TASEV Véronique MENAGER Charlotte PELLISSIER Alexandre MAROT Michel
132 pages
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  • dissertation - matière potentielle : denys d' halicarnasse
Tite- Live TASEV Véronique MENAGER Charlotte PELLISSIER Alexandre MAROT Michel Année 2006/2007
  • description de l' histoire
  • chef-lieu de la vénétie
  • résumé des livres
  • continuité sans faille de l'histoire de la ville
  • tite - live
  • tite- live
  • auguste
  • augustes
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Extrait

ESSAI SUR TITE-LIVE



PAR HIPPOLYTE TAINE.


DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE






PARIS - LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie - 1888
PRÉFACE.
INTRODUCTION.

PREMIÈRE PARTIE. — L'HISTOIRE CONSIDÉRÉE COMME
UNE SCIENCE.
CHAPITRE PREMIER. — LA CRITIQUE.
CHAPITRE II. — LA CRITIQUE DANS TITE LIVE.
CHAPITRE III. — LA CRITIQUE CHEZ LES MODERNES.
CHAPITRE IV. — LA PHILOSOPHIE DANS L'HISTOIRE.
CHAPITRE V. — PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE DANS TITE LIVE.
CHAPITRE VI. — PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE ROMAINE DANS
LES MODERNES.

DEUXIÈME PARTIE. — L'HISTOIRE CONSIDÉRÉE COMME UN
ART.
CHAPITRE PREMIER. — DE L'ART EN HISTOIRE.
CHAPITRE II. — LES CARACTÈRES DANS TITE LIVE.
CHAPITRE III. — LES NARRATIONS ET LES DISCOURS DANS TITE
LIVE.
CHAPITRE IV. — LE STYLE DE TITE LIVE.

CONCLUSION.
PRÉFACE.
L'homme, dit Spinoza, n'est pas dans la nature comme un empire dans un
empire, mais comme une partie dans un tout ; et les mouvements de l'automate
spirituel qui est notre être sont aussi réglés que ceux du monde matériel où il est
compris.
Spinoza a-t-il raison ? Peut-on employer dans la critique des méthodes exactes ?
Un talent sera-t-il exprimé par une formule ? Les facultés d'un homme, comme
les organes d'une plante, dépendent :elles les unes des autres ? Sont-elles
mesurées et produites par une loi unique ? Cette loi donnée, peut-on prévoir leur
énergie et calculer d'avance leurs bons et leurs mauvais effets ? Peut-on les
reconstruire, comme les naturalistes reconstruisent un animal fossile ? Y a-t-il en
nous une faculté maîtresse, dont l'action uniforme se communique différemment
à nos différents rouages, et imprime à notre machine un système nécessaire de
mouvements prévus ?
J'essaye de répondre oui, et par un exemple.
Janvier 1856. INTRODUCTION.

§ 1. BIOGRAPHIE DE TITE LIVE.
Sa patrie. — Sa famille. — L'enfant. — L'homme fait. — L'ami d'Auguste. —
Le républicain. — Le philosophe. — L'historien. — Que tout concourait à le
faire orateur.
Une date dans Eusèbe, quelques détails épars dans Sénèque et Quintilien, deux
mots jetés par hasard dans les Décades, voilà ce qui nous reste sur la vie de Tite
Live. L'historien de Rome n'a pas d'histoire. Encore, ces rares débris n'ont
surnagé dans le naufrage des lettres anciennes que par un accident littéraire,
lorsqu'un commentaire ou une citation les ont rencontrés pour les soutenir. Ils
guident aujourd'hui nos conjectures ; mais, à travers tant de siècles et sur de si
faibles indices, les yeux les plus attentifs ont peine à découvrir ce que le temps a
englouti.
Cependant il semble que ces faits si secs et si vides d'intérêt reprennent quelque
vie et quelque sens, lorsqu'on connaît par les Décades le caractère et le genre
d'esprit de Tite Live. On verra plus tard, je crois, que ses défauts et ses mérites
viennent d'une qualité dominante, l'éloquence ; qu'il a de l'orateur le don et le
goût des développements, la suite et la clarté des idées, le talent d'expliquer, de
prouver et de conclure, l'art d'éprouver et de remuer toutes les passions, de ne
penser et de ne sentir qu'au profit de sa cause, de revêtir ses raisons du plus
ample et du plus noble style, en homme qui tous les jours parle au peuple
assemblé des grands intérêts de l'État ; qu'enfin la droiture, la bonne foi, la
sincérité, l'amour de la patrie, toutes les vertus sans lesquelles un orateur n'est
qu'un avocat, nourrissent sa pensée et soutiennent son accent. H convient de
chercher si les circonstances, aussi bien que la nature, ont aidé à faire de lui un
honnête homme et un homme éloquent.
Il naquit à Padoue, chef-lieu de la Vénétie : Niebuhr trouvait dans son style le
riche coloris des peintres vénitiens. Du moins sa patrie laissa une empreinte dans
son âme. Pollion l'accusait de patavinité, et il a grand soin de commencer son
histoire en nommant Anténor fondateur de Padoue. Au dixième livre1, oubliant la
règle qu'il s'est faite d'éviter les digressions, il rappelle avec une complaisance de
citoyen la victoire que remportèrent les Padouans sur le pirate lacédémonien
Cléonyme. Les éperons des navires, dit-il, et les dépouilles enlevées aux
Lacédémoniens, restèrent longtemps dans un ancien temple de Junon, où ils ont
été vus par plusieurs personnes qui vivent encore. On célèbre tous les ans
l'anniversaire de ce combat par une joute solennelle de navires sur le fleuve qui
traverse la ville. Il est donc Padouan de cœur comme d'origine. Aussi remarque-
t-on avec intérêt que les mœurs de ses concitoyens passaient pour honnêtes ;
dans cette vaste corruption romaine, les villes provinciales gardaient mieux les
anciennes maximes de l'esprit italique2. Au reste, Padoue était un grand
municipe, le plus important des provinces occidentales, ayant vingt mille
combattants, cinq cents chevaliers, une curie, des duumvirs, les droits civils, les

1 Tite Live, X, 2.
2 Duruy (d'après Strabon), Thèse sur l'état de l'empire romain, page 103. institutions religieuses de Rome1 ; images de la ville maîtresse, les municipes
inspiraient comme elle le goût et le besoin de l'éloquence ; et plus d'une fois la
petite Rome envoyait à la grande des orateurs. C'est un grand point de trouver
Tite Live dès sa naissance au milieu des débats politiques. Les premières
impressions font souvent les inclinations dernières ; dans l'enfant on découvre
l'homme, et l'on est toujours ce que l'on a d'abord été. Nourri aux champs,
Virgile aima l'âme immense de la nature vivante, el ses vers ont la molle
langueur et la suavité enivrante qu'on respire avec l'air abondant et parfumé des
bois. Né à la ville, élevé parmi les hommes et les affaires, occupé à se
représenter les passions et les intérêts, non les couleurs et les formes, Tite Live
s'est trouvé orateur, et non poète ; il a connu l'homme plutôt que la nature ; il a
raconté les actions sans décrire les pays ; s'il eût vécu à la campagne, il eût senti
peut-être que le sol et le climat contribuent à former les caractères, et que
l'histoire doit renfermer aussi bien la peinture des contrées que la narration des
événements.
Selon plusieurs inscriptions2, sa famille était noble. Les patriciens des municipes
exerçaient les charges, dominaient dans la curie, allaient voter à Rome. Ainsi Tite
Live reçut de sa famille comme de sa patrie l'éducation politique et oratoire. Il
est probable qu'il dut à sa race les sentiments aristocratiques qui percent dans
ses Annales. Il eut pour parent C. Cornelius3, homme versé dans la science des
augures, qui prenait les auspices au moment de la bataille de Pharsale. Il raconte
que cet augure reconnut le moment de la bataille, et qu'un peu après, dans un
transport prophétique, il s'élança en criant : Tu triomphes, César. Sans doute
Tite Live fut élevé comme les anciens patriciens dans le respect des augures : de
là peut-être ce sentiment religieux qui, en dépit de la philosophie et des railleries
des contemporains, se soutient dans toute son histoire ; de là aussi la gravité
solennelle avec laquelle il rapporte les fables saintes et reconnaît la volonté des
dieux dans les affaires romaines ; de là ce récit minutieux des expiations et des
prodiges4 : En racontant les choses anciennes, mon âme, je ne sais comment,
devient antique, et quand je vois des hommes si sages traiter ces événements en
affaires d'État, j'ai scrupule de les trouver indignes de mes annales. S'il prend
aussi aisément les sentiments antiques, c'est qu'il les a reçus dès l'enfance ; le
parent d'un augure, le descendant d'une race noble, a gardé jusqu'au bout
l'esprit patricien et religieux.
Il naquit en 58, année où César obtint le gouvernement des Gaules. Pendant dix
ans les affaires de Rome se firent plus dans la Cisalpine qu'à Rome même.
L'hiver, la moitié du sénat accourait autour de César, qui achetait les consciences
et préparait l'empire. Tite Live avait quatorze ans, quand César fut tué et que les
Philippiques de Cicéron coururent par tout

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