La quête du salut donné à l'homme dans l'amour miséricordieux qui coule de la croix peut conduire l'âme sur plusieurs rivages émotionnels: ceux de la joie profonde ou ceux de l'abîme de détresse: ceux des nuits noires et de la tristesse ou ceux de l'espérance lumineuse et de la confiance absolue; ceux de la douleur ou ceux de la paix du cœur. Ils permettent de garder le cap sur le chemin de la véritable réalisation, malgré les fortunes diverses dont l'existence est le théâtre, au gré des rencontres, des ivresses de nos insouciances et des situations ambiguës de la vie. Entre assurance et désespérance, comment garder fidèlement la relation d'amour avec Dieu? Cet ouvrage, au travers d'un prisme de situations diverses, plonge dans les méandres intérieurs d'une relation d'amour tumultueuse entre une âme en quête de sens, engluée dans la souffrance, prise au filet de tourments, et son Créateur. Dans un style narratif saupoudré de poésie, l'auteur invite à humer les effluves d'un amour au parfum paradisiaque dont la mémoire olfactive déclenche, en fin de compte, au terme de chaque nouvelle, des notes griotiques célébrant la renaissance et les épopées de la Sagesse du Maître de l'univers. Un tel drain d'épanchements cordiaux évoque le lit mystique où l'âme s'étreint d'amour nuptial avec son Créateur et où tout se dit en roucoulements d'amour.
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À toutes les âmes qui souffrent, afin que l’amour de Dieu les console.
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Préface À l’observance et d’expérience humaine, le mal, la souffrance, les tourments et les chagrins sont d’évidence existentielle. Des clameurs, des gémissements et des plaintes s’élèvent chaque jour à l’adresse de Dieu, soit comme un ras-le-bol soit comme une supplication, ou encore comme une révolte contre ces états de corps, d’âme et d’esprit. Personne n’en échappe. La vie de notre auteur ne déroge pas à cette règle implacable. Portée par la recherche du « panneau indicateur de la porte de sortie », comme elle le relève dans son texte, Véronique Désirée Ewolo invite à arpenter avec elle les magnifiques pages de cette publication au titre très
évocateur et non moins osé,Romance divine.On ne peut manquer d’être touché par le réalisme mystique qui couture l’ensemble de l’œuvre. Réalisme de par son incarnation concrète dans la trame de l’humanité ; mystique de par la
pointe relationnelle très intimiste avec Dieu au travers d’un amour enflammé, vif et brûlant du désir de trouver et de saisir l’objet de si grands transports. Transporté justement dans le radeau des expériences spirituelles fortes, le lecteur est saisi par la hargne 5
d’espérance qui brise peu à peu la gangue de l’enfermement, invitant à aller au large de l’océan des libertés, avec pour rame un dialogue intérieur richement nourri. Une seule aspiration anime cette effervescence : trouver une oasis à la vie teintée de tumultes, de troubles, de souffrances et d’incompréhensions, désarmée et craquelée sous la brûlure
des vents du désert d’amour que sont devenus les cœurs des hommes. Les nouvelles que propose notre auteur ne sont pas un ramassis d’indignations sans horizon, mais une ode à l’amour incommensurable et immérité que Dieu offre continuellement, comme planche de salut, au désespoir des plus épais qui plombe le cœur des hommes. Il s’agit d’une toile tissée de fils d’interrogations troublantes, de douleurs inapaisées, de soifs inextinguibles, de galères irréductibles, de
tourments inconsolables… qui font le quotidien de l’humanité, mais aussi d’exaltations et d’émerveillements devant les voies de la Sagesse de Dieu dont la beauté de l’œuvre est humainement indicible. Qui peut connaître les chemins du Seigneur ? Qui peut comprendre sa Sagesse ? L’aventure d’amour ainsi contée, à travers les méandres de la vie, des surprises heureuses et malheureuses,
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est conditionnée par l’assomption de cette trilogie : compréhension, connaissance et fidélité. Le premier terme invite à effectuer une odyssée intérieure au travers du miroir de la Vérité, afin de procéder à un examen sans complaisance des actes, attitudes et choix
de nos vies, ainsi que leurs conséquences. Le discernement ainsi accompli a pour objet de nous éveiller en nous secouant de nos torpeurs maladives. La droiture de conscience restaurée, la connaissance, second axe, porte à construire une vie d’intimité, d’unité et de communion profondément vécues. La communion et sa bienfaisance, elles, une fois retrouvées, requièrent la fidélité, troisième axe, pour rester en équilibre de jouissance du bonheur pour lequel nous avons été créés. A contrario, l’échec de cette réalisation génère des projections idolâtriques sur Dieu : Dieu n’est plus ce qu’il est (le fameux « Je Suis »), mais ce que nous voulons qu’il soit ; il n’est plus celui qui nous façonne, mais celui que nous façonnons à notre convenance ; il n’est plus celui qui nous dirige et nous invite à entrer dans son projet, mais celui dont nous nous servons, comme un simple exécutant, pour nos propres projets, pour nosdesiderata. Une telle prétention est
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source de douleurs, puisqu’elle étouffe la voix de Dieu qui se fait écho dans notre conscience, selon l’adresse autrefois
faite à Caïn : « Qu’as-tu fait? ».
Revenir à Dieu pour être avec lui, voilà l’enjeu de l’appel de Dieu et de la mission rédemptrice et salvatrice du Christ. Le sens de la vie humaine y trouve aussi toute sa résonance et sa pertinence, sous une dynamique de foi professée en cohérence avec des actes probants dont notre amour est l’expression. La lumière de la révélation n’a d’autre justification que de nous permettre de demeurer dans ce contrat de confiance et d’amour qu’est l’alliance et dont la Parole de Dieu est le socle inébranlable. Il vaudrait mieux, et
c’est largement plus bénéfique et moins coûteux en efforts pour un retour, nous semble dire l’auteur, ne jamais perdre le nord divin et s’assurer toujours que notre boussole garde
cette sensibilité. Tous les ingrédients d’une vie réussie et bien accomplie s’y trouvent. L’amour de Dieu est toujours en mouvement de recherche pour le salut de l’humanité : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien », dit saint Paul (Romain 12, 21). P. Théophile Okala, cmf.
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I
Qui es-tu ?
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Le soir tombait, la nuit était proche, mais dans mon cœur c’était l’orage de la tristesse qui grondait. Assise à la véranda sur une chaise en plastique, je contemplais la lumière
du soleil s’éteindre peu à peu sur l’horizon de Yaoundé. Le charme de ce beau spectacle vespéral rendait mon âme jalouse au point d’en pleurer. Elle faisait des va-et-vient incessants dans mon corps qui lui servait de demeure. Mon
esprit, ramolli par la souffrance, préférait fixer le soleil qui
allait se coucher, faisant place à la lune qui s’était déjà positionnée au firmament. Mon cœur quant à lui était comme un enfant qui avait faim, d’une faim à rendre malade. Mon corps, fatigué par des agitations de mon âme, n’avait qu’un seul désir : pouvoir se reposer. Perdue dans mes pensées, je n’avais pas remarqué que mon âme s’était arrêtée quand soudain, je me sentis comme paralysée, immobilisée
sur ma chaise de fortune. Je me laissai emporter par les appels doucereux du repos du soir qui me transportèrent dans le monde onirique où je m’éveillai. Une fois levée, à
l’intérieur de moi, mon âme était en dialogue avec une personne que je ne pouvais voir. Je me fis silencieuse pour