Chroniques d une verrerie de la petite Camargue
208 pages
Français

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Chroniques d'une verrerie de la petite Camargue , livre ebook

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Description

Paul Tomei rend hommage aux travailleurs de la verrerie du Languedoc située à Vergèze en Camargue, à proximité de la source Perrier. C'est là que sont fabriquées les bouteilles à la forme caractéristique de la fameuse marque d'eau gazeuse, dont on apprend qu'elle fut inspirée par celle des massues indiennes. Fort d'une fréquentation du groupe français de près de quarante années, l'auteur revient sur ses débuts florissants, son expansion à l'international, puis ses déboires financiers. Suite à une campagne diffamatoire causée par de prétendues traces de benzène retrouvées dans un flacon, le chiffre d'affaire de l'entreprise subit de sérieux revers. S'ensuit le rachat par Nestlé et le licenciement de nombreux salariés qui, malgré une lutte acharnée, ne parviennent pas à maintenir leur place au sein de l'unité verrière. À travers la restitution du quotidien bigarré de ces artisans verriers charismatiques, c'est toute une époque qui reprend vie sous nos yeux. La série d'anecdotes de première main rassemblées par l'auteur livre de précieuses informations sur les conditions de travail de ces pionniers, dont l'engagement n'a pas toujours été reconnu à sa juste valeur. Outre son intérêt historique, le texte met en lumière la passion qui unit des hommes hautement qualifiés ayant consacré leur vie au perfectionnement d'un savoir-faire unique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342153347
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chroniques d'une verrerie de la petite Camargue
Paul Tomei
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Chroniques d'une verrerie de la petite Camargue

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://www.paul-tomei.societedesecrivains.com
Chapitre 1.
Le verre, une matière qui défit le temps
Le verre est un corps dur, homogène, inaltérable, élastique, fragile, non cristallin, qui provient du refroidissement rapide de certaines substances après fusion. Il est opaque, transparent ou translucide, malléable à chaud et susceptible d’un poli parfait. Il est le type du cassant « comme du verre », du transparent, du lisse (miroir) et de l’inaltérable. Depuis quelques décennies, il sert de référence aux isolants thermiques « équivalents à telle épaisseur de laine de verre ». C’est aussi un isolant électrique. Ses formes et ses applications sont innombrables…
Le mot verre n’apparaît qu’une fois dans l’Ancien Testament, dans Job 28 : 17.
À propos de la sagesse : « Ni l’or ni le verre n’atteignent son prix. On ne peut l’avoir pour un vase d’or fin. »
Dans la traduction grecque « la septante », le mot est traduit par cristal. Dans la bible en latin du ve siècle, on lit vitrum , qui signifie verre…
Dans certaines traductions, on lit l’expression : « mer de verre », ou « mer de cristal » ou « mer limpide comme du cristal ».
C’est l’image d’une mer transparente en grec (hyaline, du grec ancien halos qui a la transparence du verre).
 
Le verre existe déjà naturellement depuis plusieurs centaines de milliers d’années. L’homme l’utilisa pour la première fois il y a 100 000 ans sous forme d’obsidienne « verre naturel d’origine éruptive » qu’il taillait alors grossièrement et de façon tranchante pour fabriquer des outils, des armes coupantes et, plus rarement, des bijoux. Les gisements naturels d’obsidienne étant alors en nombre limité, ce verre faisait alors l’objet de négoce.
Les premiers objets fabriqués par l’homme datent de plus de cinq mille ans. Ils sont originaires de Mésopotamie, de Syrie, de Chine et bien sûr d’Égypte. La découverte d’innombrables flacons à onguents et parfums dans les tombes des pharaons de la vallée des rois a permis de dater la fabrication de ces objets par des maîtres verriers antiques.
 
Selon les commentaires de l’historien romain Pline l’Ancien, les premiers hommes à produire du verre furent des marins phéniciens. Ces derniers voulurent établir leur campement sur une plage près de Belus en Asie Mineure, et ne pouvant trouver de pierre pour constituer leur foyer, ils utilisèrent des blocs de soude qu’ils transportaient dans la cale de leur navire. Avec la chaleur du feu, le sable et la soude se transformèrent en une pâte de verre. Cette anecdote de Pline est certainement apocryphe, mais elle nous donne déjà les éléments nécessaires pour fabriquer du verre. « Chaleur + soude + sable = pâte de verre. »
 
Ce n’est qu’une légende, car l’élaboration du verre nécessite une température d’environ 1 300 o , même s’il ramollit à la lueur d’une flamme.
Cependant, le verre était considéré comme une matière précieuse dans l’Antiquité.
Selon certains commentaires, Deutéronome 33 : 19 fait allusion au pourpre ou au verre, « Ils convieront des peuples au haut de leur montagne ; là, ils immoleront des sacrifices conformément aux règles, par mer, ils draineront d’abondantes richesses et ils recueilleront les trésors enfouis dans le sable des plages. »
« Il peut s’agir soit de la récolte de mollusques dont on tirait la pourpre soit de l’exploitation du sable pour la fabrication du verre. »
 
Les premiers objets en verre jamais trouvés sont des perles de verre égyptiennes remontant à 2 500 ans avant notre ère. On a également trouvé en Mésopotamie des baguettes de verre qui pourraient bien être plus anciennes encore. Les premiers objets à vocation utilitaire sont également à mettre au crédit des verriers égyptiens. Il s’agit de petites bouteilles et de gobelets à l’image du gobelet trouvé dans la tombe de Thoutmosis III – 1490 avant Jésus-Christ.
Il s’agissait d’objets moulés, l’artisan déposait la pâte de verre dans un noyau d’argile et de sable dont elle épousait la forme. Après refroidissement, le noyau se rétractant, l’objet pouvait être ôté facilement.
 
Le soufflage du verre a été inventé par les Babyloniens vers 250 avant Jésus-Christ, rendant facile et bon marché la réalisation de vaisselle en verre.
Cette technique qui évolua peu jusqu’au xviiie siècle consistait à recueillir la matière vitreuse en fusion au bout d’une tige métallique creuse, la canne à souffler. L’artisan pouvait dès lors faire rouler la boule de pâte de verre sur la table de travail afin de lui donner une forme symétrique. Le pied de l’objet était façonné au moyen de pinces. Le verre fut de ce fait l’emballage parfait pour le transport de toutes sortes de liquides au même titre que l’emballage en terre cuite des Grecs, des Phéniciens, des Étrusques et des Romains en Méditerranée.
Grâce au soufflage du verre à la canne, l’artisan est à bonne distance de la source de chaleur et il peut donner forme à des pièces de plusieurs dizaines de centimètres. De la Phénicie, cette méthode se répand dans l’Empire romain, la Gaule et l’Espagne avant de conquérir l’Europe entière.
 
Beaucoup plus tard, dans le haut Moyen Âge, la verrerie était considérée comme un art noble et les maîtres verriers bénéficièrent de lettres patentes pour exercer leur art sur tout le territoire. Les familles nobles de verriers vivaient en réalité, comme de simples charbonniers.
Artisans proches de leurs fours, ils déplacèrent souvent leurs fabriques en lisière de forêt. Ils étaient à la recherche de plus en plus de combustible pour chauffer les fours afin d’atteindre le degré de fusion de la matière vitreuse. Cependant, le bois vint à manquer, car les forêts se dépeuplèrent de l’élément essentiel. Le coût du transport devint dès lors très lourd pour ces artisans du verre.
 
Au cours des siècles suivants, l’évolution des techniques par des libres-échanges entre les peuples fut rapide et sans contextes bénéfiques pour tous ceux qui utilisèrent le verre comme emballage, ou comme décoration. De nos jours, le verre est un élément essentiel dans la vie de l’homme.
Le verre est une matière saine à l’inverse de l’emballage plastique qui pollue nos villes et nos campagnes, car pratiquement indestructible. Tout comme pour le cycle de l’eau, le verre suivra le même chemin à la condition que l’homme ne joue pas comme à son ordinaire à l’apprenti sorcier… Le rêve écologique serait-il enfin à notre portée ?
L’art technique du verre.
Les Romains firent venir des souffleurs de verre syriens et babyloniens et développèrent l’industrie des bols et des petits flacons en verre. Pline l’Ancien, en 79 avant notre ère, notait ainsi que les tasses en verre remplaçaient aisément les tasses en métal précieux chez les riches Romains.
Les Romains ne réussirent toutefois pas à utiliser le verre pour couvrir leurs fenêtres. On a retrouvé des plaques de verre à Pompéi, mais les Romains n’avaient pas découvert l’art de polir le verre pour le rendre transparent. Ils préféraient utiliser des plaques translucides d’albâtre.
 
Par la suite, l’effondrement de l’Empire romain stoppa net le développement des technologies du verre qui disparut progressivement d’Europe.
 
Si on met à part les vitraux des cathédrales gothiques qui sont constitués de petits bouts de verre teinté et assemblé avec du plomb, le verre n’est plus du tout utilisé dans la construction.
L’art de travailler le verre fut redécouvert à Venise aux xiiie et xive siècles grâce aux contacts que les Vénitiens entretenaient avec les byzantins qui eux-mêmes avaient su préserver leur savoir-faire.
La chaux de soude fut développée par les artisans verriers de l’île de Murano vers 1450. Les Vénitiens donnèrent à leur verre fin et translucide le nom de «  cristallo  ». Le cristal était né… En 1547, le gouvernement de la République de Venise instaura une mesure draconienne qui avait pour objet d’empêcher la transmission à l’étranger des secrets de l’art verrier.
Voici en quelques mots la fameuse mesure de mise en garde :
Si quelque artiste transmet son talent à un pays étranger au détriment de la République, il lui sera donné l’ordre de rentrer. S’il n’obéit pas, ses plus proches parents seraient mis en prison. Et si malgré leur incarcération, il s’obstine à vouloir rester à l’étranger, quelqu’un sera chargé de le tuer, et après sa mort, ses parents seront remis en liberté…
Par ailleurs dans la Chine Impériale, livrer le secret de la soie était aussi passible de la peine de mort…
 
On peut aisément se rendre compte à l’énoncé de ces mesures de l’importance de la fabrication verrière à Venise et de la soie en Chine. On était bien loin de la circulation libre des hommes en matière d’échanges techniques.
 
Ce n’est que vers 1290 que tous les fours à verre de Venise furent groupés à l’île de Murano, ceci afin d’écarter les risques d’incendie. De ce lieu, partaient les produits fabriqués par les maîtres verriers, vases finement ciselés, coupes aux couleurs éclatantes, verres de cristal pur et d’une transparence inouïe. Ainsi que des miroirs étincelants, achetés à prix d’or par les différentes cours

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