Bas les masques

Jean Mosco

Description

« Le 12 mai 1797, après plus de mille ans d'existence, la République de Venise s'effondre sans coup férir. Après l'Empire romain millénaire, qui lui aussi s'était étendu sur l'Europe méditerranéenne grâce au développement de sa puissance économique, militaire et de gouvernance laïque, La Serenissima disparaît à jamais dans les brumes de sa lagune. Venise, trait d'union entre Occident et Orient, se rend à Bonaparte dix jours après la déclaration de guerre de ce jeune général français. Le 18 octobre 1797, par décision du traité de Campo-Formio entre la France et l'Autriche, entérinant les préliminaires de paix de Leoben du 18 avril dictés par Bonaparte à l'Autriche, l'ex-Sérénissime finit sa vie politique en simple province du Saint Empire romain germanique (Sacrum Imperium Romanum) qui lui-même se délitera moins de dix ans plus tard. Tel est le cadre tumultueux de cette pièce fictive où se joue un avenir politique, amoureux et spirituel des personnages en présence. » Autour de la chute de la République de Venise à la fin du XVIIIe siècle, l'auteur met en scène figures historiques et personnages de fiction pour réfléchir aux systèmes de gouvernance politique d'hier et d'aujourd'hui, interrogeant les failles de régimes se renouvelant de façon chaotique depuis des siècles. Conservant la rythmique des alexandrins, avec des vers de douze pieds à rimes par paire, cette pièce en trois actes concilie avec élégance classicisme et modernité. Maîtrisée dans son fond comme dans sa forme, la bien nommée Bas les masques est une satire du pouvoir habile et soignée.

Sujets

• Sciences humaines
• Napoleon I
• Sciences humaines et sociales
• Fiction historique
• Napoléon Ier
• Fiction
• Pièce de théâtre
• Saint-Empire romain germanique
• République
• Venise
• Théâtre
• Littérature

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 06 septembre 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342163070
• Langue: Français

Extrait

Bas les masques
Jean Mosco
Société des écrivains

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Bas les masques
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Remerciements
À mes parents qui me permirent de vivre une enfance heureuse.
 
À mon téméraire grand-père qui me transmit son exemple.
 
À mon parrain.
Préface
 
Le 12 mai 1797, après plus de mille ans d’existence, la République de Venise s’effondre sans coup férir.
Après l’Empire romain millénaire, qui lui aussi s’était étendu sur l’Europe méditerranéenne grâce au développement de sa puissance économique, militaire et de gouvernance laïque, La Serenissima 1 disparaît à jamais dans les brumes de sa lagune.
Venise, trait d’union entre Occident et Orient, se rend à Bonaparte dix jours après la déclaration de guerre de ce jeune général français. Le 18 octobre 1797, par décision du traité de Campo-Formio entre la France et l’Autriche, entérinant les préliminaires de paix de Leoben du 18 avril dictés par Bonaparte à l’Autriche, l’ex-Sérénissime finit sa vie politique en simple province du Saint Empire romain germanique ( Sacrum Imperium Romanum ) 2 qui lui-même se délitera moins de dix ans plus tard.
Tel est le cadre tumultueux de cette pièce fictive où se joue un avenir politique, amoureux et spirituel des personnages en présence 3 .
Pourquoi choisir une pièce qui répond seulement en partie aux règles de l’alexandrin ? N’ayant pas la prétention de pouvoir écrire selon l’usage des siècles passés, le choix de simplifier cette forme en gardant seulement le principe des vers de douze pieds à rimes par paire s’est imposé. En d’autres termes, les hémistiches ne sont pas nécessairement respectés dans leur forme classique, les césures sont fluctuantes et les rimes ne sont pas suivies selon l’usage de Racine. La conséquence conduit à des dissonances dans cet ensemble, signe peut-être avant-coureur de notre temps, mais aussi à une plus grande souplesse tout en conservant la rythmique de l’alexandrin chère à notre culture. J’espère y être parvenu.
 
Pourquoi avoir situé une action de plus de deux cents ans avant notre temps ?
Tout d’abord, cette pièce n’est en aucun cas de l’Histoire. Elle prétend uniquement s’inspirer de certains personnages et faits historiques.
Ensuite, sur l’échelle cosmique, que représentent deux cents ans ?
Il est souvent dit que l’histoire se répète sous une autre forme en d’autres temps, telles des vaguelettes formées à partir d’une pierre jetée dans l’eau. La République de Venise est ici choisie subjectivement pour être le centre de notre observation. La république romaine, qui pourrait être considérée comme son écho, se transforma en empire qui sombra en 476 pour sa partie occidentale. Cette même république peut être considérée comme faisant écho à la démocratie sous forme aussi de république, sous Athènes puis Rome, qui fut essayée avec un certain succès, puis déclina.
Mais à l’autre bout de l’échelle du temps, en quoi les républiques d’aujourd’hui, nouvel écho de la République de Venise, en ont-elles hérité ?
Il appartient à chacun d’entre nous de répondre à cette question. Et si certains ne voient pas intérêt d’y répondre, alors comment se plaindre des guerres qui se succèdent, que la barbarie soit sans cesse plus présente lorsque nous croyons qu’elle a été repoussée ou annihilée. Comment expliquer que les systèmes de gouvernance politique se renouvellent de façon chaotique au cours des siècles, particulièrement en Europe ?
 
« De tout temps dans l’Église, il a été donné à des âmes privilégiées, dont le rôle, certes, n’était pas d’enseigner une nouvelle doctrine, mais de stimuler les croyants à accomplir de bonnes œuvres » (saint Thomas d’Aquin, La Somme théologique ).
Second Épître de saint Paul aux Thessaloniciens, II Thes, II, 3 4 .
Chapitre II
Quant à ce qui concerne l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion à lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement mettre hors de votre sens, ni alarmer, soit par quelque esprit, soit par quelque parole ou lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était imminent. Que personne ne vous égare d’aucune manière ; car il faut que d’abord vienne l’apostasie, et que l’homme de péché ait paru, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève contre tout ce qui s’appelle Dieu ou qui est adoré, jusqu’à s’asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme étant Dieu.
Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il se manifeste en son temps. Car le mystère d’iniquité s’opère déjà, mais seulement jusqu’à ce que celui qui le retient encore paraisse au grand jour. Et alors se découvrira l’impie, que le Seigneur [Jésus] détruira par le souffle de sa bouche, et anéantira par l’éclat de son avènement. Quant à l’apparition de cet impie, elle se fera, selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité qui les eut sauvés. C’est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fera croire au mensonge, afin qu’ils tombent sous son jugement tous ceux qui n’auront pas cru à la vérité, mais qui auront pris plaisir à l’injustice.
Pour nous, nous devons rendre à Dieu de continuelles actions de grâces pour vous, nos frères bien-aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. C’est à quoi il vous a appelés par notre Évangile, afin que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.
Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les enseignements que vous avez reçus, soit de vive voix, soit par notre lettre. Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, que Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, console vos cœurs et vous affermisse en toute bonne œuvre et en toute bonne parole !
Chapitre III
Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course et soit glorifiée, comme elle l’est chez vous, et afin que nous soyons délivrés des hommes fâcheux et pervers ; car la foi n’est pas le partage de tous. Mais le Seigneur est fidèle il vous affermira et vous préservera du mal. Nous avons en vous cette confiance dans le Seigneur, que vous faites et vous ferez ce que nous vous prescrivons. Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l’amour de Dieu et vers la patience du Christ !
Nous vous recommandons, frères, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et ne se conforme pas à l’instruction qu’on a reçue de notre part. Vous savez vous-mêmes ce que vous devez faire pour nous imiter ; car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais nous avons été nuit et jour à l’œuvre, dans la fatigue et la peine, pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous en eussions le droit ; mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. Aussi bien, lorsque nous étions chez vous, vous disions-nous expressément : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » Cependant nous apprenons qu’il y en a, parmi vous, quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, qui ne s’occupent que de choses vaines. Nous les invitons et nous les exhortons par Seigneur Jésus-Christ à manger un pain qui soit le leur, en travaillant paisiblement.
Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Et si quelqu’un n’obéit pas à l’ordre donné par cette lettre, notez-le et ne le fréquentez plus, afin qu’il éprouve de la honte. Ne le regardez pourtant pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère.
 
Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine et homo factu est. 5
 
Et veritas Domini manet in æternum . 6
Suggestions de l’auteur
MUSIQUE
En annonce des trois actes précédant le lever de rideau, au choix :
- Antonio Vivaldi 7 ,
-  Acte I, Introduzione al Dixit Dòminus ( RV 595 ) « Ascende laeta », aria Alto-Sernito Angeli ;
-  Acte II, La verità in cimento, RV 739 : Overture, 1 er  mouvement ou Beatus vir qui timet Dominum ( RV 597 ) , partie chantée  ;
-  Acte III, Gloria ( RV 589 ) , Gloria in excelsis Deo ( Chorus ) .
 
ou
- Wolfgang Amadeus Mozart,
-  Acte I, Symphonie nº 25 en sol mineur, KV.  183, Allegro con brio
-  Acte II, Symphonie nº 29 en la majeur , KV.  201, Allegro con spirito, 6/8
-  Acte III, Symphonie nº 35 en ré majeur , KV.  385, dite “Haffner”, Presto
 
ou
- Carl Orff,
- Acte I, Carmina Burana, 1.O Fortuna
-  Acte II, Carmina Burana, 17. Stetit puella
-  Acte III, Carmina Burana, 24. Ave formosissima
Présentation des scènes
Précédant chaque scène et à partir de la scène première, soit une variation par scène :
Nicolo Paganini, Il carnevale di Venezia ( O Mamma mamma cara ) , Op. 10 8 selon le plan suivant.
 
Acte
I
Scène
1
2
3
4
5
6
7
8
Variation
1
3
16
2
9
17
11
7
 
Acte
II
Scène
1
2
3
4
5
6
7
Variat