L Empire du mal ?
176 pages
Français

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Description

L'histoire officielle a gravé dans le marbre le mythe d'une Amérique synonyme de démocratie, de liberté, de progrès. D'une république noble et généreuse, édifiée sur l'honnêteté, le courage, le labeur opiniâtre, la sueur et le sang de millions d'individus auxquels fut toujours offerte en retour la chance de s'attribuer une part du Rêve américain.


Le cinéma a relayé cette image idyllique et contribué à imposer au peuple américain et au monde entier des stéréotypes qui ont la vie d'autant plus dure que, débarrassée de tout rival, l'Amérique est, plus que jamais, le gendarme d'un monde sans blocs, bénéficiant en outre du soutien sans faille d'une grande partie des médias étrangers.


C'est contre cette vision mythique et déformée, véritable image d'Épinal, que s'inscrit en faux L'Empire du mal ?



Assénant faits et exemples ignorés ou méconnus, exposant sous une lumière crue des événements oubliés, cachés, dénaturés ou travestis, refusant la seule mémoire des grands hommes au profit des obscurs et des sans-grade, explorant les camps de concentration de la guerre de Sécession comme les laboratoires de l'anthrax, exhumant les souvenirs enfouis de l'Été rouge de 1919 ou les " émeutes zazoues " de 1943-1945, Roger Martin, tout au long des articles de son ouvrage, fait la démonstration que l'histoire américaine baigne dans une tradition dominée par l'idéologie du sang. Celui des " sous-hommes ", travailleurs forcés sous contrats blancs, Indiens, Noirs, Mexicains, syndicalistes ou déclassés sociaux.


D'Alamo à zazou, en passant par CIA, destinée manifeste, guerre bactériologique, pique-nique ou scalp, Roger Martin démonte légendes et mythes avec passion, rigueur et érudition.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2011
Nombre de lectures 149
EAN13 9782749122243
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

R OGER M ARTIN
L’EMPIRE DU MAL ?
Dictionnaire iconoclaste des États-Unis
COLLECTION DOCUMENTS
Couverture et photo : Tous droits réservés. © le cherche midi, 2011 23, rue du Cherche-Midi 75006 Paris
Vous pouvez consulter notre catalogue général et l’annonce de nos prochaines parutions sur notre site : www.cherche-midi.com « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
ISBN numérique : 978-2-7491-2224-3
du même auteur
Romans
KKK (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve Noir, 1985.
Guerre au Klan (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve Noir, 1986.
Opération Rio Grande (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve Noir, 1987.
Skinheads , Calmann-Lévy, 1988. Rééd. Maxi-Livres, 1995.
Opération Chien Rouge , Éd. Caribéennes, 1989.
Les Mémoires de Butch Cassidy , Dagorno, 1994.
Le GAL, l’égout (Le Poulpe), Baleine, 1996. Rééd. Le Seuil, 2000.
Mort clandestine , Éd. de la Voûte, 1997.
Une affaire pas très catholique , Le Seuil, « Points Roman », n° 671, 1999.
Un chien de sa chienne , Le Seuil, « Points Roman », n° 717, 2000.
Quai des désespoirs , Le Seuil, « Points Roman », n° 911, 2001.
Jeunesse
Le Piège d’Alexandre , Syros, coll. « Souris noire », 1988.
Enquêtes
AmeriKKKa, Voyage en Amérique fasciste , Calmann-Lévy, 1988 et 1989. Édition revue et augmentée sous le titre AmeriKKKa, Voyage dans l’Internationale néo-fasciste , 1995.
L’Affaire Peiper , Dagorno, 1994.
Main basse sur Orange : une ville à l’heure lepéniste , Calmann-Lévy, 1998.
Essais
Le Livre d’or de l’Humanité , Éd. Encre, 1984.
Panorama des maîtres du polar étranger , Éd. de L’Instant, 1986.
Georges Arnaud : vie d’un rebelle , Calmann-Lévy, 1993.
Bandes dessinées
Les Canyons de la mort (AmeriKKKa, n° 1) , Hors Collection, 2002. E.P. Éditions, 2004.
Les Bayous de la haine (AmeriKKKa, n° 2) , Hors Collection, 2003. E.P. Éditions, 2004.
Les Neiges de l’Idaho (AmeriKKKa, n° 3) , E.P. Éditions, 2003.
Cent Tueurs dans la plaine (La Légende de Cassidy n° 1) , E.P. Éditions, 2003.
Les Aigles de Chicago (AmeriKKKa, n° 4) , E.P. Éditions, 2004.
Le Syndicat des pilleurs de trains (La Légende de Cassidy n° 2) , E.P. Éditions, 2005.
Les Commandos de Philadelphie (AmeriKKKa, n° 5) , E.P. Éditions, 2005.
Recueils et anthologies
Nouvelles noires, vingt-quatre nouvelles d’Apollinaire à Villiers de l’Isle-Adam , Éd. Encre, 1985.
Black Label, 12 nouvelles noires , Éd. de L’Instant, 1987.
Une Saison d’enfer , Messidor, 1991.
Requiem pour un muckraker , Baleine, 1999.
La Dimension policière , Librio, n° 349, 2000.
Corse noire , Librio, n° 444, 2001.
36 nouvelles noires pour l’Humanité , Éd. Hors Commerce, 2004.
Trois nouvelles épouvantables de Gaston Leroux , Librio, 2005.
Je dédie ce livre à mes ami(e)s américain(e)s, et plus particulièrement à Dennis Lynds (Michael Collins), grand du roman noir et digne descendant des muckrakers (cf. cette entrée), et Janet Caldwell, infatigable combattante de la liberté, ainsi qu’à la mémoire d’Howard Fast.
Que mon frère, le docteur Jean-Jacques Martin, trouve ici tous mes remerciements pour ses avis éclairés.
EN GUISE D’INTRODUCTION

G eorge Bush, Tony Blair, Alain Madelin et quelques autres ont décrété en 2003 que j’étais un anti-Américain primaire.
Parce qu’à l’instar de 70 % des Européens, je m’opposais à la nouvelle croisade du pays de la libre entreprise (« le renard libre dans le poulailler libre ») pour se rendre maître du sous-sol de l’Irak et renforcer l’indépendance énergétique du pays le plus puissant du monde, j’étais – infâme mangeur de grenouilles et stipendié de Bagdad – sommé de faire acte de contrition et de m’agenouiller devant la statue de la Liberté (sa torche alimentée par Shell et Exxon ?), la Bible et la mémoire des GI’s morts pour ma liberté.
L’anathème m’aurait été totalement indifférent si, au même moment, une partie de la presse internationale n’avait entonné le la à ces bellicistes et si, surtout, je n’avais entendu de braves gens, dont beaucoup de jeunes, dûment chapitrés et nourris au lait d’une propagande très bien organisée et relayée par le cinéma américain, nous rebattre les oreilles de l’héroïsme et du sacrifice des Américains « qui nous ont sauvés lors des deux dernières guerres mondiales ».
Même si cette dernière affirmation recouvrait une vérité intangible, même si les États-Unis avaient fait preuve d’un empressement moins tardif à intervenir lors de ces deux conflits, même si au lieu des cinquante mille cinq cent quatre-vingt-cinq morts de 1917-1918 et des quatre cent cinquante mille de 1941-1945, ils en avaient eu six millions comme d’autres peuples – je parle ici des seules pertes militaires –, cela ne m’obligerait en rien à saluer la guerre du Vietnam, leur maîtrise de l’épandage du napalm, à applaudir aux coups d’État du Chili, de la Grenade, à leur soutien indéfectible aux tortionnaires argentins, salvadoriens, indonésiens, à leur aide et à la formation assurées aux ayatollahs du Pakistan, de l’Afghanistan, aux Ben Laden, amis d’hier devenus ennemis d’aujourd’hui, à Saddam Hussein alors grand massacreur de progressistes irakiens.
En vérité, nous avons fait montre d’une certaine naïveté : le danger, ce n’étaient pas seulement les McDo, et leur démontage continue à me paraître illusoire. Pendant qu’on guerroyait contre la mal bouffe – un sujet qui me semble secondaire au moment où plus de la moitié de l’humanité ne bouffe pas du tout –, l’Amérique déployait des armes autrement puissantes : des films et des téléfilms à grand spectacle, et souvent très bien faits, s’assurant des millions d’entrées et raflant plus encore de dollars, des films de « guerre juste » retraçant le combat et les sacrifices des soldats américains lors de la Seconde Guerre mondiale dans la lutte contre le nazisme et les dictatures et préparant l’opinion mondiale à de futures interventions justifiées par avance. Fiction et réalité si intimement liées que l’ultime opération militaire, celle de la fausse-vraie capture du Méchant dans un trou à rats, porterait le nom de code du film préféré des néo-nazis et survivalistes américains, L’Aube rouge , héroïque illustration de la défense du sol sacré contre l’invasion soviéto-cubaine.
N’ayant pas forcément en mémoire l’analyse lucide de l’écrivain Gore Vidal – « Celui qui porte l’histoire à l’écran, fait l’histoire » –, il y a quarante ans, mes amis me traitaient de cinglé lorsque je leur présentais Les Sept Mercenaires comme une justification de la guerre du Vietnam, qui montrait de bons Américains répondre à l’appel de misérables paysans – Mexicains pauvres/Vietnamiens du Sud – menacés par d’infâmes brigands – bandits de même race/Vietnamiens du Nord. Depuis plus de trente ans, des Bérets verts à Portés disparus en passant par Rambo , de John Wayne à Sylvester Stallone et Chuck Norris, un certain cinéma américain réécrit l’histoire et donne bonne conscience et foi patriotique à ses spectateurs. Hier Tom Cruise et Steven Spielberg apportaient leur « soutien total » à George Bush, demain ils salueront peut-être la « libération » de l’Iran ou de Cuba...
Je suis au nombre de ces mauvais esprits qui croient que si nous ne sommes pas tous tombés sous le joug nazi, c’est parce qu’entre autres, n’en déplaise à ceux, nombreux, qui selon la formule percutante de Daniel Mermet, « vivent avec une mémoire h

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