Un Noël au balcon
90 pages
Français

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Un Noël au balcon , livre ebook

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Description


Mariée très jeune, Valérie vient de trouver un poste de vendeuse en lingerie et accessoires pour les fêtes de Noël.


Nouvelle vie professionnelle, nouvelles envies, surtout en voyant Alexandre, le jeune et beau directeur de la boutique qui la fait craquer.
Sera-t-elle prête à quitter son mari pour tenter l’aventure ?



Après tout, à Noël, tout est permis !


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791034818419
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un Noël au balcon

 
 
 
 
 
 
 
Béatrice Ruffié
 
 
Un Noël au balcon
 
 
Couverture : Chloé S.
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2021

 
Mot de l’éditeur
 
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Chapitre 1

Comme du papier à musique
 
 
 
Cela faisait déjà trois fois que je faisais le tour du salon comme un automate, avec une pile de torchons dans mes mains. Je venais de les plier consciencieusement et j’étais censée les ranger à leur place dans les tiroirs du buffet, comme je le faisais chaque jour après avoir terminé le repas. Mais ce soir-là, il y avait toujours quelque chose pour me faire changer de trajectoire, et je divaguais, absente, entre le canapé et le meuble de la télévision.
Guillaume leva brusquement le regard vers moi.
— Je peux savoir ce que tu fais, au juste, Valérie ?
Surprise, je sursautai, incapable de répondre, puis je haussai les épaules d’un geste fataliste.
— Comme d’habitude, je m’occupe du linge.
Il soupira.
— Je vois bien, merci. Ce que j’aimerais comprendre, c’est pourquoi tu t’agites comme ça, tu me donnes le tournis, Val !
Je me mordis la lèvre.
— Désolée…
Devant son indifférence affichée, j’hésitais à m’en ouvrir à lui une nouvelle fois, puis je n’y tins plus.
— Je suis perturbée. Tu sais bien que j’ai un peu peur pour demain.
Il soupira.
— Encore avec ça ? Mais arrête ! Tu en fais toute une montagne, tout va très bien se passer, tu verras !
Je tentai à nouveau de lui exprimer mon sentiment.
— Je n’en suis pas si sûre… ça fait tellement longtemps !
— Et alors ? Ils ne vont pas te manger. Allez, c’est bon, va ranger ces trucs !
Vaincue, je hochai la tête, puis je repartis, penaude, vers la pièce d’à côté. Guillaume avait raison, j’avais un tempérament trop émotif. J’avais toujours tendance à m’angoisser pour pas grand-chose. Après tout, comme il le disait si bien, ils n’allaient pas me manger ! Après avoir enfin déposé mes encombrants torchons, je décidai de mettre mes hésitations de côté. Pensant lui faire plaisir, j’affichai sur mon visage un sourire que je voulais courageux avant de retourner dans le salon. Peine perdue. Guillaume s’était déjà replongé dans la contemplation de son écran d’ordinateur. Son casque vissé sur les oreilles, j’aurais tout aussi bien pu être transparente. Depuis qu’il avait découvert internet et les jeux en ligne, j’avais le plus grand mal à discuter avec lui, même quelques minutes. Le seul avantage, c’était qu’il revenait un peu plus souvent qu’avant passer ses soirées à la maison. En revanche, il était quasiment impossible de le décoller de son écran. J’avais insisté pour que nous mangions ensemble, mais je sentais que ça lui coûtait. Une assiette devant son ordinateur l’aurait sans doute rendu plus enthousiaste. Malgré tout, avant le repas, j’avais essayé une nouvelle fois d’entamer une conversation avec lui, sans succès. Lorsqu’il rentrait du bureau, il me racontait rapidement sa journée, s’enquérant parfois vaguement de la mienne. Il montait ensuite prendre une douche, puis, une fois à table, il dévorait littéralement, pressé de s’enfuir pour commencer une autre partie. Ce soir-là, j’avais tenté à plusieurs reprises d’aborder le sujet qui me préoccupait, mais, là encore, il avait ironisé sur mes peurs de jeune fille. Je m’étais mordu les lèvres, vexée. Je faisais mon possible pour me raisonner, mais j’étais terriblement angoissée par la journée du lendemain. J’éprouvais le besoin d’en parler. Pendant le dîner, j’avais bredouillé mon inquiétude, avide de conseils ou de paroles rassurantes. J’aurais tellement aimé avoir son soutien. Mais au-delà d’un « tout va bien se passer » distrait, je n’avais, comme d’habitude, pas réussi à capter son attention. Sitôt son gratin avalé, sans même débarrasser son assiette, il n’avait pas pris de dessert et s’était dirigé vers son ordinateur. En silence, je me lançai dans le repassage de la journée et, après avoir fait disparaître une imposante pile de linge, je finis par m’asseoir sur le canapé et j’allumai le téléviseur. Guillaume laissa échapper un nouveau soupir ennuyé. Rien ne m’attirait particulièrement. J’avais de toute façon bien du mal à me concentrer sur les images qui défilaient devant moi. Je zappais nonchalamment d’une chaîne à l’autre, sans aucune conviction, quand mon tendre époux me rappela une dernière fois à l’ordre.
— Tu peux baisser le volume, s’il te plaît ? Je n’arrive pas à jouer correctement !
Lassée, je l’embrassai distraitement, avant d’éteindre le téléviseur, sans dire un mot. Je montai ensuite me démaquiller pour le laisser seul avec sa nouvelle vie virtuelle, qui, je le savais, l’occuperait sans doute une grande partie de la nuit. Trop épuisé pour me rejoindre, il se vautrerait alors sur le canapé du salon, puis s’endormirait sur place, auprès de son terrible engin. Depuis six mois déjà, nous ne nous couchions plus ensemble, au sens propre comme au sens figuré. Si, les premières semaines, j’avais tenté de me battre contre la machine, j’avais rapidement compris que nous ne luttions pas à armes égales. Espérant que ce n’était qu’une passade, je m’étais inclinée. Et son addiction avait fini par gagner tant de terrain que je n’étais plus devenue qu’une ombre dans le peloton, sans plus aucun espoir de victoire. Mon mari avait beau jouer avec le monde entier, il ne parvenait pas à établir la plus mince des connexions avec son épouse.
En revêtant ma chemise de nuit, je songeai avec nostalgie au jour où nous nous étions rencontrés, dix-huit ans plus tôt. Guillaume était alors un jeune étudiant en histoire, passionné d’art pictural et de Rome antique. Un vague ami commun nous avait présentés dans un café. Dès qu’il était entré, je n’avais pu détacher mon regard de lui. Il y avait une telle prestance dans son attitude qu’il m’hypnotisait littéralement. Je ne connaissais presque personne et parlais peu. Puis, tandis que le groupe qui nous entourait quittait peu à peu la table pour vaquer à d’autres occupations, nous étions restés, seuls et gauches, à bavarder ensemble. À cette époque-là, il voulait être historien. Il avait pour projet de soutenir une thèse sur la peinture murale en Gaule romaine et il envisageait ensuite avec détermination un brillant avenir dans la recherche. Moi qui n’étais alors qu’une jeune vendeuse sans diplôme, je me sentais à peine digne de sa conversation : il m’impressionnait. Nous nous étions revus deux jours plus tard. Il m’avait invitée au cinéma, pour me faire découvrir son réalisateur préféré du moment. Le film, obscur et décousu, l’avait emballé. Je n’y avais absolument rien compris, mais j’avais approuvé pour ne pas paraître idiote. Nous sommes sortis ensemble presque immédiatement après ce premier rendez-vous. J’étais flattée qu’il s’intéresse à moi. Lui se réjouissait de tout ce qu’il pouvait m’apprendre. De restaurants en cinémas, notre histoire était très vite devenue sérieuse. Guillaume n’avait jamais été homme à s’amuser. À peine deux ans plus tard, nous étions mariés et j’attendais les jumeaux. Tout était allé si rapidement qu’aujourd’hui encore, je me demandais parfois si nous avions pris des décisions, ou si la vie avait fait des choix pour nous, sans nous donner le temps d’y réfléchir. Je détachai mes boucles d’oreilles devant la coiffeuse et jetai un œil vers le miroir. Une femme blonde, aux traits tirés, m’observait d’un air sévère. Trente-six années s’étaient écoulées depuis ma naissance, et j’avais l’impression de n’avoir rien vu passer. Je détournai le regard pour le laisser flotter vers le lit. Sur le point de m’allonger, je tapotai méthodiquement mon oreiller avant d’y poser la tête, en regardant notre chambre à la blancheur immaculée. Les murs monacaux n’étaient ornés que par les photographies de nos enfants que j’avais soigneusement choisies et alignées selon un ordre précis. C’étaient, pour la plupart, des clichés professionnels. Les jumeaux y figuraient, figés et endimanchés, dans des postures aussi peu naturelles les unes que les autres. Souriant de toutes leurs dents sur des fonds jaunes ou bleus, ils étaient si beaux, sages et sérieux que je les reconnaissais à peine. Sur la commode trônait notre propre souvenir de mariage, en noir et blanc, serti d’un cadre doré. La jeune fille qui posait en robe blanche avait un sourire naïf et confiant. Son époux en costume sombre la tenait fermement par les épaules et arborait un regard fier et conquérant. « Le plus jour de notre vie » annonçait la légende du cliché. En réalité, je me souvenais à peine de ce

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