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Alphonse Allais Deux et deux font cinq — Dites-moi, Captain, êtes-vous au courant des différents projets déposés en vue de l’Exposition de 1900 ? — Je les connais depuis longtemps.

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Langue Français

Extrait

Alphonse Allais Deux et deux font cinq
— Dites-moi, Captain, êtes-vous au courant des différents projets déposés en vue de l’Exposition de 1900 ? — Je les connais depuis longtemps. Tous font preuve d’une imagination assez misérable, sauf, pourtant, celui de mon ami Otto, qui consiste en une immense escarpolette balançant des familles entières du Trocadéro à l’École militaire. Ça, ça n’est pas banal ! — En effet !… Et vous, Captain, prendrez-vous pas part à ce pacifique tournoi ? — J’y compte bien… Pour le moment, j’ai deux entreprises, une petite et une grande. — La petite, d’abord ? — Oh ! rien. Un nouveau pneu à musique. — Tiens, tiens ! — Oui, une série de petits accordéons que j’introduis dans l’intérieur du pneu, et qui font une musique fort divertissante, ma foi. — Mais ce sera toujours le même air ? — Pas du tout ! Au moyen d’un mécanisme ingénieux et grâce à un simple déclic, le veloceman pourra changer d’air à son gré. — Mes félicitations, Captain, pour cette à la fois simple et charmante idée. Voilà [1] des pneuxqui seront plus gais que lespneux Mony, une bien détestable marque, principalement la nuit, sur route, par les temps humides. D’habitude, le Captain Cap se refuse à goûter des plaisanteries qui résident seulement en un jeu de mots. Cette fois il ne broncha pas et même il ajouta : — Tenez, un bon et solide pneu, c’est le pneu gordien. On n’en vient à bout qu’à coups de sabre. Après avoir souri, comme il convenait, de chacun notre plaisanterie, nous revînmes à des sujets plus austères. — Et votre grande idée, Cap ? — Ah voilà ! Je dus insister. — Ma grande idée, oui, vous avez raison, c’est une grande idée, car c’est la solution de la navigation aérienne, tout bêtement ! — Un ballon dirigeable ? — Pauvre enfant ! — Un aérostat avec force motrice tournant des ailes ? — Idiot ! — Soyez poli, Captain ! — Idiot, vous dis-je !… Avez-vous jamais vu des nuées de sauterelles ? — Jamais ! — Eh bien, mon appareil, c’est une nuée de sauterelles, dix millions de sauterelles que j’enferme dans un immense sac de gaze (de la gaze verte, bien entendu, pour ne pas fatiguer la vue de mes sauterelles).
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