Energie à Kananga. Débrouille

Philippe Dekerck

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Gestion de l'énergie et de l'eau à Kananga.

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• Publié par: ph_dekerck
• Publié le: 29 juillet 2012
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  Paternité
• Langue: Français

Extrait

Gestion de l'énergie et l'eau à Kananga

Salut Jean-Pierre,

Ceci est un exemple (chez moi). Il y a certainement d'autres solutions. Mais cela fonctionne bien et je

n'ai jamais eu de problèmes, pour un coût finalement relativement modique. Un petit investissement

de départ. Mais après la paix pendant des années. Et le confort.

Hormis les groupes, la télévision, l'antenne satellite (quoi que Linda Santos (HBA) est représentante

de Canal + à Kga…) et l'Inverex, tout se trouve à Kananga, y compris un excellent électricien et un

mécanicien hors pair. Rien n'a été importé ! Il suffit d'un peu chercher et se renseigner…

ELECTRICITE

Sources d'énergie : La base est un groupe de 5 KVA et un panneau solaire, auquel vient, en principe

(parfois), se rajouter la SNEL

1

durant 2 à 3 heures en soirée.

Le principe est de faire tourner le groupe au minimum en optimisant l'énergie produite; ne pas ouvrir

les portes des frigos etc… toutes les 5 minutes.

L'entretien (filtres et huile) doit être fait toutes les 50 heures. Il est donc indispensable de tenir un

cahier d'utilisation (log book) pour contrôler la "vie" du groupe si on veut que celui-ci dure.

En fait, j'ai deux groupes, et en change tous les mois.

Le groupe tourne de 7 à 9H00, de 14 à 16H00, et, s'il n'y pas de SNEL, de 19 à 21H00. Ceci sous la

responsabilité de la sentinelle formée par le mécanicien (mon chauffeur).

Branchés en direct sur le groupe (et la SNEL, ce qui nécessite l'installation d'un inverseur et d'une

lampe témoin au compteur qui indique quand ces rigolos daignent tourner) sont les installations de la

cuisine, et trois batteries (voir infra).

Ceci nécessite la mise en place de stabilisateurs (se trouve à Kananga. Pas cher).

Unique bémol avec cette installation; il vaut mieux couper les frigo et congélateur (et donc les

débrancher par le stabilisateur) lorsqu'on se sert du micro-ondes qui est énergivore et sinon fait

souffrir le groupe.

Arrière-cuisine et cuisine : un frigo/surgélateur, un surgélateur bahut, un micro-ondes (rôtissoire), un

réchaud avec deux plaques électriques : en direct sur le groupe ou la SNEL.

Il est à noter que les 6 heures d'alimentation électrique suffisent amplement à assurer le bon

fonctionnement du matériel. Je demande même au cuisinier d'ouvrir le frigo de temps en temps en

mon absence (quelques jours) pour éviter que les boissons ne gèlent.

Un frigo à pétrole (coûteux) pour du matériel professionnel (vaccins etc…). A entretenir chaque

semaine (tailler la mèche, ramoner la cheminée).

…Et sous la barza arrière une cuisine supplémentaire au makala (voir infra)

Bureau : 1 batterie de 100 ah, 12V, reliée à un Inverex (se trouve à Kinshasa – 200 $) qui a pour

fonction de charger la batterie lorsqu'il y a du courant (SNEL, groupe ou panneau), et de mettre la

batterie en fonction en absence de ces sources d'énergie, et ceci en temps réel. Il est donc possible

de travailler et si la sentinelle coupe le groupe (horaire) ou que la SNEL disparaît, on ne perd pas son

travail et on peut continuer sur la batterie sans bouger de sa chaise.

La batterie permet d'alimenter l'antenne Internet, l'ordinateur, une imprimante, un scanner, divers

chargeurs et la lumière du bureau pendant une semaine.

Chambre : Lampes de chevet, radio etc… : Une petite batterie et un transformateur/chargeur sous les

lits (groupe, panneau et SNEL).

Salon : Pour diverses lampes, une sono, une télévision et une antenne satellite (Canal +), un

décodeur, un lecteur de DVD, une sono, une radio VHF; prévoir une batterie de 100 ah, 12V, un

chargeur de batterie, un transformateur et un stabilisateur.

La charge se fait via le groupe et/ou la SNEL, et donne une autonomie d'une semaine lorsqu'en full

charge (qui dure environ 4 heures).

1

SNEL : Service National d'Electricité

EAU

Gouttières installées autour de la maison et de l'annexe.

L'eau de pluie ainsi récoltée des toits permet d'avoir en permanence environ 5 m

3

de réserve.

Les tanks (2 : maison 3 m

3

, annexe 2 m

3

) sont placés à 1 mètre de hauteur ce qui permet, par

gravité, d'avoir de l'eau courante dans la maison et dans l'annexe (annexe pour invités "en famille":

deux chambres, salle de bain et toilettes, salon, salle à manger, bureau, et barza)

Gouttières et grilles des tanks à nettoyer régulièrement. Surtout quand ils débordent.

Aucun raccord à la REGIDESO ! A oublier à Kananga.

Il peut arriver qu'en juillet et/ou août les tanks soient vides (rare). Le chauffeur va alors chercher 100

litres chaque jour à la borne fontaine (au boulevard)… 100 FC (8 cents) pour 20 litres. Mais c'est la

voiture d'un mutoke…

L'eau est ensuite mise à bouillir au makala, première tâche du cuisinier le matin, pendant 25 minutes,

puis filtrée. Puis mise en bouteilles non bouchées (doit se réoxygéner sinon lourd) et mise au frigo. 20

litres traités par jours sont plus que suffisants pour une famille de 4 personnes et trois membres de

personnel (et je bois aussi de la Skoll ou de la Primus…j'avoue). Il s'agit de bouteilles en plastique que

l'on trouve partout. Elles sont produites par la MONUC.

BUREAUX

Dans les bureaux du projet, que j'ai fais entièrement réaménager pour 12.000 $ (budget ECHO éh

éh…), j'ai fais installer un groupe de 19 KVA. Une machine qui alimenterait tout le quartier. Plus de

problèmes d'électricité (9.600 $ plus le transport de Kinshasa).

Pas d'eau mais deux frigos et un surgélateur. Seaux pour les toilettes. Et de la lumières partout, du

matériel informatique, un garage fonctionnel etc…

Clotilde (Caritas Kananga) a fait, en son temps, installer un panneau solaire permettant de bénéficier

de l'électricité (et donc Internet) dans les bureaux de direction. Ceci nous permet de pouvoir travailler

en dehors des heures de bureau sans faire tourner le groupe.

(Pour la petite histoire, j'avais payé le groupe. Elle s'est fait offrir le panneau par Cordaid. Et j'ai donc

exigé une connexion de ce panneau à la comptabilité aussi ! Méchant deal; sinon je lui faisais payer

sa part de carburant du groupe !)

DIVERS

Près de la paillote dans ma parcelle, un four au makala composé d'un fût, couché sur un lit de briques

locales et troué de manière à aménager une cheminée. Il est ensuite entièrement "enrobé" de

briques.

Excellent pour la cuisine, pour faire du pain, des pizzas (eh oui !) etc… et consomme un minimum de

makala. Et coûte un minimum : les briques, 15 $ pour le fût, et un seau de ciment. Prévoir une grille

en guise de "lit" de cuisson. Il faut juste trouver un bonhomme assez habile pour confectionner la

porte.

Et tout ça marche sans problèmes et sans trop de soucis. Avec un confort maximum.

Bien des gens pourraient envier ça en Belgique. Un peu d'attention et d'entretien, et un log book tenu

de manière rigoureuse. Rien de sorcier. Cela tourne tout seul sans que l'on ne s'en rende compte.

Juste être parfois attentif et méticuleux pendant quelques minutes. Et ne pas se tromper dans les

câblages au début.

Petit détail : offrir une montre au personnel (pas cher). Si on veut être sûr du bon fonctionnement de

toute cette petite logistique. C'est indispensable.

Et pour les vibromasseurs de sa femme, tu lui diras que je n'ai pas cherché de solutions.

Si avec ça il ne se débrouille pas..! Il peut me contacter.

Philippe