LES STÉPHANOIS SONT-ILS PRÊTS POUR L EUROPE?
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LES STÉPHANOIS SONT-ILS PRÊTS POUR L'EUROPE?

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LES STÉPHANOIS SONT-ILS PRÊTS POUR L'EUROPE? Nicolita est l'un des rares Stéphanois à avoir déjà connu l'Europe. "La Ligue des Champions, on ne veut même pas en entendre parler. Le club n'est pas prêt pour la jouer. Il faut avoir une progression régulière, ne pas brûler les étapes. Franchement, ce ne serait pas une bonne chose. Passer de la 10ème à la 3ème place, jouer cette épreuve, ce ne serait pas bon, ce serait trop rapide. La Ligue Europa? Pourquoi pas même si ce n'est pas dans les objectifs du club." Ainsi s'exprimait encore Dominique Rocheteau le mois dernier avant que la série de trois défaites d'affilée (Lyon 0-1, Montpellier 0-1 et Nice 2-3) ne vienne refroidir les ardeurs stéphanoises et éloigner définitivement toute perspective de Ligue des Champions. A sept encablures de la fin de cette saison 2011-2012, restait tout de même encore l'Europa League, éventuellement accessible via la sixième place du championnat. Pour une équipe qui navigue entre la 4ème et la 8ème place depuis la sortie de l'automne, il n'y aurait rien d'extraordinaire à envisager l'Europe. Pourtant, comme s'il s'agissait d'un rêve impossible, d'une quête trop dangereuse, rares sont les déclarations volontaristes poussant les joueurs de Galtier à se dépouiller pour partir à la conquête de cette Europe qui semble faire peur à tout le monde.

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Publié le 13 avril 2012
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LES STÉPHANOIS SONT-ILS PRÊTS POUR L'EUROPE? Nicolita est l'un des rares Stéphanois à avoir déjà connu l'Europe.

"La Ligue des Champions, on ne veut même pas en entendre parler. Le club n'est pas prêt pour la jouer. Il faut avoir une progression régulière, ne pas brûler les étapes. Franchement, ce ne serait pas une bonne chose. Passer de la 10ème à la 3ème place, jouer cette épreuve, ce ne serait pas bon, ce serait trop rapide. La Ligue Europa? Pourquoi pas même si ce n'est pas dans les objectifs du club." Ainsi s'exprimait encore Dominique Rocheteau le mois dernier avant que la série de trois défaites d'affilée (Lyon 0-1, Montpellier 0-1 et Nice 2-3) ne vienne refroidir les ardeurs stéphanoises et éloigner définitivement toute perspective de Ligue des Champions. A sept encablures de la fin de cette saison 2011-2012, restait tout de même encore l'Europa League, éventuellement accessible via la sixième place du championnat. Pour une équipe qui navigue entre la 4ème et la 8ème place depuis la sortie de l'automne, il n'y aurait rien d'extraordinaire à envisager l'Europe. Pourtant, comme s'il s'agissait d'un rêve impossible, d'une quête trop dangereuse, rares sont les déclarations volontaristes poussant les joueurs de Galtier à se dépouiller pour partir à la conquête de cette Europe qui semble faire peur à tout le monde. Quand on regarde les trajectoires des clubs français aux moyens comparables à l'ASSE ayant eu récemment à gérer ce strapontin continental, de Bordeaux à Nancy ou Sochaux en passant par Auxerre, on se dit, qu'effectivement -les trois derniers appelés jouant le maintien cette saison-, le prix à payer est parfois bien lourd. Les Verts sont bien placés pour juger, eux qui pensaient avoir fait le plus dur en retrouvant leur statut européen en 2008 avant de déchanter et de s'apercevoir qu'en fait ce changement de braquet ne faisait que souligner davantage leurs limites. Avec Saint-Etienne en 2007 (Intertoto) comme avec le Toulouse FC en 2007 (en Ligue des Champions), Elie Baup a été confronté à ce grand écart. Il en tire quelques certitudes. "On ne s'improvise pas équipe ou club européen du jour au lendemain. Pour avoir qualifié huit fois de suite les Girondins pour l'Europe, je sais ce que ça engendre dans l'organisation du club, dans la stratégie sportive et financière, dans les attentes de l'environnement, dans les revendications des joueurs également. Si on n'est pas prêt à faire face à tout ça, le risque est évidemment de rompre l'équilibre qui avait permis à l'équipe de se qualifier." Et il suffit parfois de rien, d'un seul recrutement inapproprié, d'une seule déclaration malheureuse, de quelques couvertures exagérées de magazines spécialisés pour faire exploser la belle harmonie sportive qui avait ouvert les vannes du rêve. Conscient que ce rêve peut vite s'évanouir, Roland Romeyer a eu trop peur d'entraîner son club en Ligue 2 après la dernière campagne européenne pour considérer cette dernière comme une fin en soi. "Cette 4ème place ne fait pas tourner les têtes. Notre propre expérience, en 2008, nous a servi de leçon. Nous aussi, nous avons vécu l'euphorie d'une qualification européenne, puis une période de grosses désillusions. Avec Bernard Caïazzo nous avons su tirer les leçons du passé, notamment au niveau du management des hommes. Notre gouvernance est plus soudée et notre effectif professionnel l'est aussi. Quoi qu'il arrive, nous resterons cohérents avec la politique sportive définie avec Dominique Rocheteau et Christophe Galtier. S'écarter de cette voie nous mettrait en danger." Autrement dit, l'ASSE n'est pas encore prête, ou ne se sent pas prête, à affronter de nouveau le haut niveau européen sans risquer d'y laisser des plumes. Comme si le sportif était allé plus vite que l'économique ou le financier, comme si les joueurs avaient une longueur d'avance sur leurs dirigeants. L'exercice est périlleux pour le duo Romeyer-Caïazzo entre l'ambition, indispensable à un club aussi prestigieux que l'ASSE, et la mesure, nécessaire pour ne pas se brûler les ailes. "Avec Bernard Caïazzo nous portons un projet fondé sur la modernisation des infrastructures, la formation et un recrutement intelligent, qui doit faire grandir le club et l'installer, à moyen terme, dans le top 5 de la Ligue 1, poursuit Romeyer. Nous souhaitons progresser chaque saison, par étape, au rythme de la rénovation du stade. Nous savons qu'un stade rénové nous ouvrira de nouvelles perspectives de développement." Davantage certainement qu'une simple participation à l'Europa League, car il s'agit de ça. Autant la Ligue des Champions, parce qu'elle ouvre de nouvelles perspectives de partenariats, et des primes UEFA non négligeables, s'avère dans tous les cas une belle affaire financière, autant l'Europa League demeure neutre économiquement dans le meilleur des cas, surtout quand on dispose d'un stade en chantier qui ne permettra pas des affluences significatives. Seule une épopée au long cours comme n'en a plus réalisé, en France, que l'OM ces dix dernières années (deux finales en 1999 et 2004) peut s'avérer positive à tous les niveaux. Les Verts n'en sont évidemment pas là qui s'interrogent seulement sur les éventuelles conséquences de cette conséquences quatrième place tant convoitée, peut-être cinquième ou sixième. En premier lieu, Roland Romeyer sait qu'elle aura des effets sur le Mercato d'été. "Nous misons sur la stabilité des hommes. Nous avons reconstruit un groupe en début de saison et nous pensons qu'il possède une belle marge de progression. Il y aura forcément quelques ajustements, toujours dans le but d'apporter une valeur ajoutée à l'équipe. Mais il faut voir la réalité en face : le football d'aujourd'hui fait que les meilleurs joueurs aspirent à changer de club. Notre objectif est d'anticiper les départs comme nous l'avons fait l'été dernier avec les transferts programmés de Blaise Matuidi et Dimitri Payet." S'ils venaient à terminer dans le top 5 les joueurs de Galtier auraient, pour les plus attractifs d'entre eux, des sollicitations, donc des attentes supérieures. Auraient-ils par exemple les moyens de conserver Pierre-Emerick Aubameyang ou Kurt Zouma, Stéphane Ruffier ou Banel Nicolita si d'aventure des gros clubs effectuaient une OPA sur eux? Quels seraient alors les choix effectués par les dirigeants, par le coach? Il y a un an, Matuidi, Payet et même Rivière seraient-ils partis aussi facilement s'ils avaient qualifiés leur équipe pour l'Europa League? Rien n'est moins sûr.

ROMEYER : "CETTE QUATRIÈME PLACE NE FAIT PAS TOURNER LES TÊTES"

Comment auraient-ils réagi face à des dirigeants inflexibles? Toutes ces questions, les décideurs stéphanois se les posent en ce moment. Ils savent qu'ils n'auront de réponse qu'à travers les performances des joueurs de Galtier d'ici la fin du championnat. Pour Jean-Michel Larqué, sur RMC, "que Saint-Etienne ne se qualifie pas pour une Coupe d'Europe et ça ne changera rien à sa politique sportive pour l'an prochain." Pour cet ancien vert célèbre qui a souhaité ne pas se dévoiler, "de toute façon, connaissant les deux présidents, s'il y a l'Europe, je parie qu'ils referont les mêmes erreurs car c'est dans leur nature de s'enflammer. Depuis qu'ils sont à la tête du club, ils ne pensent qu'à ça : l'Europe !" Mais que cet opposant officieux se rassure, dans un championnat du haut de tableau qui se resserre à mesure que le podium se dessine autour du PSG, Montpellier et Lille, la route continentale est semée d'embûches. Et sans une forte réaction stéphanoise après ce mois de mars si difficile, une place dans le top 10 serait déjà un moindre mal. "Je trouve que Saint-Etienne est en-dessous des deux premiers et de Lille. Il y a encore des imperfections chez eux, confirme le nouveau monsieur loyal du foot français, Christophe Dugarry. Ils ont des joueurs qui marchent sur l'eau comme Aubameyang, Ruffier ou même Batlles mais pour moi ils ont trop de manques pour atteindre le niveau de la Ligue des Champions. Et puis, la pression, le public, l'environnement, le Chaudron... pour l'instant on n'en est pas encore dans le money time, avec les jambes qui peuvent trembler. Mais tout ça, à un moment donné, il va falloir l'assumer." En mettant les choses dans l'ordre, c'est d'abord aux joueurs d'assumer. Aux dirigeants ensuite d'assurer pour que le songe européen du peuple vert ne se transforme pas en cauchemar.

LARQUÉ : "EUROPE OU PAS, ÇA NE CHANGERA RIEN À LA POLITIQUE SPORTIVE POUR L'AN PROCHAIN"

L'INFO EN PLUS

Les primes de classement pour la saison 2010-11 se situaient à ce niveau : 1er : 18,2 millions, 2ème : 15,8 millions, 3ème : 13,7 millions, 4ème : 12 millions, 5ème : 10,4 millions, 6ème : 9 millions, 7ème : 7,8 millions, 8ème : 6,8 millions, 9ème : 6 millions, 10ème : 5 millions, 11ème : 4,5 millions, 12ème : 3,9 millions, 13ème : 3,3 millions, 14ème : 2,9 millions, 15ème : 2,5 millions, 16ème : 2,2 millions, 17ème : 1,9 million, 18ème, 19ème et 20ème : 0. conséquences

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