Que veut la banlieue ?
124 pages
Français

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Que veut la banlieue ? , livre ebook

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Description

Les émeutes de 2005 ont été une occasion manquée pour la France de dessiner un nouvel horizon politique et social pour les banlieues. La banlieue reste une injustice française. Politique d'abord car personne ne la revendique, alors que tout semble la désigner coupable. Sociale ensuite car ses indicateurs sont au rouge et ses habitants en font les frais. Mais qui sait vraiment ce qu'est la banlieue ? Cet ouvrage fait le point sur la question en donnant des raisons d'espérer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2017
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336798561
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aarim Bouhassoun Que veut la banlieue ?
Manifeste pour en finir avec une injustice française
Du même auteur
rhab (Rachid), Driencourt (Xavier), Bouhassoun (Kar im), Safer (Nacer),Quatre nuances de France, Paris, Salvator, 2016.
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN Epub : 978-2-336-79856-1
À ma famille, mon père parti trop tôt, ma mère éternellement là, mes frères et mes sœurs, avec amour.
À Hakim, Nicolas, Ousmane, Samira, Tarik, Valérie et tant d’autres, fauchés trop tôt par une jeunesse qu’ils n’ont pas choisie.
« Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. »
Antoine de Saint-Exupéry
Couverture
e 4 de couverture
Titre
Copyright
Dédicace
SOMMAIRE
PRÉFACE : Par Rachid Arhab
INTRODUCTION
SOMMAIRE
CHAPITRE I :L’appel d’un enfant de banlieue Un graffiti sur les murs de la République On ne peut plus « dormir tranquille » Renvoyer l’ascenseur Briser le béton des inégalités Du terroir de banlieue
CHAPITRE II :La banlieue, c’est quoi ? « Un alcool fort après lequel plus rien n’a de goût » L’assignation à résidence Une bombe à retardement Des quartiers difficiles, paraît-il…
CHAPITRE III :Revendiquons la banlieue ! Un enfant à la recherche de ses parents Introduire les banlieues dans le Gouvernement de la France Un objet pour la ferveur politique française L’unité, pas la diversité Mixité, fraternité, laïcité Un laboratoire pour ressusciter la démocratie La banlieue, une question politique par excellence
CHAPITRE IV :Un ministère du Développement des banlieues Reconnaître l’état d’urgence des banlieues et l’ins crire dans le discours politique Réenchanter la République La culture, encore et toujours Combattre l’échec scolaire Dynamiser la création de richesses dans les banlieu es Inventer une participation sur mesure et renouveler la démocratie locale Le « pari jeune » Former pour ne plus chômer Garantir à chacun le « droit à la ville »
CONCLUSION
Politique aux éditions L’Harmattan
Adresse
PRÉFACE Par Rachid Arhab
COURS, KARIM, LE NOUVEAU MONDE EST DEVANT TOI…
Fier de sa banlieue à l’heure où ces territoires vi vent aux frontières de l’Hexagone. Fier de ses origines alors qu’il n’a jamais vécu su r la terre de ses ancêtres. Fier de sa religion au moment où l’Islam est systématiquement associé au terrorisme.
Karim ne renie rien de ce qui a fait de lui un cito yen engagé et laïc. Prototype d’un enfant des cités voué par destination à l’enfermeme nt dans un monde clos, partie d’une cordée d’une génération qui refuse la fatalit é de l’échec programmé. Il croit en la destinée mais reste convaincu qu’on peut agir sur e lle.
Comme tout « bon Français », Karim est attaché à so n terroir urbain : la banlieue. Même si sa jeune carrière l’a mené loin de Vigneux- sur-Seine, il y revient comme un rural cherchant à se ressourcer sur ses terres de n aissance.
C’est là que se situe son combat politique au sens noble : faire reconnaître l’existence d’une partie de la population qui ne se sent pas mieux représentée que les agriculteurs de Corrèze ou les pêcheurs de Bretagne . L’égalité des territoires de la République est peut -être notre dernière chance de sauver l’unité du pays menacée par les communautari smes cachant mal la détresse de ceux qui ne se sentent pas équitablement traités pa r la République.
Karim croit en l’action politique et en la capacité des pouvoirs publics de rééquilibrer les injustices territoriales qui ne doivent pas êtr e opposées entre elles mais traitées comme les composantes d’une communauté nationale au bord du divorce ou pire de la guerre civile.
Idéaliste ? Mon petit frère « venu sur le tard » me rassure sur la capacité de sa génération à ne pas renoncer aux principes qui ont guidé mon propre parcours : ne pas céder à l’excuse de la différence apparente pour ex pliquer ses échecs. Y trouver au contraire les ressorts pour sublimer l’obstacle une fois qu’il est franchi.
Cours, Karim, le nouveau Monde est devant toi…
INTRODUCTION
«Sorti de sa banlieue de Vigneux-sur-Seine, il y a t rente-sept ans, l’enfant d’immigrés, fils d’ouvrier, qui découvrait le monde ne devait pas se douter qu’un jour, il entrerait dans le saint des saints de l’intelligentsia française : Sciences Po ! »
C’est ainsi que Rachid Arhab entamait mon portrait dans un ouvrage paru en 2016. Il n’avait pas tort. Plus de 12 ans après mon admissio n à Sciences Po, le souvenir est encore vif d’une impression de changement d’univers , d’un destin qui ne serait plus celui d’un assigné à résidence. Le sentiment de fie rté aussi, même si la conscience d’être une anomalie du système, tant je n’aurai jam ais rêvé de ce parcours étant adolescent, s’estompe peu à peu avec les années. Pe ut-être parce que je me suis fait aux milieux sociaux auxquels cette « grande école » de la République m’a ouvert la voie, peut-être parce que je suis trop occupé pour y penser, peut-être parce que la rupture avec une partie de mon milieu social d’orig ine m’a fait perdre le sens des réalités.
Mais avec les années, je tente de renouer avec ce c ap que j’ai franchi et qui a changé ma vie. Je me souviens avoir invité Rachid A rhab à venir visiter les locaux de la prestigieuse école de la République. Après avoir passé les trois porches de la mythique rue Saint-Guillaume, nous nous étions retr ouvés dans le hall. Celui-là même où, étudiant, j’étais allé vérifier si mon nom étai t inscrit dans la liste des personnes admissibles après avoir passé les concours écrits. Passé le temps de la surprise, je revenais à moi : j’étais donc admissible aux épreuv es orales, je devais passer le « Grand O » de Sciences Po. J’étais invité à concou rir, même si je n’étais pas certain d’être admis. A y repenser, des frissons m’en vienn ent. « Karim Bouhassoun » figurait en effet dans la courte liste des admissibles sur l es murs de cette institution qui a formé présidents, ministres, capitaines d’industrie , hommes et femmes d’influence depuis près de 150 ans. C’était comme un mirage. Et je me souviens avoir regardé à plusieurs reprises pour vérifier si je ne m’étais p as trompé dans la lecture du tableau… Mais non, j’avais bel et bien été admis, j’avais fr anchi un col, et le paysage de ma vie devait en être changé à jamais. Depuis ce temps, il y a maintenant plus de 10 ans, le hall d’entrée de Sciences Po et la « Péniche », ce banc sur lequel des générations d’élèves se sont assises, et qui m’a accueilli en lieu et place des halls d’immeubles HL M, a pour moi une valeur affective.
Je suis passé presque directement de ma cité à Scie nces Po à l’élite, même si j’avais déjà fréquenté les bancs de la Sorbonne. J’ ai le souvenir de la promesse que je percevais, avec ce concours que j’ai passé, d’un av enir neuf, loin des problèmes de la banlieue qui m’a vu grandir. C’est comme une chande lle qui ne s’arrêtera jamais de briller, à l’intérieur.
Ce récit du mérite, de l’enfant d’ouvrier, habitant en banlieue, et de surcroît fils d’immigré algérien, qui réussit à s’arracher à sa c ondition sociale par le travail, il est j’en suis conscient à la fois encourageant et désol ant. Encourageant car il peut être un exemple que l’excellence dans les études et la form ation, qui est un tremplin pour la vie professionnelle et sociale, est accessible à to us, que l’on veuille devenir avocat, artisan chocolatier, journaliste, mécanicien ou ing énieur.
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