Un chemin vers le futur
188 pages
Français

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Un chemin vers le futur , livre ebook

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Description

Un fringant septuagénaire, amoureux de la nature, apprécie ses longues balades solitaires dans la forêt. Et c'est lors d'une de ses randonnées qu'André fait une macabre découverte le long de la rivière. Cet événement coïncidera avec une surprenante nouvelle : son clone, cinquante années plus jeune, a été créé par un de ses anciens collègues. Il va devoir éduquer cet adolescent lui-même en replongeant dans son passé, son enfance et sa jeunesse, afin d'apprendre à Jean les valeurs de la société moderne. Un conflit de générations naîtra rapidement. Le jeune est accro aux nouvelles technologies et aux folies de son âge rebelle, alors qu'André, le sage, savoure les plaisirs simples du quotidien. Tel un père envers son fils, le septuagénaire usera de divers stratagèmes pour offrir une vie convenable à son « double » et, surtout, pour le sauver de sa dépendance aux jeux d'argent et à la drogue. Cet ouvrage de science-fiction, doublé d'une énigme policière, où peurs, incompréhensions et joies se succèdent, tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page et l'invite à s'interroger sur le futur de l'humanité. Dans cet ouvrage de science-fiction, doublé d'une énigme policière, où peurs, incompréhensions et joies se succèdent, l'auteur invite à s'interroger sur les possibles conséquences du clonage, à travers des personnages attachants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342163148
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un chemin vers le futur
Jacques Gros
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un chemin vers le futur

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://jacques-gros.societedesecrivains.com
 
Écrit dans la Grange de Villaulnaie , Villognon, Charente, 2017
 
«  Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne,
C’est d’avoir un logis donnant sur la campagne…
Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé,
Où je vivrais ainsi qu’un ouvrier rangé.
C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre.  »
François Coppée, Un rêve de bonheur , xix e  siècle.
La jeunesse et le temps Un regard vers le futur

Signé Falconnet, xix e  siècle, bronze et or (collection particulière de l’auteur)
 
«  Vues des anges, les cimes des arbres – peut-être – sont des racines, buvant les cieux…  »
Rainer Maria Rilke (poème « Les vergers »)
 
 
 
«  Au printemps, l’oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix ?…
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’oiseau – dans les bois !…  »
Gérard de Nerval, Odelettes , 1853
1.
Année 2018
André Genac s’enfonce dans le bois, dans la moiteur poisseuse d’après-orage.
Il marche avec précaution, choisissant soigneusement les cailloux du chemin pour ainsi éviter de tremper ses chaussures ; il sourit en pensant que, par temps sec, il évite ces mêmes cailloux pour ne pas se tordre la cheville.
Il va vers le pont qui enjambe le ruisseau devenu torrent par l’afflux des eaux de pluie. On dit que le petit pont aux arches de pierre est romain car placé sur la route romaine de Saintes à Lyon, la via Agrippa. Il aime se promener vers ce vieux pont, au cœur d’une forêt de chênes, châtaigniers et de hêtres, sous lequel coule un ruisseau capable de se transformer soudain en un tumultueux torrent après les orages.
Ce pont est placé à proximité du sanctuaire et théâtre des Bouchauds où André va régulièrement jouir de la vue magnifique et ressentir l’atmosphère particulière, sacrée, des quatre temples et du théâtre gallo-romain :

Théâtre gallo-romain des Bouchauds (photo de l’auteur)
Là, il revit les cérémonies religieuses consacrées à César dans cet endroit magique qui contenait plus de cinq mille spectateurs ou fanatiques fervents de l’empereur. C’était il y a deux mille ans.
Sur le pont, André observe, dans le calme propice à la réflexion, le flot qui charrie des branches d’arbres cassées par les tempêtes et fait rouler des petits galets. Puis tourbillonne dans les niches creusées dans le calcaire des rives par les milliards de coups de boutoir des courants d’eau successifs.
Il aime marcher sur le chemin, à la recherche d’une fatigue délassante, apaisante, très éloignée des trépidations d’une vie active. Loin des écrans et de la modernité des nouvelles technologies, il laisse son esprit divaguer, batifoler, sans aucun contrôle, donnant libre cours à toutes sortes de pensées, propices à la créativité. Il pense à ce que disait John Muir à propos de la randonnée dans Our National Parks  : « La paix de la nature va s’infiltrer en vous comme les rayons du soleil pénètrent les arbres. Le vent va vous insuffler sa fraîcheur, et les orages leur énergie, en même temps que les soucis tomberont comme les feuilles d’automne. » Il fait partie d’un club de randonnée, le GIROP (Groupement informel de randonnées obstinément pédestres).
Il habite le chemin, les arbres, les oiseaux, les cailloux. Il est serein.
Il ne sait pas encore que le chemin le conduit vers un bouleversement majeur de sa vie, plus exactement de sa fin de vie : André est septuagénaire, bien qu’il s’en défende : « Moi, septuagénaire ! Je suis sexagénaire, regardez, j’ai soixante et dix ans, appuyant fortement sur le sexe et le soixante », disait-il avec coquetterie et un brin de paillardise.

Le pont romain
André poursuit sur le sentier bordé de feuillus, chênes et châtaigniers ; il marche au milieu du chemin, évitant les « arbres qui pleuvent » : le nuage laiteux qui enveloppe les cimes des grands arbres condense les gouttelettes d’eau sur leurs feuilles, entraînant une fine pluie à l’aplomb des arbres, épargnant le milieu du sentier, les microgouttelettes étant bien trop petites pour se condenser en pluie.
André adore les arbres. Il aime se promener tous les jours en fin d’après-midi sur ce sentier d’où il essaie d’observer les murmures, les étirements, les caresses des branches et leur musique ! Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de la musique attribue l’origine du mot « musique » au son que rendent les roseaux qui croissent sur les bords du Nil quand le vent souffle dans leurs tuyaux… à moins que l’origine ne soit les muses…
En prêtant une oreille attentive aux bruits de la forêt, André espère surprendre un arbre en train d’apporter du secours à un collègue arbre en difficulté, par l’extension de racines porteuses de nourriture réparatrice, transmission d’oxygène et d’azote. Il sait depuis sa lecture des travaux de l’éthologue et forestier Peter Wohlleben – dans La Vie secrète des arbres – que les arbres s’entraident, formant un écosystème de leurs réseaux racinaires diffusant le sucre des feuilles aux racines, communiquent et souffrent comme des êtres vivants ! D’ailleurs, au comble de l’exagération et par défi, il ne veut plus manger de pousses de bambou, de carottes ou de navets et autres racines de végétaux, ces êtres vivants ! Uniquement des fruits et des graines !
C’est Super-Fructal ! Ni racines ni viandes ! Ni Vegan ni Charal !
Il en a planté un millier, en souvenir d’une vieille tradition charentaise de planter des peupliers – souvent à la naissance d’un garçon – pour payer vingt-cinq ans plus tard la bague de fiançailles ! Mais aujourd’hui, où sont les fiançailles des jeunes gens ?
À côté des peupliers, un arboretum d’aulnes, de saules, de frênes, d’érables, de noyers, de chênes, de hêtres et autres tel le ginkgo biloba, cet arbre aux mille écus, seul rescapé de la bombe nucléaire qui dévasta Hiroshima. Ce sont des arbres susceptibles de résister aux inondations du fleuve voisin.
Dans le sous-bois, une friche d’herbes folles, repaire d’animaux de la forêt où viennent se réfugier biches, ragondins, hérissons, lapins ou lièvres qui y font leurs terriers ou leurs gîtes… Respect de la loi Natura 2000 de l’Union européenne qui œuvre pour la préservation de la diversité biologique.
La lumière du jour se fait plus faible, elle peine à transpercer les branches des arbres, André accélère, il souhaite arriver au pont avant la nuit.
Un frôlement le surprend. Une chauve-souris vient de voler sur son épaule, il a perçu le claquement de dents que la petite bête émet pour détecter les obstacles par écho sonar. Plus au loin, un pivert creuse un trou dans un effort surhumain puisque son crâne est soumis à une force (100 g : cent fois l’accélération de la pesanteur sur la Terre) destructrice pour l’homme.
Il approche du pont quand les derniers rayons de soleil ricochent sur la surface de l’eau. En se penchant, il discerne un alignement de cailloux portés par les flots du torrent, immobilisés sur la berge : cinq galets alignés, trois blancs et deux noirs.
Au risque de tomber, il scrute les galets dont l’arrangement lui rappelle une musique, oui mais laquelle ? Sa mémoire lui fait défaut. Il a déjà vu une partition de musique semblable, oui mais où ? Une vague plus forte, reliquat de l’orage du début d’après-midi, les entraîne, les disperse, anéantissant le message.
Il se penche au-dessus du pont, fasciné par le flot de la rivière, essayant d’apercevoir quelque poisson. Dans son enfance, il venait souvent se baigner dans une cuvette creusée dans la pierre et barbotait le corps enceint d’une ceinture de joncs que son grand-père lui confectionnait pour lui servir de bouée et lui apprendre à nager. Il aimait alors plonger ses mains sous les rives pour essayer d’attraper un poisson et relâchait soudain le corps visqueux et terrifiant qu’il tenait entre ses doigts. Quand par chance il s’agissait d’un poisson et non d’une grenouille, le poisson gluant et frétillant lui échappait ainsi inévitablement des mains.
Et c’est alors qu’il le voit ! Un cadavre dérivant le long de la rive, entraîné par les flots. Un squelette dont la tête est recouverte d’un chapeau Stetson, semblable à son propre chapeau – il en fait la collection.
Que doit-il faire ?
 
«  J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.  »
Arthur Rimbaud, Illuminations , 1886.
2.
André est un homme de taille moyenne, légèrement courbé, aux cheveux drus et bouclés, largement blanchis par les ans. Ses yeux sont bleus. Célibataire endurci, il est fier de son indépendance. Il aime la solitude, le bruissement des feuilles de peupliers, le son du clocher des villages, le calme de la campagne. Il y vient chaque année se ressourcer pour retrouver les racines de son enfance après une vie trépidante de travail dans les nouvelles technologies sur le plan mondial. Il a bourlingué dans de nombreux pays pour son travail dans une société internationale, sautant d’un aéroport à l’autre, de New York à San Francisco, de Dallas à Raleigh, de Shanghai à Pékin et de Kuala Lumpur à Singapour. Il en a hérité une structure psychique en « pelure d’oignon », se sentant français dans les me

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