Mémoire présenté à la Cmmssion d’étude sur la gestion de la forêt  publique québecoise par
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MÉMOIRE PRÉSENTÉ À LA COMMISSION D’ÉTUDE SUR LA GESTION DE LA FORÊT PUBLIQUE QUÉBECOISE PAR FORÊT VIVE Nous apprécions l’occasion offerte par la commission d’étude aux intervenants du milieu forestier de faire parvenir leurs analyses, leurs critiques, leur vision et leurs suggestions sur la gestion de la forêt publique québecoise. La forêt, ce patrimoine qualifié d’inestimable pour le Québec est la source de préoccupations majeures quant à sa gestion, quant aux pratiques forestières, quant aux relations entre les grosses entreprises et le gouvernement (lobbyisme), quant au respect des réglementations du présent régime. Forêt Vive est un organisme à but non-lucratif, actif depuis 5 ans, regroupant des citoyens de toutes les couches de la société (55 membres) visant à la protection de toutes les forêts publiques et privées. Son action est surtout locale (MRC de la Vallée de la Gatineau) mais, à certains égards, le mouvement s’associe à des actions régionales et provinciales. Notre mission veut : - promouvoir le concept du développement durable ; - promouvoir une gestion saine de nos forêts en accord avec les écosystèmes et la bio diversité ; - promouvoir le dialogue entre les différents utilisateurs de la forêt ; - promouvoir une réglementation sur les forêts privées au sein de la MRC de la Vallée de la Gatineau ; - faire reconnaître aux communautés qui habitent et exploitent les forêts le droit de participer aux décisions concernant ...

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Langue Français

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MÉMOIRE PRÉSENTÉ À LA COMMISSION D’ÉTUDE SUR LA GESTION DE
LA FORÊT PUBLIQUE QUÉBECOISE PAR FORÊT VIVE
Nous apprécions l’occasion offerte par la commission d’étude aux intervenants du
milieu forestier de faire parvenir leurs analyses, leurs critiques, leur vision et leurs
suggestions sur la gestion de la forêt publique québecoise. La forêt, ce patrimoine qualifié
d’inestimable pour le Québec est la source de préoccupations majeures quant à sa gestion,
quant aux pratiques forestières, quant aux relations entre les grosses entreprises et le
gouvernement (lobbyisme), quant au respect des réglementations du présent régime.
Forêt Vive est un organisme à but non-lucratif, actif depuis 5 ans, regroupant des
citoyens de toutes les couches de la société (55 membres) visant à la protection de toutes
les forêts publiques et privées. Son action est surtout locale (MRC de la Vallée de la
Gatineau) mais, à certains égards, le mouvement s’associe à des actions régionales et
provinciales.
Notre mission veut :
-
promouvoir le concept du développement durable ;
-
promouvoir une gestion saine de nos forêts en accord avec les écosystèmes et la bio
diversité ;
-
promouvoir le dialogue entre les différents utilisateurs de la forêt ;
-
promouvoir une réglementation sur les forêts privées au sein de la MRC de la Vallée
de la Gatineau ;
-
faire reconnaître aux communautés qui habitent et exploitent les forêts le droit de
participer aux décisions concernant la forêt publique ;
-
reconnaître le droit des premières nations en matière de foresterie ;
-
aider à l’éducation et la sensibilisation à l’égard du patrimoine forestier ;
Nos membres, à ce titre, sont bénévoles et pas nécessairement experts. Ils participent
et s’intéressent aux débats et aux consultations qui touchent cette ressource naturelle.
Notre organisme appuie et aide à la promotion d’initiatives intéressantes et novatrices,
questionne les pratiques souvent douteuses en forêt, s’intéresse à la consultation faite au
sujet des plans quinquennaux, participe au comité multi-ressources de notre MRC (TPI);
Dans cette optique, Forêt Vive s’inquiète grandement du sort de nos forêts
déchiquetées et exportées.
Nous aurions de loin préféré une enquête publique
indépendante telle que préconisée par le mouvement action Boréale. Les commissions
d’étude auxquelles nous avons participé sont de belles tribunes mais pas efficaces à notre
point de vue.
La commission actuelle aura-t-elle faire le point de façon objective?
Pourra-t-elle initier une prise de conscience afin de sauvegarder ce qui reste de la forêt
publique? En tout cas, comme citoyens responsables et intéressés, nous nous devons de
vous faire part de nos préoccupations et suggestions.
2.
Prémisses
:
1) Il est très difficile pour un organisme de citoyens comme le nôtre de faire sa place
dans le milieu complexe forestier. Dans un monde où l’argent est roi, où politique
et lobbyisme se côtoient, les gens qui questionnent et même dénoncent certaines
pratiques en forêt sont souvent vus comme des verts. L’influence que nous pouvons
avoir ressemble à une goutte d’eau dans un baril.
(v
oir Annexe I- indignation Francine Ouellette
)
2) Nous sommes en accord avec le principe de développement durable en s’assurant
que le développement social d’une région y soit étroitement relié. Notre région
(MRC Vallée de la Gatineau) est supposément riche en ressources naturelles. Notre
forêt feuillue, nos plans d’eau, notre faune particulière auraient dû être générateurs
d’une économie florissante. N’est-il pas alarmant que notre région soit une des
régions les plus pauvres de la province. Nous y vivons des problématiques sociales
désastreuses comme un taux de suicide très élevé, un taux de chômage alarmant,
l’exode de nos jeunes vers les grands centres. Il est clair que l’exploitation de la
forêt s’est faite et continue de se faire au profit des grosses compagnies extérieures.
Et le pire, les intervenants forestiers nous le disent.
La santé de nos forêts se
détériore. Est-il trop tard?
Quelques pistes et recommandations
:
Un régime forestier modifié, oui, mais avant…
1) Selon nos observations, la réglementation du régime forestier actuel n’est pas
toujours respectée. Donc avant de le modifier ou de le bonifier, il faut voir comment
il est possible de faire observer une réglementation.
Selon nous, deux problématiques :
a) les compagnies forestières sont là pour le profit et souvent à court terme. On
ne peut se fier sur elles pour protéger nos forêts : «Le loup est dans la
bergerie».
Une meilleure surveillance avec des pénalités dissuasives
s’impose.
b) les ingénieurs forestiers pour la plupart formés à l’Université Laval ont un
respect exagéré les uns des autres. On se fie sur leur expertise alors qu’ils
(elles) sont à l’emploi des compagnies, ou du MRN (qui respecte les
compagnies vu l’importance de celle-ci dans l’économie québécoise). Est-ce
que les ingénieurs forestiers sont objectifs dans leurs expertises?.
Les
pratiques forestières da la Forêt-école Montmorency de l’Université Laval ne
sont pas nécessairement reprises dans le milieu forestier. (
Voir annexe II
)
3.
Est-ce que l’ordre des ingénieurs forestiers a de bonnes normes? Comment faire
pour avoir des expertises plus indépendantes et plus fiables.?
2) Un régime forestier modifié devrait encourager une gestion intégrée des ressources
par territoire ou bassin versant. Le MRN se doit de favoriser ce type de gestion qui
renforcit l’appartenance au milieu.
Pour ce, il faut
:
a) rendre le territoire forestier plus accessible à des projets à teneur forestière
différente.
ex : Forêt habitée, métairies
;
b) réviser l’attribution des CAAF ;
c) réserver et attribuer les territoires périphériques à la MRC pour de tels projets.
3) Un régime modifié, doit réviser la voirie forestière. Elle est souvent improvisée.
On multiplie les chemins, ce qui détruit beaucoup le sol et nuit à la faune en
fragmentant l’habitat. Les chemins sont trop larges. Ces autoroutes sont de fait, des
coupes à blanc de bons peuplements. Le chemin devient la coupe.
(
Voir annexe II et annexe III – Faire autrement)
4) Un régime modifié doit interdire l’ébranchage au chemin. Cette méthode appauvrit
les sols, exige des chemins plus larges, arrache des petits arbres.
(
Voir l’annexe II de la Forêt-école de l’Université Laval qui préconise l’ébranchage
sur place
)
5) Un régime forestier modifié se doit de prévoir un aménagement sylvicole de la forêt
feuillue plus intense. Dans certains cas, les ingénieurs ne s’entendent même pas sur
les traitements appropriés ou adéquats. Pourquoi ne pas aller voir les expertises,
telle la forêt Mousseau de Ste-Véronique où la qualité s’est accrue de 60% en
moins de 20 ans (
annexe II
) ou encore encourager un projet-recherche pour
déterminer le traitement approprié.
6) Un régime forestier modifié se doit de favoriser un inventaire plus précis de la
possibilité forestière en incluant la faune.
La possibilité forestière actuelle est
modifiée en partie parce que la réglementation du présent régime n’est pas
respectée.
N’est-il pas significatif que l’erreur sur la possibilité forestière soit
toujours au désavantage du patrimoine et à l’avantage des compagnies.
7) Un régime forestier modifié devrait revoir l’aspect spéculatif des ventes d’usines
basées sur la valeur d’approvisionnement. e
x. : Kruger et Louisiana Pacific
.
4.
8) Un régime modifié devrait augmenter les redevances payées par les détenteurs de
CAAF.
Présentement l’état subventionne à outrance, comme le disent les
Américains.
ex. : chaque hectare rapporte entre 1,750 $ à 2,000$.
L
e
M
R
N
subventionne 2,500$ à 5,000$ pour aménager ce même hectare. Donc, on paye les
compagnies pour exploiter la forêt. De plus, tout traitement sylvicole devrait se
faire selon le principe utilisateur-payeur (BAPE).
ex : un producteur forestier fait
une coupe à blanc, le MRN le subventionne pour reboiser le dommage qu’il a fait.
C’est un non-sens.
* Une autre suggestion :
Les redevances augmentées et le rapatriement des crédits
accordés au bénéficiaires des CAAF pour l’aménagement sylvicole pourraient
permettre la création d’une banque régionale gérée par le CLD et la MRN locaux
avec une représentation des experts forestiers du milieu, une représentation de la
population.
Elle pourrait gérer :
- fonds volets 1, 2 et 3
- fonds pour des projets de recherche, projets innovateurs;
- elle s’occuperait par l’intermédiaire d’une agence forestière des aménagements
sylvicoles non commerciaux.
9) Dans un contexte plus régional, un régime forestier modifié devrait prévoir que
l’exploitation de la ressource forestière se fasse selon le principe du développement
durable lié à un développement socio-économique régional. Il faudrait obliger les
détenteurs de CAAF à faire de la deuxième et troisième transformation en région ou
aider financièrement les petites entreprises locales qui voudraient le faire.
10)
Selon nous, un régime forestier modifié devrait réglementer les forêts privées.
Certaines MRC comme la nôtre n’ont aucune réglementation. Cela a pour effet
d’attirer des exploitants d’ailleurs qui se permettent à peu près tout, avant de s’en
aller. Les municipalités tardent à aborder cette problématique car c’et un sujet très
politisé. D’ailleurs, d’une MRC à l’autre la réglementation diffère. Nous croyons
que le gouvernement se doit de poser des règles précises et s’organiser pour les faire
appliquer.
5.
CONCLUSION
Le milieu forestier est complexe, c’est vrai, mais cette complexité dépend en partie
du fait que l’économie québécoise repose sur les grosses compagnies qui en demandent
toujours de plus en plus en menaçant de fermer et de plier bagage. Les compagnies
forestières méritent-elles note confiance ?
Le MRN est-il en mesure de répondre à tous ces questionnements et inquiétudes ?
À vous d’y répondre.
En conclusion, nous citons M. Gilles Lemieux, professeur au département des
Sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval : «
Cette liquidation de nos ressources
collectives marque notre égoïsme immédiat de rechercher à tout prix des billets verts
destinés à une consommation sans retenue, une attitude très loin de la simplicité
volontaire. Ce comportement n’entraînera qu’appauvrissement et déstabilisation sociale
pour nos enfants, et détérioration écologique de nos milieux de vie
» Source : le Soleil, 27
janvier 2003.
Dominique Bhérer, Président
Forêt Vive
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