Ingérences étrangères dans les crises politiques en Guinée et en Mauritanie de 2008 à 2013
384 pages
Français

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Ingérences étrangères dans les crises politiques en Guinée et en Mauritanie de 2008 à 2013 , livre ebook

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Description

Depuis les indépendances, un nombre non négligeable d'États africains sont confrontés à la problématique de la remise en cause des acquis démocratiques par des coups d'États militaires tel que ce fut le cas, une fois de plus, en Mauritanie et en Guinée, respectivement en août et décembre 2008. Ainsi les mois qui suivent sont marqués par une crise politique sur fond de guerre larvée dans chaque pays sous le regard de la communauté internationale qui y porte une attention particulière. D'autant plus qu'ils font partie, pour la Mauritanie, de la zone sahélo-saharienne, et pour la Guinée, de la sous-région ouest-africaine, deux espaces géographiques en proie à l'instabilité et au terrorisme. Ainsi, conformément aux dispositions prévues par le droit international sur la question du droit d'ingérence « humanitaire », la communauté internationale s'implique afin de conduire rapidement au processus de sortie de crise dans chaque pays. Le présent ouvrage investit de ce fait les contours de cet interventionnisme étranger, tout en mettant en lumière les facteurs déclencheurs sous-jacents de ces deux crises politiques, en y examinant les principes et enjeux fondamentaux régissant cette ingérence. Une dynamique qui, dans sa globalité, permet d'apprécier les postures contrastées adoptées par les acteurs étrangers face à chaque putschiste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342151770
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ingérences étrangères dans les crises politiques en Guinée et en Mauritanie de 2008 à 2013
Darlane Mengue-M'Engouang
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Ingérences étrangères dans les crises politiques en Guinée et en Mauritanie de 2008 à 2013
 
Lucien Febvre : « L’historien ne trouve pas, il cherche. »
Dédicace
Je dédie cette thèse
 
À Yliann Engouang, toi mon fils dont la présence est au quotidien une source de motivation et de joie indescriptible en dépit des nombreuses difficultés. La foi en Dieu a été source de courage.
 
À mes parents, M. et Mme Ngoua pour les efforts consentis et les marques d’affection.
 
À ma grande sœur Périne Obono qui, tout au long des années s’est substitué en seconde mère.
Remerciements
Mes remerciements vont à mon directeur de thèse, le Professeur Jean-Charles Jauffret qui a accepté de consacrer son temps au bon déroulement de cette thèse.
Je remercie chaleureusement le corps professoral de l’IEP d’Aix-en-Provence et les membres du jury qui ont accepté de prendre part à cette soutenance qui marque la fin d’une étape et le début d’une autre.
Mes remerciements,
À toutes les personnalités sénégalaises, guinéennes et mauritaniennes qui ont accepté de donner de leur temps afin de me donner leur point de vue sur l’objet de mon étude, à celles qui ont mis à ma disposition leur carnet d’adresse afin d’apporter une base solide à ce travail, notamment les journalistes de RFI, messieurs Nicolas Balique et Olivier Roger, les enseignants Ali Bensâad et Francis Simonis de l’Université d’Aix-Marseille, le Dr Cheikh Tidiane Gadio ancien ministre des affaires étrangères du Sénégal et médiateur dans la crise mauritanienne, Seydi Moussa Camara directeur de publication de La Nouvelle expression , Omar Diop assistant principal du chef de cabinet de la Présidence en Guinée, Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale de Mauritanie, Moussa Samba Sy directeur de publication du Quotidien de Nouakchott et Abdelvetah Ould Mohamed rédacteur en chef du Biladi .
À ma famille, toutes ces personnes qui n’ont jamais ménagé leurs efforts afin que je puisse me réaliser.
À mon grand frère, Tristan Daladier Engouang, dont l’affection et l’abnégation sont inestimables, pour tous les sacrifices consentis tout au long de ma longue scolarité et aussi pour avoir financé une partie de mon voyage de terrain pour la réalisation de cette thèse.
À Frédéric Ngoulou qui n’a cessé de m’encourager et qui a contribué au loin à la réalisation de ce travail.
À Ulrich Boumba, toi qui n’a jamais cessé de m’encourager pendant les moments de doute.
À mon frère Abeigna Bello pour son soutien inestimable.
Au Pr Ibrahima Baldé et à la famille Diallo dont mon ami sur Aix-en-Provence Alpha Diallo qui ont gracieusement mis leur logement à ma disposition en Guinée Conakry.
À Candice Menat et à M. Walter-Bruyer Ostells pour leur relecture et leurs conseils.
Tables des sigles et abréviations
AFD : Agence Française de Développement.
AMD : Alliance pour la Mauritanie Démocratique.
APP : Alliance populaire progressiste
AQMI : Al-Qaeda au Maghreb Islamique.
BAG : Bloc Africain de la Guinée.
BASEP : Bataillon pour la Sécurité présidentielle.
BATA : Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées.
CEE : Communauté Economique Européenne.
CEDEAO  : Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
CEMAC : Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale
CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante.
CMJD : Comité Militaire pour la Justice et le Développement.
CMRN : Comité Militaire pour le Redressement National.
CNDD  : Conseil National pour la Démocratie et le Développement.
CNUCED : Conférence des Nations-Unis sur le commerce et le développement…
CNE : Commission Nationale Electorale.
CNT : Conseil National pour la Transition.
CPS : Conseil de Paix et de Sécurité.
CTRN : Comité de Transition pour le Redressement National.
CPI : Cour Pénale Internationale.
DGSN  : Directeur général de la sûreté nationale.
FAA : Force africaine en attente.
FED : Fonds Européen de Développement.
FIDES : Fonds d’investissement pour le Développement Economique et Social.
FLAM : Forces de libération des Africains de Mauritanie
FMI : Fonds Monétaire International.
FNDD : Front National pour la Défense de la Démocratie.
FOMUC : Force multinationale en Centrafrique
GCIM : Groupe de Contact International pour la Mauritanie.
GIC-G : Groupe International de Contact pour la Guinée
HCE : Haut Conseil d’Etat.
IGAD : Intergovernmental Authority on Development.
MIFERMA : Mine de Fer de Mauritanie.
MNLA : Mouvement National de libération de l’Azawad
MUJAO : Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest
OCI : Organisation de la Conférence Islamique
OGDH : Organisation guinéenne des Droits de l’Homme
ONU : Organisation des Nations-Unies.
ONUDC : Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime.
OUA : Organisation de l’Unité Africaine.
PDG : Parti Démocratique Guinéen.
PNDD : Pacte National pour la Démocratie et le Développement.
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement.
PPM : Parti du peuple mauritanien.
PRP : Parti du Renouveau et du Progrès.
RDA : Rassemblement Démocratique Africain.
RPG : Rassemblement du Peuple de Guinée.
RFD : Union des Forces du Progrès.
UA : Union Africaine.
UE : Union Européenne.
UFDG  : Union des Forces Démocratiques de Guinée.
UFP : Union des Forces du Progrès.
UFR : Union des Forces Républicaines.
UNP : Union pour la Nouvelle République.
Introduction générale
De plus en plus, en dépit de contre-exemples minoritaires comme au Sénégal, l’Afrique, mais surtout l’Afrique de l’Ouest vit une sorte de recul démocratique notamment avec la prépondérance des prises anticonstitutionnelles de pouvoir dans bon nombre de pays. Ce fut le cas au Mali le 21 mars 2012. En effet, en mars 2012, suite à l’enlisement des forces armées face à la rébellion touarègue et à la percée des mouvements terroristes dans ce pays, un groupuscule de militaires dépose le Président de la République, Amani Toumani Touré. L’antériorité de ce phénomène remonte aux lendemains des indépendances.
Depuis l’accession des pays africains francophones à la souveraineté – dont l’origine se situe en 1958 pour la Guinée et 1960 pour la Mauritanie –, l’évolution politique de certains de ces Etats a été marquée par la prise de pouvoir illégale de la part des militaires, par ailleurs auteurs de nombreux putschs, le contexte politique lié à l’existence du parti unique aidant. Car de 1960 à 1990, dans la majeure partie des Etats africains, on vit au rythme de la domination du parti unique sans possibilité d’alternance du pouvoir. Le président au pouvoir était prédisposé à conserver le fauteuil présidentiel à vie, Sénégal excepté. Dès cet instant, seul un putsch pouvait assurer une alternance. D’où la prolifération des coups d’Etats militaires durant cette période. Un phénomène que viennent étayer les propos de Jean-Pierre Pabanel qui soutient dans son ouvrage Les coups d’Etats militaires en Afrique noire que : «  En Afrique noire, le pouvoir est au bout du fusil  » 1 .
Ce mode de prise de pouvoir par coups d’Etat, défini par Paul Leroy comme
« un changement de gouvernement opéré, hors des procédures constitutionnelles en vigueur, par une action entreprise au sein même de l’Etat au niveau de ses dirigeants ou de ses agents. Cette action […] est soudaine et sollicite généralement la force » 2  ;
Ou encore par Jean-Pierre Pabanel comme
« une pratique volontaire et consciente de l’armée ou d’une partie de celle-ci pour s’emparer des institutions étatiques et occuper le pouvoir d’Etat » 3
S’est au fil des ans institué en dénominateur commun à bien des Etats. Ce serait, à n’en point douter pour ses initiateurs, l’ultime voie de recours face à la difficulté des politiques à assurer le fonctionnement plus démocratique de l’appareil étatique, accédant ainsi au pouvoir par des voies anticonstitutionnelles. Dans la plupart des pays africains, les militaires se considèrent davantage comme les seules entités à pouvoir assurer la stabilité et le développement.
Aussi, depuis les indépendances, que ce soit au Nigeria, au Niger ou au Burkina Faso, la vie politique est l’œuvre des coups d’Etats militaires. En près d’un demi-siècle, on comptabilise une vingtaine de putschs militaires sur l’ensemble du continent 4 . Pourtant, malgré l’avènement du multipartisme et l’élaboration de nouvelles constitutions dans tous ces pays à partir de 1990, à la suite du célèbre discours de La Baule du Président François Mitterrand du 20 juin et à la faveur d’une période post guerre froide, la vie politique est toujours altérée par l’immixion des militaires et leurs prises illégales de pouvoir. On assiste même à l’exacerbation de ce phénomène. Ce « drame africain » s’explique par le passage de la colonisation à la démocratie sans que l’élite politique n’ait eu le temps de se former et d’acquérir l’expérience nécessaire à la pratique de ce nouveau mode de législation. En effet, depuis plusieurs années, l’Afrique fait à nouveau face à de multiples tentatives abouties ou non de déstabilisation de gouvernement dans la quasi-totalité de ses Etats. Ceci au grand dam des principes démocratiques qui stipulent que les militaires sont les garants des institutions étatiques, mais ne doivent en aucun cas se mêler de la gestion des a

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