Gaillon, château sans mécène
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Gaillon, château sans mécène Àl'entrée du château de Gaillon, l'heure des visites est dépassée, mais Nicolas Daniel est d'accord pour nous faire une visite guidée.

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Publié le 06 décembre 2011
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Langue Français

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Gaillon, château sans mécène

Àl'entrée du château de Gaillon, l'heure des visites est dépassée, mais Nicolas Daniel est d'accord pour nous faire une visite guidée. Gaillon, à quelques encablures de Giverny (600 000 visiteurs par an, « par ici la Monet ») et de la commune des Andelys, est un site presqu'abandonné. Pourtant, ce château situé en promontoire d'une boucle de la Seine, est le premier château Renaissance jamais construit en France, à l'initiative d'un certain Georges d'Amboise (ce dernier, archevêque de Rouen et ministre de Louis XII, transposa en tant que vice-roi du Milanais sa vision de la péninsule). Détruit et reconstruit, Napoléon en fit même une prison. Aujourd'hui, le monument tarde à trouver ses mécènes. Le Crédit Agricole et la SANEF donnent une obole de quelques dizaines de milliers d'euros par an, une bagatelle par rapport aux besoins. Pourtant, le conte de fée faillit se pro duire lorsque François Mitterrand, très ami avec Mr Maire, maire de Gaillon (qui fut maire de la ville) se passionna pour le château de Gaillon au point d'en faire un de ses programmes symboles avant que le choix de la pyramide du Louvre élimine tous ses concurrents sur son passage. Le projet avait de l'envergure. Il s'agissait de reconstruire à l'identique (Hardouin-Mansart) et de remettre en état de magnifiques parcs et jardins Le Nôtre (les emplacements sont devenus des friches agricoles). Laurent Fabius, le Président de la communauté du Grand Rouen n'est pas venu souvent. À son actif, la réhabilitation du château de Robert Le Diable, pas très éloigné. Jean-Louis Debré, député-maire d'Évreux, n'a pas souhaité trop s'y intéresser. Reste les mécènes industriels. Notre jeune guide, natif de Gaillon, l'enthousiaste Nicolas Daniel songe au groupe Ferrero, italien d'origine et gros employeur local. L'idée est lancée. Une chose est sûre, il serait temps de rapatrier à Gaillon les objets et les sculptures aujourd'hui exposés au Louvre et qui y passent presque inaperçus. Pour Gaillon, ce serait un signe fort. Plus globalement, n'est-il pas temps au niveau national d'organiser un répertoire ou une nomenclature des objets et oeuvres d'art entreposés dans les musées parisiens nationaux afin de pouvoir les redonner aux musées de province qui en sont destinataires ? Cela désengorgerait certains musées nationaux sans trop les affaiblir et donnerait un vrai coup de fouet à certains musées ou châteaux de province. Au fait, la prochaine fois que vous allez à Deauville, faîtes le détour par ici.

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