Mondialisation des grands groupes : de nouveaux indicateurs ; suivi d un commentaire de Marie-Laure Cheval - article ; n°1 ; vol.363, pg 145-166
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Description

Economie et statistique - Année 2003 - Volume 363 - Numéro 1 - Pages 145-166
Mundialización de los grandes grupos: nuevos indicadores
La economía mundial, a juzgar por la evolución de los intercambios o de las inversiones internacionales, nunca ha parecido tan integrada como hoy. Las mayores firmas internacionales, mayores protagonistas de la mundialización, parecen haber alcanzado una verdadera cobertura planetaria. A pesar de todo la definición de la mundialización sigue siendo muy poco precisa, por lo cual casi nunca se mide ni se evalúa de manera correcta. Para las empresas, y en especial para los mayores grupos multinacionales, unos indicadores de mundialización o de transnacionalidad existen ya, como por ejemplo la proporción de activos o de plantilla en el extranjero, pero esos indicadores usuales no reflejan la complejidad de los modos de internacionalización de las firmas, en especial sus estrategias regionales. Presentamos aquí un nuevo enfoque al explotar los datos de una base de Dun y Bradstreet que pormenoriza las 83 000 filiales de los 750 mayores grupos mundiales para el año 1998 y aplicándoles una serie de mediciones de concentración (los llamados índices de Herfindahl o Herfindahl-Hirschman), que corresponden cada vez a determinada definición de la mundialización. A partir de esta base, una serie de mediciones intentan evaluar el grado de mundialización de esas empresas, y compararlo con las dos referencias posibles, la temporal (¿ en qué medida las firmas están hoy más mundializadas que hace unos cuantos años?) y la espacial (¿ se comportan las firmas como en un mundo sin fronteras?).
Globalisierung der großen Konzerne: neue Indikatoren
Nach der Entwicklung des Welthandels oder der weltweiten Investitionstätigkeit zu urteilen, war die Weltwirtschaft noch nie so integriert wie heute. Die größten internationalen Unternehmen, die die Hauptakteure der Globalisierung sind, haben eine wirkliche planetare Dimension erlangt. Für die Globalisierung gibt es jedoch keine präzise Definition, weshalb sie nie richtig bewertet oder gemessen werden kann. Für die Unternehmen, insbesondere die größten multinationalen Konzerne, verfügt man bereits über Globalisierungs-oder Transnationalitätsindikatoren, wie beispielsweise der Anteil der Vermögenswerte oder Beschäftigten im Ausland; diese Indikatoren geben aber keinen Aufschluss über die Komplexität der Internationalisierungsverfahren der Unternehmen, vor allem nicht über ihre regionalen Strategien. Dieser Artikel zeigt neue Perspektiven auf anhand der Auswertung einer Datenbank von Dun und Bradstreet, die Daten über die 83 000 Tochtergesellschaften der 750 weltweit größten Konzerne für das Jahr 1998 umfasst, sowie durch Rückgriff auf eine Reihe von Konzentrationsmessungen (die so genannten Herfindahl-oder Herfindahl-Hirschman-Indikatoren), die jeweils einer präzisen Definition der Globalisierung entsprechen. Mit diesen Daten wird versucht, den Grad der Globalisierung dieser Unternehmen zu bewerten und ihn mit zwei möglichen Bezugswerten zu vergleichen, einem zeitlichen Bezugswert (inwiefern sind die Unternehmen heute globalisierter als vor einigen Jahren?) und einem räumlichen Bezugswert (verhalten sich die Unternehmen so, als gebe es keine Grenzen mehr?).
Mondialisation des grands groupes: de nouveaux indicateurs
L’économie mondiale, à en juger par l’évolution des échanges ou des investissements internationaux, paraît n’avoir jamais été aussi intégrée qu’aujourd’hui. Les plus grandes firmes multinationales, acteurs majeurs de la mondialisation, semblent avoir atteint une véritable couverture planétaire. La mondialisation est cependant définie de façon hésitante, et de ce fait, quasiment jamais correctement évaluée ou mesurée. Pour les entreprises, et en particulier les plus grands groupes multinationaux, des indicateurs de mondialisation ou de transnationalité existent déjà, comme par exemple la part des actifs ou des effectifs à l’étranger, mais ces indicateurs usuels ne reflètent pas la complexité des modes d’internationalisation des firmes, notamment leurs stratégies régionales. Une perspective nouvelle en est donnée ici en exploitant les données d’une base de Dun et Bradstreet détaillant les 83 000 filiales des 750 plus grands groupes mondiaux pour l’année 1998, et en lui appliquant une série de mesures de concentration (indices dits de Herfindahl ou Herfindahl-Hirschman), correspondant à chaque fois à une définition précise de la mondialisation. À partir de cette base, une série de mesures essaient d’évaluer le degré de mondialisation de ces entreprises, et le comparer aux deux références possibles, temporelle (dans quelle mesure les firmes sontelles aujourd’hui plus mondialisées qu’il y a quelques années?) et spatiale (les firmes se comportent-elles comme dans un monde qui serait sans frontières?).
Globalisation of Large Groups: New Indicators
Growth in international trade and investment suggests that the world economy has never been so integrated as it is today. The largest multinational firms, major globalisation players, appear to have attained truly planetary coverage. Yet globalisation is defined hesitantly and is therefore virtually never correctly evaluated or measured. Globalisation and transnationality indicators such as the proportion of assets or employees abroad are already available on firms, especially the largest multinational groups. However, these standard indicators do not reflect the complexity of the firms’ internationalisation methods, especially their regional strategies. A new perspective is presented here using Dun and Bradstreet’s database detailing the 83,000 subsidiaries of the world’s 750 largest groups in 1998. We apply a series of concentration measures (Herfindahl or Herfindahl-Hirschman indices) to these data, with each measure corresponding to a specific definition of globalisation. The series of measures is used to evaluate the extent of these firms’ globalisation and to compare it with the two possible references of time (to what extent are the firms more globalised now than a few years ago?) and space (do the firms behave as if they were in a borderless world?)
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 74
Langue Français

Extrait

INTERNATIONAL
Mondialisation
des grands groupes :
de nouveaux indicateurs
François Benaroya et Édouard Bourcieu*
L’économie mondiale, à en juger par l’évolution des échanges ou des investissements
internationaux, paraît n’avoir jamais été aussi intégrée qu’aujourd’hui. Les plus grandes
firmes multinationales, acteurs majeurs de la mondialisation, semblent avoir atteint une
véritable couverture planétaire.
La mondialisation est cependant définie de façon hésitante, et de ce fait, quasiment
jamais correctement évaluée ou mesurée. Pour les entreprises, et en particulier les plus
grands groupes multinationaux, des indicateurs de mondialisation ou de transnationalité
existent déjà, comme par exemple la part des actifs ou des effectifs à l’étranger, mais ces
indicateurs usuels ne reflètent pas la complexité des modes d’internationalisation des
firmes, notamment leurs stratégies régionales.
Une perspective nouvelle en est donnée ici en exploitant les données d’une base de Dun
et Bradstreet détaillant les 83 000 filiales des 750 plus grands groupes mondiaux pour
l’année 1998, et en lui appliquant une série de mesures de concentration (indices dits de
Herfindahl ou Herfindahl-Hirschman), correspondant à chaque fois à une définition
précise de la mondialisation. À partir de cette base, une série de mesures essaient
d’évaluer le degré de mondialisation de ces entreprises, et le comparer aux deux
références possibles, temporelle (dans quelle mesure les firmes sont-elles aujourd’hui
plus mondialisées qu’il y a quelques années ?) et spatiale (les firmes se comportent-elles
comme dans un monde qui serait sans frontières ?).
* François Benaroya était lors de la rédaction de cet article conseiller économique du Directeur de la Direction des rela-
tions économiques extérieures (DREE) du Ministère de l’Économie et des Finances. Édouard Bourcieu est administrateur
à la Commission européenne, DG Trade.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003 145a mondialisation est un fait. L’économie Thomson Corporation (Canada), Nestlé SA
mondiale, à en juger par l’évolution des (Suisse), Electrolux (Suède), British AmericanL
échanges ou des investissements internatio- Tobacco (Grande-Bretagne) (Cnuced, 2000).
naux, paraît aujourd’hui plus intégrée qu’elle ne
el’a jamais été, même à la fin du XIX siècle Jain et Chelminski (1999) ont tiré des données de
(Baldwin et Martin, 1999 ; Frankel, 2000). Les la Cnuced un « indice de mondialisation » : une
firmes multinationales, acteurs majeurs de la firme est considérée comme globale quand au
mondialisation, semblent avoir atteint une véri- moins deux des trois indicateurs dépassent 50 %.
table couverture planétaire. Moins de la moitié des 100 plus grandes entrepri-
ses mondiales apparaissent alors comme
La mondialisation est cependant définie de globales : seules 36 % des 28 firmes américaines
façon hésitante, et de ce fait, quasiment jamais considérées le sont ; le caractère global apparaît,
correctement évaluée ou mesurée. Pour les en revanche, plus répandu pour les firmes euro-
entreprises, et en particulier les plus grands péennes, en particulier suédoises et suisses.
groupes multinationaux, des indicateurs de
D’autres mesures ont été proposées, simples,mondialisation ou de transnationalité existent,
comme la part des ventes des filiales étrangèresmais ils reposent sur une dichotomie entre
dans le chiffre d’affaires (Stopford et Dunning,national et étranger (part des actifs à l’étranger
1983), la part des actifs des filiales étrangèrespar exemple) qui ne reflète pas la complexité
dans l’actif total (Daniels et Bracker, 1989) et ledes modes d’internationalisation des firmes, et
nombre de filiales étrangères (Stopford eten particulier leurs stratégies régionales.
Wells, 1972) ou synthétiques, comme celle de
Sullivan (1994), fondée sur cinq composantesDe nouvelles mesures de la mondialisation des
relatives au chiffre d’affaires, aux profits, auentreprises sont proposées ici en les appliquant
capital, à l’expérience internationale des diri-aux données d’une base Dun and Bradstreet
geants et à la dispersion psychologique des opé-détaillant les 83 000 filiales des 750 plus
rations internationales.grands groupes mondiaux pour l’année 1998
(cf. encadré 1). Ces nouveaux indicateurs, cor-
respondant à chaque fois à une définition spé-
Les mesures traditionnelles rendent cifique de la mondialisation, permettent d’ana-
peu compte de la pénétration lyser le degré de mondialisation de ces
des marchés étrangers750 premiers groupes mondiaux et d’en suivre
l’évolution au cours des années récentes.
Par delà leurs différences, toutes ces mesures
ont l’inconvénient de rester étroitement liées à
la dichotomie domestique versus étranger (1), ceLa mondialisation : qui limite considérablement leur signification :
anciennes et nouvelles mesures quand bien même un groupe obtiendrait un
score élevé au regard de ces indices, ce qui
signifie qu’il aurait développé son activité ena Conférence des Nations Unies pour le
dehors de son pays d’origine, rien ne permet decommerce et le développement (Cnuced)L
garantir qu’il serait effectivement « mondialisé »est le principal organisme qui dresse une liste
au sens où ses activités seraient réparties àdes principaux groupes mondiaux fondée sur un
l’échelle mondiale. En pratique, le degré deindice de « transnationalité » censé refléter leur
mondialisation ainsi mesuré correspond moins àdegré de mondialisation. Cet indice, introduit
un indice de pénétration des marchés étrangerspour la première fois dans le World Investment
qu’à une mesure de l’étroitesse du marchéReport de 1995 et calculé notamment pour les
domestique, qui impose de trouver des débou-100 plus grands groupes mondiaux, est en réalité
chés, des approvisionnements et des facteurs deun indicateur synthétique construit comme la
production à l’étranger, sans préciser si l’étran-moyenne arithmétique de trois éléments : la part
ger ainsi considéré, est proche ou lointain, sin-des actifs situés à l’étranger, la part des emplois
gulier ou multiple.implantés à l’étranger et la part du chiffre
d’affaires réalisé à l’étranger. Il présente l’intérêt
de refléter à la fois l’internationalisation des fac-
1. Cette dichotomie rejoint la définition de Dunning (1992) deteurs de production et des ventes, reflétant les l’entreprise multinationale ou transnationale comme « an enter-
deux facettes, l’offre et la demande, de la mon- prise that engages in foreign direct investment, owns and controls
value adding activities in more than one country » (une entreprisedialisation. Les groupes les plus mondialisés
qui réalise des investissements directs étrangers, détient et con-
selon cet indicateur étaient, en 1998, Seagram, trôle des activités à valeur ajoutée dans plus d’un pays).
146 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003Les derniers travaux de la Cnuced, analysés en implicite retenue pour qualifier une entreprise
détail par Ietto-Gillies (1998), intègrent la dis- de mondialisée (la dichotomie domesti-
persion de l’activité dans leur appréhension de que/étranger sous-jacente à la plupart des indi-
la mondialisation des grands groupes : un nou- cateurs n’est à l’évidence pas suffisante) et à la
vel indicateur a été introduit dans ce sens dans traduction de cette définition à travers une
le World Investment Report de 1997, qui rap- mesure statistique (le nombre de pays d’implan-
porte le nombre de pays dans lequel le groupe tation n’est pas une mesure satisfaisante de la
est présent au nombre total de pays dans les- dispersion des activités).
quels il pourrait potentiellement développer une
activité (fixé à 178). Mais cet indicateur a Pour dépasser ces limites, on propose ici trois
l’inconvénient de ne pas considérer l’impor- nouvelles mesures, fondées sur la répartition
tance respective des implantations : un groupe géographique des activités des groupes, et cor-
répartissant ses effectifs de façon égale entre dix respondant à autant de définitions de la mondia-
pays est notamment considéré comme autant lisation (cf. encadré 2).
mondialisé qu’un groupe qui concentre

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