Des dinosaures « à sang chaud » ?
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Des dinosaures « à sang chaud » ? Les dinosaures, qui dominaient l'essentiel des écosystèmes terrestres entre -230 et -65 millions d'années (Mésozoïque), sont traditionnellement vus comme des reptiles de taille démesurée et « à sang froid » ou ectothermes, c'est-à-dire dont la chaleur corporelle provient du milieu extérieur.

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Publié le 02 février 2012
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Langue Français

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Des dinosaures « à sang chaud » ?

Les dinosaures, qui dominaient l'essentiel des écosystèmes terrestres entre -230 et -65 millions d'années (Mésozoïque), sont traditionnellement vus comme des reptiles de taille démesurée et « à sang froid » ou ectothermes, c'est-à-dire dont la chaleur corporelle provient du milieu extérieur. Ils auraient ainsi largement bénéficié des climats supposés chauds et homogènes qui régnaient alors sur une bonne partie des continents. Mais la question du métabolisme de ces « terribles reptiles » (« dinosaure » vient du grec deinos - terrible - et sauros - lézard) divise encore les scientifiques. Par exemple, les restes de certains dinosaures ont été découverts près des pôles de l'époque (Australie, Antarctique, Alaska et Sibérie), dans des gisements dépourvus de restes d'animaux « à sang froid » comme les crocodiles, les tortues, les lézards et les serpents. D'autres pistes suggèrent également que certains dinosaures auraient été, comme les mammifères et les oiseaux actuels, « à sang chaud » ou endothermes, c'est-à-dire dont la chaleur corporelle est produite par le métabolisme.

Dent de dinosaure «Spinosaurus»: grâce à ces dents, les chercheurs ont pu démontrer que certains dinosaures étaient à sang chaud.

Pour déterminer si certains dinosaures étaient « à sang chaud », des chercheurs CNRS du laboratoire Paléoenvironnements et Paléobiosphère et du Laboratoire de Paléomagnétisme ont utilisé un « thermomètre » naturel : la composition isotopique de l'oxygène, mesurée dans des restes de dinosaures. On retrouve l'oxygène ingéré par un animal sous forme d'eau ou d'air dans des tissus minéralisés comme l'os, la dent ou encore l'écaille. La proportion des différents isotopes de l'oxygène dépend de la température de l'animal lors de la fabrication de ces tissus. Ainsi un endotherme, qui maintient une température corporelle constante et généralement plus élevée qu'un ectotherme, aura une composition isotopique de l'oxygène différente, même si les deux animaux vivent au même endroit et boivent la même eau.

Les chercheurs ont appliqué cette méthode à des restes de dinosaures ayant vécu au Crétacé et appartenant à quatre grands groupes (théropodes, sauropodes, ornithopodes et cératopsiens). Ces restes provenaient de gisements d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Afrique et d'Asie. La composition isotopique de l'oxygène des dents de dinosaures a été comparée à celle de restes d'animaux ectothermes, comme les crocodiles et les tortues, trouvés dans les mêmes gisements. Les différences constatées sont identiques à celles que l'on peut observer aujourd'hui entre des mammifères et les mêmes ectothermes. Le métabolisme des animaux des quatre groupes étudiés devait donc être similaire à celui des mammifères actuels. Autrement dit, ces dinosaures auraient été « à sang chaud ».

Comme les dinosaures étudiés appartiennent à des groupes très divers, et que les restes analysés proviennent de différents continents, les scientifiques suggèrent que l'endothermie était même assez répandue chez les dinosaures au Crétacé.

Il est peu probable qu'un refroidissement climatique ait pu être l'une des causes principales de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années.

En conséquence, ils estiment que la structuration des communautés animales et les relations trophiques au Mésozoïque devaient être beaucoup plus complexes que ce qui était envisagé jusque là. Enfin, au vu de ces résultats, les chercheurs pensent qu'il est peu probable qu'un refroidissement climatique ait pu être l'une des causes principales de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, comme on l'a souvent proposé. En effet leur endothermie devait les rendre moins

sensibles aux fluctuations du climat que les reptiles ectothermes, qui eux ont survécu.

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