
Citer ce document / Cite this document :
Bareau André. Le site bouddhique de Guntupalle. In: Arts asiatiques. Tome 23, 1971. pp. 69-92.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1971_num_23_1_1030LE SITE BOUDDHIQUE DE GUMJPALLE
par André BAREÀU
Guntupalle est l'un des nombreux sites bouddhiques de l'Andhra Pradesh, l'un
des plus intéressants bien qu'il soit encore peu connu. Il se trouve à une trentaine
de kilomètres au nord d'Eluru (Ellore), sensiblement au milieu de la bande de terre
qui sépare les cours inférieurs de la Krishna et de la Godavarî. On l'atteint aisément
depuis Ellore en prenant d'abord la route de Janganareddipalem, qui se dirige vers
le nord-nord-est, puis, à Kamavarapukotai, celle de Chintalapudi en direction de
l'ouest jusqu'au village de Guntupalle, une dizaine de kilomètres plus loin.
Les ruines s'étendent sur un plateau peu élevé, couvert d'une sorte de maquis
et dont le rebord méridional domine d'une façon assez abrupte la vaste plaine alluviale
dans laquelle s'est établie l'agglomération de Guntupalle. Un petit ravin montant
du sud vers le nord entaille le plateau à cet endroit et permet d'arriver aisément aux
ruines (fig. 1). Les services archéologiques indiens ont débroussaillé le site et tracé
des allées qui sont bien entretenues.
Le chemin d'accès longe le côté ouest du ravin, dans la falaise duquel sont creusées
diverses grottes aménagées par les moines bouddhiques il y a une vingtaine de siècles.
Il est évident que ce chemin, taillé dans le roc lui aussi (fig. 6), est également leur
œuvre puisque ces cavernes ouvrent directement sur lui. Sur le plateau proprement
dit, les autres ruines sont dispersées sur une vaste plate-forme légèrement déprimée
en son centre, là où débouche le sentier d'accès, et qui est nettement plus étendue
de l'est à l'ouest que du sud au nord. A l'ouest, sur une butte, un second groupe de
grottes est creusé dans une sorte de banc rocheux. A l'est, sur une autre butte, s'élèvent
les restes d'un caiiya de briques. Entre les deux se trouvent les vestiges de divers
monuments, slûpa et caiiya, hall à piliers et bassin creusé dans le roc.
Selon les archéologues indiens qui ont étudié le site, tous ces éléments furent
creusés ou construits entre le 11e siècle avant notre ère et le 111e siècle après. Le groupe
bouddhique de Guntupalle serait donc l'un des plus anciens de l'Andhra Pradesh et
il faut reconnaître que les comparaisons que l'on peut établir avec les autres restes
5—1 70 ANDRÉ BARE AU
bouddhiques trouvés, non seulement dans cette région mais aussi dans toute l'Inde,
confirment pleinement cette opinion. La simplicité de structure et d'ornementation,
cette dernière presque inexistante, la médiocrité des dimensions, pour ne pas dire
l'exiguïté, la copie méticuleuse et remarquable de l'architecture en bois — en vérité
l'un des exemples les plus caractéristiques de l'influence de celle-ci sur l'architecture
rupestre — sont autant de signes d'archaïsme.
Il faut ajouter que les monuments de Guntupalle, et notamment les grottes,
sont parmi les édifices bouddhiques les mieux conservés de l'Andhra Pradesh, pourtant
si riche en vestiges de cette sorte. Cela semble pouvoir s'expliquer par plusieurs
raisons. Tout d'abord, il s'agit ici de cavernes aménagées, creusées dans une roche
assez dure, résistant donc plus aux dommages causés par les hommes ou par la nature
que des bâtiments construits en briques ou en pierre comme ceux d'Amarâvatî, de
Nâgârjunikonda, de Jaggayapetta et tant d'autres, dont il ne subsiste plus que les
soubassements et quelques piliers et plaques de marbre sculptées de bas-reliefs.
De plus, l'isolement du site, loin des villes et des grandes voies de communication, l'a
préservé des déprédations des vandales et de la transformation en sanctuaires hindous.
A. LE RAVIN
En suivant le chemin d'accès menant du village au plateau le long du versant
ouest du ravin, on passe successivement devant plusieurs grottes creusées dans la
falaise ou du moins retaillées et aménagées, soit, du sud au nord : un petit cailjja, une
salle rectangulaire assez longue dont il ne reste plus guère que la paroi du fond et le
plafond, et cinq cavernes ayant indubitablement servi de résidence aux moines.
1. Le cailya :
Le petit sanctuaire (cailya) que l'on rencontre d'abord (fig. 2 à 5) se compose
d'une grotte circulaire mesurant environ 5 m de diamètre et 4 m de haut. On y pénètre
par une porte rectangulaire précédée d'un porche décoré d'un arceau en fer à cheval
d'un modèle très classique dans l'Inde antique (fig. 2). Au-dessus de cette porte, une
avancée légère et arrondie imite le rebord de la toiture de chaume d'une hutte ronde.
A l'intérieur de la caverne, le plafond en forme de coupole est orné d'un système de
fausse charpente réservée dans le creusement du roc et imitant avec précision la
charpente en bois d'une hutte circulaire (fig. 4 et 5). L'ensemble, admirablement
conservé, avait été exécuté avec beaucoup de soin et d'habileté. On n'y trouve
cependant aucune autre décoration que cette fausse charpente et celle de l'arceau
surmontant le porche. L'intérieur de la grotte est occupé en majeure partie par un
slûpa central dont la masse a été, elle aussi, réservée dans le creusement de la caverne
et qui est par conséquent plein (fig. 3). Cet élément mesure environ 3 m de diamètre
au sol et 2 m de haut. Le tambour de base, haut d'un mètre à peu près, est très légère- LE SITE BOUDDHIQUE DE GUNTUPALLE 71
ment tronconique. Le dôme (anda), sensiblement hémisphérique, a donc environ
1 m de haut et 2 m de diamètre ; celui-ci étant inférieur à celui de la plateforme supé
rieure du tambour, la base de Vanda est entourée d'une couronne horizontale d'une
trentaine de centimètres de large. Ce stûpa est parfaitement lisse et dépourvu de toute
décoration. Par sa structure, ce cailya ressemble fort à la grotte dite du Rsi Lomasa,
située dans les collines de Barâbar, au nord de Gayâ, et qui avait été donnée par
Asoka aux Ajîvika, au milieu du ine siècle avant notre ère. Ce type de petit sanctuaire
fut conservé assez longtemps et l'on en trouve des exemplaires sur des sites boud
dhiques dispersés dans tout le Dekkhan, à divers stades d'évolution, à Kanheri
(au nord de Bombay), à Bedsâ (à l'ouest de Poona), à Junnar (au nord de Poona),
mais celui de Guntupalle est certainement l'un des plus anciens.
2. La salle rectangulaire :
Quelques mètres plus loin, on passe devant les vestiges de la salle rectangulaire
dont il ne subsiste guère que la paroi du fond et le plafond de roc, lequel présente
la particularité d'être légèrement incliné, la partie antérieure étant plus élevée que
l'autre. Quelques restes des parois latérales, réduits à peu de choses, laissent à penser
que cette salle était divisée en deux chambres dont la plus grande était elle-même
partagée en trois cellules. La forme de l'auvent rocheux à cet endroit et des rainures
et autres traces sur le plafond permettent de supposer que le reste de cette salle, la
partie antérieure et les parois latérales étaient construites en matériaux légers, briques
ou bois. Le peu qui reste de l'ensemble ne permet pas de décider quelle était sa destina
tion, s'il servait de salles de réunion, réfectoire ou autre, ou de cellules individuelles.
3. Les trois premières grolles du ravin :
On trouve ensuite un groupe de cinq grottes dont les trois premières appartiennent
à un type qu'on ne trouve guère ailleurs. Elles se distinguent en effet des autres
monuments rupestres bouddhiques à la fois par leur plan, par leur façade et par leurs
voûtes et demi-voûtes. Leurs dimensions sont très modestes et celles de chacune
des pièces en lesquelles elles sont divisées ne dépassent pas celles d'une cellule régl
ementaire, fixées par les Vinayapitaka, soit deux à trois mètres. Leurs plans (fîg. 26,
27, 28), quoique légèrement diff

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