Formation professionnelle N° 2/1991. Quid des qualifications?

Cedefop — European Centre For The Development Of Vocational Training

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ISSN 0378-5092
N° 2/1991
<υ
Quid
des qualifications? * * Formation professionnelle
* *
Publication périodique La publication paraît deux fois CEDEFOP
du Centre européen par an en allemand, anglais, danois, Centre européen pour le développement
espagnol, français, grec. de la formation professionnelle pour le développement
italien, néerlandais et portugais Maison Jean Monnet de la formation professionnelle
Bundesallee 22. D­1000 Berlin IS
Tél.: (030) SS 41 20
Télex: 184 163eucen d
Fax: (030) SS 41 22 22
N° 2/1991: Quid des qualifications? Responsables:
Ernst Pieni, directeur
Corrado Politi, directeur adjoint Sommaire
Enrique Retuerto de la Torre,
directeur adjoint Chers lecteurs, chères lectrices I
Les systèmesanthropocentriquesdeproduction:
Rédaction:
l'industriemodernedelafabricationrepose sur la qualification du personnel
WernerWohbe3
Contenu et structure:
Nouvellesqualificationsounouvellemanière d'interpréter la professionFernanda Reis
EnriqueRetuertodelaTorreS
Georges Dupont
InterviewavecAlaind'Iribarne
Réalisation technique, coordination: Entretien avecJuraenAllesch...
Bernd Möhlmann
Emplois, qualification etbesoinsdeformation professionnelle en Espagne
Barbara de Souza
José Manzanares Néiñez
Description et recensement des qualifications Service traduction:
Las 'Ιο A lex Alison Clark
Ees dimensions de la qualification: spécificités et analyses
Olivier Bertrand 2 S Maquette:
Agence La qualification: de quoi parle­t­on'?
Zühlke Schol/ & Partner GmbH. ìì Mateo Mulitf
Berlin
Nouvelles stratégies éducatives pour notre avenir
Sergio Bruno M
Production technique avec micro­édition:
La qualification: une construction sociale Axel Hunstock. Berlin
Jacques Deleottrt 44
Démarches d'établissement de comparaisons statistiques Clôture de la rédaction:
des réserves et des flux de compétences professionnelles validées, 19.07.1991
au Royaume­L'ni et dans les autres Etats membres des CE
Hilary Steedinan 51
Le Centre a été créé par le règlement
Evolution des qualifications (CEE) n 337/75 du Conseil des Commu­
Burkart Sellin nautés européennes
Formation et marché du travail: l'utilisation des données pour la prise de décision
José Rosé Les avis exprimés par les auteurs ne reflè­ 57
tent pas nécessairement la position du
Sources d'information Centre européen pour le développement
de la formation professionnelle. CEDEEOP: 62
B: EOREM/VDAB/C1DOC/ICODOC 66
DK: SEE (Statens Erhvervspædagogiske Læreruddannelse) 6 S Reproduction autorisée, sauf à des lins
D: BIBB (Bundesinstitut für Berufsbildung) 70 commerciales, moyennant mention de la
GR: Pedagogical Institute 71
source.
1­:: INEM (Instituto Nacional de Empleo) 73
E: Centre INFFO "5
N de catalogue: HX­AA­91­002­FR­C IRE: FAS (An Foras Aiseanna Saothair ­ The Training and Employment Authority "6
NL: CIBB (Centrum innovatie beroepsonderwijs bedrijfsleven) 7S
Ρ: SICT (Serv iço de Informação Científica e Técnica) SO Printed in
s: LK: BACIE (British Association for Commercial and Industrial Education) the Federal Republic of German). 1992 CEDEFOP
sont en permanente et rapide évolution et les instrument de sa mesure sont encore
que les outils d'analyse existants ont en­ loin d'être achevés.
core du mal à saisir cette mouvance.
La complexité cachée derrière le mot «qua­2: ¡ss
Donc, l'enjeu est double: lification» explique une partie des diffi­
cultés méthodologiques rencontrées par
les outils d'observation existants: ■ est­on en mesure de construire
aujourd'hui des outils porteurs d'élé­
ments pertinents pour la planification?: Le défi de la compétitivité internationale ■ Comment réarticuler les différentes di­
amène les entreprises àun effort de moder­ mensions de la qualification et mesurer
leurs différentes composantes? nisation permanente où la gestion du capi­ ■ peut­on penser à une rentabilisation
tal humain devient un facteur clé. Les optimale du capital humain, sans pla­
stratégies renouvelées de gestion de la nification? ■ Comment apporter aux différents ni­
main­d"oeuvre. les modifications dans l'or­ veaux de l'architecture du processus
ganisation du travail et l'augmentation décisionnel, des informations oppor­La solution de ce double enjeu renvoie à la
considérable de l'investissement en for­ tunes, pertinentes et malgré la nécessité de définir les compétences dont
mation que l'on constate aujourd'hui, sont complexité dont elles doivent tenir les entreprises et les individus ont/auront
autant d'indicateurs de l'intérêt croissant besoin pour garder leur compétitivité. Et compte, simples et lisibles (exploita­
de l'entreprise pour les ressources humai­ bles par différents acteurs)? cela nous amène à une autre question qui
nes. est celle de savoir comment et par rapport
à quoi se construisent aujourd'hui les qua­ ■ Quel degré de détail doivent­ils véhi­
lifications. culer sans rendre la comparaison Et si cet intérêt peut sembler en quelque
internationale impossible et quel degré sorte paradoxal, dans la mesure où l'intro­
duction des nouvelles technologies aurait d'abstraction peut­on utiliser sans ren­Le mot «qualification» mérite qu'on s'y
pu faire croire à une diminution de l'im­ arrête un peu. Que veut­on désigner par ce
portance du facteur humain (n'oublions mot générique? Parle­t­on de la qualifica­
pas les licenciements massifs qu'elle a tion requise par les postes de travail (qui ■ Quelle est la possibilité de systémati­
entraîné), on peut bien comprendre cet reste d'ailleurs insuffisamment codifiée et sation que la dilution des frontières
intérêt si l'on regarde les changements difficilement codifiable)? Parle­t­on de la entre professions laisse encore perti­
dans l'organisation du travail qui ont sou­ qualification acquise par l'individu au long nente?
vent accompagné l'introduction de ces de sa vie comme conséquence de son vécu
technologies. Les tâches répétitives étant social, de son expérience professionnelle ■ Quel système de nomenclatures doit­
automatisées, le restant du travail devient et de sa formation (dont une partie reste, on utiliser pour garder les conditions
plus «intelligent» et le facteur humain est par ailleurs, non utilisée dans le poste de opératoires de la démarche comparai­
en principe revalorisé. travail et donc difficilement mesurable)? son internationale?
Parle­t­on de la qualification inscrite dans
les classements, qui résulte des compro­L'investissement dans le capital humain ■ Quelle sont les limites et les avantages
mis entre les partenaires sociaux? est indissociable des contraintes de pro­ de la démarche prospective au­
ductivité, de qualité et d'innovation aux­ jourd'hui?
quelles sont soumises les entreprises. Et Par ailleurs, on sait que la qualification
ces contraintes les obligent à une rentabi­ (quel que soit le plan où l'on se situe) n'est ■ Lesoutilsd'observationde l'évolution
lisation optimale de la gestion des compé­ pas un concept simple, tel que la période de la qualification tiennent­ils compte
tences existantes sur les marchés du trav ail industrielle de l'après­guerre pourrait des phénomènes d'environnement éco­
interne et externe, ce qui renvoie à la l'avoir fait croire. Ce concept devient de nomique, social et culturel?
capacité de réponse des systèmes de for­ plus en plus complexe au fur et à mesure
mation initiale et continue face à l'évolu­ que la «demande» sociale et économique ■ Comment mesurer la valeur de la
tion de la demande. évolue, et recouvre des compétences qui qualification, sachant qu'elle est déter­
vont au­delà de la compétence profession­ minée par les lois de l'offre et de la
nelle exprimée traditionnellement. En ef­Mais les systèmes de formation, de leur demande?
fet, des compétence sociales, méthodo­côté, se heurtent à la double difficulté de
logiques et d'action sont de plus en plus devoir satisfaire des besoins sociaux qui Enfin, a­t­on fait une