Retour à Deeplake

C.N. Ferry

Description

Je tente de me reconstruire dans mon cocon protecteur, d’oublier et d’avancer, mais je crains que ce soit impossible.

Inquiète pour moi, Nina prend les choses en main et m’oblige à affronter mes démons. Mon passé.

Alors je la suis dans son entreprise folle de retourner à Deeplake. Sauf que ce n’est pas la guérison qui m’y attend, mais une descente aux enfers.

Sujets

• Romance
• Romance contemporaine
• Toute la romance
• Littérature
• Fiction
• Maltraitance
• Époque contemporaine

Informations

• Publié par: Éditions Sharon Kena
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782819104698
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

C.N. FERRY



Retour à
DEEPLAKE
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Les Guerriers de l’ombre (la saga)
Brad et Cassie
Chasseurs de démons (saga)
Jeux Malsains (saga)
No Choice (saga)
Not Allowed
Monde Obscur
Carpe Diem
Rebelle
Un aller simple pour Deeplake
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »

© 2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Remerciements
Je remercie Virginie pour la jolie couverture, mes correctrices et mes bêtas.
Un grand merci aussi à vous, lecteurs, pour me suivre. Je vous propose de découvrir le second et dernier tome de ma Dark romance. C’est un genre que j’ai beaucoup aimé explorer puisqu’il s’agit de torturer les personnages ; j’ai une préférence pour la torture psychologique, mais il faut de tout. Je vous préviens, cet opus est plus sombre que le premier.
J’espère qu’il vous plaira.
Je vous laisse avec Lola et vous souhaite une bonne lecture.
C.N. FERRY
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre   2
Chapitre   3
Chapitre   4
Chapitre   5
Chapitre   6
Chapitre   7
Chapitre   8
Chapitre   9
Chapitre   10
Chapitre   11
Chapitre   12
Chapitre   13
Chapitre   14
Chapitre   15
Chapitre   16
Chapitre   17
Chapitre   18
Chapitre   19
Chapitre   20
Chapitre   21
Chapitre   22
Chapitre   23
Chapitre   24
Chapitre   25
Chapitre   26
Epilogue
Chapitre 1
5 mois plus tard…

Lola
— Jayson se glisse entre mes cuisses, me faisant soupirer de bien-être. Il va et vient en moi de plus en plus vite tandis que nos regards s’accrochent l’un à l’autre. Je me noie dans ses beaux yeux clairs, ceux pour qui je donnerais ma vie s’il le fallait. Je ressens un amour intense pour cet homme qui me guide aux portes du plaisir. Soudain, le visage de Stanislas de Verneuilles apparaît derrière Jayson qui ne le voit pas, concentré sur moi. Un frisson d’horreur parcourt mon échine quand j’aperçois une arme. Jay ne réagit pas alors que je pâlis à vue d’œil, aucun son ne sort de ma bouche. Le coup part et mon amant s’écroule sur moi, maculant ma peau de son sang. J’aurais envie de hurler, mais je n’y arrive pas. Je suis tétanisée. Stanislas décale le corps encore chaud de Jay pour récupérer sa place, s’enfonce en moi, m’extirpant enfin de ma transe. Je crie, je tente de le repousser, mais n’y parviens pas. Il est trop fort, il prend ce qu’il veut.
Je resserre mes bras autour de mes jambes lorsque j’ai fini de raconter mon nouveau cauchemar au docteur Sylla. Je suis une thérapie depuis deux mois, obligation de Nina, persuadée que ça me fera du bien. Certes, ça m’empêche de tout garder pour moi, mais je ne me sens pas mieux pour autant. Je fais ce genre de rêves toutes les nuits.
— Vous n’avez pas tout réglé avec votre passé, Lola.
Ma psychologue est très compétente ! Elle s’installe dans son fauteuil en cuir et m’écoute lui parler de mes démons. D’abord, de mon histoire à Deeplake ; elle m’a obligée à mettre des mots dessus. C’était dur. Ça m’a fait mal. Pourtant, je l’ai fait et j’en suis fière. Elle est la seule personne qui connaît la vérité. Ensuite, elle m’a demandé de lui relater mes nuits perturbées. Et j’en suis là aujourd’hui.
Je ne peux pas prétendre qu’extérioriser toutes mes émotions ne m’a pas fait de bien, ce serait mentir. Néanmoins, j’ai l’impression de stagner. Il n’y a plus d’amélioration.
— Je vous conseille d’affronter vos peurs, Lola. De les combattre pour aller mieux.
Peut-être que je pourrais tenir le rôle d’une guerrière dans mon prochain songe et mettre une raclée à Verneuilles. À Jay aussi : il ne l’aurait pas volée. Toutefois, je ne sais pas s’il…
Je ravale la boule qui se forme dans ma gorge et saisis mon sac en voyant qu’il est onze heures sur la grande horloge du cabinet.
— À la semaine prochaine, lancé-je au docteur Sylla avant de sortir de la pièce où j’ai la sensation d’étouffer.
Cela semble moins difficile de venir ici qu’au début, néanmoins, ça reste une épreuve pour moi.
Je retrouve Nina dans le café au coin de la rue, comme après la plupart de mes séances. Ma meilleure amie est très présente pour moi. Elle s’inquiète, même si elle ne connaît pas toute l’histoire, seulement des bribes.
Lorsque je pousse la porte blanche de l’établissement, je la repère tout de suite à une table, au fond de la salle. Nina a de longs cheveux bruns, un sourire enjôleur, elle est mon rayon de soleil. Elle se réjouit dès qu’elle me voit et hèle la serveuse.
J’ai à peine le temps de m’asseoir que la jeune femme approche pour prendre notre commande et nous optons pour des chocolats chauds. Une boisson tellement douce qu’elle peut guérir n’importe quels maux, selon mon amie.
Nina sait d’où je viens, mais ne m’interroge jamais sur mes séances. Soit je lui en parle, soit j’oublie qu’elles ont existé. J’avoue que cette seconde possibilité me plaît bien plus. Ça me donne l’impression d’être normale, et non brisée.
— Christophe m’a rappelée, il voudrait qu’on se voie, j’ai dit non, m’informe-t-elle.
Elle est sortie avec ce garçon lorsque j’habitais à Deeplake, pensant pouvoir m’assumer, débuter une nouvelle vie. Quelle erreur ! Elle l’a largué il y a un peu plus de deux mois, et il revient sans cesse à la charge. Elle le trouvait mignon et gentil… au début. Un peu comme moi avec Matthieu. Et puis, il a commencé à lui mentir, et elle a découvert qu’il fréquentait une autre fille. Naturellement, elle l’a quitté, mais lui clame n’aimer qu’elle et avoir rompu avec sa seconde petite amie. Les problèmes de Nina sont bien moindres par rapport à ceux que j’ai pu rencontrer, mais ça me fait du bien de l’entendre m’en parler. Encore une fois, ça m’ancre un pied dans la normalité.
La serveuse nous apporte nos consommations et je plonge mes lèvres dans le chocolat mousseux malgré la chaleur. Nous sommes en fin du mois de juin ; ce sont les vacances pour Nina qui étudie les beaux-arts à la faculté. Pour moi, ça aurait pu l’être si je n’avais pas choisi les cours à distance.
— Tu as pensé revoir Matthieu ? Tu sais qu’il me tanne encore pour que tu acceptes un rendez-vous ?
Nina était amie avec mon ex bien avant qu’on sorte ensemble, et ça n’a pas changé. Bien sûr, elle s’estimait responsable quand je l’ai quitté. Elle a culpabilisé de me l’avoir présenté. Puis elle lui a fait la morale, ils se sont fâchés plusieurs semaines et se sont réconciliés. Probablement parce que j’étais partie, que je lui manquais et qu’elle se sentait seule. Je ne lui en veux pas.
— Je ne sais pas si c’est une bonne idée.
— Tu devrais en discuter avec ta psy, elle te déclarera que tu dois voir du monde ! tente-t-elle.
Je lui souris, mais ne compte pas suivre son conseil.
— En fait, elle me recommande plutôt d’affronter mon passé, lui confié-je.
Nina fronce les sourcils en me fixant, comme si elle essayait de découvrir ce que j’en pense, puisque je ne lui dis rien de plus. Étant donné que je garde le silence, réfugiée dans ma boisson, elle m’interroge.
— Tu veux retourner à Deeplake ?
— Non.
Ma réponse est sans appel.
Je ne souhaite plus jamais y remettre un pied ou respirer l’air malsain de cette ville. Je pensais y trouver mon refuge, mon havre de paix, ça n’a été qu’un cauchemar qui me colle encore à la peau des mois plus tard.
Nina me lance un regard triste ; elle ne veut que mon bien, mais ne peut pas savoir que ce qu’elle me suggère est au-dessus de mes forces. J’aimerais enfouir profondément ce passé en moi, même si je suis consciente que c’est impossible. Le docteur Sylla ne me laisse pas tranquille avec ça, mon esprit non plus.
Lorsque je ferme les yeux, c’est le visage de Jayson que je vois. J’ignore ce qu’il est devenu, s’il est mort le jour où je suis partie sans me retourner. Je chasse ces pensées de ma tête, c’est trop dur et je refuse de les affronter.
— Tu ne m’as pas dit si tu as des projets pour cet été ? questionné-je Nina pour me forcer à sortir de ma morosité.
C’est raté parce que je me revois au lac avec Jay, lorsqu’on parlait de nos vacances estivales. Il n’avait rien planifié, passant tout son temps à Deeplake.
— Et abandonner ma meilleure amie ? me répond Nina. Partout où j’irai, tu seras !
Je lui souris, touchée par son attention.
Étant donné que j’ai lancé le sujet, elle commence à me faire des propositions. Bien sûr, il y aura plusieurs sorties shopping, quelques jours à la plage également, et surtout elle a prévu de s’amuser. Son programme me plaît et j’espère que nous passerons un bel été toutes les deux.
Nous partons du café un peu avant midi, mon amie doit retrouver sa mère à son travail pour déjeuner. Alors nous nous séparons au bout de la rue, elle me promet de m’appeler rapidement et me conseille d’accepter de prendre un verre avec Matthieu, m’assurant que ça ne m’engage à rien.
Je la regarde s’éloigner et tourne les talons dans la direction opposée. Je crois que si je veux la paix, je ne vais pas avoir le choix ! Après tout, ça pourrait me faire du bien de revoir un visage familier. Et puis, il regrette ce qu’il m’a fait, je le sais par Nina ; je ne compte pas sortir à nouveau avec lui, je ne veux pas de ça. Cependant, pourquoi ne pas prendre un café ?
Je décide de le contacter dans les prochains jours. Sauf si je change d’avis.
Je stoppe à l’arrêt le plus proche et attends la navette. Lower n’a rien à voir avec Deeplake