Le Sang mauvais

David Lange

Description

À Grantwood, le retour de Paige jette une vague de soulagement... et d’effroi.

Pour Mike et ses amis, les ennuis sont loin d’être finis, et pour cause, cette mystérieuse résurrection ne peut être qu’en lien avec l’installation de Sang Mauvais en ville. Le Charmeur de Loup n’était qu’un pion et les mains tirant les ficelles pourraient être plus redoutables encore que tout ce qu’ils ont connu.

Deux ennemis de toujours, deux camps distincts, tout semble évident.

Mais même le Monde Méconnu n’est pas exempt de nuances et Annie risque bien de l’apprendre à ses dépens.

L’amitié, l’amour et la loyauté se confrontent à la vengeance... et il n’a jamais été aussi difficile de choisir.

Sujets

• Fantastique
• Romance fantastique
• Bit-Lit
• Romance
• Toute la romance
• Littérature
• Fantasy
• Paranormal
• Fiction
• Série
• Fantasy urbaine
• Bit lit
• Fantasy (canción de Mariah Carey)

Informations

• Publié par: Mix Editions
• Date de parution: 05 août 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782375211168
• Langue: Français

Extrait

David Lange
Le Sang mauvais
Mike Tucker Tome 2
Mix Éditions
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-37521-115-1
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-116-8
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© MMC ProdGraph, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Août 2021
Date de parution : Août 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
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Chapitre 1 : Paige
Il se tenait là, juste sous ses yeux. Trente centimètres devaient les séparer, mais, dotée de ses nouveaux sens, Paige avait l’impression que Mike se trouvait pile sous son nez. Son parfum l’envahissait au point que son odorat lui faisait croire que ses narines étaient collées à sa peau.
Mike exhalait la terre mouillée après la pluie. Était-ce la senteur des Loups ? Où était-ce seulement lui ? C’était le premier de son espèce qu’elle rencontrait depuis…
Depuis qu’elle n’était plus elle-même.
Du moins, c’était ce qu’elle ressentait. Car Il avait beau lui assener que rien n’avait changé, tout était devenu différent.
Elle était morte.
Et elle le savait. Les flash-back de ses derniers instants avaient surgi quelques secondes après son réveil. Brex. Cet autre Brex. La cave, les étagères, le fracas.
Il disait qu’une infime trace de la mémoire de l’être trépassé persistait, le temps d’évoluer en Sang Mauvais à part entière. Il appelait ce temps celui de la confusion, cette faille où des désirs inédits se mêlaient aux anciens, cette jonction entre deux moi distincts.
Puis elle avait de nouveau ouvert les paupières. Elle était revenue à la vie, à un simulacre. Le procédé lui échappait encore. Ce n’était pas comme si elle avait vu un film dédié à sa surprenante naissance, dans le genre de ceux pour les bébés.
La venue au monde des humains, elle connaissait. Et elle aurait aimé perpétuer ce cycle.
Cette pensée la traversa en un éclair comme si elle s’égarait. Paige jeta par automatisme un regard à Brex. Elle l’avait certainement imaginé être le père. Mais cette chance, on la lui avait volée. Et le coupable se trouvait devant elle.
Mike Tucker.
Elle n’avait qu’à tendre la main et serrer son petit cou. Il se briserait comme les pierres qu’elle avait prises entre ses doigts, tout au début de sa métamorphose. À peine les avait-elle effleurées qu’elles s’étaient transformées en poussière. Avec cette force incroyable, rien ne lui résisterait.
Elle n’avait qu’à… Elle ne voulait que… Il l’en empêchait.
Sa volonté s’était envolée à l’image de son esprit. Elle ne se reconnaissait plus, elle ne savait plus qui elle était, ce qu’elle était ; tout se mélangeait. Ses souvenirs semblaient appartenir à une autre et il lui en restait très peu. Ils revenaient sous forme de séquences, des images d’instants précis. Celui qu’elle retenait ressemblait à un anniversaire. Des bougies allumées sur un gâteau recouvert de crème, des chapeaux pointus et des rires de joie. Elle devait être une enfant, probablement.
Il disait que sous cette forme d’existence le corps avait assimilé un moment d’ultime bonheur.
À présent, elle serait une éternelle adolescente, une adulte en devenir. Vieillir ne serait pas un souci. Dix-sept ans à jamais. L’avait-elle seulement envisagé ? S’était-elle déjà inquiétée de prendre de l’âge ?
Ce qu’elle détestait dans son nouvel état, c’étaient ses trous noirs. D’après lui , ils finiraient par ne plus la gêner. Elle oublierait jusqu’à cette anarchie qui la bouleversait au fond d’elle.
Elle semblait souffrir d’un genre d’amnésie sélective ; son cerveau, ou ce qu’il en restait, avait gravé des souvenirs, des gens. Elle regarda par-derrière Mike, une fille et un garçon la fixaient, transis d’une hébétude qu’elle comprenait.
Annie et Terrence , supposa Paige.
Il avait obligé Brex à lui raconter sa vie. Le sportif lui paraissait plus familier, sans doute parce qu’ils avaient traîné ensemble. Il faisait partie de la bande, de leur cour, de leur sphère. Des photos et les réseaux sociaux pour tout apprendre d’elle, voilà comment Il la rééduquait.
Il la voulait aussi proche de sa version première.
En remarquant Annie et Terrence, son instinct primaire se déclencha et Paige tenta de capturer l’odeur de leur sang. Mais rien ne traversait la barrière du parfum de terre humide. Les Loups dissimulaient à merveille la fragrance des êtres humains. Il n’avait pas menti. Comme sur cette tromperie qu’émettait son nouveau corps.
Ils avaient dû croire qu’elle reniflait, mais c’était un leurre, tout comme les soupirs et autres souffles. À l’instar de sa cage thoracique qui se soulevait à un rythme régulier. À l’exemple de ses pairs, Paige était atteinte d’extéroception. Elle ne possédait plus de respiration ni de souffle. Elle s’était elle-même fait avoir.
Elle se revit à son réveil, se redresser sur cet autel et prendre une grande bouffée d’air. Elle avait eu la sensation d’étouffer dans son sommeil, de s’extirper d’un cauchemar dans lequel elle se noyait. Complètement désorientée, elle avait regardé autour d’elle. L’endroit ressemblait à une chapelle. Très vite, un froid pénétrant l’avait enveloppée. Elle avait frissonné sans qu’aucun poil se dresse sur sa peau étonnamment blanche.
Au sixième jour de sa transformation, elle ne s’y faisait toujours pas.
Elle ressassait, cherchait à comprendre. Si elle avait la possibilité d’être épuisée par tout ce marasme mental, elle le serait. Mais elle ne ressentirait plus jamais les maux ordinaires d’un corps humain.
— Faites pas cette tête. Je croirais être revenue d’entre les morts, lâcha-t-elle pour mettre un terme à ses réflexions.
Une partie d’elle voulait savourer ces nouveaux instants et s’amuser tout simplement, car plus rien ne l’atteignait à présent. Elle tanguait dans une curieuse ambivalence de sentiments, d’émotions. Un médecin diagnostiquerait une dépression. Mais c’était normal selon lui .
— Parce que c’est le cas, répondit Mike.
— Oh, Mike, gloussa-t-elle. J’ignorais que tu étais si brillant. Ce qui est entièrement de ma faute. Je n’aurais pas dû réduire mon monde à toute ma clique. À cause de ça, je ne t’ai pas entendu venir à pas de loup dans mon couple, dans ma vie, jusqu’à les détruire.
— Je…
Paige leva la main pour l’empêcher de poursuivre. Son geste vif, animé d’une rage contenue, provoqua une légère brise qui chahuta les cheveux d’Annie. Elle devait se contrôler pour ne pas se trahir, mais face à lui, Paige perdait pied.
— Je ne veux rien entendre, gronda-t-elle. Tout ce que tu pourras me servir n’annulera pas ce qui s’est produit. Mais voyons le bon côté des choses, ce roux me va à la perfection. Je ne crois pas avoir été aussi belle et éternelle. Et c’est à toi que je le dois. Je ne sais pas encore comment je vais pouvoir te remercier, mais, sois-en sûr, je le ferai.
Paige regarda Annie.
— Tu ne la toucheras pas, grogna Mike.
Ses yeux changèrent de couleur et prirent cette fameuse teinte succin. Ce flamboiement de l’iris qui permettait de reconnaître les Loups.
— Pas qu’elle, compléta Paige avec un sourire. Il y aura ton père, ta mère et tous ceux que tu aimes. Ton Jared. Ton Brex. Et ton Terrence, peut-être ? Parce qu’il te les faut tous, non ? Quel trou as-tu tant besoin de combler ?
— Je vais te tuer, la prévint Mike.
— Une nouvelle fois ?
Le visage de Mike perdit son aplomb et elle crut reconnaître l’expression du regret. De la culpabilité. Si elle ne pouvait pas encore lui arracher le cœur, elle le malmènerait. Elle détestait ces interdits qu’elle ne pouvait pas combattre.
Cependant, elle devait admettre qu’ Il avait raison. Tourmenter les esprits était revigorant.
— Qui est-ce qui t’a fait ça ? demanda Mike.
— Écoute un peu, je te l’ai dit, c’est toi.
— Arrête et réponds-moi.
Paige se souvenait de l’avoir vu, Il s’était présenté à elle juste après son réveil. Pourtant, impossible de se rappeler ses traits, son nom. Ne lui restait qu’une voix qui lui trottait dans la tête. Et elle n’était même pas sûre de la reconnaître et qu’elle soit vraiment la sienne. Son timbre maquillé d’écho chuchotait dans son esprit.
— Parce que tu me donnes des ordres à présent ? Tu es si mignon de croire que tu auras l’avantage. Brex, chéri, tu peux lui dire de quoi je suis capable ? demanda-t-elle en se blottissant contre lui avec une attitude de fille naïve.
Elle lui caressa le menton du bout de l’index et regarda Terrence.
— Tu ne veux pas savoir, répliqua Brex, terrorisé.
— Est-ce que tu