Luxuria
647 pages
Français

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Description

à cause d'une erreur de jeunesse, Slàine se trouve contrainte de fréquenter des êtres qu'elle s'était précisément fait un devoir d'éviter. Son monde bascule dès son arrivée au Luxuria où les démons lui font découvrir un univers peuplé d'anges qui en veulent à sa peau et où ésotérisme, romance, plaisirs et luxure se courtisent : paradis ou enfer ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 74
EAN13 9782374472164
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frédérique de Keyser







LUXURIA - La Saga Intégrale
Roman
ISBN numérique 978-2-37447-216-4
Crédits Photos : AdobeStock
Dépôt Légal - Avril 2019
© Erato–Editions
Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
Du même auteur :
Aux Editions Erato-Editions
Collection Pan/Nix
Siana Vampire Alchimique (4 tomes + 1 bonus)
Rayon de Lune
Luxuria (3 tomes)
Les Luxurieux (5 nouvelles + intégrale)
Collection Valmont
Le Psyché d’Antéros - L’ombre de Thanatos
Madame
Le Tableau
L’adamant noir
Auxc Editions J’ai Lu pour elle
Collection Crépuscule
Elle
Le sommeil des Dieux
La panthère de l’Amour
Superbia
Aux Editions J’ai Lu
La morsure d’Eros
Aux Editions Pygmalion
Le jardin d’hiver
Chapitre 1


Depuis que les démons avaient investi notre dimension, avec l’autorisation de ceux qui nous gouvernent, je précise, il fallait bien dire que le monde allait un peu mieux. Ce n’était pas encore le paradis, mais le chaos dans lequel notre société menaçait de choir lamentablement avait été évité de justesse.
Les négociations avaient été rudes. Cependant, humains comme démons avaient finalement trouvé un terrain d’entente. Aucun d’entre nous, pauvres créatures mortelles, n’avait été dupe quant à ce qui avait motivé ces êtres à accepter nos conditions. Leur présence parmi nous ne devait rien à une quelconque philanthropie. Nos dirigeants, pour ce que nous en savions, avaient trouvé le moyen de les contacter et s’étaient aperçus que leurs capacités s’avéreraient très utiles pour nous sortir du bourbier. Les démons avaient donc remis un peu d’ordre dans notre société devenue merdique, notamment en ce qui concernait la délinquance, et rétabli une justice à peu près digne de ce nom. Pour la première fois depuis longtemps nous n’étions plus terrorisés à l’idée de nous promener dans la rue, nous n’avions plus peur de nous faire insulter ou frapper parce que nous n’avions pas le regard qu’il fallait ou parce que nous possédions quelque chose que l’autre convoitait, même s’il n’en avait aucun besoin. Les sanctions étaient redevenues cohérentes avec les délits, à savoir que celui qui volait de l’argent risquait moins qu’un violeur ou qu’un agresseur de vieilles dames.
Ces créatures, qui avaient pourtant la réputation d’être malveillantes, avaient cependant contribué à rétablir certaines valeurs méprisées depuis belle lurette par la majeure partie de l’humanité. Ainsi, le dieu fric, la déesse du paraître et leurs enfants, bêtise et superficialité, avaient presque été détrônés pour laisser place à des principes un peu plus élevés.
Les démons accueillaient en outre avec plaisir les personnes avides de connaissances, spirituelles notamment, auxquelles ils offraient alors un enseignement. Ils avaient néanmoins bien insisté sur le fait qu’en aucun cas il ne s’agissait d’une énième religion, mais d’un accès à la compréhension et au savoir ; élévations intellectuelles que le s É glises en place, sentant leurs dogmes et surtout leur autorité menacés, avaient immédiatement qualifiées d’hérésies insupportables. Elles n’étaient cependant pas parvenues à s’entendre, même sur ce point qui aurait pu, à mon sens, les réunir. De plus, plusieurs groupuscules plus ou moins extrémistes, heureusement encore isolés et peu organisés, avaient commencé à fleurir çà et là en réaction à l’occupation. C’est pourquoi certains démons patrouillaient dorénavant dans nos rues pour surveiller tout cet intolérant petit monde.
Je n’avais personnellement jamais bien compris comment tout ceci avait débuté, qui était entré en contact avec qui en premier, et j’avoue que je m’en fichais un peu. Je n’étais pas non plus particulièrement ravie de devoir côtoyer des démons, aussi, évitai-je leur fréquentation autant que possible. Mon caractère m’aurait d’ailleurs très probablement conduite à dire ou à faire quelque chose que j’aurais regretté immédiatement. En réalité, même si je ne suis pas d’un tempérament très facile – on me traite souvent de râleuse – c’est plutôt l’image de dure à cuire que je voulais donner de moi et dont j’usais dans la rue qui aurait pu être mal interprétée. Je me protégeais en quelque sorte, pour ne pas exposer une sensibilité que je considérais comme une faiblesse. De plus, sans être une déesse, mon physique suscitait déjà suffisamment de convoitise chez mes congénères sans que je pousse le vice au point d’aller aguicher les démons.
Il ne m’était pas spécialement difficile de ne pas les rencontrer dans la mesure où ils fréquentaient essentiellement les clubs créés à leur intention, où ils pouvaient laisser libre cours à leurs appétits avec des humains consentants. D’ailleurs, c’était une chose que je ne parvenais pas bien à saisir les concernant. Ces êtres, dont la nature était infiniment plus subtile que la nôtre, qui leur permettait par ailleurs d’expérimenter des choses dont nous n’avions même pas idée, semblaient cependant irrésistiblement attirés par notre corps, notre chair.
Les reconnaître était facile. Ils étaient tous – absolument tous –, mâles ou femelles, d’une beauté à couper le souffle et dotés d’un charisme propre à faire exploser n’importe quelle libido. D’autant qu’ils avaient la faculté d’adapter leur apparence physique en fonction de l’idéal de leur proie du moment. Ce qui n’était certes pas du jeu puisqu’ils obtenaient ainsi ce qu’ils souhaitaient, mais cela semblait satisfaire toutes les parties en présence.
Je n’avais bien évidemment jamais mis les pieds dans leur monde, aussi me contentai-je d’intégrer les informations qui me tombaient sous les yeux à leur sujet.
Trois catégories de démons fréquentaient notre dimension : les Vovims, majoritairement masculins, les Ananaels – principalement féminins – et les Oxiyalas où mâles et femelles étaient également représentés. Vive la parité ! Chaque caste était identifiable grâce à la marque que ses représentants portaient sur le cou, comme un tatouage, juste sous l’oreille. Les Vovims arboraient une étoile noire à huit branches, les Ananaels, un symbole ressemblant à trois triangles entrelacés – un peu comme le symbole du dieu Odin, mais avec la pointe orientée vers le bas – et les Oxiyalas un pentagramme noir, vert, rouge ou bleu. Je n’avais strictement aucune idée de la signification du nom de leur catégorie et ne tenait pas plus que ça à le savoir. Surtout en ce qui concernait les Vovims, qui, s’ils étaient particulièrement séduisants, à mon goût en tout cas, véhiculaient une aura de puissance, de danger et de violence beaucoup plus prononcée que les autres. À moins que cela ne vienne de leur tenue, j’allais dire : réglementaire, consistant en un pantalon en cuir et t-shirt, noirs, sur lesquels ils portaient généralement un long manteau en cuir également. Ou de leur attitude impassible, voire dure, comme si rien ne pouvait les atteindre. C’est à eux qu’était échue la mission de patrouille dans nos rues et les Vovims étaient d’ailleurs aussi très représentés dans les lieux de débauche.
J’avais lu un article, l’interview de quatre femmes passées entre les mains de deux d’entre eux et ne tarissant pas d’éloges sur leurs qualités d’amants. Elles se vantaient d’avoir enfin découvert ce qu’était le plaisir, grâce à eux, ainsi que d’avoir testés des pratiques extrêmes – pour elles – et eu connaissance de nouvelles perversions dont elles n’avaient pas le droit de parler. Il était clair qu’elles étaient devenues complètement droguées au sexe. Ou aux démons. S’en suivait une liste non exhaustive de ce à quoi les deux énergumènes s’étaient livrés sur et avec elles. Je me promis de tout faire pour éviter de rencontrer ces deux spécimens que je soupçonnais presque d’être impuissants lors de rapports classiques, ou à tout le moins sans fouet, corde, menottes, etc.
Pour ma part, quand il m’arrivait malgré tout de croiser un démon dans la rue, je changeais de trottoir et n’avais jamais mis les pieds dans un « 156 », surnom des établissements où ils se sentaient presque comme chez eux. La rumeur courait que ce nombre était en rapport avec une entité qui, lorsque vous aviez affaire à elle, vous démontrait que nier sa nature animale, la bête qui réside en chacun de nous, était une erreur fatale bloquant toute possibilité d’évolution individuelle. Nul doute ne subsistait dans mon esprit : ceux qui fréquentaient ces clubs ne niaient plus rien du tout…
Ne pas s’acoquiner avec les démons ne signifiait pas que je ne m’y intéressais pas. Je me tenais au courant, en lisant les journaux. Je n’avais d’ailleurs plus grand-chose d’autre à faire ces derniers temps, en dehors de chercher un nouveau travail. J’avais envoyé paître mon employeur, le traitant de « gros porc inculte » (inculte parce que bien que gérant d’une librairie, je le soupçonnais d’être, peut-être pas illettré, mais limité oui sans aucun doute), sous l’œil effaré des clients, après qu’il ait une fois de plus tenté de me coincer dans la réserve. Passée maîtresse dans l’art de lui échapper, je m’étais précipitée dans la boutique où il m’avait suivie en m’accusant d’être, et je le cite, « salope d’allumeuse », d’où ma propre réplique. Il faut croire que même habillée comme un sac – ce que je faisais depuis que je bossais dans cette boite –, j’éveillais ses appétits. Je n’étais pas ce genre de femmes, faussement modestes, qui feignaient ignorer l’effet qu’elles produisaient sur les mâles. D’ordinaire, j’aimais cela, appréciant sentir des regards gourmands me presque déshabiller, les hommes se retourner sur mon passag

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