L habitat crétois
194 pages
Français

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L'habitat crétois , livre ebook

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Description

Entre histoire et architecture, ce livre donne les clés de compréhension de l'habitat crétois. Des premières occupations de l'âge préhistorique aux édifications et rénovations contemporaines, en passant par les périodes minoenne, grecque, romaine, byzantine, vénitienne et ottomane, il détaille les apports culturels ayant laissé leurs empreintes en Crète. Sont ensuite examinés les principaux éléments des constructions urbaines ou rurales, remarquables ou vernaculaires...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296455443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ HABITAT CRÉTOIS
N ICOLE F ERNANDEZ


L’ HABITAT CRÉTOIS

I NSTRUMENT ET SYMBOLE DE LA SOCIÉTÉ


L’H ARMATTAN
DU MÊME AUTEUR :
Lieux de culte et Pratiques cultuelles en Égée à l’Age
du Bronze, Ed. JePublie, Numilog, 2004.
La Crête du roi Minos, Une brillante civilisation de la
protohistoire égéenne, Éditions L’Harmattan, 2008.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54141-2
EAN : 9782296541412

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
L’habitat est le symbole concret du système social.
L’organisation de l’espace habité n’est pas seulement une
commodité technique, c’est, au même titre que le langage,
l’expression symbolique d’un comportement globalement
humain.
Leroi-Gourhan, « Le geste et la parole »,
La Mémoire des rythmes, 1965.


Les souvenirs de voyage offrent à notre fantaisie la matière la
plus plaisante qui soit. Des villes splendides, des monuments,
des places, de beaux paysages repassent devant nos yeux, et
nous goûtons à nouveau les plaisirs des lieux sublimes, ou
charmants, où nous fûmes autrefois heureux de séjourner.
Camillo Sitte, « L’art de bâtir les villes », 1889.


Toute œuvre d’art est l’enfant de son temps et, bien souvent, la
mère de nos sentiments.
Kandinsky, « Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en
particulier », 1910.
1 La Crète, « instrument de la vie humaine »
La Crète : une situation géographique propice
L’île de Crète, après celle de Chypre, est la plus vaste de la Méditerranée orientale où l’on trouve plus de 1 000 îles et ilots grecs. D’ouest en est, elle s’étire sur à peu près 250 kilomètres. Du nord au sud, sa largeur est au maximum de 60 kilomètres et se réduit à douze kilomètres vers Hiérapétra. Sa superficie est d’environ 8 000 kilomètres carrés. Avec une population actuelle d’environ 600 000 habitants, elle est particulièrement bien située car elle est à peu de distance du continent grec, de la Turquie et de la Lybie, sur la côte africaine. La position géographique de la Crète a donc permis a de nombreuses populations extérieures d’y arriver, notamment pour conduire des échanges commerciaux importants. De ce fait, cette île constitue un trait d’union entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique.
Un milieu naturel bénéfique
Depuis l’Antiquité, le milieu naturel de la Crète est une réelle chance pour les populations qui s’y sont installées.
Dès l’époque minoenne, d’environ 2800 à 1300 avant J.-C., des villes imposantes, telles celles de Cnossos et Malia, ont été créées. Ces villes ont joué un rôle primordial au nord, non loin du littoral égéen, grâce aux côtes basses offrant des lieux favorables aux mouillages des bateaux et la possibilité de créer des ports pour le commerce avec les autres îles de l’Egée. La plupart de ces villes sont en outre en relation avec des plaines fertiles, qui se trouvent soit près du littoral soit à l’intérieur de l’île, comme la Messara.



Fig. 1 : carte de Crète.

Ces plaines intérieures ont également constitué une importante implantation humaine en dehors des littoraux, comme c’est le cas pour la ville d’Archanès, en autorisant un développement intense de l’agriculture.
D’ouest en est, des montagnes élevées, les Montagnes Blanches (Lefka Ori), au centre l’Ida (presque 2500 mètres d’altitude !) et le Dicté oriental, ont joué un rôle essentiel pour la première vraie société crétoise, la société minoenne. Ces lieux ont en effet contribué à la naissance de divinités majeures, comme Zeus.
La mixité sociale
De nombreuses populations distinctes sont arrivées en Crète, depuis les premiers peuplements jusqu’à aujourd’hui.
Les premières s’y sont installées dès l’époque néolithique. Ensuite, les Minoens sont arrivés, venus sans doute de l’est de l’Asie Mineure. Après, ce sont les Grecs du continent, en premier lieu les Mycéniens, puis les Doriens, qui vont s’y établir. Les Romains vont par la suite s’y intégrer comme dans la majeure partie du territoire méditerranéen. Au Moyen Âge, les Byzantins viennent et leur religion, la chrétienté orthodoxe, devient fondamentale pour les habitants crétois, comme pour l’ensemble de la Grèce. A la fin de cette période, les Vénitiens veulent également intégrer la Crète, notamment pour soutenir leur commerce. Des Arabes, les Sarrasins d’Andalousie, provenant du nord de l’Afrique après avoir quitté l’Espagne, s’emparent de la Crète entre deux périodes byzantines. Après, les Vénitiens et surtout des Turcs ottomans vont aussi s’installer sur cette île. Pour ces derniers, par contre, l’intégration sera difficile, malgré un séjour prolongé, avant que la Crète puisse devenir une île grecque au début du XX e siècle.
La société crétoise actuelle, comme la plupart des pays européens, est très liée à l’ensemble de toutes ces populations installées pour de nombreux siècles. Elle a connu une telle mixité que son architecture actuelle présente de nombreuses variétés, en particulier dans les grandes villes dirigées par les chefs de ces « populations migrantes » en Crète.
Sur ce fondement, nous allons regarder les différentes compositions architecturales crétoises, tout habitat étant rattaché à plusieurs données dont la création d’un cadre pour le système social et la mise en ordre de l’univers environnant. Au I er siècle avant J.-C., l’architecte romain Vitruve fut le premier à définir l’architecture, en expliquant en particulier son « utilité » et son « élégance ». En effet, depuis la création des grandes sociétés antiques, l’architecture permet d’exprimer l’ordre des pouvoirs politiques et des conditions sociales et économiques, comme cela peut se voir en Mésopotamie et en Egypte. L’habitat crétois est donc souvent un indicateur, voire un « instrument », de la société crétoise, comme le disait Leroi-Gourhan pour l’ensemble des sociétés.
2 La longue évolution sociale crétoise
Les premiers habitants : le cas des Minoens
En Egée, la Crète fut l’un des premiers lieux d’implantation humaine à l’époque néolithique. Les Minoens – non Grecs – ont vraisemblablement été originaires du nord-est de l’Anatolie. Ils créèrent la civilisation minoenne en se mélangeant aussitôt à la population autochtone déjà installée depuis longtemps au néolithique. Cette civilisation, née autour de 2800 avant J.-C., fut brillante. Elle ne s’éteignit brutalement qu’autour de 1350 avant J.-C., laissant les Mycéniens, Grecs venant du continent, s’installer sur cette île. Les Minoens provoquèrent un rapide accroissement de la démographie de ce territoire, augmentant même des sites déjà habités au néolithique. Ainsi, dans la plaine de la Messara, au centre de l’île, il y eut un doublement des sites habités. De grands édifices palatiaux vont de plus être créés. Les premiers apparaissent au Minoen Moyen, vers -2000 (selon la division en trois périodes définie par l’archéologue J. Evans au début du XX e siècle : Minoen Ancien I, II, III ; Minoen Moyen I, II, III et Minoen Récent I, II, III). Ces palais, qui dirigent un territoire divisé en régions, ont stimulé la création de grandes villes comportant des sites cultuels mais aussi des lieux d’artisanat spécialisé et des territoires agricoles. C’est ainsi le cas de Cnossos, considérée comme la ville principale de la Crète minoenne. Les échanges commerciaux avec les autres îles de la mer Egée mais aussi avec les pays d’Orient et d’Afrique comme la Syrie et l’Egypte, impliquent une société imposante.
Encore à l’heure actuelle, la civilisation minoenne reste un facteur très important, en particulier pour le tourisme. Certains Crétois « modernes » ont même parfois voulu ajouter à la façade de leur habitation des d&#

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