La Morsure d Eros
163 pages
Français

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La Morsure d'Eros , livre ebook

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Description

Pâris de Lanfec est de retour à Paris après avoir écumé les alcôves des cours d’Europe à la recherche de l’être que lui ont destiné les dieux. Sans succès.


Celui que beaucoup de Parisiens connaissent sous le surnom du « chasseur » n’est pourtant pas homme à se laisser décourager par un échec. Ni à brider les appétits dont la nature l’a doté.


Alors pourquoi ne pas assister à la soirée libertine à laquelle il est convié ? Qui sait, le salon de son hôtesse recèle peut-être le trésor qu’il convoite ?


Peut-être.


Morghann, quant à lui, préfère hanter les sombres ruelles et les quartiers malfamés de la ville. Soumis à la même prédestination que son congénère, sa vie n’est qu’une fuite perpétuelle pour s’y dérober. Une échappée qui risque pourtant de le mener tout droit vers celui qu’il espérait ne jamais rencontrer. "




« Lecture réservée aux âmes friponnes »

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782374475660
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MORSURE D’EROS
CHASSE GALANTE

1
Roman


Frédérique de Keyser


LA MORSURE D’EROS
CHASSE GALANTE

1
Roman





ERATO-EDITIONS

Avertissements
Ceci est une œuvre de fiction.
Les noms, les personnages et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicites et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat.
Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne seront pas accessibles à des mineurs
********
LECTURE RESERVEE AUX ÂMES FRIPONNES
ISBN format papier 978-2-37447-567-7
ISBN numérique : 978-2-37447-566-0
Suivi Editorial : E.Saracino
Graphisme : Erato Editions © - Crédit photo : Istock
Mars 2022 © Erato–Editions - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales









« Les sensations aident le sentiment. »
Pierre Choderlos de Laclos.


Février 1775, Paris.
De loin, la cité pouvait en imposer, impressionner par ses fastes, charmer par sa vie florissante, ou encore éblouir grâce à son raffinement.
Pour peu que vous preniez la peine d’en parcourir les méandres, de sillonner les quartiers abandonnés à eux-mêmes ou ceux que la noblesse avait fuis, le masque tombait bien vite. La misère y côtoyait le luxe sans vergogne, conférant aux lieux une touche d’obscénité.
La nuit dans laquelle se fondait Pâris de Lanfec ne pouvait totalement dissimuler cette triste réalité.
S’accordant au sinistre tableau, une bourrasque glacée apporta au jeune homme un peu plus de l’effluve nauséabond remontant de la boue infecte qui souillait la rue. La puanteur n’était pas l’apanage des quartiers populaires ou pauvres ; elle régnait en maître dans la ville, mettant de fait chaque citoyen sur un pied d’égalité olfactive.
Se chargeant de rendre cette escapade nocturne plus lugubre encore, le vent fit se heurter les enseignes déjà gémissantes ; leur carillon geignard et discordant accompagna le rythme de ses pas battant le sol irrégulier et gelé. Au lieu d’éclairer la voie, la maigre lumière dispensée par les lanternes donnait aux ombres qu’elle produisait l’aspect de spectres menaçants. Le pérégrin qu’il était, ainsi enveloppé de ténèbres, n’était pas le moins inquiétant d’entre eux.
Monsieur de Lanfec était dangereux. À plus d’un titre. Par sa nature, par son tempérament excessif et tourmenté, mais bien plus parce qu’il était blessé. Trahi par une femme. Alors, oui, il était un homme redoutable d’une manière générale, mais pour l’heure représentait surtout une menace pour celle qui l’avait dupé. Peu importait qu’il se fût écoulé une interminable année depuis les faits. Le temps n’avait rien effacé.
Remontant la Rue du Temps Perdu, il s’immobilisa devant une maison de quatre étages, vestige d’une époque plus faste du quartier où une seule famille habitait le bâtiment désormais découpé en petits logements.
Son regard glissa sur la façade noircie de l’immeuble, s’élevant jusqu’à la fenêtre qui protégeait sa proie. C’était en tout cas ce qu’elle croyait.
Aucune lueur n’y brillait. À cette heure-ci de la nuit, Mademoiselle de Choisy devait dormir. À moins qu’elle ne fût encore rentrée chez elle.
S’était-elle rendue à l’un de ces petits soupers s’achevant généralement – pour ne pas dire systématiquement – par toutes sortes de débauches ? Se trouvait-elle entre les bras de son amant ?
À l’idée très probable qu’elle se fût vautrée dans le stupre durant son absence, qu’en l’instant même son corps exquis fût livré à des mains impies, à des yeux et des lèvres sacrilèges puisque n’étant pas les siens, l’homme eut un haut-le-cœur.
Il réprima un grognement alors que des images remontaient à la surface des eaux sombres de sa mémoire, celles de souvenirs d’autant plus amers qu’ils étaient peu nombreux. Pourquoi fallait-il qu’ils fussent si merveilleux ? Si douloureux ?
Il avait mis des centaines voire des milliers de lieues entre lui et cette femme, la protégeant de lui et se préservant d’elle. Mais il était de retour. Et il avait suffi d’aussi peu que cette proximité relative pour qu’il succombât à son emprise sur lui.
Son désir inassouvi, celui que, en dépit de tout, il ne pouvait s’interdire de ressentir, n’était pas ce qu’il craignait le plus, car il savait qu’elle ne serait pas plus épargnée que lui sur ce point s’il l’approchait de nouveau.
Pas s’il l’approchait. Quand il le ferait.
En revanche, cette terrible envie de la meurtrir qui prenait directement sa source au cœur de sa fureur et qu’il avait tenté de juguler le terrifiait. Il connaissait les excès auxquels sa nature pouvait le conduire, surtout si sa colère se trouvait exacerbée par la douleur.
L’idéal aurait donc été que, vaincu par la souffrance, il pérît et ne revînt jamais.
Malheureusement pour sa cible, et peut-être aussi pour lui, il n’était pas mort.
Pas tout à fait. Pâris avait toutefois séjourné aux Enfers. Cette période n’avait rien eu d’un parcours initiatique, sauf à considérer que vivre avec une rage noire en lieu et place de l’esprit, avec pour compère le dégoût de soi et un perpétuel inassouvissement, en fût un.
Si la colère et l’écœurement ne l’avaient pas quitté, son envie de tordre le joli cou de la perfide avait fini par s’éteindre.
Il existait d’autres moyens que l’homicide pour obtenir réparation.
Pourtant, Pâris devinait déjà le goût amer de sa vengeance.
*
Anne se réveilla en sursaut, terriblement oppressée sans qu’aucune autre raison logique qu’un cauchemar pût être invoquée.
En nage, ses cheveux plaqués sur ses tempes, ses joues, enroulés autour de son cou, elle avait la sensation de se noyer, prise dans les rets de quelque créature aquatique.
S’ensuivit quelques secondes durant lesquelles elle eut à batailler contre les brumes épaisses du sommeil qui engluaient son esprit et celles, plus épaisses encore, d’une peur irraisonnée. Son cœur transpercé par une douleur fulgurante lui arracha une grimace.
Que diable lui arrivait-il donc ?
Elle n’aurait pu choisir meilleur terme, comprit-elle. C’était bien le démon la cause de son tourment.
Pâris…
Il était là, quelque part, dehors ou dans la maison. Elle sentait sa présence, la percevait dans chaque fibre de son corps. La jeune femme aurait reconnu cette sensation entre toutes : puissante, cuisante et délicieuse, elle lui donnait l’impression que sa chair se réchauffait, s’animait, se tendait vers lui.
Si son cœur souffrait, la cause en était l’amour que cet homme y avait gravé. Elle le haïssait désormais, preuve, hélas, qu’elle éprouvait toujours des sentiments forts pour lui. Dénaturés certes, mais indéniables.
L’on dit que de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas. Fallait-il avancer encore ou reculer pour regagner la plénitude bienfaisante de l’émotion première ? Était-ce seulement possible de quitter cet égarement dans lequel elle errait depuis des mois, de s’arracher à cette mélancolie si pesante qu’elle l’écrasait ?
Dans cette malheureuse histoire qui était la leur, Anne avait trop perdu pour cela, trop souffert pour espérer se retrouver.
Lui restaient sa vie et son âme avait-on tenté de lui assurer pour la consoler. La jeune femme savait que c’était faux. Elle était morte lorsque Pâris l’avait abandonnée. Elle entrait en enfer avec son retour.
Pâris lui avait paru si épris pourtant, s’était montré si passionné, si…
Mieux valait ne pas se remémorer ces merveilleux moments. Partis à jamais, comme lui, avait-elle cru. Ils ne ressusciteraient pas avec le retour de l’homme qui les avait fait naître et leur souvenir lui faisait mal.
Pâris avait tout gâché, tout piétiné, tout détruit. Cela ne lui suffisait-il donc pas ? Sauf à vouloir la supplicier encore, il n’avait aucune raison de reparaître.
Un être tel que lui échappait cependant à toute logique élémentaire, empêchant la jeune femme de deviner ses desseins. Sans doute ne le devait-elle pas non plus. Son imagination pouvait inventer d’affreuses perspectives, celles-ci seraient toujours en deçà de ce dont il était capable.
Car Anne ne se leurrait point.
Ni sur les pouvoirs de son tourmenteur ni sur sa propre vulnérabilité dès lors qu’il s’agissait de lui.
Comme habitée par une nécessité aussi impérieuse que singulière de hâter sa perte, Anne quitta son lit chaud et rassurant pour s’approcher de la fenêtre. Elle devait le voir. Elle en avait besoin. Et envie.
La fraîcheur de la chambre se faufilant sous sa chemise la fit frissonner. Celle que lui renvoya le verre gelé la fit grelotter. Mais ce que son regard découvrit en bas dans la rue la pétrifia : une haute et sombre silhouette se tenait immobile dans une flaque de lumière. La lueur blême et vacillante de la lanterne jetait des ombres incertaines sur le visage que Pâris levait vers elle.
Son cœur cognait si fort dans sa poitrine qu’elle en souffrait. À travers ses larmes, Anne crut le voir sourire.
Son esprit troublé et meurtri lui jouait des tours. Ce n’était qu’un di

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