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Description
Sujets
Informations
Publié par | Éditions AdA |
Date de parution | 15 mai 2013 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782896836758 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Copyright © 2012 Max Carignan
Copyright © 2012 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe
Conception de la couverture : Paulo Salgueiro
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Paulo Salgueiro
ISBN papier 978-2-89667-701-6
ISBN PDF numérique 978-2-89683-674-1
ISBN ePub 978-2-89683-675-8
Première impression : 2012
Dépôt légal : 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Carignan, Max
Sentinum
Sommaire : t. 1. Le pouvoir des ténèbres -- t. 2. L’ange de la mort.
ISBN 978-2-89667-700-9 (v. 1)
ISBN 978-2-89667-701-6 (v. 2)
I. Titre. II. Titre : Le pouvoir des ténèbres. III. Titre : L’ange de la mort.
PS8605.A743S46 2012 C843’.6 C2012-941547-2
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
À ma mère, Isabelle Picard.Merci, maman, de m’avoir entouré d’amour.
À Félix, Xavier et Jacob, je vous aime.
« Quand il n’y a plus de solution, reste la vengeance. »
Daniel Pennac
« La vengeance n’a pas plus d’effet d’extinction sur des émotions
que l’eau salée a sur la soif. »
Walter Weckler
« Ceux qui tracent la destruction de d’autres
périssent souvent dans la tentative. »
Thomas Moore
Prologue
10 s eptembre 1980 Les monts Zagros Kurdistan, Iran
À moins de 10 kilomètres de la frontière irakienne, le jeune berger kurde, Howar Zebari, n’en menait pas large. La peur le tenaillait. La guerre contre l’Irak se préparait et ravagerait incessamment son pays. Depuis des mois, les bulletins d’information diffusés sur son transistor portable retransmettaient les déclarations incendiaires de l’ayatollah Khomeiny, dont les propos énergiques n’étaient surpassés en intensité que par ceux de son adversaire, Saddam Hussein. « Tous ces discours patriotiques enflammés conduiraient inévitablement à l’affrontement armé », se disait Howar.
En attendant, la vie en Iran suivait son cours, et Howar Zebari se préoccupait davantage de son troupeau de moutons. Il se souciait particulièrement d’une de ses brebis, qui s’était égarée. Le jeune berger se résigna à la nécessité de la récupérer ; il reprendrait ensuite la transhumance hivernale de son cheptel de moutons à destination d’une vallée tempérée. Ainsi, il se lança sur la trace de sa bête perdue au milieu de la contrée inhospitalière et partiellement désertique. La piste le mena devant une clôture de barbelés où était suspendu un écriteau sur lequel était inscrit en alphabet universel persan : Défense de passer.
Sa brebis s’était faufilée dans une brèche, à la base du grillage. En prenant garde à ne pas déplacer son keffieh rose et blanc, Howar s’agenouilla, puis il rampa lourdement sous les barbelés. Il poursuivit sa quête et franchit une ravine noyée d’ombre. Au détour d’un tertre jonché de buissons rabougris, il longea l’orifice d’une étroite crevasse sur une mince corniche. Cela le conduisit à un éboulis de grosses pierres qu’il entreprit d’escalader. Il arriva enfin au pied d’un escarpement rocheux ressemblant à une muraille crénelée.
C’est alors que le bruit cadencé d’une monstrueuse activité industrielle attira son attention. Se montrant trop curieux, Howar gravit à croupetons le dernier segment du rempart de pierre. De là, il ravala sa salive. Les yeux plissés en fentes minuscules, aussi loin que portait son regard, il observa la source du vacarme incessant. Un immense chantier de construction protégé par une armée innombrable s’étalait devant lui au creux d’une cuvette naturelle. Des centaines d’ouvriers y travaillaient avec acharnement. Au centre des nuages de poussière brunâtres de la steppe aride, une armada de machineries lourdes enfouissait un oléoduc gigantesque. Ce pipeline était destiné à transporter l’or noir des champs pétrolifères de l’Iran et de l’Irak jusqu’à une réserve stratégique dissimulée dans les entrailles des monts Zagros.
C’était un univers surréaliste au sein duquel cette région inaccessible semblait avoir perdu sa bataille contre l’homme et sa technologie. Ébahi, Howar remarqua que les canalisations du pipeline s’apparentaient étrangement aux tentacules d’une pieuvre géante échouée sur une plage. Elles s’étendaient de part et d’autre de la frontière Iran-Irak, sur des kilomètres, et convergeaient toutes vers le massif montagneux.
La scène s’ancra dans son esprit, car jamais auparavant le jeune berger n’avait vu pareille chose. L’équipement infernal creusait de profonds sillons dans le sol comme le feraient des légions infatigables de fourmis ouvrières. Derrière lui, d’autres équipes expérimentées installaient et enterraient les tentacules de ce « kraken » imaginaire. Le grondement était terrible, et la terre ne cessait de trembler. Mais qui donc avait le pouvoir de réaliser de tels exploits techniques en zone de conflit ? se demanda le berger kurde.
De son mirador improvisé au sommet de la crête, Howar Zebari s’exposait à un grand péril pour avoir repéré les menées insidieuses de ces individus. Néanmoins, le jeune Kurde se révélait incap able d e détacher son regard de l’action. Une seule raison expliquait son imprudence : les drapeaux irakiens et iraniens, deux nations qu’il croyait ennemies jurées, œuvrant pourtant de concert. « Mais qui avait donc conclu cette alliance improbable ? » se questionna toujours Howar.
Soudain, il aperçut le reflet lointain et aveuglant d’une lunette d’approche. Aux abois et terrifié, Howar tenta de rebrousser chemin, cherchant d’instinct à se mettre à couvert. Trop tard.
Le coup de feu, d’une précision chirurgicale, franchit en un rien de temps la distance de 750 mètres. Perché sur un promontoire en retrait, un Russe balafré avait fait sauter la cervelle d’Howar Zebari. Le tireur d’élite avait tué le témoin gênant sans aucune hésitation. Le jeune berger kurde gisait maintenant en bas de l’éboulis de pierres. Une unité de mercenaires récupéra son corps, que l’on utilisa comme remblai. Quant à son cheptel de 300 moutons, on l’emmena au cantonnement où il fut équitablement partagé entre les troupes coalisées ; il servit de repas du soir.
Chapitre 1
22 septembre 2001, 12 h
France, 20 km au sud-est de Marseille
A u milieu d’un ciel sans nuage, le soleil brillait au zénith alors qu’une Kawasaki 500cc anthracite fonçait sur l’étroite voie panoramique de la calanque de Morgiou. Les cheveux châtains satinés de la passagère, Alexandra Richard, virevoltaient par la force du vent et chatoyaient sous les chauds rayons du soleil.
Le tortueux trajet était préoccupant, d’autant plus qu’il y avait absence d’un garde-fou entre la route et la falaise escarpée. Plus tôt, la Kawasaki avait gravi le flanc ouest du mont Puget et, maintenant, elle roulait à pleins gaz vers la mer Méditerranée. En jetant un regard par-dessus son épaule, Alex constata que la tension venait de monter d’un cran.
— Nous avons de la compagnie ! Des motos nous filent le train.
— Y’a pas de souci ! Je connais bien le secteur, répliqua avec assurance le conducteur de la Kawasaki. Je souhaite bonne chance à ces motards, s’ils désirent nous rejoindre !
Comme une volée de guêpes noires, trois redoutables agents matricules de l’organisation Sentinum étaient à leurs trousses. Ils chevauchaient en parfaite symbiose de puissantes motos bmw R1150GS. Complètement vêtus de cuir noir luisant, ils frôlaient l’excès de coquetterie. Ces pilotes menaçants avaient pour mission de capturer Alexandra Richard et Christopher Ross. Ils étaient pressés d’en découdre.
Les agents de Sentinum étaient sous les ordres de Daniel Tornay. Le sursis de trois heures accordé à Alexandra et à Christopher était écoulé, et les hostilités pouvaient enfin recommencer. Il n’était pas nécessaire d’avoir résolu l’impossibilité de la quadrature du cercle pour s’apercevoir que la folie était du spectacle. Et, à l’image de toutes les démences, le portrait était fort simple : frustration, acharnement, vengeance.
Les motos des agents matricules bourdonnaient sourdement. Elles se positionnaient en formation delta, c’est-à-dire une devant et deux à l’arrière. Le trio cédait cette configuration pour parer les obstacles, mais la reprenait aussitôt après l’esquive. Dans l’absolu, cette poursuite évoquait une danse sulfureuse ou une magnifique sonate au soleil. Les enchaînements de mouvements des pilotes de Sentinum se voulaient tantôt fugaces et brusques à l’instar d’un tango endiablé, tantôt remarquables et gracieux à l’instar d’une valse viennoise à trois temps quand, d’un élégant balancement du bassin, ils doublaient une voiture à la traîne.
Compte tenu de la ligne acrobatique du chemin vicinal de Morgiou, leur vitesse était hallucinante et l’utilisation d’une moto était tout indiquée. Sur cette route, presque de la largeur d’une piste cyclable goudronnée, il était impossible pour les automobiles de petite taille de se croiser sans s’immobiliser au préalable. Certains touristes préféraient abandonner leur véhicule sur le bas-côté et c