Le voyage d Emy
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Le voyage d'Emy , livre ebook

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Description

Je m'appelle Emy et j'ai dix-huit ans. C'est à peu près tout ce dont je me rappelle...
J’ai atterri dans un monde à l'allure étrange où réside un homme vivant en marge de la société. Rapidement, j’apprends que j’ai une mission. L'accomplir est d'autant plus important pour moi car elle pourrait m'aider à retrouver ma mémoire. C'est ainsi que je vais entreprendre un voyage sur des terres inconnues et faire des rencontres extraordinaires que je n’aurais jamais pensé expérimenter un jour. Une nouvelle culture m’ouvre ses portes et mon quotidien va être rythmé par de nombreuses découvertes, mais un grand danger menace tout un peuple et je vais y être entraînée. Parfois, les découragements, les incertitudes planent, mais je ne peux me détourner de ma quête. J’ai besoin de mettre des mots sur mon identité, même si pour cela, je dois m’enfoncer au cœur d’une lugubre forêt. Mais comment accomplir son destin quand on ne se souvient plus de qui on est ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070002438
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Voyage d’Émy   :
la forêt Cor de Bouc

Créé et écrit par : Dimitri OLIVIER
Illustré par : Dianna BLANCHARD
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2021 Nanachi
Édité par : Nanachi, La Rabatelière, France
ISBN : 979-10-7000-243-8
Dépôt légal 06-2021
 
 
 
 
À mes parents,
qui croient avec leur fils
en ses rêves.
 
À plusieurs amies proches,
A. Astrid, C. Alix, L. Camille, W. Virginie,
pour leur soutien, leur patience
et leur confiance.
 
Clin d’œil particulier
à certains compagnons scribay
Alessya Monk, emi.lye, Magda Smuelovicius,
Redlyone, Salt Penry…
et autres pour leurs annotations et commentaires instructifs.
 
Prologue
 
J’avance depuis bien longtemps maintenant. Je suis bloquée dans cette dimension composée de noir depuis un temps indéterminé. De multiples yeux rouges me fixent, clignant tour à tour des paupières. Étrangement, alors qu’il ne fait ni froid ni chaud, de la buée sort de ma bouche et de mon nez à chaque respiration. Si je suis fatiguée, je me recroqueville et me repose quelque temps, attendant de retrouver mon souffle. Mais quand je ferme les yeux, ces pupilles de braise apparaissent encore dans mon esprit, et clignotent.
 
Je ne sais pas qui je suis, ni ce que je fais ici. Quel est le but recherché ? Que suis-je censée faire ? Tout ce que je sais, c’est que je suis au centre de ce spectacle interminable. Pourquoi me fixe-t-on comme ça ? Suis-je un monstre ? Ces yeux me jugent-ils ? Je ne vois que des regards flamboyants scrutant les moindres faits et gestes d’une jeune fille perdue au milieu des ténèbres.
 
La seule chose qui me pousse à avancer est une lumière étincelante que j’aperçois au loin. Elle a l’air si chaleureuse. Si je me concentre sur elle, je peux sentir ses rayons réchauffer mon sombre cœur dont je ne sens plus les battements. Suis-je morte ? Serait-ce ça la réponse ? J’avance encore et toujours vers cette lumière, source de mon énergie.
 
Je me demande à quoi je ressemble. En me palpant, mes mains me décrivent telle que je suis : des cheveux courts, rasés d’un côté, laissant tomber une mèche de l’autre, un petit nez retroussé, de fines lèvres dont aucun mot ne sort, et des joues humides caressées par les larmes de mon supplice.
 
Une solitude éternelle, des questions sans réponses, une pauvre fille à la poursuite d’une lumière inaccessible qui ne cesse de s’éloigner au fur et à mesure de ses pas. Me fuirait-elle ? Serai-je condamnée à rester croupir dans ces ténèbres dévorant peu à peu ce qu’il me reste de conscience ? Je pleure et il ne me reste plus que cela, pleurer. J’ai abandonné depuis un certain moment l’idée de prier, cela ne sert à rien. Je suis seule face à ces yeux écarlates qui me scrutent, me dévisagent, m’épient et se rient certainement de moi, puisque je leur offre la longue comédie d’une misérable fille s’attachant à un espoir ridicule qui ne souhaite même pas l’approcher.
 
Soudain, des éclats de rire se font entendre, puis des râles agonisants, des cris stridents. Qu’est-ce que c’est ? Les yeux se mettent à tourner autour de moi. Que se passe-t-il ? J’ai peur. Je jette un regard à cette lumière au loin. Elle ne cesse de briller et m’arrache un sourire nerveux. J’ai compris.
 
Je sais que je n’arriverai jamais jusqu’à elle. Mais je sais aussi que c’est maintenant la fin. Quelle fin ? La fin de tout. La fin de rien. Qu’importe, l’engloutissement de ma conscience m’apaise de plus en plus puisque je pense de moins en moins.
 
Cette dimension sera à jamais mon tombeau. Le tombeau d’une faible fille abandonnée par la lumière, engloutie par l’ombre. Avant de disparaître totalement, un souvenir occupe mon esprit. Serait-ce un dernier cadeau de la part de la lumière m’ayant prise en pitié ? Plus rien n’a d’importance. Deux mots se frayent un chemin jusqu’à ma bouche et jaillissent, drainant mes toutes dernières forces :
 
« Adieu Émy. »
 
I
 
Une douce brise caresse ma joue encore humide et sèche la trace de la dernière larme. Allongée sur le sol, les rayons du soleil réchauffent mon corps, toujours sous le joug de la torpeur. J'effleure avec ma main gauche l'herbe rafraîchie par ce qui semblerait être la rosée du matin. Est-ce que je vis encore ? Progressivement, je me remémore.
Émy. Oui, Émy est mon prénom. Mais d'où est-ce que je viens ? Un frisson me parcourt. Je me rappelle dans un flash ces grands yeux rouges qui me fixaient dans les ténèbres. J'allais mourir. Elles me dévoraient et je sombrais, disparaissant peu à peu pour ne jamais plus exister. Pourtant, cette lumière est venue à moi. Est-ce que c’est elle qui m'a sortie de ce bourbier ?
Peu importe, ce n'est pas en restant allongée ici que j'arriverai à obtenir des informations. Je décide donc de me lever tant bien que mal, malgré ma tête lourde et les fourmillements dans mes jambes.
Je m'assois et ouvre enfin les yeux, totalement éblouie. Un paysage merveilleux et atypique se présente à moi : je me trouve sur un archipel flottant. Plusieurs morceaux de terre relient l'île à une plus grande, dans un espace sans limite apparente. Il ne semble rien y avoir d'autre autour, excepté l’horizon qui se fond dans le bleu du ciel. Un ciel sans nuage et très ensoleillé bien qu’étrangement il n'y ait aucun soleil ou boule de lumière en son sein.
Au centre de l'île principale, une immense tour en pierres blanches se dresse, quelque peu délabrée, attaquée par le lierre. Elle est surmontée d’un toit de pierre noir encre que je ne distingue pas parfaitement du fait de la hauteur vertigineuse de la bâtisse. Malgré sa simplicité apparente, cette tour domine les alentours par sa grandeur.
Suis-je en train de rêver ?
Le calme qui m’entoure apaise les palpitations de mon cœur. J’essuie d’un revers de main une larme au coin de mes yeux et aspire une grande bouffée d’air qui me brûle les poumons. Je dévore du regard ce paysage tout droit sorti d’un conte de fée, mais, en effleurant les plantes et les cailloux, je remarque que tout est réel. S’il s’agit vraiment d’un rêve, il est très lucide. Tout est d’une réalité incroyable.
Ma curiosité me pousse à vouloir observer de plus près les environs. Pour cela, je dois sauter d’îlot en îlot en faisant bien attention à ne pas tomber dans un vide bleu vertigineux. Comme le sol, boueux, ne me permet pas de compter sur un appui solide, je manque de glisser, mais je parviens saine et sauve de l’autre côté. J'inspire et expire au maximum afin d'évacuer ce léger stress traduisant l'excitation d'un début d'aventure.
En contournant la tour, je vois plusieurs autres îles qui sont accrochées à la principale par des chaînes et des pontons. L'une d'entre elles semble habiter un potager, tandis que les caquètements des volailles m'indiquent qu'un poulailler se situe sur sa voisine.
Mon cœur martèle ma poitrine à chaque seconde de mon avancée. Comment réagir en cas de rencontre inattendue ? Qui dit potager, dit entretien et donc, par définition, cela ne s’entreprend pas tout seul ! Je dois rester sur mes gardes. Après tout, ce monde m'est complètement étranger, je ne sais pas ce qui m’attend.
Je continue mon chemin et arrive à l'entrée de la tour. En face se trouve un puits si grand qu'une piscine en marbre paraîtrait ridicule à côté. En m'y penchant, je vois de l'eau très claire tout au fond. Une soif irrésistible m’envahit et je jette le seau qui y est destiné.
L'eau fait l'effet d'un miroir parfait et je me vois pour la première fois depuis mon arrivée : des yeux bleus et des cheveux dénués de couleurs, blancs comme la neige, se reflètent à la surface. Je me caresse le visage, heureuse de me découvrir. Comment peut-on en venir à oublier son propre physique ?
Émue, je bois comme si cela faisait des années que je n’avais plus eu de quoi étancher ma soif. Le récipient se vide à une vitesse impressionnante et je lâche un soupir de satisfaction. Quelle boisson simple, mais revigorante ! Je me sens bien mieux, prête à continuer mon exploration !
Cependant, je n'ai plus rien à apprendre des alentours, il est temps que je m’attelle à découvrir ce qui se cache dans la tour. Je me place devant les trois marches surmontées de la porte d’entrée et viens frapper à deux reprises. Aucune réponse. Je réitère donc une seconde fois avant de m'apercevoir, surprise, de la présence d’une sonnette. En appuyant dessus, une effrayante musique retentit et hérisse tous les poils de ma peau. Mais, malheureusement, encore et toujours aucune réponse.
Y a-t-il vraiment quelqu'un qui vit ici, bon sang ?
Je décide de m'y aventurer. La porte grince lorsqu'elle tourne sur ses gonds. Je sursaute puis entre dans le vestibule en la laissant claquer derrière moi. Les cliquetis d'une horloge qui trône au-dessus d'une étagère poussiéreuse attirent mon attention et un simple porte-manteau inutilisé attend qu’une âme charitable cesse de l’ignorer. Puis, je crie de ma plus belle voix :
– Y a quelqu'un ?!
Je me racle la gorge. Mince, ce n'est pas poli pour une inconnue qui s'infiltre chez un tiers. Fort heureusement, mon impolitesse a dû se perdre en chemin vers son destinataire. Personne ne daigne encore se montrer.
J’ai la gorge nouée et des sueurs froides coulent le long de mon dos. À ma droite, un escalier, et à ma gauche, un autre, identique. Tous deux en colimaçon, fusionnant dans une symétrie parfaite, ils me guident vers une double porte.
Je colle mon oreille et entends avec difficulté une voix masculine :
– Il faut que j'ajoute ça et puis ça...
J’en étais sûre ! Un homme vit donc réellement ici ! Un homme ou bien un monstre ?!
– Aomitsu, c'est prêt ! Viens ! Viens te dis-je ! Je t'ai dit de venir ici !
Des objets tombent au sol dans une cacophonie épouvantable. L'homme crie, agacé contre quelqu'un ! Quel sort lui réserve-t-il ? Pourquoi veut-il que cette personne vienne à lui ? J'ai atterri chez un psychopathe !
Puis, un gémissement de douleur. Il lui veut du mal !

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