Le choix de la ville
126 pages
Français

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Le choix de la ville , livre ebook

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Description

Aux côtés des élus, les services d'urbanisme municipaux ou intercommunaux participent à la transformation d'une cité. L'observation quotidienne des jeux des acteurs et l'expérience opérationnelle éclairent les enjeux et les contraintes qui sont au coeur de l'action de l'urbaniste.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296481756
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CHOIX DE LA VILLE
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55977-6
EAN : 9782296559776
Rémy AILLERET
LE CHOIX DE LA VILLE
L’urbanisme au service d’une ville partagée et créativ e
L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland
Série « Questions urbaines » dirigée par Bruno Péquignot
La ville est au centre de la vie politique, économique et culturelle de la modernité. Cette série, dans le cadre de la collection « Questions Contemporaines » publie des ouvrages qui proposent des réflexions interdisciplinaires sur la ville.
Déjà parus
Bernard LACHARME, Logement : une question de droits de l’homme , 2011.
Serge WACHTER, La Ville interactive , 2010.
Ricciarda BELGIOJOSO, Construire l’espace urbain avec les sons , 2010.
A mes enfants Paul, Chloé et Aurélien. Puissent les villes de demain leur apporter beaucoup de joies.
Avant-propos
Les pages qui suivent ne sont pas le résultat du travail d’un chercheur. Il s’agit beaucoup plus modestement de réflexions issues de la pratique quotidienne de l’urbanisme à son échelle la plus élémentaire, celle de la commune. Agent municipal, responsable des services de l’urbanisme de la Ville de Montpellier, j’ai le sentiment d’être dans une situation très privilégiée pour observer la façon dont la ville se transforme. Ce regard est bien sûr local, il s’enrichit cependant d’une part des nombreux échanges professionnels entretenus avec des acteurs d’autres régions -urbanistes, aménageurs, promoteurs, bailleurs sociaux, architectes, paysagistes-confrontés à des problématiques souvent comparables et d’autre part de précédentes expériences professionnelles, notamment à la communauté d’Agglomération de La Rochelle. Les considérations développées dans ce petit essai me semblent donc pouvoir concerner de nombreux ensembles urbains français. Elles se positionnent plus en paroles d’acteur qu’en avis d’expert. Le terme « ville » n’y désigne bien sûr pas l’institution ou le territoire communal mais tout simplement le cadre de la vie urbaine avec le formidable potentiel d’échanges qui le caractérise indépendamment de toute limite administrative.
Les services d’une collectivité territoriale agissent par définition sous l’autorité des élus et plus précisément dans le cas d’une ville, sous celle du maire et par délégation de ses adjoints thématiques notamment, en ce qui me concerne, de celui en charge de l’urbanisme. Dans le cadre de ce pilotage politique et d’une organisation administrative animée par un directeur général, les directions en charge de l’urbanisme préparent puis proposent au pouvoir exécutif ou à l’assemblée délibérante des décisions d’échelles, de nature et de portées très contrastées. Les principales missions concernent la mise en œuvre d’une politique foncière, l’élaboration des documents de planification, la conduite des opérations dites de renouvellement urbain sur les secteurs à requalifier ou de développement urbain dans le cas de création de nouveaux quartiers, l’instruction des permis de construire, les mesures de protection ou de mise en valeur du patrimoine historique, la programmation et parfois la maîtrise d’ouvrage des projets d’aménagements d’espaces publics -places, rues ou avenues-, l’organisation des déplacements….Evidemment chacune de ces interventions réunit un nombre important d’intervenants aux motivations parfois contradictoires, demande des études importantes et s’inscrit dans un processus de concertation publique de plus en plus approfondi.
Les résultats de ces tâches, assez différentes les unes des autres mais au service d’une politique d’urbanisme globale et par ce biais du projet de société urbaine porté par le pouvoir municipal élu par la majorité de nos concitoyens, ne se concrétisent que sur un temps assez long. Un délai de plusieurs années, voire de plus d’une décennie, entre la décision d’engager une opération d’aménagement et son achèvement justifiant a posteriori le bien-fondé du projet malgré toutes les difficultés rencontrées, est monnaie courante. Reviennent alors périodiquement pour les acteurs opérationnels deux interrogations essentielles : pourquoi et comment ? Les questions du sens puis du contenu de l’action. Les deux parties de cet ouvrage intitulées respectivement « l’heure du choix » et « le programme de l’urbaniste » s’attachent à formuler le plus simplement possible les éléments de réponses personnelles résultant d’une vingtaine d’années de pratique et d’observation. Afin d’essayer d’être utile, il s’agit le plus souvent de prises de positions par rapport à des constats ou des théories sans s’attarder sur les points de consensus dont l’importance peut cependant parfois être primordiale.
Dans le cas présent s’interroger sur le sens n’est pas révélateur d’un doute, mais les convictions les plus ancrées gagnent à être explicitées. De plus, savoir justifier, ou mieux encore convaincre, est indispensable pour mener des projets de long terme. Dans une société en proie à de multiples tensions et où s’expriment beaucoup de peurs et de tentations de repli sur des valeurs individualistes dépourvues d’urbanité, ce devoir d’explication se fait de plus en plus impérieux et difficile.
Il peut paraître plus aisé de tirer profit des expériences récentes ou plus anciennes pour orienter l’action, savoir interpréter les jeux d’acteurs qui se manifestent et distinguer les leviers utilisables pour rendre la ville plus accueillante, heureuse et créative. Mais l’urbanisme est tout sauf une science exacte et peu de règles ou de méthodes peuvent totalement échapper à un regard critique. Chaque intervenant a pourtant la nécessité de se constituer une sorte de grille d’appréciation, une approche personnelle sur les matières premières de l’urbanisme : la programmation urbaine, l’architecture ou l’espace public, bien sûr, mais aussi la gouvernance ou la concertation. Il me semble toujours intéressant de partager les résultats de ces réflexions individuelles ou collectives.
L’ancrage opérationnel lié à une forte implication dans le projet d’une ville ou d’une agglomération n’incite-t-il pas à surestimer l’impact des décisions locales par rapport aux tendances lourdes se manifestant au sein de la société et auxquelles les décideurs, a fortiori lorsqu’ils sont issus du suffrage universel, ne peuvent rester étrangers ? C’est probable, il ne s’agit pas de contester l’existence de « la ville mondialisée », il faut bien admettre l’impact sur le monde urbain des réseaux industriels, commerciaux, intellectuels et de plus en plus souvent immatériels, prendre acte du changement d’échelle de l’économie et de la relative dépendance de chaque collectivité vis-à-vis d’un système de contraintes toujours plus globalisé. Pour autant la devise de Pierre Mendès-France « gouverner c’est choisir » continue à s’imposer à chaque échelon territorial. Pour les habitants et pratiquants des villes, la perception locale reste dominante, en particulier sur les conditions de vie quotidienne. Chercher à optimiser l’action publique à l’échelle municipale ou intercommunale reste donc légitime et nécessaire. De plus, même s’il existe des déterminismes à long terme résultant d’un système plus global, chaque pouvoir local garde l’obligation de prendre des décisions aux effets structurants pour au moins deux ou trois générations.
Parallèlement aux travaux des chercheurs visant à resituer l’évolution des ensembles urbains dans la perspective presque historique de la mutation de notre société occidentale, s’interroger sur les moyens d’améliorer notre pratique quotidienne d’un urbanisme au service d’une certaine idée de la vie en ville reste pertinent. La confrontation des approches des chercheurs avec celles des praticiens constitue une des voies pour faire progresser l’urbanisme, ce petit livre essaye d’apporter une humble pierre à cette vaste ambition et aidera peut-être ceux qui choisissent de s’investir dans la transformation d’une ville à affiner leur prise de position professionnelle ou militante.

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