Du défaitisme dans l’œuvre de Ferdinand Oyono : tare ou philosophie ?
95 pages
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Description

L’auteur revisite aujourd’hui un travail académique qu’il a fait, il y a une quarantaine d’années, sur Ferdinand Oyono et son œuvre romanesque. Au point de vue informations sur l’évolution de la vie du romancier camerounais, sur sa maturation intellectuelle et humaine, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors ; il y a assurément de nombreux paramètres nouveaux à prendre en considération.

Le onzième et dernier chapitre a été ajouté pour recueillir l’essentiel de ces rallonges : « Le Diplomate et l’homme politique ». De même que le quatrième – « La Symbolique du défaitisme » - prolonge en faisceaux l’analyse des principaux indices de l’incrustation du phénomène dévitalisant dans le subconscient collectif.

Dans l’ensemble, le texte a été réécrit à près de 75% - à travers des modifications (phrases, paragraphes, têtes de chapitres, titres de la 1ère et de la 3e parties), des suppressions et des additions, par le biais d’un effort de reformulation aussi, notamment au niveau des passages de réflexion conceptuelle, d’analyse psychologique ou de prospective.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2012
Nombre de lectures 7
EAN13 9782332510068
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-71514-2

© Edilivre, 2014
Une lecture en filigrane de Ferdinand Oyono, « homme mûr » (Avant-propos à l’édition)
Je revisite aujourd’hui ce travail fait, il y a une quarantaine d’années, sur Ferdinand Oyono et son œuvre romanesque. Au point de vue informations sur l’évolution de sa vie, sa maturation intellectuelle et humaine, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors ; il y a assurément de nombreux paramètres nouveaux à prendre en considération. Le onzième et dernier chapitre, d’une douzaine de pages, a été ajouté pour recueillir l’essentiel de ces rallonges : « Le Diplomate et l’homme politique ». De même que le quatrième (8 p. environ) – « La Symbolique du défaitisme » – prolonge en faisceaux l’analyse des principaux indices de l’incrustation du phénomène dans le subconscient collectif.
Il permet de vérifier si le « défaitisme » et la vision apparentée du monde, relevés chez les protagonistes du romancier et leurs proches sont plus franchement devenus des aspects majeurs de la personnalité de l’écrivain camerounais ; à travers des monceaux sédimentaires de sa conduite sociale, de grand commis de l’Etat comme d’un froid manœuvrier de la politique nationale ainsi que de la diplomatie camerounaise.
Il y a lieu aussi d’évoquer, au passage, un certain fatalisme de l’échec final consubstantiel à la violence coloniale, envisagée dès l’origine pour se perpétuer à jamais – l’endormissement anesthésique du christianisme intégriste, de l’Assimilation Culturelle, d’une roublardise sociopolitique spécifique, s’étant révélés, à l’expérience, de plus en plus insuffisants pour parachever la déjà multiséculaire Pacification de l’Empire.
Même après l’octroi perfide d’une Indépendance des plus frelatées, tout le temps essoufflée, anémiée par une diplomatie hexagonale d’apparence constamment mutante, mais avérée de tout temps d’encerclement, d’émasculation progressive des peuples négro-africains. Cette tendance à la criminalisation souterraine – toujours verbalement enjolivée, de l’âme damnée des relations Nord Sud – se fait aujourd’hui appeler d’un doux euphémisme, la Françafrique, après ceux tout aussi ensorcelants d’Alliance ou de Communauté franco-africaines.
Comme la soif inextinguible de liberté constitue l’indispensable boussole de tout peuple trop anciennement dominé, à la dynamique culturelle non encore totalement broyée, la bien feutrée férocité néocoloniale en cours a nécessairement une fin plus ou moins proche – même à partir du jour où il faudra que la libération commune des peuples (africains et français) concomitamment floués passe par l’indispensable assainissement des mœurs politiques à la Métropole.
Ce fut d’ailleurs le cas, historique des temps modernes, du Portugal et de ses colonies d’Afrique en 1974. L’implacable logique de la dialectique du maître et de l’esclave ! Ils se noient ou parviennent ensemble, main dans la main, au bon port d’une véritable communauté de leurs intérêts, conjugués à l’aune d’une mondialisation humanitaire des peuples.
Le recours aux napalms et aux missiles en Côte-d’Ivoire puis en Libye, peut-être bientôt en Syrie et ailleurs dans de « scandaleux » réservoirs de matières premières industrielles ou à des nœuds stratégiques relativement peu armés, ne constitue que de vaines gesticulations (bien que des plus cyniquement meurtrières) pour se hasarder à contrebalancer la loi de série par celle d’airain. Parce que tous les empires issus de la force des armes à feu de l’Histoire ont pris fin, connu un terme passablement précipité, du fait surtout de leurs contradictions internes, de l’inhumanité de leur conception, de leurs mœurs et pratiques contre nature, au quotidien.
Ce travail de recherche est plus librement effectué ou configuré aujourd’hui, loin de tout académisme à l’eau de rose idéologique qui m’avait amené autrefois à devoir produire une seconde version édulcorée de mon mémoire de Diplôme d’Etudes Supérieures, pour espérer conforter mes chances de pouvoir obtenir, trois mois plus tard, le diplôme convoité, et retrouver l’harmonie relationnelle avec des encadreurs pédagogiques jusque-là très estimés.
A la critique universitaire de savoir un jour comment nous départager : deux membres du Jury – les Professeurs Joseph Awouma et Joseph Ngoue, aussi méconnaissables dans leur argumentaire ce jour-là que s’ils avaient eu des atomes crochus avec le grand diplomate écrivain – d’un côté, et de l’autre mon Tuteur le Professeur Thomas Melone , son bras droit Louis-Marie Ongoum et moi.
Par maints endroits, le style de l’ouvrage a été retouché, dans l’optique de redresser d’éventuelles faiblesses ou lourdeurs passées inaperçues au regard de l’étudiant de l’année de maîtrise que j’étais en 1972. Des paragraphes successifs ont été refondus, de quoi éviter des redites ou exprimer moins banalement certaines idées thèmes, ou encore pour présenter avec plus d’éclat quelques notions – par des raccourcis stylistiques dont je ne disposais pas pleinement à l’époque.
Dans l’ensemble, le texte a été réécrit à près de 75 % – à travers des modifications (phrases, paragraphes, têtes de chapitres, titres de la 1ère et de la 3 e parties), des suppressions et des additions, par le biais d’un effort de reformulation aussi, notamment au niveau des passages de réflexion conceptuelle, d’analyse psychologique ou de prospective.
H. S.
En plein dans le petit ventre mou de l’œuvre romanesque de Ferdinand Oyono (Avant-propos à l’écriture)
C’est la seconde fois que nous soumettons ce travail à l’appréciation du Jury. Cette édition diffère de la première sur un certain nombre de points : la notice biographique a été substantiellement enrichie grâce aux cours du Professeur Joseph Awouma sur la vie de F. Oyono, leçons recueillies par Monsieur Tamfack Thomas. Ces mêmes sources nous ont permis de remplacer le chapitre VIII intitulé « Le Poids de la tradition » par « La Tradition et ses métamorphoses », qui est en quelque sorte un bref aperçu des entorses subies par les mœurs africaines, bulu plus précisément, sous la multi facette férule coloniale.
Forts de nouvelles informations, ainsi que des observations faites au cours de la première soutenance par le Jury, nous avons pu nuancer certaines affirmations d’ethnologues sur les sociétés traditionnelles fang. Il semble que la plupart du temps, ces grands voyageurs de l’information culturelle « archaïque » n’aient pas pu fouiller jusqu’au tréfonds des structures sociétales étudiées.
De même que la formulation de leurs découvertes a dû rester en deçà de leur juste conscience des réalités considérées, se contentant d’une vue approximative, partielle et par trop globalisante du milieu « primitif » à faire connaître à un public européen qui a ses fantasmes, ses préjugés, de lourds handicaps psychologiques, de vieilles convictions séculaires, à l’origine même de la croisade coloniale.
Il aurait fallu que nous confrontions leurs écrits à l’ondoyante et complexe réalité spécifique fang. Malheureusement, nous devons avouer notre actuelle incapacité à effectuer des recherches de ce genre-là sur le terrain, ne disposant ni du temps nécessaire ni des moyens financiers subséquents, comme n’ayant pas reçu la formation pointue appropriée.
C’est ce qui explique que nous continuions à prendre appui, dans une certaine mesure, sur des assertions d’anthropologues, quitte à les recouper à la lumière de quelques informations récentes – elles aussi fragmentaires, malheureusement – recueillies au cours de nos descentes en bibliothèques si ce n’est au hasard de quelques échanges entre apprentis chercheurs. L’idéal de la rigueur scientifique au service d’une libération efficiente de la recherche fondamentale africaniste aurait été pour nous de pouvoir nous rapprocher de la démarche radicale de Ahmed Nara, jeune ethnologue zaïrois, doctorant ayant pris un sujet sur une tribu de son pays.
« J’aimerais, dit-il, repartir de zéro, reconstruire du tout au tout l’univers de ces peuples : décoloniser les connaissances établies sur eux, remettre à jour des généalogies nouvelles, plus crédibles et pouvoir avancer une interprétation plus attentive au milieu et à sa véritable histoire. » 1 En fervent disciple probable de Cheikh Anta Diop de Nations nègres et cultures 2 .
Toutes ces considérations ont imprimé à notre travail une nouvelle dimension dont l’allure est assez fidèlement reflétée dans la conclusion, qui a été en grande partie modifiée.
H. S.
1 . V. Y. Mudimbe , cité par J. C. Luhaka A. Kasende , Le Roman africain face aux discours hégémoniques. Etude sur l’énonciation et l’idéologie dans l’œuvre de V. Y. Mudimbe , L’Harmattan, Paris, 2001, p. 68
2 . Tomes I et II, Présence Africaine, Paris, 1979
Introduction
Ferdinand Oyono est l’auteur de trois romans bien connus dans le monde littéraire négro-africain, et même au-delà : Une Vie de boy , Le vieux Nègre et la médaille , Chemin d’Europe . Si nous avons l’œuvre à notre portée, l’homme nous échappe presque entièrement – tant dans sa vie privée qu’au travers des méandres de sa profession de grand diplomate où sont de mise la prudence et le culte d’une certaine discrétion. Jusqu’ici, le grand public ne connaît de la biographie de Oyono que des détails disparates fort peu concluants. Nous espérons qu’un chercheur mieux outillé ne va pas tarder à combler plus largement cette regrettable lacune.
En attendant, on peut tout au moins retenir que le romancier est né en 1929 à Ngoulemakong, petite localité du Sud Cameroun, située à mi-chemin entre Mbalmayo et Ebolova, chef-lieu du Département du Ntem. Cette partie du Cameroun est majoritairement peuplée de Boulou,

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