Doxondem - Le voyageur
274 pages
Français

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Description

« Les soufis pensent que le voyage importe encore plus que la destination, et c'est ce qui explique que leur dévotion n'est nullement inspirée ni mue par la crainte des enfers ou encore le désir d'un paradis. Pour eux, l'enfer comme le paradis se trouvent tous deux dans le présent, dans le voyage qu'ils ont entrepris, et c'est pourquoi ils courent souvent le monde et s'attachent rarement aux endroits où il leur arrive de séjourner. Ils ne veulent pas s'encombrer d'attaches, ils sont d'éternels nomades de l'esprit, ils sont comme le vent. Qui peut dire où habite le vent, d'où il vient, et où il va ? La terre n'est pour eux qu'un chapelet d'oasis dans lesquels ils s'attardent de temps à autre, mais qu'ils finissent toujours par quitter. Ils sont d'éternels aventuriers, mais ce qui les intéresse le plus, ce sont les aventures de l'esprit, car les barrières de l'esprit sont plus perméables que celles du corps et les étendues qu'elles nous ouvrent sont quasiment infinies et recèlent de plus grands trésors. Le monde des esprits est soumis à moins de contraintes, mais seuls les aventuriers dans l'âme peuvent y être invités. En vérité, nous nous y invitons nous-mêmes, mais ne pouvons y pénétrer que lorsque nous y sommes disposés. » Tamsir est un trentenaire confronté aux fléaux de la société. Bien que conscient des difficultés de la vie, il analyse les situations avec discernement et garde la conviction que le meilleur est encore possible, en dépit des embûches qui entravent le cheminement de nos projets. Déterminé, philosophe et optimiste, le jeune passionné souhaite écrire un livre afin de partager ses idées et inciter ses lecteurs à avoir la foi en leurs aspirations nobles. Un ouvrage empli d'humanité et de sagesse, qui fait naître l'espoir et donne envie de croire à nouveau en notre monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342163667
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Doxondem - Le voyageur
Elhadji Malick Ndiaye
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Doxondem - Le voyageur

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Prologue
L’écriture est comme un long processus de grossesse dans lequel l’accouchement est la phase la moins douloureuse. Si dans le monde animal le plaisir est souvent dans la conception, en écriture, ou plus généralement dans le monde des idées, il se trouve en grande partie dans l’accouchement. La conception y est moins plaisante, pour ne dire qu’elle est en réalité assez douloureuse. Elle nous prend le temps d’une vie, car elle s’inspire de notre histoire et de notre vécu qui, parfois, cachent de nombreux drames et tragédies, et les gens n’ont généralement pas envie de revivre ou se remémorer ces moments de leur existence. Il faut beaucoup de courage pour vouloir se rappeler la souffrance, et Tamsir pouvait témoigner, selon son expérience, que la douleur fait couler plus le sang que le plaisir, et le spleen plus d’encre que le bonheur. Il n’avait jamais été mieux inspiré que dans les moments où il se sentait le plus vulnérable et le plus mal, mais la constante est qu’il avait toujours fallu qu’il se sublime pour transformer toute cette obscurité en lumière. Il lui fallait toujours garder son calme pour pouvoir contrôler le flux de ses émotions, sans quoi elles déferlaient telles de grandes vagues et le submergeaient sous le poids de leurs eaux, dans lesquelles il ne pouvait respirer et donc suffoquait. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour apprendre à maîtriser ses émotions et, pour être honnête, il n’avait pas encore terminé son apprentissage.

Vous qui croyez être heureux, entendez rire l’enfant en vous. Car qu’est-ce que le bonheur, si ce n’est le rire d’un enfant ?
Première partie
Chapitre I Héritage et transmission
Tamsir était un jeune trentenaire de type sahélien, il était beau et élancé, svelte et musclé, avec un visage camard aux traits bien dessinés, de grands yeux marron et un regard lumineux qui laissait aisément deviner un esprit fin et affûté. Il était noir avec une légère coloration, un peu comme s’il était métis. Mais ne sommes-nous pas tous le fruit du métissage ? Il avait tôt perdu son père, mais il vécut une enfance très heureuse auprès de sa mère et de sa fratrie. Son grand-père lui avait servi de figure paternelle, ils étaient tous deux très proches, un profond amour et une grande complicité les unissaient. Tamsir le voyait comme un saint, un vieux sage au cœur tendre qui lui apprenait les choses de la vie. Quand il allait lui rendre visite, il trouvait toujours du temps à lui consacrer. Ils passaient des journées entières ensemble, tantôt dans les champs où ils cultivaient du mil, du manioc, des arachides et quelques légumineuses ; et tantôt ils se promenaient dans le bush, où ils cherchaient des racines et des baies quand ils ne s’occupaient pas des bêtes domestiques, car ils possédaient en effet quelques ovins et quelques gallinacés. En ce temps-là, Dakar n’était pas encore la métropole qu’elle est devenue, et les aires sauvages et inhabitées étaient nombreuses. Aujourd’hui, le béton et l’acier ont remplacé les champs, la brousse, la forêt et les étendues de sable, et la ville est devenue surpeuplée.
Son grand-père Modou était un homme très cultivé, il n’était jamais allé à l’école française mais il avait appris le Coran et comprenait le français. Il avait étudié dans un Daara à l’intérieur du pays durant sa tendre jeunesse et connaissait très bien la parole de Dieu et les hadiths de Mohamed le prophète de l’islam, dont jamais il ne prononçait le nom sans rajouter « paix et salut sur lui (psl) ». Modou était un membre de la confrérie Tidjane du Sénégal, qui pratique un islam soufi. Il avait des portraits de Serigne Babacar Sy, Elhadji Malick Sy, Abdou Aziz Sy et Cheikh Ahmad Tidjane, affichés sur tous les murs de sa maison. Il était profondément croyant et pratiquant, un très bon musulman. Il était affable et doux, juste et généreux, droit et tolérant, digne et honorable, mais aussi pacifique tout à l’image de sa religion. Il avait un profond sens du dialogue et du consensus. Longtemps il avait travaillé pour une grande société internationale en tant qu’électricien spécialisé, et cet emploi lui avait permis de voyager et de voir du pays. Il avait été dans presque tous les États de l’Afrique occidentale, dont la Guinée de Sékou Touré, la Côte d’Ivoire de Houphouët Boigny, le Ghana de Kwamé Nkrumah, le Zaïre de Patrice Lumumba, le Togo de Sylvanus Olympio, la Bissau d’Amilcar Cabral, le Mali de Modibo Keïta, le pays des hommes intègres ou Burkina-Faso de Sankara, en Mauritanie ainsi qu’au Tchad et au Niger. Il y avait rencontré beaucoup de peuples et de cultures et s’était très enrichi de leurs différences, car il était ouvert d’esprit et prêtait le moins d’importance aux préjugés. Il se disait que la seule façon de connaître son prochain est de le côtoyer, manger dans le même plat la même nourriture, œuvrer ensemble, discuter et fraterniser.

Tamsir le chérissait profondément et savait que son sentiment était partagé, ils étaient tous deux plus comme des amis qui se comprenaient et se respectaient. Jamais Modou, son grand-père, ne le rabrouait ou lui criait dessus, il le traitait comme son égal en dépit de leur énorme différence d’âge. Il savait l’écouter, le conseiller, lui enseigner et le consoler quand il était triste ; et lorsqu’il arrivait que Tamsir fasse des bêtises, il ne le punissait jamais en le frappant ou en le grondant, il lui exprimait simplement sa désapprobation et lui montrait qu’il était déçu. Cela ne manquait jamais de toucher son petit-fils qui se sentait toujours désolé, il détestait décevoir son grand-père, son meilleur ami.
 
Tamsir avait donc grandi entouré d’amour et de sollicitude, ce qui l’avait rendu confiant et lui avait procuré beaucoup d’estime de soi, il était un enfant très réceptif et excellait dans les études. On l’avait inscrit à l’école publique française, où il apprenait le calcul, la conjugaison, la grammaire et le vocabulaire durant la semaine ; les week-ends et les grandes vacances estivales étaient réservés à l’apprentissage du Coran dans un Daara de son quartier ou avec son grand-père Modou quand il le visitait, ainsi qu’aux jeux. Il aimait beaucoup s’amuser et flâner avec ses amis. Il avait une certaine prédisposition pour les études, certes, mais n’aimait guère y consacrer trop de temps, et quand pointait le soleil d’été, il était donc ravi de ne plus devoir passer toutes ses journées assis sur les bancs de l’école. Il aimait l’océan, nager, courir sur le sable brûlant et jouer au ballon. Quand il regardait la mer, il ressentait toujours une paix profonde, et quand il en revenait, il dormait toujours du sommeil des anges. Il se disait qu’il avait l’esprit de l’eau, il était très sensible aux merveilles de la nature et assez contemplatif pour son jeune âge. Souvent il se détachait de la foule et errait jusque dans des endroits tranquilles et isolés, où il pouvait s’asseoir pour contempler le ciel, écouter les chants des oiseaux, les murmures des arbres et le bruit des vagues. Il lui arrivait de converser avec ces êtres mystérieux et il comprenait un peu leur langage, mais il avait fini par grandir et avait perdu un peu de cette sensibilité. Pourquoi devons-nous toujours égarer l’enfant en nous ? Ne pouvons-nous pas grandir avec lui ? Tamsir se posait souvent ces questions et bien d’autres encore, il regrettait le temps de son enfance et de son insouciance. Il était devenu très spirituel et recherchait l’enfant en lui, pour pouvoir converser à nouveau avec les êtres mystérieux de la nature, les animaux, les plantes, les minéraux, le ciel et la mer.
 
Il avait terminé de longues études de sociologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, mais il n’était toujours pas parvenu à trouver un emploi fixe, il cumulait donc les stages et quelques petits boulots, qu’il jugeait dégradants, pour gagner un peu d’argent. Il n’y a pas de sot métier, lui répétait son entourage, mais, lui, leur répondait inlassablement qu’il existait des métiers dégradants. Tout métier qui ne permet pas à l’homme de vivre décemment, et pas que sur le plan matériel, est un métier dégradant. Il détestait le système capitaliste car il se disait qu’il était un peu la cause de la misère des gens, mais il n’aimait pas pour autant le communisme. Tamsir préférait le socialisme libéral où, pensait-il, les hommes peuvent prospérer sans laisser personne sur le bord de la route, sans laisser les malheureux et les désœuvrés dans la souffrance. Ses idées étaient profondément politiques, mais il n’avait jamais nourri une ambition dans ce domaine. Dans un pays où tout est politisé, le népotisme et le clientélisme omniprésents, il avait fini par se convaincre que seuls s’engageaient en politique les vendus et les hypocrites, les menteurs et les voleurs. Il les regardait tous avec plus ou moins du mépris et voyait en eux des traîtres à la nation. Plusieurs fois il avait mis ses espoirs dans un candidat, mais il avait toujours fini par déchanter ; dès qu’ils se font élire, ils oublient le peuple et s’occupent de leurs proches et des riches, remarquait-il. Il rêvait parfois de révolution, dans laquelle toute la caste politique serait balayée et le pouvoir véritablement

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