La grande imposture

Bardhyl Mahmuti

Description

Cet ouvrage démantèle quelques-unes des grandes opérations de propagande et manipulations politiques menées par Belgrade autour de la guerre au Kosovo. Initialement publié en albanais et en anglais, il est proposé ici dans une version adaptée pour le lecteur francophone. L'auteur y décrit l'engrenage du crime génocidaire au Kosovo, identifie qui était derrière le meurtre de civils serbes et qui a inventé l'accusation de trafics d'organes.

Sujets

• Science politique
• Géopolitique
• Diplomatie
• Relations internationales
• Histoire
• Institut d'Études Politiques de Paris

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2017
• Nombre de lectures: 18
• EAN13: 9782336796680
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Barphyl MAHMUTI La granpe imPosture Génocide au Kosovo et parrainage de la « mafia albanaise »

Première édition©Çabej, Tetovë, Macédoine, 2015 © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr EAN Epub : 978-2-336-79668-0

RECONNAISSANCE ÉTERNELLE

J’exprime ma reconnaissance éternelle aux personnal ités qui se mobilisèrent pour empêcher la réalisation du projet serbe de nettoyag e ethnique au Kosovo : • Bill Clinton • Tony Blair • Madeleine Albright • Robin Cook • William Walker • Bob Dole • Richard Holbrooke • John Mc Cain • Wesley Clark • Joe Biden • Javier Solana • Tom Lantos • Alfonse D’Amato • Joseph DioGuardi • Christane Amanpour • Bianca Jagger • James Pettifer • Tim Judah • David Loyn • Vaclav Havel • Ullmar Qvick • Anders Wesman • Niels Henrik Hooge • Tue Magnussen • Maria Fuglevaag Warsinski • Pål Refsdal • Gerhard Schröder • Joschka Fischer • Viktor Meier • Adelheid Feilcke -Tiemann • Jacques Chirac • Lionel Jospin • Bernard Kouchner • Daniel Cohn-Bendit • Bernard-Henri Lévy • Antoine Garapon • Emma Bonino • Olivier Dupuis • Anne-Marie Lizin

• Ueli Leuenberger • Jean Ziegler • Ruth Dreifuss • Victor Ruffy • Yves Laplace • Bülent Ecevit • Süleyman Demirel • Janez Janša • Jaša Zlobec • Petar Božić • Matjaž Hanžek • Ervin Hladnik-Miharčić • Stjepan Mesić • Vlado Gotovac • Ines Sabalić • Vlado Šeks • Anto Kovačević Je salue par ailleurs tous les acteurs politiques e t intellectuels de la scène internationale qui, malgré leurs désaccords sur d’a utres sujets, agirent de concert pour mettre fin au génocide commis contre les Albanais d u Kosovo. Grâce à cette mobilisation internationale l’ampleur du génocide a u Kosovo est infiniment plus réduite e que celle d’autres génocides perpétrés au cours du XX siècle.

REMERCIEMENTS

Ce livre n’aurait pas existé sans l’inestimaPle col laPoration u politologueRamadan Avdiuvement à clarifier la thématique. Je le remercie sincèrement ’avoir participé acti que parcourent les chapitres e cet ouvrage. Je remercie e mêmeRina Çela Grasset pour son aie inconitionnelle et les suggestions u titre. Je remercie encore tous ceux qui, par leur soutien constant et leurs conseils, ont accompagné la réaction e cet ouvrage : • APaz llana • Aelina Baivuku • Anan Asllani • Agush Buja • Ajet Mahmuti • AlPan Ismailaj • Arjeta Azemi Aliu • Avni Dehari • Behxhet Gashi • Bilall Sherifi • Eona Cahani • Elmi Reçica • Fatmir Arifi • Fisnik Sopi • Halil Selimi • Islam Ramizi • Ismail Kuçi • Isuf Sherifi • Ixhet Lutfiu • Jakup Krasniqi • Jusuf Osmani • Ngahnjim Beqiri • Rrahman Jakupi • Rexhep angjaj • Rijat APullai • SaPri Krasniqi • SaPri Kiçmari • Skener Hajari • Xhelal Irizi • Xhevat Bislimi J’aresse une pensée toute particulière àRexhep Bajraktari,Besiana Camaj, Vatan

Mahmuti,Edona Cahani etSami Zaïbiont consacré leur temps précieux à faire qui aPoutir le projet e trauction e ce livre en fran çais. Ma sincère gratitue va àSafet Kryemadhia réalisé un travail remarquaPle qui ’aaptation pour proposer une version fluie e LA GRANDE IMOSTURE aux lecteurs francophones. En fin,postrema autem non minimus, je remercie mon épouseSelvetemes eux et enfants,Vatan etShpat, ont la présence et la patience inéfectiPles ont facilité ma recherche. Bardhyl Mahmuti

PREMIÈRE PARTIE LE GÉNOCIDE AU KOSOVO

AVANT-PROPOS

Les Albanais ne furent jamais une nation constituti ve de la défunte Yougoslavie. Peuple pourtant autochtone, ils ont continuellement été perçus comme une nationalité excédentaire, sinon intruse. Tolérés, réprimés ou i nterdits selon les périodes. Longtemps, l’Europe a ignoré leur présence. La pres se française se contentait ainsi de relayer complaisamment les dépêches d’agence de Bel grade. Lors des manifestations albanaises de 1968 à Prishtina, par exemple, le cor respondant duMonde évoquait la révolte d’une simple « minorité musulmane ». Ce qui n’est pas nommé n’existe pas… Au demeurant, la propagande serbe vers l’extérieur rendait quelquefois compte des Albanais du Kosovo comme d’un fait anecdotique ou d e fuyards égarés de l’Albanie communiste voisine. Si, de loin en loin, mention ét ait faite des Albanais c’était donc toujours incidemment. État non-aligné, au socialism e autogestionnaire délayé de capitalisme, la Yougoslavie avait, de surcroît, l’h eur de séduire à gauche et à droite. Elle pouvait être comparée à la chauve-souris de la fable : « Voyez mes ailes, je suis un oiseau ; voyez mes poils, je suis un mammifère. » C’est au printemps 1981, un an après le décès de Ti to, que la question albanaise surgit et s’impose durablement dans l’actualité int ernationale. Les étudiants de l’Université de Prishtina descendent dans la rue po ur revendiquer l’accession du Kosovo au statut de République. La population suit en masse le mouvement. La répression fera des dizaines de morts. Les lourdes peines de prison prononcées par les tribunaux visent à briser l’élan revendicatif. Une partie de la jeunesse prend, comme d’autres auparavant, la route de l’exil. Un l ong cycle politique et militaire s’ouvre alors en Yougoslavie qui s’achèvera en juin 1999 avec la retraite des forces serbes du Kosovo. Le processus de dissolution yougo slave a d’ailleurs été ramassé en une formule judicieuse : « Tout a commencé et tout finira au Kosovo. » L’année 1981 marque aussi le surgissement d’une nouvelle générat ion intransigeante de militants albanais. Formés politiquement, ils ont été éprouvé s par la prison ou l’exil. Bardhyl Mahmuti est l’un d’eux. Étudiant en Mathématiques, ce sportif confirmé est arrêté pour activité subversive par la police serbe, torturé et condamné à sept ans de réclusion. Sorti de prison, il en retrouve une autre : le Koso vo, sur lequel le président serbe Slobodan Milosevic ne cesse d’étendre sa politique arbitraire de « différenciation ». Les Albanais sont licenciés de leur travail ; l’enseign ement en albanais est progressivement interdit ; la surveillance policièr e devient étouffante. À nouveau menacé d’arrestation, Bardhyl Mahmuti décide à son tour de s’exiler. La Suisse lui accorde le statut de réfugié politique en 1991. L’e ngagement militant se poursuit, entre préparation politique de la jeunesse albanaise, inf ormation de l’opinion publique internationale et collecte de fonds. Au Kosovo s’or ganisent dans la clandestinité les premiers groupes qui formeront l’Armée de Libératio n du Kosovo (UÇK). L’épuisement de la stratégie de résistance passive, après les accords de Dayton qui mettent fin à la guerre de Bosnie et passent sous s ilence la situation du Kosovo, sonne l’heure de la lutte armée. Des escarmouches contre des postes de police serbes ont lieu çà et là. L’UÇK apparaît au grand jour le 28 n ovembre 1997 à l’occasion des obsèques de l’instituteur Halit Geci, tué par la po lice serbe, dans le village de Llaushë. 20 000 personnes participent à la cérémonie funèbre , écoutant attentivement les discours combattants des représentants de l’UÇK. Be lgrade dénonce aussitôt en celle- ci une organisation terroriste. Par extension, tous les Albanais qui prennent les armes sont désormais qualifiés de terroristes. Le 5 mars 1998, les forces spéciales serbes