Guerre et droits de l homme en République Démocratique du Congo
273 pages
Français

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Guerre et droits de l'homme en République Démocratique du Congo , livre ebook

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Description

Le 2 août 1998 éclatait, en République Démocratique du Congo, une guerre qui dura cinq ans : 1998-2003. Au cours de cette période, le Groupe Justice et Libération a assuré "le monitoring" du déroulement des hostilités et des violations des droits de l'homme. Kisangani en fut le principal champ de bataille. Par la méticulosité de ses "comptes rendus", par la richesse de ses informations, vérifiées, recoupées, ce "monitoring" s'impose comme un mémorial au nom de millions de victimes congolaises, livrées à la hargne des belligérants rwandais, ougandais, burundais et congolais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 99
EAN13 9782336274607
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
Paris : 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr Kinshasa : 1025 Avenue By Pass Kinshasa/Lemba, RDCongo
9782296070523
EAN : 9782296070523
Guerre et droits de l'homme en République Démocratique du Congo

Jean-Pierre Badidike
Sommaire
Page de Copyright Page de titre AVANT-PROPOS Première période de la guerre : - LA GUERRE DES REBELLES
Ier Document - « LA GUERRE DU CONGO A KISANGANI ET LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME. DU 2 AOUT AU 17 SEPTEMBRE » 2 ème document - « LES CONSEQUENCES POLITIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DE LA GUERRE DU CONGO A KISANGANI » 3ème Document - « LA GUERRE DU CONGO A KISANGANI ET LES DROITS DES PEUPLES »
Deuxième période de la guerre : - LA GUERRE DES ALLIES
4 ème Document - « LA GUERRE DES ALLIES A KISANGANI ET LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE » 5 ème Document - « LA GUERRE DES ALLIES EN RDC ET LE DROIT A L’AUTODETERMINATION DU PEUPLE CONGOLAIS » 6 ème Document - « LA GUERRE DES ALLIES A KISANGANI (du 5 mai au 10 juin 2000) ET LE DROIT A LA PAIX » ANNEXE I
Troisème période de la guerre : - LA GUERRE DES NEGOCIATIONS
7 ème Document - « FAUT-IL DIVISER LE CONGO DEMOCRATIQUE ? 8 ème Document - « POUR LA POURSUITE DU DIALOGUE INTER-CONGOLAIS. REFLEXIONS SUR LES ACCORDS CONCLUS EN MARGE DES TRAVAUX » 9 ème Document - « VRAIE OU FAUSSE MUTINERIE DE KISANGANI ET LE MASSACRE DES POPULATIONS CIVILES »
CONCLUSION GENERALE : LA LOGIQUE DE LA GUERRE EN RDC ET SA COMPLEXITE NOTICE BIOGRAPHIQUE
AVANT-PROPOS

Contexte
La reprise des affrontements armés à l’est de le République Démocratique du Congo, au mois d’août 2008, entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), en violation des accords de paix du « Programme Amani » 1 signés en janvier de la même année, a montré encore une fois que la crise et la guerre qui sévissent dans cette partie du monde tiennent à une logique dont les termes échappent à l’entendement du commun. Non seulement ces affrontements ont causé une des plus graves catastrophes humanitaires en jetant sur les rues un demi-million de personnes, mais surtout elles ont mis en lumière la fragilité du processus de consolidation de l’appareil de l’Etat et de légitimation des animateurs sur lequel avaient tablé les protagonistes des échéances électorales en 2006.
Certes, la tenue des élections législatives et présidentielles, le 30 juillet et le 29 octobre 2006 (2 ème tour des présidentielles), aura relevé un défi décisif du tissu sociopolitique de la République Démocratique du Congo. Ces élections, dont le caractère libre, transparent et démocratique n’a pas fait l’unanimité, ont sanctionné la fin d’une longue et pénible période de transition qui a préludé à l’avènement de ce que d’aucuns appellent la III ème République.
Amorcée dès la fin de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) qui n’avait accouché - et encore difficilement - que d’un texte constitutionnel et d’un Parlement, la période de transition, qui allait suivre, fit figure d’un enlisement au lendemain incertain, tant la pesanteur de l’ancien ordre n’avait pas encore retiré son épée de Damoclès des têtes et des esprits de ceux qui sont décidés à décider pour les autres. Les ébats de cette transition ont été tragiquement engloutis, en novembre 1996, par une guerre qui, initiée théoriquement par l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération), porta le 17 mai 1997 Laurent-Désiré KABILA à la magistrature suprême. Certains observateurs n’ont-ils pas cru que le Congo obtenait, après sept mois de guerre, ce que les quatre ans d’une transition conflictuelle, les 16 mois de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) et les quinze ans de résistance pacifique n’avaient pu lui accorder ! Mais une année aura suffi aux nouveaux dirigeants pour que les dissensions se muent en hostilités rangées et que les compagnons de lutte s’affichent en belligérants acharnés.
Le décret présidentiel du 13 juillet 1998 jeta le feu aux poudres : Laurent-Désiré KABILA retira à James KABAREBE le poste de chef d’état-major de l’armée. Cet acte, vu d’un mauvais œil par les uns, a été applaudi par d’autres. Y avait-il un autre choix pour un président ex-rebelle qui devait, d’une part, honorer ses engagements auprès des alliés qui l’avaient porté à bras-le-corps jusqu’au sommet de l’Etat, et, d’autre part, tenter de se crédibiliser auprès d’une opinion interne l’accusant d’avoir hypothéqué le pays ? La certitude, c’est que le 2 août 1998 éclata une nouvelle guerre qui dura cinq ans. Et le 30 juin 2003, après un long processus de dialogue de sourds et d’éloquents, commença une autre transition dont la grande innovation fut l’aménagement d’un espace présidentiel pour les transfuges du mouvement armé : un président et quatre vice-présidents. Initialement prévue pour deux ans, la deuxième Transition sera prolongée deux fois de six mois - ceci était prévisible - pour prendre fin le 30 juin 2006.
Avec les échéances électorales, de nouvelles institutions ont été mises en place après qu’un cadre constitutionnel eut été préalablement défini. Mais les élections sont en elles-mêmes un moyen et non une fin. La mise en place d’institutions démocratiques est une condition nécessaire, mais pas suffisante, à l’avènement d’un Etat de droit. Celui-ci est aussi, sinon d’abord et surtout, une culture, un esprit et non seulement un mot consigné dans des textes qui meublent les bibliothèques et les étagères des ministères. Cela est d’autant plus vrai qu’il s’agit, dans ce cas, d’un Etat qui sort d’une turbulence armée ayant causé plus de cinq millions de victimes, turbulence peinte sur fond de trois décennies de dictature féroce, cinq ans de guerres sécessionnistes et quatre-vingts ans de colonisation.
Une des façons pour cultiver l’Etat de droit et de démocratie, c’est de participer à une lecture de son histoire, tout au moins de certaines pages, dans le but d’en tirer des leçons éclairantes. Il n’est nullement question d’une épreuve nostalgique destinée à exhumer un passé indéterminé, encore moins du subterfuge d’un militantisme partisan qui appellerait à la vindicte. Ce ne serait pas la démocratie. Il s’agit plutôt d’une théorisation qui conceptualise la mémoire d’un peuple en quête de son identité. Et qui dit lecture dit d’abord écriture. Or, on ne peut plus écrire le droit sans y entrevoir les droits de l’homme. Malheureusement, s’il y a quelque chose qui fait corps avec l’histoire muselée du Congo, c’est évidemment les violations indescriptibles des droits. Au lendemain du dixième anniversaire de la deuxième phase de la guerre (la première étant celle de la guerre de l’AFDL), du cinquantième annniversaire des martyrs de l’indépendance du Congo, et surtout du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est évidement à partir des droits de l’homme massivement violés au Congo que nous voulons relire l’histoire.
Nous avons rassemblé quelques titres de l’observatoire élaboré par le Groupe Justice et Libération pendant les cinq ans de la deuxième phase de la guerre. Ces documents lisent les événements qui se sont principalement passés à Kisangani et dans les environs ; nous sommes au nord-est du pays. L’appréciation qui en résulte peut aussi bien valoir pour d’autres parties du territoire congolais. C’est aussi là une des limites de cette tentative, à savoir oser étendre à un ensemble ce qui n’a été établi que pour une de ses parties. L’avantage serait pourtant que, le champ étant strictement délimité, on échapperait, tant que faire se peut, aux risques de généralisations massives dans un pays composé d’une énorme complexité de tableaux, de paysages, de faits, d’Etats, de lieux, de richesses, de scénarios et même d’acteurs.
Ces textes que plusieurs ont lus en plein contexte de guerre, et à ce moment-là pour les besoins de la cause, matérialisent, avec le recul du temps, une mémoire où se gravent plus d’un filet herméneutique de l’histoire d’un peuple clochard

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