Le Psyché D Anteros
178 pages
Français

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Le Psyché D'Anteros , livre ebook

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Description

L’ombre de Thanatos plane au-dessus de chaque être vivant. La menace qu’elle représente incite-t-elle pour autant les êtres réunis par Éros à s’aimer ensuite ?


Antéros détient peut-être la réponse.


Une tragédie antique peut-elle être le théâtre d’un amour ?
Quel secret dissimulent les brumes des Highlands ?
À Venise, qui peut savoir qui se cache derrière le masque d’un chevalier servant ?
Les demeures abandonnées ne le sont pas toujours autant que l’on pourrait le croire.
Du simple mortel et de l’être surnaturel, lequel a le plus de chance de mourir d’amour ?


Cœurs passionnés, corps lascifs et âmes tourmentées ont laissé leur empreinte sur le temps : le miroir d’Antéros nous les dévoile.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374472027
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PSYCHE D’ANTEROS
L’ombre de Thanatos
Roman
Frédérique de Keyser












LE PSYCHE D’ANTEROS
L’ombre de Thanatos
Roman






Collection Valmont
ISBN numérique 978-2-37447-202-7
Octobre 2016
© Erato–Editions
Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
Quelque part sur l’Olympe…
Tu lis quoi ?
Éros abandonna sa lecture pou r lever les yeux vers Thanatos.
— Les fleurs du Mal.
— Quel poème ?
— La mort des Amants.
— Ça me parle ! s’exclama Thanatos avec un sourire inquiétant.
— Ça m ’aurait étonné, marmonna é ros en reportant son regard sur les mots. Mais sans vouloir remettre ça sur le tapis, tu as tort. Ce n’est pas par peur de tes œuvres qu’ils s’aiment. S’ils s’aiment, c’est grâce à moi.
— Peut-être… Il n’en reste pas moins que c’est parce qu’ils me craignent qu’ils tiennent à la vie et l’expriment en s’aimant. Donc…
— Donc rien du tout, intervint Antéros que la discussion avait arraché à la contemplation de son miroir. Je veille à ce que l’ œuvre d’ Éros ne soit pas vain e. L’amour sans réciprocité ne peut se développer, mais lorsqu’il est mutuel, grâce à moi, il est capable de tout, même passer outre ton verdict.
— Tu n’es pas supposé surveiller que les êtres de natures différentes ne puissent s’unir, toi ? maugréa Thanatos, pour faire diversion après avoir jeté un œil au miroir du jeune Dieu où une image s’ était fixée .
— Ne change pas de sujet, répliqua Antéros sans se démonter.
— Tu triches !
— Non, je prouve seulement que là où tu n’offres qu’une réponse à tout, mon frère et moi sommes capables de faire naître et s’ épanouir quelque chose . Même entre des êtres a priori voués à se fuir ou ne jamais se rencontrer. Regarde !
Lycoris
Si tu as compris ce que peut l’amour,
Si tu as conscience d’ être humain ,
Prends pitié de moi, permets-moi de venir,
(Graffiti – Pompéi)
Pompeii
Année DCCCXXXII ab Urba Condita
Quatrième jour des nones de Julius [1]
Incommodée par la chaleur et le parfum entêtant flottant dans l’air à cause du sparsio [2] , Lycoris avait le regard rivé sur le sable du podium de l’amphithéâtre de la ville.
N’ étant pas citoyenne romaine , jamais elle n’aurait pu espérer se trouver aux premières loges, dans les rangs de l’ ima cavea, ces gradins strictement réservés aux sénateurs et chevaliers.
Mais celui assis près d’elle avait souhaité sa compagnie.
Profitant de quelques jours de quartier libre, il l’avait invitée à assister aux jeux.
Aulus, chevalier de son état, appartenant donc à l’ élite de la société , faisait aussi partie de ceux partageant sa couche contre douze pièces d’or. Et ne voyait apparemment aucun inconvénient à s’afficher avec elle. Sans doute parce qu’aux yeux des habitants de la ville, des honorables familles au plus miséreux des esclaves, elle n’ était qu ’une femme assez aisée à qui son statut d’ étrangère conférait la liberté fort appréciable de vivre comme elle l ’entendait et faire ce que bon lui semblait. Y compris s’afficher avec un chevalier.
Quelle bénédiction  ! Jamais elle n’aurait supporté être née fille dans cet empire, c’est à dire soumise à l’autorité d’un homme tout au long de sa vie, qu’il soit père, frère, oncle ou époux.
Lycoris était un peu plus que femme et se prostituait. Rien dans sa mise ou son attitude ne pouvait pourtant laisser présager de ses activités ou habitudes ni même de sa réelle nature. L’honneur de son compagnon était donc sauf.
La lutte se déroulant sous ses yeux et clôturant les Ludi[3] donnés ce jour-là pour la Fête de la Paix l’intéressait beaucoup. Plus que les précédentes qui n’avaient pas particulièrement retenu son attention. Exécutions, chasses et autres affrontements lui étaient apparus dénués d’intérêt parce que l’issue en avait été pour ainsi dire jouée d’avance ou était intervenue bien trop vite pour qu’elle ait pu en apprécier le spectacle. En revanche, celui qu’offraient les deux hommes s’affrontant juste sous son nez la fascinait, la mettant même dans un état qu’il lui était difficile de réprimer. L’odeur du sang n’avait rien à voir avec cela, il y avait bien longtemps qu’elle avait appris à contrôler cet instinct-là. Question de survie. Mais l’autre prédisposition à laquelle sa nature la vouait était beaucoup plus malaisée à juguler.
Captivée, Lycoris était sourde au vacarme des spectateurs hurlant pour encourager leur champion. Si Flamma, le secutor , remportait les faveurs du public, elle n’avait d’yeux que pour son adversaire, Invictus. Elle connaissait le rétiaire de réputation mais ne l’avait jamais vu ou rencontré. Et surtout elle n’avait pas imaginé qu’il puisse être aussi beau…
Non  ! Il était plus que cela, il était parfait. Et fait pour elle.
Il n’avait fallu à Lycoris que le temps de quelques battements cœur pour en avoir la certitude.
Lorsque les deux combattants étaient entrés dans l’arène, son regard s’ était posé sur lui pour ne plus le lâcher . Ses cheveux clairs un peu trop longs à son goût étaient plaqués sur ses tempes et sa mâchoire par la sueur, mais cela ne faisait que souligner la virilité de ses traits. Les yeux de la jeune femme avaient glissé sur ce corps sublime avec une gourmandise non dissimulée, parcouru sa peau dorée, ses muscles puissants et harmonieux. Cet homme était un animal, se mouvait avec une agilité et une grâce toute féline, possédait la force d’un taureau et la vitesse du serpent. Comment aurait-elle pu dès lors ne pas se sentir proche de lui  ?
La seule chose qu’elle ne voyait pas était ce que son subligaculum[4] lui cachait. Et la couleur de son regard  ; jamais il ne l’avait porté dans sa direction.
Invictus savait que ce combat serait le dernier.
Non parce qu’il pensait le perdre  ; Flamma commençait à montrer des signes de fatigue et parait ses attaques avec de moins en moins d’efficacité. Non, cette lutte clôturerait sa carrière parce que le contrat qui le liait prenait fin avec cet ultime affrontement.
Né libre, Invictus n’ était pas pour autant devenu esclave en même temps que gladiateur . Il s’ était engagé volontairement et avait su négocier de manière à conserver les privilèges dont la plupart de ses frères étaient privés .
Âgé de vingt-quatre ans , après une existence dédiée au sang et à la violence, il souhaitait désormais profiter de la vie, chose rendue possible grâce à la très coquette somme amassée suite à ses nombreuses victoires. Son existence de nomade s’arrêterait donc ici, à Pompeii , ville où il faisait bon vivre et offrant tout ce qu’un homme pouvait désirer.
Ou dans la très résidentielle Herculaneum  ?
Peut-être même finirait-il par se marier  ?
Invictus avait souvent songé à se trouver une compagne, mais en avait aussi systématiquement rejeté l’idée jusqu’ à maintenant . Pourrait-il se contenter d’une seule femme  ? Et surtout n’y perdrait-il pas la précieuse indépendance qu’il était parvenu à conserver  ?
À bout de souffle , Flamma avait laissé tomber son glaive  ; même s’il ne le voyait pas, Invictus savait que la sueur ruisselait sous son casque lourd et hermétique, lui brouillant la vue.
Le ...

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