Le flamant rose - Histoire de psy

Marie-Claire de Hemptinne

Description

« J'aime les couleurs gris et rose, qui sont douces et s'harmonisent parfaitement. N'oubliez pas que je suis d'origine flamande bien que francophone, et que j'aime beaucoup le rose ! et là vous comprenez le titre de mon livre. Perché sur une patte, c'est un animal gracile d'une grande élégance et fragilité en même temps. Sous cette apparence, il dégage une grande force et puissance et je m'y retrouve bien puisque je ne peux compter que sur une jambe et que j'ai une certaine force mentale. » Après trente-six années d'exercice en tant que psychologue et psychothérapeute EMDR, Marie-Claire de Hemptinne se confie à "cœur ouvert" dans son autobiographie. Le récit de sa douloureuse enfance et adolescence nous apprend ce qui a motivé les choix de sa future vie d'adulte. Véritable manuel de savoir-vivre, cet ouvrage donne accès à des approches très diverses visant à se remettre d'un choc émotionnel ou d'un traumatisme. L'auteure prouve qu'il existe des moyens d'affronter ses démons, comme par exemple en exprimant ses souffrances au travers du mental, des émotions et du corps pour se libérer de leur emprise et trouver le bonheur. Grâce à sa riche expérience et ses conseils avisés, elle donne les clés permettant de mieux apprécier l'instant présent pour mener une existence harmonieuse et épanouie.

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Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 03 mai 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342166200
• Langue: Français

Extrait

Le flamant rose - Histoire de psy
Marie-Claire de Hemptinne
Société des écrivains

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Le flamant rose - Histoire de psy
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.

 
Je remercie tout particulièrement

- Jean-Pierre, mon compagnon de route, pour sa présence bienveillante et ses encouragements, lors de ces trois années de travail de rédaction.


Un immense merci

- à mon amie Katia qui a lu et corrigé cet ouvrage, avec tout son professionnalisme et sa gentillesse.
- à ma sœur Lise pour son retour et ses corrections.

Logo de mon cabinet libéral
Avant-propos
Au cours de mes douze années de pratique libérale situées à la fin de ma vie professionnelle, plus d’une personne ou ancienne patiente m’a questionnée :

« Mais pourquoi n’écrivez-vous pas un livre ? »

Pas sur moi et mon histoire, qu’elles ignoraient totalement, bien entendu ; mon passé intime, personnel, elles ne le connaissaient pas.
Seul le récit de mon accident, enceinte de huit mois, apparaissait en salle d’attente de mon cabinet. C’était l’histoire de mon traumatisme et le témoignage de la résolution de celui-ci, vingt ans plus tard, grâce à la kinésiologie et à la technique EMDR : «  Eye Movement Desensitization and Reprocessing  » que l’on traduit ainsi : « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires ». J’ai découvert celle-ci en 2003 à la lecture de l’ouvrage de David Servan-Schreiber, Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse . J’étais parfaitement en phase avec ce titre et j’ai « dévoré » son ouvrage puis envoyé ma candidature dès la dernière page terminée. J’ai donc rapidement eu le privilège et le bonheur de suivre son enseignement à Paris, en 2003 et 2004. Je remplissais les conditions d’accès puisque j’avais un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en psychologie clinique et pathologique et des années d’expérience. L’EMDR est une technique de gestion des États de Stress Post-Traumatique (ESPT), découverte par Francine Shapiro aux USA, dans les années 1987. Elle sera progressivement introduite en France dix ans plus tard. Ce sera la technique ou support thérapeutique privilégié que j’utiliserai quotidiennement en tant que psychothérapeute, lors de ma pratique libérale, qui clôturera mes trente-six années d’exercice professionnel. Ce ne fut que du bonheur pour moi d’en vérifier les résultats rapides et je l’exprimais à mes patientes alors que je leur disais : « Au revoir, et bon vent dans votre nouvelle vie. »
À l’issue de notre dernière séance. Là, je pouvais les serrer dans mes bras, leur exprimer ma joie et mon émotion de les quitter ainsi. C’était comme une renaissance, et je leur disais combien elles étaient merveilleuses. J’avais environ trois fois plus de femmes que d’hommes qui venaient me consulter. Pour ces derniers, une sincère poignée de main et un regard confiant clôturaient notre travail. Bien entendu, je leur assurais mon soutien dans le futur, au cas où ils seraient confrontés à de nouveaux chocs, traumatismes ou difficultés de vie personnelle ou professionnelle. Le message était bien compris car j’ai pu en revoir certains, tout à fait ponctuellement par la suite. Eh bien, c’est chose faite, voici donc le résultat de ma longue « gestation thérapeutique » et je les remercie de m’avoir permis de mûrir peu à peu, inconsciemment, ce merveilleux projet. Aujourd’hui j’ai donc décidé de vous raconter dans un premier temps, mon enfance et mon adolescence, ainsi que mon parcours de vie personnelle. Vous constaterez que, l’un comme l’autre guideront mes choix professionnels futurs. Je vous présente donc mon autobiographie. On pourrait même dire que c’est une anamnèse, un récit de mes antécédents. Il est empreint de réalisme, de quotidien, avec parfois une note d’humour. Cela vient du cœur, avec une belle dose d’espoir dans la vie, car la « vie est belle ».
Pendant plus de deux ans et demi, suite à l’arrêt de mon activité libérale, j’ai écrit à propos de mon passé. Le temps de la retraite m’ouvrait cette possibilité. Le contenu est peu à peu apparu trop dense et je me suis rendu compte qu’il me fallait faire deux livres. Le premier introduit et explique le suivant ; ils se succèdent et sont intimement liés l’un à l’autre. Dans ce premier livre j’aborde mon enfance et le contexte privilégié, mais toxique, dans lequel j’ai grandi. Les circonstances me guideront peu à peu vers le « non-choix » de mon futur métier de psychologue. Ensuite, ce sera mon vécu de femme, épouse et mère, gagnant peu à peu en maturité et prise de conscience. Une vie de marathonienne comme toutes les femmes qui travaillent et élèvent leurs enfants pratiquement seules, leur époux se consacrant à sa brillante carrière, loin de toute famille proche. Là encore, je me situe dans une apparente facilité et aisance.

Rechercher loin dans ma mémoire les souvenirs d’enfance :
Au fur et à mesure que j’écrivais, des portes s’ouvraient. Curieusement, les noms, les lieux et les images revenaient à ma mémoire. Parfois, en pleine nuit, je retrouvais un détail que je complétais le lendemain matin ou que je notais rapidement sur un petit bloc-notes toujours à portée de main. Je me disais alors : « Ça, c’est un nouveau chapitre, un nouveau thème. »
Ce livre était présent en moi à chaque instant. Vous constaterez que c’est un parcours douloureux, comme le vôtre ou comme celui de chaque personne que vous croisez dans la rue… Si vous creusez un peu et que vous tentez d’ouvrir la «  porte de l’intime  », vous découvrirez chez chacun et chacune des souffrances, des deuils, des chocs et des traumatismes car « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ». Personne n’est épargné, mais tous n’en sortent pas égaux dans les meurtrissures et les séquelles physiques et/ou psychiques. Nous sommes tous très différents à ce niveau-là dans notre faculté de résilience.
Ce n’est pas tant le trauma qui importe, mais la manière dont on le vit et ce qu’il laisse comme traces. Ensuite, c’est surtout la manière dont on va pouvoir le dépasser qui compte. On peut y arriver seul dans certains cas où l’on se sent soutenu et entouré par des proches, une famille sécurisante et aimante. D’autres fois, le choc est trop intense pour une personne fragilisée qui le vit dans une grande solitude. C’est alors qu’il nous faut l’aide et l’accompagnement d’une personne neutre, d’un professionnel compétent sans lien affectif. Nous devons alors reprendre pas à pas ce chemin périlleux, chaotique, parfois boueux et accidenté dans lequel nous nous trouvons encore et toujours. Depuis ce jour-là, le traumatisme est présent à chaque instant. Il nous faut alors le laisser derrière nous et nous en libérer. Mais comment et avec qui ?
Le reste de ma vie, mon enfance et mon passé m’appartiennent, bien entendu. Vous les découvrirez au travers de ce livre. Ce n’est jamais simple de dévoiler son intimité. Si j’ai décidé aujourd’hui de le faire, c’est dans une volonté de transmettre mon témoignage, et cet élan de vie et de lumière qui sommeille au plus profond de chacun de nous. C’est parfois enseveli sous une montagne d’émotions et de symptômes physiques qu’il faut alors débroussailler pour en retrouver la cause . Ne vous y trompez pas, une famille « idéale » et une « jeunesse dorée » peuvent cacher bien des douleurs et des souffrances affectives de l’enfance. Vous verrez que j’ai beaucoup de chance et certainement ce qu’on nomme « une bonne étoile »… Il est vrai qu’elle se cachait parfois, souvent, un peu, ou beaucoup. Une fois qu’on la connaît, on ne l’oublie pas et l’on sait dans son for intérieur qu’elle existe. Cela s’appelle l’espoir et c’est aussi cette croyance que j’ai toujours eue profondément ancrée en moi que : « Demain, cela ira mieux   »…
Dans un contexte très privilégié matériellement, on peut vivre de grandes souffrances d’enfant. On n’imagine pas, la plupart du temps, cet aspect caché puisque le paraître est trompeur et fait bonne figure. Ces peines et douleurs sont bien masquées, par pudeur, culpabilité et parfois honte, d’autant plus si elles sont vécues dans un isolement total. Il faut dire qu’aujourd’hui les familles sont de plus en plus souvent éclatées. On vit loin de nos grands-parents qui ne peuvent plus normalement être un réel soutien, une belle ressource sécurisante… Enfin, lorsqu’on arrive dans un pays « étranger » bien que francophone et frontalier, l’intégration n’est pas évidente, surtout dans ma situation familiale que je qualifierai d’inhabituelle, comme vous le constaterez. Nous étions bien les premiers à quitter définitivement la Belgique en raison des problèmes linguistiques, en 1959. Pour nous, ce ne fut pas facile compte tenu du métier de mon père qui l’amènera à se rendre dans une soixantaine de pays, toujours entre deux avions, et de ma mère avant tout attirée par sa danse, sa peinture et autres occupations ! Donc elle aussi, souvent absente ou entre deux allers-retours au foyer… Mais c’est une autre histoire. En plus de ce contexte « insécure », vous verrez que ma santé m’a joué de sacrés tours dès mon plus jeune âge. Mon corps parlait et exprimait en maux la souffrance de la petite fille, faute de pouvoir la verbaliser en mots. Il me faudra attendre mes cinquante-quatre ans pour que le milieu médical trouve ENFIN la principale