La Ville en négociation
322 pages
Français

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La Ville en négociation , livre ebook

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Description

Ce livre décrit la nature et l'articulation des rapports entre acteurs, dans la ville comme dans l'économie globale, et fournit ainsi des clés de lecture des évolutions urbaines réelles, au-delà des affirmations idéologiques sur ce qu'une ville devrait ou ne devrait pas être et des prétendues "lois" de l'urbanisme. Les auteurs nous proposent une grille d'analyse souple permettant d'aborder le développement urbain dans une véritable approche stratégique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 181
EAN13 9782336269849
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Villes et Entreprises
Collection dirigée par Alain Bourdin et Jean Rémy

La ville peut être abordée selon des points de vue différents : milieu résidentiel, milieu de travail, milieu de culture. Ceux-ci peuvent être entremêlés ou séparés. Il en va de même des groupes sociaux qui communiquent à travers ces divers types d’enjeux. La dimension économique n’est jamais absente, mais elle entre en tension avec la dimension politique. Ainsi peut-on aborder la conception urbanistique ou architecturale, l’évaluation des politiques sociales ou socio-économiques et les formes d’appropriation par divers acteurs. Pour répondre à ces interrogations, la collection rassemble deux types de textes. Les premiers s’appuient sur des recherches de terrain pour dégager une problématique d’analyse et d’interprétation. Les seconds, plus théoriques, partent de ces problématiques ; ce qui permet de créer un espace de comparaison entre des situations et des contextes différents. La collection souhaite promouvoir des comparaisons entre des aires culturelles et économiques différentes.
Déjà parus
Marc WIEL, Pour planifier la ville autrement , 2007.
René KAHN (dir.), Régulation temporelle et territoires urbains , 2007.
Jean-Luc ROQUES, Inclusion et exclusion dans les petites villes , 2007.
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Construire l’espace habité — L’architecture en mouvement, 2007.
Nora SEMMOUD, La réception sociale de l’urbanisme , 2007.
Alain-Claude VIVARAT , Les origines symboliques de notre habitat , 2007.
Augusto CUSINATO, La genèse d’une culture locale d’entreprise au nord-est de l ’ Italie , 2007.
Sylvette PUISSANT, Les ségrégations de la ville-métropole américaine, 2006.
François HULBERT (sous la direction de), Villes du Nord, villes du Sud , 2006.
Jean-Pierre FREY, Henri Raymond, paroles d’un sociologue , 2006.
La Ville en négociation
Une approche stratégique du développement urbain

Maurice Guarnay
David Albrecht
@ L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296052253
EAN : 9782296052253
Sommaire
Villes et Entreprises Déjà parus Page de titre Page de Copyright Remerciements INTRODUCTION Première partie - LE MONDE EN TENSION : « LOIS ÉCONOMIQUES », RAPPORTS DE FORCE ET DÉVELOPPEMENT URBAIN
Chapitre 1 - Les règles du jeu Chapitre 2 - L’économie, un système sans solution Chapitre 3 - Les liens que le politique entretient avec l’économique Chapitre 4 - La ville, fille de l’économie
Deuxième partie - LA VILLE ENTRE RÊVE ET RÉALITÉ
Chapitre 1 - Le désir d’éternité Chapitre 2 - La ville, miroir d’une société utopique
Troisième partie - LA BATAILLE URBAINE
Chapitre 1 - De quoi parle-t-on ? Chapitre 2 - Qui sont les stratèges ? Chapitre 3 - S’informer, concevoir et réaliser
CONCLUSION ANNEXES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel )
Baudelaire. Le Cygne. Les Fleurs du Mal
Remerciements
Maurice Guarnay dédie son travail à tous ceux qui, maintenus physiquement ou symboliquement à la marge des villes, contribuent à leur construction, à leur destruction, à leur transformation ; il remercie sa femme Claudie pour son assistance affectueuse.
David Albrecht remercie Clarissa da Costa Moreira, Edgard Cohen Skalli, Yves Jean, Charles Oman, Virginie Baby Collin et Patrick Albrecht pour les fructueux échanges qu’il a pu avoir avec eux.
Sur la couverture  : Heptaminos (Jean-Jacques Germond)
INTRODUCTION
La bourse ou la ville ? L’idée que la ville puisse, et doive, être autonome par rapport à l’économie et à la finance n’est pas seulement répandue chez les militants radicaux ; on rencontre souvent chez les hommes politiques, chez les sociologues ou chez les historiens cette croyance qu’il existe une ville avant l’économie et/ou en dehors d’elle. En vérité, il ne peut certes pas exister de bourse sans ville, mais il ne peut pas non plus exister de ville sans bourse, la bourse n’étant finalement qu’un des marchés au sein de l’économie capitaliste, peut-être le plus emblématique.
La ville constitue un outil et un produit du système d’économie politique. Même si nous remontons, ici ou là, jusqu’à ses prémices médiévales, la ville dont nous parlons est essentiellement la ville moderne, celle qui a émergé avec l’économie capitaliste à partir du XVIIIe siècle, et qui a évolué constamment avec elle pour aboutir aux cités d‘aujourd’hui ; c’est la ville de l’expansion urbaine moderne, celle de l’exode rural, de la révolution industrielle et technologique, de la mondialisation. Chaque ville d’aujourd’hui est un outil de l’économie capitaliste mondialisée ; chaque ville est insérée au sein d’un système mondial qui l’englobe, la dépasse et éventuellement la menace.
La ville est une marchandise, de la même manière qu’une voiture, une banane ou le téléphone. Elle est produite, consommée, vendue, achetée, détruite ou jetée dans un coin quand elle est obsolète, ses invendus sont soldés, comme n’importe quelle marchandise. Elle peut être chargée émotionnellement, incorporer de multiples symboles, être chère au cœur de ses usagers ; mais n’est-ce pas le cas de milliers d’autres produits, comme le vin, le cinéma, les croisières en bateau, l’automobile, les vêtements ou même les shampooings et les eaux minérales ? La ville peut jouer le rôle d’une madeleine de Proust , mais cela ne lui retire aucunement son statut de simple marchandise, au même titre que ladite madeleine.
Certes ! Mais, peut-on objecter, la ville est fixe ; elle est liée à un territoire et, contrairement aux autres marchandises, elle ne se déplace pas, elle est permanente et, pour peu on ajouterait, éternelle. Cette objection ne résiste pas à la réflexion : l’urbain est en effet aussi mobile que les autres marchandises, même si cette mobilité se réalise sur des durées plus longues. Il est sans doute plus facile d’implanter une ville dans une vallée, au bord d’un fleuve, qu’au sommet d’une montagne ; mais tout est techniquement possible, et les choix découlent en définitive de rationalités économiques. La ville est plus mobile que bien des produits agricoles qui nécessitent un climat ou un environnement spécifiques. Une caractéristique de la ville est qu’elle est consommée sur son lieu de production, mais ce dernier peut s’étendre, se réduire et se déplacer au cours du temps, comme l’illustrent d’innombrables exemples de villes disparues ou réduites à de modestes bourgades après avoir été des métropoles rayonnantes, et d’autres passées du statut de villages ou même de champs à celui de mégapoles de l’économie mondialisée. En outre, sur un même site, se succèdent des villes différentes, qui n’ont de commun que le nom (et encore !) : Paris n’est pas Lutèce, Istanbul n’est pas Constantinople et Ottawa n’est pas une ville de peaux rouges. La localisation de la croissance démographique et la production de ville associée varient constamment au cours de l’Histoire.
Si la ville est une marchandise, qui alors la produit ? Est-ce le régulateur qui conçoit et réalise la ville la mieux adaptée aux besoins des citoyens ? Monsieur Ceausescu ou Monsieur le Maire, animés d’une vision éclairée ou de la volonté de plaire aux électeurs sont-ils les maîtres de l’évolution de leurs villes pour le plus grand bonheur et l’amélioration de la qualité de vie de leurs administrés ? Ou bien est-ce l’urbaniste qui, grâce à sa vaste culture et à sa science, est en mesure d’optimiser l’équation ville au nom de l’intérêt général et du patrimoine ? Ou encore est-ce le méchant propriétaire foncier qui spécule, fait monter les prix du bâti et conditionne le développement urbain, même si cela signifie la ségrégation et l’injustice sociales ?
Ce serait oublier qu’une ville n’est rien d’autre qu’un ensemble de biens (à base de béton, de brique, d’asphalte, d’acier, de verre) et de services (eau, électricité, transport, télécommunications). Or qui produit réellement ces biens et servi

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