La Recherche d une Première Vérité
220 pages
Français

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La Recherche d'une Première Vérité , livre ebook

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Description

Extrait : "Nous offrons à l'attention des personnes qui s'intéressent aux travaux les plus élevés de l'esprit quelques parties achevées et quelques fragments d'un grand ouvrage que des circonstances fatales et ensuite la mort, une mort douloureusement imprévue, ont seuls empêché l'auteur de finir et de publier pour l'honneur de son nom et l'avancement de la philosophie." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. 

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Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782335049831
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335049831

 
©Ligaran 2015

Avertissement
Le présent ouvrage est la reproduction des Fragments posthumes que Renouvier a fait imprimer après la mort de Lequier, en 1865, « à un petit nombre d’exemplaires », qui ne furent « pas mis en vente », mais « distribués » seulement « à quelques personnes choisies ».
Il a paru à M. Louis Prat, interprète des dernières volontés de Renouvier, que le moment était venu que ce qui reste de l’œuvre inachevée de Lequier et qui n’est connu du public philosophique que par les morceaux détachés qui ont paru dans les Essais de critique générale et dans la Critique philosophique, fût vraiment publié pour la première fois, ou, comme dit Renouvier, fit « l’objet d’un tirage ordinaire et d’une publicité sans réserve ». Ainsi se trouve levé le demi-interdit qui pesait sur la pensée de Lequier et se trouvent rassemblés, autant qu’ils peuvent l’être, les membres dispersés du poète-philosophe, disjecti membra poetae. Nous remercions bien vivement M. Louis Prat d’avoir eu l’idée première de cette publication et de l’avoir rendue possible en nous donnant l’autorisation de reproduire le texte des manuscrits de Lequier, acquis par Renouvier à la mort de son ami, et pieusement recueillis et mis en ordre par lui.

L.D.
La vie, l’œuvre et le génie de Lequier
Lequier a inspiré les amitiés les plus ardentes et les plus dévouées : celle de Renouvier a empêché son nom de périr, sauvé la partie achevée de son œuvre et lui a assuré la gloire. Il lui est arrivé, un demi-siècle après sa mort, d’éveiller encore la sympathie du plus zélé, du plus consciencieux des érudits, lequel s’est fait son biographe, M. Prosper Hémon.
M. Hémon ignorait jusqu’au nom de Lequier, lorsqu’au cours d’une promenade aux environs de Saint-Brieuc, il rencontra à la Ville-Gaudu, près de la grève des Rosaires, en Plérin, un manoir délabré. Une vieille femme qui se trouvait là, filant sa quenouille de lin, lui dit que la maison qu’il avait sous les yeux était close, inhabitée depuis des années, qu’on ne lui connaissait pas de propriétaire actuel et qu’on doutait même qu’elle en eût un. Intrigué, M. Hémon laissa la bonne femme dévider son récit et apprit que le dernier occupant de cette villa en ruines était un homme d’une haute intelligence et d’un grand cœur, tombé dans la misère pour avoir fait un usage trop généreux d’une grande fortune, dont la raison s’était « dérangée » à la suite de chagrins d’amour vers la fin de sa vie et qui s’était noyé, d’après les uns, volontairement, mais, selon M. Moro, curé de Plérin, par accident, sur la côte d’en face, « au-dessous de la pointe saillante de Pordic, à côté des Grandes Roches Noires, derrière le rocher du Poissonnet », La vieille ajouta que cet homme était un grand savant qui avait instruit des princes et qu’on lui avait élevé une statue au cimetière de Plérin. Μ. Hémon crut à une de ces légendes qui éclosent naturellement sur les lèvres des gens simples en Bretagne. Il fut bien surpris de trouver en effet au cimetière qui entoure l’église de Plérin, une statue du sculpteur Elmerich portant cette inscription :
Ce monument a été élevé à la mémoire d’un ami malheureux et d’un homme d’un grand génie par Renouvier. JULES LEQUIER, né à Quintin en 1814, décédé à Plérin en 1862. Priez pour lui ! Ses œuvres : La Feuille de Charmille – Abel et Abel – La Recherche d’une Première Vérité – Le dialogue du Prédestiné et du Réprouvé .

M. Hémon, qui est historien et a l’âme d’un fureteur, n’eut plus désormais de repos qu’il n’eût reconstitué la vie de ce grand homme inconnu. Il fouilla les archives, le Greffe du Tribunal de Saint-Brieuc, les registres de l’état civil de Quintin, recueillit les témoignages de toutes les personnes qui avaient connu Lequier et avaient été mêlées de près ou de loin à sa vie, entra, par l’intermédiaire de Jacob, professeur de philosophie au Lycée de Saint-Brieuc, en relation avec Renouvier, lequel lui remit presque tous les manuscrits de Lequier restés en sa possession, carnets, brouillons de lettres, fragments d’ouvrages philosophiques. Il déchiffra et recopia de sa main tous ces manuscrits souvent raturés, à peine lisibles. Il mit plus de vingt ans à recueillir ainsi les documents qui devaient lui servir à écrire la vie émouvante, douloureuse et tragique de Lequier.
Nous allons résumer son œuvre encore inédite, et destinée peut-être à le rester, en la commentant et la rectifiant au besoin à l’aide des souvenirs et des notes de Renouvier, qui nous ont été obligeamment communiqués par Louis Prat.
Lequier (Joseph-Louis-Jules) est né à Quintin (Côtes-du-Nord) le 29 janvier 1814. Son père était officier de santé et chirurgien de la marine. Rentré dans la vie civile à la fin de la Révolution, il s’établit à Quintin et s’y maria ; puis, après s’être fait recevoir docteur à la Faculté de Montpellier, il vint se fixer à Saint-Brieuc. Il semble avoir été un esprit distingué ; il a pu léguer à son fils quelques-unes de ses qualités intellectuelles. Mais Lequier a subi surtout l’influence de sa mère. C’était une femme pieuse, charitable et bonne. Elle ne vivait que pour son fils. Celui-ci l’a tendrement et passionnément aimée. Il évoque son image en ces termes dans une lettre à un ami : « Vous rappelez-vous les yeux si doux et si fiers de celle dont les courtes absences autrefois, à Quintin, me causaient une telle douleur que j’allais me cacher dans le grenier pour pleurer » ?
Jules Lequier eut l’enfance choyée d’un fils de famille et d’un fils unique. D’apparence frêle et timide, avec ses longs cheveux bruns tombant sur sa collerette brodée, il allait au collège, escorté de sa bonne, qui le protégeait contre les dangers de la rue et la brutalité des camarades. Il commença ses études à dix ans au collège communal de Saint-Brieuc ; là, il forma d’ardentes amitiés avec Le Gal la Salle et les frères Épivent, dont l’aîné, de neuf ans plus âgé que lui, se destinait à l’Église et devait l’initier aux études théologiques et lui en communiquer le goût et la passion. Avant la un de ses études, il fut arraché à son milieu, envoyé à Pont-Levoy, où il fit sa seconde et sa rhétorique, puis il vint à Paris, d’abord au collège Stanislas, ensuite à l’Institution Laville, pour se préparer à l’École Polytechnique, où il entra en 1834, à l’âge de vingt ans.
Des années de collège, ce qui compte le plus, ce sont les vacances. Jules Lequier passait les siennes dans une maison de campagne que son père avait fait construire au bord de la mer, sur une hauteur plantée d’arbres, à la Ville-Gaudu, en Plérin, que, par snobisme littéraire, il devait baptiser Plermont (Plérin-Mont). Là il vivait entre sa mère et une servante dévouée, qui joue dans sa vie le rôle de la nourrice antique. Marianne Feuillet. Le D r Lequier n’avait en vue que la santé de son fils, il prépara sans s’en douter son éclosion morale, en l’envoyant à Plermont. C’est là en effet que s’est épanouie l’enfance heureuse de Lequier, c’est là qu’il s’est éveillé à la vie intellectuelle, qu’il a pris conscience de sa vocation philosophique ; c’est là que se place l’épisode célèbre qu’a immortalisé la Feuille de charmille, « récit véridique, je n’en puis douter, dit Renouvier, d’une vive impression d’enfance » ; c’est là qu’il a connu les premières ivresses de la pensée, qu’il a eu, avec le futur évêque Épivent, des discussions ardentes sur ce capital problème de la liberté, à la solution duquel il devait consumer sa vie. Plus tard, revenant avec attendrissement sur ce temps heureux, il s’écrie :
Vous rappelez-vous ? La Ville Guy ! Les veillées ! La prière du soir ! Et nos entretiens ! Comme nous aimions à parler des pèlerins d’Emmaüs ! O tardi corde ad c

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