Apprivoiser un Leprechaun
109 pages
Français

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Apprivoiser un Leprechaun , livre ebook

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Description

Lorsque Paul Smith, analyste psychorigide fasciné par la guerre de Sécession, rencontre Renan Murphy, un artisan irlandais solaire, son quotidien bien ordonné vole en éclats à cause d’un latté vanille honteusement subtilisé et maltraité. Aux yeux de Paul, les énergumènes tels que Renan n’apportent que des problèmes : trop exubérants, trop charmeurs, trop décomplexés, trop... vivants. Mais quand il a l’opportunité de faire appel à lui pour réparer son toit, il n’hésite pas. Car après tout, le beau barbu lui doit une faveur, et un café !


Entre règlement de comptes de vieux mafieux à la retraite et reconstitution en costumes de grandes batailles, Renan n'entend pas seulement combler le vide béant dans la toiture de Paul, mais aussi celui dans sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782375211779
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sully Holt & Rochel Kirst

Apprivoiser un Leprechaun

Mix Éditions
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-37521-176-2
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-177-9
© Mix Éditions 2020, tous droits réservés.
© Mix Éditions, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Natacha Rousseau
Dépôt légal : 12 2020
Date de parution : 12 2020
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
Prologue
Paul Smith était un type ordinaire. C’est la première réflexion qu’on se faisait en le rencontrant… si on prenait le temps d’y réfléchir. Parce qu’une fois qu’il n’était plus là, il tombait rapidement dans l’oubli alors qu’on cherchait à se remémorer, en vain, les caractéristiques de cet étrange personnage. Triste réalité qui convenait plutôt bien à Paul.
Pourquoi en était-il ainsi ? D’abord, parce qu’il avait un physique passe-partout. Non content d’être de taille moyenne et d’arborer un visage inexpressif, il éprouvait une répulsion viscérale pour la grossièreté sous toutes ses formes, notamment la façon dont certaines personnes aimaient se mettre en avant. C’est ainsi qu’il entretenait un goût peu prononcé pour la mode, qui le poussait à ne porter que des costumes gris chiné qui se fondaient dans le décor. Pas souris. Ni perle. Ni même anthracite, mais gris chiné. Cela faisait une différence notable à ses yeux.
Ensuite, son caractère exécrable le poussait à abréger les conversations les plus ennuyantes en fuyant très vite toute interaction humaine avec ses voisins. Surtout lorsque les sujets de discussion portaient sur le temps, le niveau intellectuel de leurs rejetons ou le choix de leur prochaine destination de vacances. Il préférait mettre rapidement fin à ce qui lui apparaissait comme un calvaire à supporter.
Que ce soit au détour d’une ruelle, devant le Starbucks du coin où il se rendait religieusement chaque lundi matin pour son latte à la vanille, ou encore à la sortie d’un cinéma de quartier ne diffusant que de vieux films en noir et blanc – avec un Cary Grant dont il était désespérément amoureux depuis ses quinze ans – on pouvait tomber sur Paul Smith et le saluer avec chaleur avant de se sentir découragé par son mutisme et sa froideur. Et, juste comme ça, Paul disparaissait. Il glissait littéralement hors de votre esprit en vous laissant poursuivre votre route.
Pourtant, tout ordinaire et fade qu’il était, Paul était l’exemple même des merveilles qui se nichent parfois au cœur des entités les plus ternes. Celles qu’il faut chercher avec patience. Il possédait une particularité qui le hissait bien au-dessus du commun des mortels. Une chose qu’on ne remarquait pas de prime abord, mais qui le rendait spécial, qui faisait de lui un être brillant et unique : un cerveau de génie. Un organe rapide et efficace, une machine de guerre aux nombreuses facettes, aux connexions infinies, à l’intelligence redoutable. Un diamant d’une valeur inouïe grâce auquel, avec une facilité déconcertante, il enchaînait les équations, les formules mathématiques complexes, les déductions extraordinaires et, plus que tout, les terribles mots croisés dominicaux du New York Times .
Malheureusement, en dépit de tout cela, son cerveau ne l’aidait pas beaucoup pour les relations amoureuses. Il avait même plutôt tendance à lui mettre des bâtons dans les roues.
Paul avait subi pas mal de revers désastreux sur les sites de rencontre en ligne. En fait, malgré les encouragements de son thérapeute de l’époque, toutes ses tentatives s’étaient soldées par des échecs. Et il en était le premier déçu.
Le premier type qu’il avait rencontré n’avait pas apprécié qu’un inconnu renfrogné, à la mise formelle digne d’un inspecteur du fisc, lui réclame les antécédents médicaux de sa famille dès leur première prise de contact.
Le deuxième, dans un petit resto du coin, s’était éclipsé sur la pointe des pieds pendant qu’il insistait auprès du serveur pour obtenir la liste des allergènes présents dans le menu… Si seulement les gens réfléchissaient une seconde à ce que le gluten infligeait à leur estomac…
Le suivant s’était présenté avec son chihuahua sous le bras, une espèce d’affreux rat ébouriffé et agressif auquel Paul était probablement allergique, et qui lui avait fait prendre la poudre d’escampette avant le plat de résistance.
Quant au dernier en date, s’il avait semblé au premier abord plutôt engageant, propre et soigné, Paul avait vite déchanté en l’écoutant parler de lui-même avec une expression gourmande et une franchise effroyable. En quelques minutes, il avait appris le top dix de ses positions sexuelles préférées et les petits noms affectueux qu’il aimait donner à ses amants… pendant qu’il introduisait toutes sortes d’aliments exotiques dans leur orifice. Lorsque le moment de régler était arrivé, Paul s’était chargé de la note en refusant poliment un dernier verre, craintif à l’idée de l’inviter chez lui et de voir Rosita – sa plante verte, son trésor – servir à autre chose qu’à dépolluer son salon.
Après ces mésaventures, Paul avait cessé de voir son psy et s’était abstenu de toute nouvelle rencontre. Les thérapeutes ne parvenaient pas à l’aider à concilier ses obsessions avec la réalité. Après des années à leur verser des fortunes sans réellement avancer dans la compréhension de son mal-être, Paul avait renoncé à ces consultations. Il avait conscience de son problème, tout en étant incapable de le résoudre – contrairement à l’une de ses nombreuses inéquations. Il concevait que ses névroses gâchaient ses chances d’être heureux en l’empêchant d’entretenir une relation amoureuse, mais il ne parvenait pas à atténuer ses troubles. Avec ou sans l’aide des professionnels.
Pour combler un peu sa solitude et oublier ses déboires, il lisait. Des romans, des nouvelles, des BD. Des thrillers, des biographies, des articles scientifiques. Chaque ouvrage l’intéressait. Chaque domaine le passionnait et son incroyable cerveau enregistrait la moindre information. Mais ce qu’il préférait par-dessus tout, ce qui faisait palpiter son cœur et secouait son imagination comme un shaker pris de folie, c’était la guerre de Sécession. Les confrontations militaires, les stratégies d’attaque et de repli et l’intelligence des grands généraux de l’armée.
Paul était donc un homme extraordinaire engoncé dans un costume ordinaire.
En ce jour de novembre, il se passa plusieurs événements qui doivent être rapportés ici en raison de leur nature exceptionnelle. D’abord, Paul se mit en colère pour une sombre histoire de latte au caramel. C’est un fait suffisamment spectaculaire pour être relaté.
Ensuite, il fit la connaissance d’un homme qui n’allait pas seulement l’agacer et le pousser hors de ses limites, mais chambouler aussi toute son existence routinière qu’il avait mis tant de temps à ordonner.
Et c’était probablement la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
***
Quand Renan referma la porte de l’appartement et s’y appuya lourdement, la première chose qu’il vit en relevant les yeux fut le regard sévère de sa mère planté dans le sien, depuis le salon. Il était un peu plus tard que l’heure à laquelle il avait coutume de rentrer, et il avait davantage bu qu’elle ne l’aurait autorisé. Il faut dire qu’elle ne lui aurait pas permis une goutte d’alcool en sa présence.
Le grand gaillard roux se redressa contre le panneau en élevant devant lui ses larges mains, comme pour se protéger de la réprobation maternelle.
— Je saiiis, mam  ! C’est pas sérieux de sortir un soir de semaine. Mais Roy a fini un gros chantier, et tu te rappelles que je l’ai bien dépanné quand il a eu une tuile… plusieurs, en fait…
Il pinça les lèvres pour contenir le sourire goguenard qui menaçait de plomber ses excuses. Roy était maître d’œuvre et l’un de ses gars s’était fait offrir une pointure cinquante-deux par la chute d’une palette de tuiles mal arrimée à un monte-charge. Il faisait régulièrement appel à Renan pour travailler sur ses sites et ce dernier savait se rendre disponible pour le dépanner.
Roy aurait sûrement voulu partager autre chose avec le couvreur que ses devis et ses ascendances irlandaises, mais Renan appliquait à la lettre une des multiples perles de sagesse de son oncle, ancien membre du gang des Westies , la pègre irlandaise qui avait conservé la mainmise sur Hell’s Kitchen jusqu’à la fin des années quatre-vingt   : ne chie pas là où tu manges. Et tout vieux gangster à peine repenti qu’il soit, l’oncle Liam se serait pris une claque sur l’oreill

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