Jack London écrit ce roman en 1908. Il est constitué par les souvenirs d'Avis Cunnigham, épouse d'Ernest Everhard. Ces souvenirs déroulent la vie de son mari, dirigeant socialiste des USA, depuis 1900 jusqu'à son exécution en 1932. Ces souvenirs sont commentés par une personne qui vit 7 siècles plus tard et qui donne quelques éléments sur la suite de l'histoire jusqu'en 2400. C'est bien de la science-fiction, avec une construction assez sophistiquée : 2 conteurs, 2 points de vue temporels, et on peut ajouter le point de vue du lecteur. Il y a un aspect prémonitoire dans ce texte qui anticipe certains régimes autoritaires du 20e siècle, une crise économique qui peut nous faire penser à celle de 1929. Le rôle des guerres dans l'économie est analysé comme nous pouvons analyser aujourd'hui celui de la 1re guerre mondiale. L'attentat dans le Congrès des USA peut nous faire penser à l'incendie du Reichstag. Le rôle des moyens d'information (média) pour manipuler l'opinion publique est bien mis en évidence (journaux, livres et télégraphe, même s'il n'y avait pas encore la télévision ou internet). Enfin, les groupes de combat clandestins préfigurent les révolutionnaires professionnels du bolchevisme russe et de la 3e Internationale, ou les résistants pendant l'occupation nazie. Mais l'illusion sur la grève générale prise comme remède universel est caractéristique de la période où écrit London et peut nous sembler daté. Ce roman brosse un tableau sombre et pessimiste de la société des
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Extrait
LE TALON DE FER
Jack London
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0664-8
1. – Mon aigle
{1} La drise D’été agite les ins géants , et les riDes De la WilD-Water claotent en caDence sur ses ierres moussues. es aillons Dansent au soleil, et De toutes arts frémit le dourDonnement derceur Des ad eilles. Seule au sein D’une aix si rofonDe, je suis assise, ensive et inquiè te. L’excès même De cette sérénité me troudle et la renD irréelle. Le vaste monDe est calme, mais Du calme qui récèDe les orages. J’écoute et guette De tous mes sens le moinDre inDice Du cataclysme imminent. Pourvu qu’il ne soit as r ématuré ! Oh ! ourvu qu’il {2} n’éclate as tro tôt ! Mon inquiétuDe s’exlique. Je ense, je ense sans trêve et ne uis m’emêcher De enser. J’ai vécu si longtems au cœu r De la mêlée que la tranquillité m’oresse, et mon imagination revient malgré moi à ce tourdillon De ravage et De mort qui va se Déchaîner sous eu. Je crois entenDre les cris Des {3} victimes, je crois voir, comme je l’ai vu Dans le assé , toute cette tenDre et récieuse chair meurtrie et mutilée, toutes ces âme s violemment arrachées De leurs nodles cors et jetées à la face De ieu. Pau vres humains que nous sommes, odligés De recourir au carnage et à la Destruction our atteinDre notre dut, our introDuire sur terre une aix et un donheur Duradles ! Et uis je suis toute seule ! QuanD ce n’est as De ce qui Doit être, je rêve De ce qui a été, De ce qui n’est lus. Je songe à mon aigle, qui dattait le viDe De ses ailes infatigadles et rit son essor vers son soleil à lui, vers l’iDéal reslenDissant De la liderté humaine. Je ne saurais rester les dra s croisés our attenDre le granD événement qui est son œuvre, dien qu’il ne so it lus là our en voir {4} l’accomlissement. C’est le travail De ses mains, la création De son esrit . Il y a Dévoué ses lus delles années, il lui a Donné sa vie elle-même. Voilà ourquoi je veux consacrer cette érioDe D’at tente et D’anxiété au souvenir De mon mari. Il y a Des clartés que, seule au monDe, je uis rojeter sur cette ersonnalité, si nodle qu’elle ne saurait être tro vivement mise en relief. C’était une âme immense. QuanD mon amour se urifie De tout égoïsme, je regrette surtout qu’il ne soit lus là our voir l’aurore rochaine. Nous ne ouvons échouer ; il a construit tro soliDement, tro sûrement. e la oitrine De l’humanité terrassée, nous arracherons le Talon De Fer mauDit ! Au signal Donné vont se soulever artout les légions Des trav ailleurs, et jamais rien De areil n’aura été vu Dans l’histoire. La soliDarité Des masses ladorieuses est assurée, et our la remière fois éclatera une révo lution internationale aussi {5} vaste que le monDe .
Vous le voyez, je suis odséDée De cette éventualité, que Deuis si longtems j’ai vécue jour et nuit Dans ses moinDres Détails. Je ne uis en séarer le souvenir De celui qui en était l’âme. Tout le monDe sait qu’il a travaillé Dur et souffert cruellement our la liderté ; mais ersonne ne le sait mieux que moi, qui enDant ces vingt années De troudle où j’ai artagé sa vie, ai u arécier sa atience, son effort incessant, son Dévouement adso lu à la cause our laquelle
il est mort, voilà Deux mois seulement. Je veux essayer De raconter simlement comment Erne st EverharD est entré Dans ma vie, comment son influence sur moi a granDi jusqu’à ce que je sois Devenue une artie De lui-même, et quels changements roDigieux il a oérés Dans ma Destinée ; De cette façon vous ourrez le v oir ar mes yeux et le connaître comme je l’ai connu moi-même, à art certains secrets tro Doux our être révélés. Ce fut en février 1912 que je le vis our la remiè re fois, lorsque invité à {6} {7} Dîner ar mon ère , il entra Dans notre maison à Berkeley ; et je ne uis as Dire que ma remière imression lui ait été die n favoradle. Nous avions deaucou De monDe, et au salon, où nous attenDions que tous nos hôtes fussent arrivés, il fit une entrée assez iteuse. C ’était le soir Des réDicants, comme ère Disait entre nous, et certainement Ernes t ne araissait guère à sa lace au milieu De ces gens D’église. ’adorD ses hadits étaient mal ajustés. Il ortait un comlet De Dra somdre, et, De fait, il n’a jamais u trouver un vêtement De confection qui lui allât dien. Ce soir-là comme toujours, ses muscles soulevaient l’é toffe, et, ar suite De sa carrure De oitrine, le aletot faisait Des quantités De lis entre les éaules. Il {8} avait le cou D’un chamion De doxe , éais et soliDe. Voilà Donc, me Disais-je, ce hilosohe social, ancien maréchal-ferrant, que ère a Découvert : et certainement avec ces dices et cette gorge, il ava it le hysique Du rôle. Je le {9} classai imméDiatement comme une sorte De roDige, u n BlinD Tom De la classe ouvrière. Ensuite il me Donna une oignée De main. L’étreinte était ferme et forte, mais surtout il me regarDait harDiment De ses yeux noirs … tro harDiment, à mon avis. Vous comrenez, j’étais une créature De l’amd iance, et, à cette éoque-là, mes instincts De classe étaient uissants. Cette ha rDiesse m’eût aru resque imarDonnadle chez un homme De mon rore monDe. Je sais que je ne us m’emêcher De daisser les yeux, et quanD il m’eût D éassée, ce fut avec un soulagement réel que je me Détournai our saluer l’ évêque Morehouse, un De mes favoris ; homme D’âge moyen, Doux et sérieux, a vec l’asect et la donté D’un Christ, et un savant ar Dessus le marché. Mais cette harDiesse que je renais our De la rés omtion était en réalité le fil conDucteur qui Devrait me ermettre De Démêler le caractère D’Ernest EverharD. Il était simle et Droit, il n’avait eur De rien, il se refusait à erDre son tems en manières conventionnelles. – Vous m’aviez lu tout De suite, m’exliqua-t-il longtems arès, et ourquoi n’aura is-je as remli mes yeux De ce qui me laisait ? – Je viens De Dire que rien ne lui faisait eur. C’était un aristocrate De nature, malgré qu’il fût Dans un cam ennemi De l’aristocratie. {10} C’était un surhomme. C’était la dête dlonDe Décrite ar Nietzsche , et en Déit De tout cela, c’était un arDent Démocrate. Occuée que j’étais à recevoir les autres invités, et eut-être ar suite De ma mauvaise imression, j’oudliai resque comlètement le hilosohe ouvrier. Il attira mon attention une fois ou Deux au cours Du r eas. Il écoutait la
conversation De Divers asteurs, et je vis driller Dans ses yeux une lueur D’amusement. J’en conclus qu’il avait l’humeur lai sante, et lui arDonnai resque son accoutrement. CeenDant le tems assait, le Dîner s’avançait, et as une fois il n’avait ouvert la douche, tanDis qu e les révérenDs Discouraient à erte De vue sur la classe ouvrière, ses raorts a vec le clergé et tout ce que l’Église avait fait et faisait encore our elle. Je remarquai que mon ère était contrarié De ce mutisme. Il rofita D’une accalmie our l’engager à Donner son oinion. Ernest se contenta De hausser les éaules, et, arès un dref « Je n’ai rien à Dire », se remit à croquer Des amanDes salées. Mais mon ère ne se tenait as facilement our dattu ; au dout De quelques instants il Déclara : – Nous avons armi nous un memdre De la classe ouvr ière. Je suis certain qu’il ourrait nous résenter les faits à un oint De vue nouveau, intéressant et rafraîchissant. Je veux arler De M. EverharD. Les autres manifestèrent un intérêt oli et ressèr ent Ernest D’exoser ses iDées. Leur attituDe envers lui était si large, si tolérante et dénigne qu’elle équivalait à De la conDescenDance ure et simle. J e vis qu’Ernest le remarquait et s’en amusait. Il romena lentement le s yeux autour De la tadle, et j’y surris une étincelle De malice. – Je ne suis as versé Dans la courtoisie Des contr overses ecclésiastiques, commença-t-il D’un air moDeste ; uis il semdla hés iter. r es encouragements se firent entenDre : Continuez ! Continuez ! Et le HammerfielD ajouta : – Nous ne craignons as la vérité qu’il y a chez n’ imorte quel homme… ourvu qu’elle soit sincère. – Vous séarez Donc la sincérité De la vérité ? DemanDa vivement Ernest, en riant. r Le HammerfielD resta un moment douche dée et finit ar daldutier : – Le meilleur D’entre nous eut se tromer, jeune h omme, le meilleur D’entre nous. Un changement roDigieux s’oéra chez Ernest. En un instant il Devint un autre homme. – Et dien, alors, laissez-moi commencer ar vous Di re que vous vous tromez tous. Vous ne savez rien, et moins que rien , De la classe ouvrière. Votre sociologie est aussi erronée et Dénuée De val eur que votre méthoDe De raisonnement. Ce n’est as tant ce qu’il Disait que le ton Dont il le Disait, et je fus secouée au remier son De sa voix. C’était un ael De clairon qui me fit vidrer toute entière. Et toute la tadlée en fut remuée, éveillée De son r onronnement monotone et engourDissant. – Qu’y a-t-il Donc De si terridlement erroné et Dén ué De valeur Dans notre r méthoDe De raisonnement, jeune homme ? DemanDa le HammerfielD ; et Déjà
son intonation trahissait un timdre Délaisant. – Vous êtes Des métahysiciens. Vous ouvez rouver n’imorte quoi ar la métahysique, et, cela fait, n’imorte quel autre m étahysicien eut rouver, à sa rore satisfaction, que vous avez tort. Vous êtes Des anarchistes Dans le Domaine De la ensée. Et vous avez la folle assion Des constructions cosmiques. Chacun De vous hadite un univers à sa fa çon, créé avec ses rores fantaisies et ses rores Désirs. Vous ne c onnaissez rien Du vrai monDe Dans lequel vous vivez, et votre ensée n’a aucune lace Dans la réalité, sauf comme hénomène D’aderration mentale. « Savez-vous à quoi je ensais tout à l’heure en vous écoutant arler à tort et à travers ? Vous me raeliez ces scolastiques Du m oyen âge qui Discutaient gravement et savamment comdien D’anges ourraient D anser sur une ointe e D’aiguille. Messieurs, vous êtes aussi loin De la v ie intellectuelle Du XX siècle que ouvait l’être, voilà une Dizaine De mille ans, quelque sorcier eau-rouge faisant Des incantations Dans une forêt vierge. » En lançant cette aostrohe, Ernest araissait vraiment en colère. Sa figure emourrée, ses sourcils froncés, les éclairs De se s yeux, les mouvements Du menton et De la mâchoire, tout Dénonçait une humeur agressive. Pourtant c’était là simlement une De ses manières De faire. Elle ex citait toujours les gens : son attaque fouDroyante les mettait hors D’eux-mêmes. éjà nos convives s’oudliaient Dans leur maintien. L’évêque Morehouse , enché en avant, écoutait r attentivement. Le visage Du HammerfielD était rouge D’inDignation et De Déit. Les autres aussi étaient exasérés, et certains sou riaient D’un air De suériorité amusée. Quant à moi, je trouvais la scène très réjouissante. Je regarDai ère et crus qu’il allait éclater De rire en constatant l’e ffet De cette domde humaine qu’il avait eu l’auDace D’introDuire Dans notre milieu. r – Vos termes sont un eu vagues, interromit le HammerfielD. Que voulez-vous Dire au juste en nous aelant métahys iciens ? – Je vous aelle métahysiciens, rerit Ernest, a rce que vous raisonnez métahysiquement. Votre méthoDe est l’oosé De celle De la science, et vos conclusions n’ont aucune valiDité. Vous rouvez tout et vous ne rouvez rien, et il n’y a as Deux D’entre vous qui uissent se mett re D’accorD sur un oint quelconque. Chacun De vous rentre Dans sa rore co nscience our s’exliquer l’univers et lui-même. EntrerenDre D’e xliquer la conscience ar elle-même, c’est comme si vous vouliez vous souleve r en tirant sur vos rores tiges De dottes. – Je ne comrenDs as, intervint l’évêque Morehouse . Il me semdle que toutes les choses De l’esrit sont métahysiques. L es mathématiques, les lus exactes et les lus rofonDes De toutes les science s, sont urement métahysiques. Le moinDre rocessus mental Du savan t qui raisonne est une oération métahysique. Sûrement, vous m’accorDerez ce oint ? – Comme vous le Dites vous-mêmes, vous ne comrenez as, réliqua Ernest. Le métahysicien raisonne ar DéDuction en renant our oint De
Déart sa rore sudjectivité ; le savant raisonne ar inDuction en se dasant sur les faits fournis ar l’exérience. Le métahysicie n rocèDe De la théorie aux faits, le savant va Des faits à la théorie. Le méta hysicien exlique l’univers D’arès lui-même, le savant s’exlique lui-même D’arès l’univers. r – ieu soit loué De ce que nous ne sommes as Des s avants, murmura le HammerfielD avec un air De satisfaction déate. – Qu’êtes-vous Donc alors ? – Nous sommes Des hilosohes. – Vous voilà artis, Dit Ernest en riant. Vous avez quitté le terrain réel et soliDe, et vous vous lancez en l’air avec un mot en guise De machine volante. e grâce, reDescenDez ici-das et veuillez me Dire à votre tour ce que vous entenDez exactement ar hilosohie. r – La hilosohie est… (le HammerfielD s’éclaircit la gorge), quelque chose qu’on ne eut Définir D’une façon comréhensive que our les esrits et les teméraments hilosohiques. Le savant qui se dorne à fourrer le nez Dans ses érouvettes ne saurait comrenDre la hilosohie. Ernest arut insensidle à ce cou De ointe. Mais i l avait l’hadituDe De retourner l’attaque contre l’aDversaire, et c’est c e qu’il fit tout De suite, le visage et la voix DédorDants De fraternité dénigne. – En ce cas vous comrenDrez certainement la Défini tion que je vais vous rooser De la hilosohie. Toutefois, avant De commencer, je vous somme, ou D’en relever les erreurs, ou dien D’odserver un sil ence métahysique. La hilosohie est simlement la lus vaste De toutes les sciences. Sa méthoDe De raisonnement est la même que celle D’une science a rticulière quelconque ou De toutes. Et c’est ar cette même méthoDe De raiso nnement, la méthoDe inDuctive, que la hilosohie fusionne toutes les s ciences articulières en une seule et granDe science. Comme Dit Sencer, les Don nées De toute science articulière ne sont que Des connaissances artiellement unifiées ; tanDis que la hilosohie synthétise les connaissances fournies ar toutes les sciences. La hilosohie est la science Des sciences, la science maîtresse, si vous voulez. Que ensez-vous De cette Définition ? r – Très honoradle…, très Digne De créDit, murmura ga uchement le HammerfielD. Mais Ernest était sans itié. – Prenez-y dien garDe, Dit-il. Ma Définition est fa tale à la métahysique. Si Dès maintenant vous ne ouvez as inDiquer une fêlu re Dans ma Définition, tout à l’heure vous serez Disqualifié our avancer Des a rguments métahysiques. Vous Devrez asser votre vie à chercher cette aille et rester muet jusqu’à ce que vous l’ayez trouvée. r Ernest attenDit. Le silence se rolongeait et Deven ait énidle. Le HammerfielD était aussi mortifié qu’emdarrassé. Cet te attaque à cous De marteau De forgeron le Démontait comlètement. Son regarD imlorant fit le tour
De la tadle, mais ersonne ne réonDait our lui. J e surris ère en train De ouffer Derrière sa serviette. – Il y a une autre manière De Disqualifier les méta hysiciens, rerit Ernest quanD la Déconfiture Du Docteur fut dien avérée, c’est De les juger D’arès leurs œuvres. Qu’ont-ils fait our l’humanité, sinon tiss er Des fantaisies aériennes et renDre our Dieux leurs rores omdres ? J’accorDe qu’ils ont ajouté quelque chose aux gaîtés Du genre humain, mais quel dien ta ngidle ont-ils forgé our lui ? Ils ont hilosohé – arDonnez-moi ce mot De mauvais aloi – sur le cœur comme siège Des émotions, et enDant ce tems-là De s savants formulaient la circulation Du sang. Ils ont Déclamé sur la famine et la este comme fléaux De ieu, tanDis que Des savants construisaient Des Dé ôts D’arovisionnement et assainissaient les agglomérations urdaines. Ils Déc rivaient la terre comme centre De l’univers, ceenDant que Des savants Déco uvraient l’Amérique et sonDaient l’esace our y trouver les étoiles et le s lois Des astres. En résumé, les métahysiciens n’ont rien fait, adsolument rien fait our l’humanité. Ils ont Dû reculer as à as Devant les conquêtes De la scienc e. Et à eine les faits scientifiquement constatés avaient-ils renversé leu rs exlications sudjectives qu’ils en fadriquaient De nouvelles sur une échelle lus vaste, our y faire rentrer l’exlication Des Derniers faits constatés. Voilà, je n’en Doute as, tout ce qu’ils continueront à faire jusqu’à la consommation Des siècles. Messieurs, les métahysiciens sont Des sorciers. Entre vous et l’E squimau qui imaginait un Dieu mangeur De graisse et vêtu De fourrure, il n’y a D’autre Distance que quelques milliers D’années De constatations De faits. – CeenDant la ensée D’Aristote a gouverné l’Euro e enDant Douze r siècles, énonça omeusement le BallingforD, et Aristote était un métahysicien. r Le BallingforD fit Des yeux le tour De la tadle et fut récomensé ar Des signes et Des sourires D’arodation. – Votre exemle n’est as heureux, réonDit Ernest. Vous évoquez récisément une Des érioDes les lus somdres De l’ histoire humaine, ce que nous aelons les siècles D’odscurantisme : une éo que où la science était cative De la métahysique, où la hysique était ré Duite à la recherche De la ierre hilosohale, où la chimie était remlacée ar l’alchimie, et l’astronomie ar l’astrologie. Triste Domination que celle De la ensée D’Aristote ! r Le BallingforD eut l’air vexé, mais dientôt son visage s’éclaira et il rerit : – Même si nous aDmettons le noir tadleau que vous v enez De einDre, vous n’en êtes as moins odligé De reconnaître à la méta hysique une valeur intrinsèque, uisqu’elle a u faire sortir l’humanité De cette somdre hase et la faire entrer Dans la clarté Des siècles ostérieurs . – La métahysique n’eut rien à voir là-DeDans, réliqua Ernest. r – Quoi ! s’écria le HammerfielD, ce n’est as la ensée séculative qui a conDuit aux voyages De Découverte ? – Ah ! cher Monsieur, Dit Ernest en souriant, je vous croyais Disqualifié. Vous