Résurgences...
216 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Résurgences... , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
216 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« Tout comme un vaccin qui combat le mal sur son terrain
l'auteur revit ses chagrins d'enfant
pour cautériser son chagrin présent...

L'agonie d'une maman c'est effroyable,
c'est comme une noyade interminable,
toute la vie défile douloureusement
pour qu'elle reste encore avec nous un instant. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 septembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332999900
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99988-7

© Edilivre, 2020
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les « analyses et les courtes citations justifiées ou d’information », toute représentation intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Préface
Simone Pascal écrit là son troisième ouvrage. Déjà auteure de deux recueils elle publie la première partie de son autobiographie. Le titre, révélateur, en symbolise à lui seul le contenu : « Résurgences… » ; titre que l’on pourrait, selon le jeu du langage métaphorique, désigner par « réapparition à la conscience claire de souvenirs, d’événements restés enfouis et souterrains ». Pour certains le retour du refoulé ou le déverrouillage de la mémoire peut passer par la parole « pleine », allongé sur le divan de l’analyste. Pour d’autres l’écriture devient un exutoire nécessaire, indispensable, voire vital. Pour tous, l’espoir de guérison est au bout du chemin ! Ainsi, lorsqu’on emmène Simone, petite fille, consulter le docteur, « un guignol en blouse blanche », elle pense pouvoir enfin se confier, se libérer de cette tragique balade en vélo avec « un grand garçon » qui voulait voir son maillot de bain. Mais l’heure et les temps ne font pas des médecins « à l’écoute » des enfants. L’oreille des praticiens n’est pas prête à entendre les traumatismes, les souffrances, le manque d’amour, les tourments de la fillette ! Les tabous ont la vie dure ! Simone se sentira alors exclue, abandonnée, « je m’enfermais dans un mutisme total, une solitude morale » écrit-elle. Autour de la mort de sa mère – une mort qui s’éternise – Simone articule ses écrit pour tenter de se reconstruire : « Tout revient maman quand tu t’en vas ». Cette disparition c’est l’impulsion, la « pulsion », qui va générer l’écriture comme on organise les mots, les phrases en cercles concentriques à partir de « l’ombilic primordial ». L’adolescente va réécrire son enfance au sein de sa nombreuse fratrie… car aux côtés du Père il n’y a que des frères. Au milieu de ces hommes il n’y a que la Mère ! Qui donc aurait pu mieux la comprendre : « le chagrin de ton décès m’a donné le courage de relater tous ce qui était enfoui au fond de moi ». Sur la forme tout le talent de Simone est de ne pas se contenter d’un tempo phonique linéaire, mais d’un rythme propre à être chanté – d’ailleurs sa prose alterne souvent avec des chansons « de gamins » ou « de colos » ; le texte, riche en dialogues, devient ainsi dynamique, vif, rapide, coloré, bref « vivant ». Il est aussi teinté d’humour et de « parler méditerranéen » ou de provençal (la lengo nostro). Ne nous y fions pas il n’y a pas chez Simone d’optimisme latent, mais plutôt des tentatives, par ces tournures lexicales, d’exorciser ce passé qui fait si mal, de conjurer « la noyade interminable ». Enfin Simone utilise souvent un procédé rhétorique pour traduire l’indicible, ce qui ne peut se dire, donc s’écrire : les points de suspension. Elle pratique ce qu’on nomme l’aposiopèse, qui consiste à interrompre, suspendre la phrase, « se taire », pour laisser au lecteur le soin de la compléter. C’est précisément là où l’écrit trébuche pour l’écrivain ou que le discours cesse pour le patient sur le divan, que se situe « ce silence émotionnel »… si lourd à porter par le narrateur ! Résurgences… est à lire de toute… urgence ; et découvrir comment Simone au travers de ses errances douloureuses parviendra à devenir une Femme libre.
Jean-Marie SCHNEIDER Président du Cercle des Auteurs Bandolais
Biologiste Qualiticien.
Prologue
Les souffrances de Maman s’éternisaient.
Pendant qu’elle s’effaçait tout doucement,
Je m’évadais dans mes souvenirs cuisants.
Je redécouvrais les traumatismes de mon enfance.
… L’enfance ? L’enfer…
Je revivais l’invivable pour ne pas subir le présent insoutenable.
… « TOUT REVIENT MAMAN QUAND TU T’EN VAS »…
J’ai hésité des années à publier mon histoire personnelle en respectant l’anonymat des proches pour qui l’affection reste intacte malgré l’éloignement physique ou moral, malgré les épreuves de chacun, malgré les erreurs des uns, et les maladresses des autres.
La vie sépare toujours ceux qui s’aiment d’autant plus facilement quand on n’a pas appris à cultiver la tendresse qui, j’en suis sûre, à tellement manqué pour chacun d’entre nous.
J’ai longtemps hésité de peur de heurter ceux que j’aime, de récolter plus de mépris que d’estime, de blesser la fratrie éparpillée par les aléas de la vie.
C’EST QUAND LA MAMAN DISPARAIT QUE LES ENFANTS SE DISPERSENT.
Modeste existence pitoyable survie où tu subis douloureusement et c’est la soumission qui crée le lien familial, où tu te hérisses agressivement et c’est la révolte assurée qui divise la famille.
Quand le terreau sur lequel t’es née est déjà pauvre et fragile, les difficultés existentielles s’accumulent tristement.
Vous, mes Chers Parents vous avez réussi à façonner malgré tout une femme pleine de bonne volonté…
Avec ses échecs, ses réussites… en bref, une femme devenue libre.
C’est votre courage, votre endurance qui ont déteint sur moi.
… La disparition de Maman m’imposait un bilan catastrophique de mes quinze premières années de vie plutôt morose.
Névroses de mon enfance. Submergée par une déprime grandissante, j’avais osé, ADO, écrire ce que je n’avais jamais pu exprimer jusque là.
Mon enfance ? C’est sûrement grâce à son côté sombre que j’appréhende aujourd’hui la vie clairement, résolument, dans la compréhension, la tolérance et le respect d’autrui.



… Elle me donna le coup de grâce, « la personne en blouse blanche », quand, en sortant de la pièce, elle dit à mes parents :
– Votre fillette est normale !…
Résurgences…
 
Maman n’est pas douillette.
Elle ne l’a jamais été.
Sa seule crainte disait-elle malicieusement c’est la peur d’avoir peur…
Début de l’année quatre-vingt-cinq ; Maman a une forte hémorragie vaginale.
Elle est allée à Forcalquier avec Papa aujourd’hui, pour ramener notre petit frère P… dans le centre spécialisé pour épileptiques.
Est-ce la fatigue ? La route est longue et tellement sinueuse.
Ce n’est pas la première fois qu’elle a des saignements nous dit Papa ; ça ne les a pas inquiétés outre mesure jusqu’ici, mais cette fois, maman se confie à ses filles.
Nous l’avons emmenée chez un gynécologue ; elle n’en a jamais vu de sa vie, je crois ; son médecin de famille lui suffit, elle lui fait confiance depuis tant d’années…
– Allez ! Ma petite dame ! Vous êtes coriace va ! Vous avez une santé de fer ! Lui dit le « docteur Prospère », à chaque consultation, avec une petite tape « amicale » sur les fesses.
Rassurée par sa réputation colportée de bastides en bastides, et l’ordonnance chargée qu’il lui renouvelle à chaque « contrôle de routine », ses douleurs s’apaisent instantanément.
– Je vous revois dans quinze jours, d’accord ? Quand vous aurez fini le mini traitement que je vous prescris. Vous pouvez prendre les médicaments chez moi, il m’en reste en réserve…
J’ai toujours pensé que notre digne docteur de campagne, en qui j’ai eu confiance moi aussi, comme tant d’autres, pendant des années, (quand il soignait énergiquement les petits bobos de mes enfants dans leur jeune âge), entretenait les patients, de préférence les seniors, dans une psychose maladive, et s’assurait ainsi une clientèle rurale fidèle de patients crédules et âgés pour la plupart ; source de revenus réguliers très intéressants.
Pour ma part, alors que je l’avais appelé une fois, pour une grippe carabinée qui m’avait tenue au lit méchamment, j’avais eu droit, à mon grand étonnement, à un examen gynécologique ?
Le Savoir de l’Érudit en qui j’avais mis toute ma confiance, annihilait la moindre réaction de ma part.
Aux médicaments anti-grippaux, s’ajoutait l’inquiétude de ce soi-disant fibrome qu’il m’avait diagnostiqué et qu’il faudrait bien sûr surveiller de près afin qu’il ne grossisse pas ; mes visites régulières de patiente confiante étaient assurées.
Aucun médecin, aucun gynécologue, aucune échographie ultérieure n’a jamais retrouvé cette grosseur anormale dans mon anatomie ; elle a dû se résorber ou se volatiliser par enchantement ?
C’est à ce cher médecin que je dois également l’atrophie nasale de mon fils ; celui-ci n’a rien trouvé de mieux, tout bébé, de se mettre un gravillon dans le nez.
La pince à épiler étant inefficace et l’intervention bien trop délicate pour déloger le gravier, je l’emmène chez le « docteur Prospère ».
C’est en pétrissant le petit nez dans tous les sens, que ce dernier a réussi victorieusement à faire sortir le caillou.
L’arête du joli petit nez de mon rejeton ne s’en est jamais remise.
C’est ce jour-là que j’ai commencé à haïr ce médecin de campagne.
Et ce besoin, au moindre examen médical, de vous faire déshabiller systématiquement ?
Une de mes serveuses trouvait un peu curieux de devoir quitter le soutien-gorge pour une simple angine.
Notre cher Docteur, doté d’une conscience professionnelle illimitée, a dû être aux anges, quand la mode est arrivée, pour les femmes, de se faire palper régulièrement les seins afin de déceler quelques éventuelles grosseur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents