Le voyage d Emy
141 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le voyage d'Emy , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
141 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La première gemme désormais obtenue, je poursuis mon voyage vers la prochaine dimension. Ce nouveau monde vacille comme la marche claudicante des morts-vivants qui l'habitent. Cette fois-ci, jusqu'où vais-je devoir aller ? En qui puis-je avoir vraiment confiance ? Et pourquoi les morts se réveillent-ils avec une faim vorace de tout ce qui abrite la vie ?


J'espère trouver des réponses à mes questions aux côtés des Arcanciens, un peuple aux traits humains et à la chevelure arc-en-ciel dont la civilisation ne tient encore qu'à un fil...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070002766
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Voyage d’Émy
Tome II – Le Paradis Éther
 
Créé et écrit par : Dimitri OLIVIER
Illustré par : Dianna BLANCHARD
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2023 Nanachi
Édité par : Nanachi, La Rabatelière, France
ISBN : 979-10-7000-276-6
Dépôt légal 03-2023

 

 
 
 
 
 
À ma petite sœur, Clara.
Toi qui étais fâchée avec la lecture,
quel plaisir de te savoir conquise par Émy !
À notre relation frère et sœur.
Tu m’apportes tant que je ne saurais pas par où commencer pour te remercier.
 
 

 
 
I
Au moment où je franchis l’arche de la forêt Cor de Bouc, un flash blanc m’aveugle. Mes doigts se posent devant mes yeux, impossible de savoir vers où j’avance.
Quelques secondes plus tard, j’aperçois tout autour de moi des points lumineux semblables à des étoiles, qui évoluent dans l’espace sans se soucier de ma présence. Ils s’étirent, rétrécissent et tournent tous ensemble dans le même sens à m’en donner la nausée. Une nuit sans limites s’étend à perte de vue.
Je foule un pont en bois en piteux état qui flotte et s’engouffre dans un vortex. Toute chose semble aspirée vers son épicentre qui émet un grondement sourd.
La suite de mon aventure se poursuivrait-elle là-bas ?
J’avance à petites enjambées, effrayée à l’idée que la vieille passerelle ne rompe sous mon poids. Elle tremble à chacun de mes pas et je dois m'accrocher aux cordes sur les côtés afin de conserver mon équilibre.
Qu’adviendra-t-il si tout lâche ? Jusqu’où tomberai-je ? Y a-t-il seulement un fond ?
Des sueurs froides m’étreignent et roulent le long de la courbure de mon dos. Je décide de marquer un arrêt au milieu de ma traversée :
– Il y a quelqu’un ?
Ma parole est engloutie dans cette pseudo-galaxie. Au loin, une étoile filante transperce les cieux et disparaît en trop peu de temps pour l’apprécier.
À en écouter les martèlements dans ma poitrine et ma respiration haletante, je ne saurais dire qui de moi ou du vortex est le plus bruyant.
J’inspire, les paupières fermées, puis expire en les rouvrant. Une légère vapeur s’échappe de mes lèvres et réchauffe le bout de mon nez avant de se fondre dans le néant. Je saisis plus fermement mes affaires et progresse à mon rythme, de planche en planche, déterminée à accéder au plus vite à ce nouvel univers.
Cependant, une lumière autour de ma ceinture attire mon attention. Elle gagne en intensité et s’annonce plus pressante au fur et à mesure de mon avancée.
Cette manifestation ne m’est pas étrangère. Ma rapière m’a déjà sauvée à de nombreuses occasions et je comprends rapidement le message qu’elle souhaite me transmettre : un danger potentiel va bientôt surgir et je dois me tenir prête.
Cette règle se confirme une énième fois. Des millions d’yeux écarlates apparaissent à mes pieds et clignent des paupières tour à tour. Elles reviennent me tourmenter, ces monstruosités qui proviennent de mes cauchemars ! Elles remplacent désormais les étoiles, conservant tout de même leur aspect étincelant.
Mon cœur se soulève quand j’aperçois au loin le couloir vers la prochaine dimension qui disparaît dans l’horizon. Le vieux pont poursuit cette fuite mystérieuse et se désagrège comme s’il était lui aussi apeuré par ces yeux. Les planches en bois s’écroulent une à une. Si je ne me mets pas à courir maintenant, c’est la chute assurée !
Le sang me bat aux tempes. Mes sauts s’accordent à chaque pulsation dans ma poitrine. La panique me tenaille. Mon cerveau cesse de réfléchir. La situation m’échappe tandis que la réalité se brouille devant moi.
Guidée par les murmures de mon esprit combatif, je dégaine ma rapière et la plante dans un de ces globes oculaires.
Les cris rauques deviennent stridents et résonnent à travers toute cette mystérieuse galaxie. Les yeux s’affolent et virevoltent tel un essaim d’abeilles en colère.
Miracle ! La prochaine porte s’éloigne plus lentement !
Sans m’arrêter, je perfore ces choses avec toute la rage qui m’anime. Désormais, le chronomètre est lancé, je n’ai que quelques secondes avant que mes poursuivants ne retrouvent leur calme.
Ou plutôt, aurais-je dû parler de quelques microsecondes ? Mes ennemis s’apaisent plus vite que je ne le pensais. Ils fondent sur moi comme des insectes attirés par de la nourriture, tandis que le pont s’effondre au rythme de leurs clignotements.
Je passe ma manche sur mon front humide où des mèches de cheveux s’agglutinent. Mes mains moites manquent de perdre ma rapière dans ce vide intersidéral. Un froid cinglant fouette mes pommettes, mes doigts s’engourdissent eux aussi.
Vers où vais-je tomber ? Pendant combien de temps ? Vais-je réussir à atteindre la prochaine dimension ?
Soudain, la lumière prodiguée par mon arme s’intensifie et la topaze impériale joue de ses reflets orangés. Elle aveugle les yeux de feu qui me maudissent dans une plainte assourdissante.
La progression de la porte se ralentit une nouvelle fois et, sans réellement comprendre comment, je suis propulsée vers l’avant, menée par ma lame étincelante.
Je parviens à franchir le trou noir et respire un air nouveau, éblouie par une clarté soudaine après l’obscurité du néant.
– Aïe !
Je m’écrase sur un sol boueux. En quelques instants, une pluie battante s’abat sur mon corps endolori. Sans relâcher les efforts, je rampe, effrayée à l’idée qu’on puisse m’attraper par la jambe et m’attirer vers l’intérieur. Mais, après m’être retournée, je remarque que le passage s’est déjà volatilisé.
Un rire nerveux m’échappe, incontrôlable. Je suis seule.
L’eau martèle mon visage souillé par la terre ramollie et masse mon cuir chevelu ainsi que mes épaules. Elle se faufile dans mes vêtements et apaise mes muscles. Pour une fois, la morsure du froid n’est pas si désagréable. Elle m’indique que je suis encore en vie !
Je souris face à ce ciel accablé et sursaute quand l’orage commence à gronder. Une tempête se déchaîne. Où puis-je trouver un abri ?
Au loin, quelques maisons me rappellent l’ébauche d’une bourgade en pleine campagne. Avec un peu de chance, quelqu’un acceptera peut-être de m’héberger. Quel genre d’êtres vivants vais-je rencontrer ici ? Des êtres mi-homme, mi-bête ? Des extra-terrestres ? Des monstres aquatiques ?
Mes pieds embourbés peinent à avancer et mes bonds à chaque éclair manquent de me faire glisser. Les éléments déchaînés tentent de m’arracher du sol, à tel point que je me demande si je ne pourrais pas trouver en volant, un toit sous lequel me protéger.
À l’approche des résidences, je remarque que quelque chose ne tourne pas rond. Plusieurs d’entre elles sont condamnées, ensevelies sous un amas de briques. Des fenêtres bâillent au gré du vent, sous lesquelles j’aperçois des morceaux de vitre brisée. Ces ruines me glacent le sang et je prie en moi-même pour ne pas être tombée sur un village fantôme.
Je glisse ma main sur les pierres poussiéreuses des bâtisses, tout en ayant à l’esprit que des familles cohabitaient peut-être ici. Les petits logis, d’une ressemblance déconcertante avec les nôtres, ont l’air de n’abriter aucune vie.
Je rentre au hasard dans l’une d’entre elles. Une odeur qui m’agresse les narines emplit les lieux. Je n’y vois presque rien, sauf quand un éclair s’abat au-dehors. Une table et quelques chaises renversées me donnent l’image d’un ménage troublé. Il y a aussi un vieux four et un seau en ferraille qui déborde à cause de la pluie qui y tombe goutte à goutte depuis la toiture. À bien y penser, c’est une odeur métallique qui imprègne cet endroit.
La foudre rugit et éclaire l’intérieur, révélant le sang séché qui recouvre le mur et les meubles. Je bloque ma respiration quelques secondes, le dos de ma main contre mon nez. Cette maison n’abritait pas seulement une famille bouleversée, il y a eu ici une bataille. Les traces cramoisies continuent vers l’extérieur, puis disparaissent à travers le rideau de pluie.
Afin d’en apprendre davantage sur la résidence où je me trouve, je pénètre dans l’intimité du logis. Une porte en bois me bloque la route, elle refuse de s’ouvrir quand j’actionne la poignée. Un premier coup d’épaule la fait trembler, puis un second l’envoie heurter le mur derrière elle. Je me masse le haut du bras à la suite de la collision, une grimace étirant mes joues.
Aussitôt, je sens quelque chose m’effleurer les jambes. Je sursaute et dégaine mon épée dans le même geste. Une bête feule et hérisse le poil tout en me jetant un regard mauvais.
Je distingue un corps maigrichon sur quatre pattes, le dos voûté, les poils hérissés et couverts de saletés. C’est un chat. Seulement un chat. Je respire plus facilement, mais je remarque que cet animal-là a deux queues.
Il court jusqu’à la table et tente, par une position qui se voudrait intimidante, de m’apeurer.
Le pauvre minou... À travers ses iris en forme d’amande, je lis de la terreur. Il devait être coincé depuis quelques jours dans cette pièce sans issue.
Au rythme des feulements de l’animal, je m’approche en répétant de petits chuintements, sans risquer de l’effrayer plus qu’il ne l’est déjà.
La lumière jaillit de nouveau dans un rugissement quand je remarque ne pas être au centre des préoccupations du félin. Quelque chose derrière moi traîne lourdement ses chaussures sur le sol, quelque chose qui semble terroriser l’animal bien plus qu’une jeune fille aux cheveux blancs. Au souffle fétide qui me caresse la nuque, un frisson me parcourt.
Mes talons glissent d’un demi-tour. Je prends la même posture que le chat avant de découvrir un homme en guenille et de nature humaine. Ses yeux roulent sur eux-mêmes et sa mâchoire tombante expose des dents pourries et une salive excessive. Il empeste cette odeur familière que j’ai pu sentir à travers les cadavres des satyres.
Je fais un gros effort sur moi-même pour garder mon sang froid, mais à sa vue, tout me dégoûte.
– Bonjour, monsieur, je... je m’appelle Émy.
Ma voix tremblote et je ne parviens pas à répri

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents